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Communiqués et dossiers de presse

1 Français sur 2 souffre de douleurs articulaires

04 Oct 2016 | Par INSERM (Salle de presse) | Santé publique

D’après les résultats d’un sondage IFOP « Les Français et les rhumatismes » mené pour l’Inserm et « Ensemble contre les Rhumatismes », 93% des Français déclarent avoir déjà souffert de douleurs articulaires[1] et un sur deux en souffre au moment de répondre à l’enquête. Ces douleurs articulaires impactent fortement leur quotidien. La qualité du sommeil et l’incapacité à pratiquer des activités de loisirs sont les deux aspects de la vie quotidienne les plus touchés devant la vie professionnelle et la vie familiale.

Les résultats de ce sondage soulignent la nécessité de continuer à mener des programmes de recherche ambitieux pour trouver de nouveaux traitements et d’inciter les Français à agir dès le plus jeune âge pour préserver leur capital articulaire.



Ce dossier de presse a été réalisé à l’occasion de la journée mondiale contre les rhumatismes et de l’initiative française « Ensemble contre les rhumatismes« (ECR) qui se dérouleront le 12 octobre prochain.

ECR rassemble les 3 plus importants acteurs de la recherche sur les maladies articulaires en France. Créé à l’initiative de L’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Inserm-AVIESAN), de la Fondation Arthritis et de la Société française de Rhumatologie (SFR), Ensemble Contre les Rhumatismes (ECR) a pour mission de promouvoir la recherche en Rhumatologie afin de prévenir, soulager et guérir les maladies des os et des articulations qui touchent un quart de la population européenne.

Les Rhumatismes

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© Inserm/Alexandra Pinci

Vrai / Faux

Les douleurs articulaires ne touchent qu’une petite partie de la population / FAUX
Plus de 1 Français sur 2 souffre en ce moment d’une douleur ostéoarticulaire
1/3 des 18-24 ans souffrent actuellement d’une douleur articulaire*
L’OMS a déclaré la lombalgie comme la première cause de handicap dans le monde. En France près de 4000 enfants souffrent de rhumatisme inflammatoire, près de 600 000 adultes des mêmes maladies et près de 10 millions de Français souffrent d’arthrose. Ces maladies ne sont donc clairement pas dues uniquement au vieillissement de la population.

Les maladies articulaires ne sont pas graves / FAUX
65% des Français ont eu un retentissement d’une douleur articulaire sur leur sommeil.
Pour les moins de 24 ans, plus de 1 jeune sur 2 considère que les rhumatismes ont eu un impact sur leur vie sociale et familiale*
Les maladies articulaires sont des maladies dont l’impact sur la qualité de vie, le sommeil, mais aussi la mortalité est majeur. C’est la cause principale d’arrêts maladie. Les rhumatismes sont la première cause de douleurs chroniques. Ils ont un impact direct sur la mobilité et un impact indirect en augmentant le risque de maladies cardiovasculaires et de cancers du fait de la sédentarité qu’elles entraînent.

Il faut bouger le moins possible / FAUX
Au contraire, l’activité physique, contrariée par les difficultés à bouger quand on est touché par ces maladies, est aussi un remède pour préserver son capital ostéoarticulaire.


Ce qu’il faut retenir de l’enquête Ifop
1) La fréquence des rhumatismes

La grande majorité des répondants (93%) ont déjà eu des douleurs articulaires au moins une fois dans leur vie. 8 Français sur 10 en ont même fait l’expérience plusieurs fois.
1 Français sur 2 et 1 jeune sur 3 (18-24 ans) souffre actuellement (au moment de répondre à l’enquête) de douleurs articulaires.
Ces chiffres, rapportés à ceux de la prévalence des rhumatismes en Europe (une personne sur 4 est atteinte de rhumatismes), auraient tendance à montrer que les Français sont des « malades » qui s’ignorent. La plupart d’entre eux n’associant pas leurs douleurs ostéo-articulaires avec la possibilité d’être soigné pour des rhumatismes.
Les chercheurs recommandent donc de parler progressivement aux Français de maladies ostéo-articulaires plutôt que de rhumatismes. D’une part, parce que le mot « maladies » permet de s’éloigner de la fatalité d’avoir ces douleurs. D’autre part, parce que le mot « ostéoarticulaire » décrit précisément la localisation des problèmes (os et articulations) au même titre qu’on parle de « maladies cardiovasculaires » ou de « maladies pulmonaires ».

Fréquence rhumatismes

2) Les idées reçues

8 Français sur 10 pensent à tort que les rhumatismes ne sont jamais mortels. Or, du fait de la sédentarité qu’elles entrainent, le taux de mortalité est augmenté de 50% lorsque la marche est limitée par ces maladies.

La majorité des répondants estiment que les rhumatismes sont des maladies de l’âge qui ne peuvent pas toucher les enfants. Or, 4000 enfants en France souffrent d’arthrite juvénile idiopathique.

généralité rhumatismes

3) L’impact sur le quotidien
Les douleurs articulaires impactent fortement le quotidien des personnes qui en souffrent. Les ¾ d’entre eux citent au moins un impact parmi les activités suivantes : sommeil, loisirs, vie professionnelle, vie familiale, vie de couple.
Ces maladies ont un retentissement tout particulier sur la qualité du sommeil et sur l’incapacité à pratiquer une activité dite de loisir.

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© Inserm/Alexandra Pinci

Et la recherche ?

La recherche médicale est un atout majeur pour lutter contre les rhumatismes première cause de handicap au monde et qui concerne plus d’un quart de la population européenne.

Il y a une vingtaine d’années par exemple, l’alliance entre la recherche fondamentale et clinique a permis la découverte de médicaments innovants. Il s’agit des biothérapies telles que les anti-TNF, qui ciblent spécifiquement des molécules de l’inflammation. Ces découvertes ont révolutionné le traitement des patients ayant une polyarthrite rhumatoïde ou une spondylarthrite.

Grâce à la recherche également, il y a quelques années un test sanguin diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde, les anti-CCP, a permis aux médecins de faire un diagnostic précoce de polyarthrite rhumatoïde permettant ainsi de mettre en route un traitement avant que les articulations ne soient abîmées.

Beaucoup d’autres maladies ostéoarticulaires n’ont pas encore bénéficié des progrès de la recherche. Des chercheurs Inserm travaillent pour essayer de trouver de nouveaux traitements. En France, des projets très ambitieux sont soutenus par les 3 entités de l’initiative ECR.

PROJET MIRIAD

“MIcrobiome Research Initiative on spondyloArthritis and Dysbiosis”

Le projet MIRIAD, porté par le Pr Maxime Bréban, chercheur au sein de l’Unité Inserm 1173 « Infection et inflammation » et médecinà l’Hôpital Ambroise-Paré à Paris( AP-HP) en collaboration avec l’INRA et l’Institut de Biotechnologie des Flandres à Gent (Belgique) va étudier l’influence de l’environnement sur les rhumatismes inflammatoires et a pour objectifs précis : 1) D’identifier un marqueur diagnostic, 2) De tester une nouvelle stratégie thérapeutique consistant à ré-équilibrer le microbiote des patients atteints de Spondylarthrite par administration d’un microbiote sain.

PROJET ROAD

« Research on OsteoArthritis Diseases »

Le projet ROAD, porté par Jérôme Guicheux, directeur de recherche Inserm à Nantes (Unité Inserm 791 « Laboratoire d’ingénierie ostéo-articulaire et dentaire » : LIOAD), est le premier projet de recherche en réseau sur l’arthrose en France, rassemblant les 7 meilleurs laboratoires académiques et cliniques. Il a pour objectifs de : 1) Classifier les différents types d’arthrose chez la souris, 2) Classifier chez l’Homme, les arthroses du genou et créer la première Banque Nationale de tissus humains arthrosiques, 3) Identifier de nouveaux biomarqueurs et des cibles spécifiques, afin de développer des stratégies thérapeutiques innovantes.

Ces deux projets constituent des initiatives pionnières en Europe. Microbiote et vieillissement sont d’ailleurs deux des trois programmes de recherche transversaux prioritaires du plan stratégique 2016-2020 de l’Inserm.

COHORTES  ESPOIR ET DESIR

Deux cohortes multicentriques nationales sur la polyarthrite rhumatoïde (cohorte ESPOIR) et sur la spondylarthrite (cohorte DESIR) dans lesquelles participent plusieurs équipes Inserm ont déjà donné lieu à de nombreuses découvertes sur les facteurs de risque de ces maladies comme le tabac ou la mauvaise hygiène buccodentaire. Le Pr Xavier Mariette (Unité Inserm 1084) coordonne au sein de la cohorte ESPOIR un essai clinique visant à améliorer l’état buccodentaire des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde,

 

Peut-on prévenir les rhumatismes ?

En l’absence de traitement, il est possible d’agir sur les rhumatismes via leur prévention. Développer la notion de “Capital Articulaire”, capital à préserver coûte que coûte tout au long de la vie, et en particulier dès l’enfance est primordial. Ce capital est essentiel, car une fois touché par l’une ou l’autre de ces maladies, la perte de ce capital aboutit à la sédentarité dont on connaît les conséquences néfastes pour le cœur et les vaisseaux entre autres.

Ce “Capital ostéoarticulaire” repose sur:

  • Une activité physique spécifique à adapter aux patients atteints d’une maladie ostéoarticulaire.
  • Une alimentation équilibrée afin d’éviter, d’une part le surpoids, facteur de risque majeur de rhumatismes, et d’autre part la carence en calcium et vitamine D qui augmente le risque d’ostéoporose et donc de fracture.
  • Un arrêt du tabac et une bonne hygiène buccodentaire, 2 facteurs de risque démontrés d’initiation et d’aggravation de la polyarthrite rhumatoïde.
  • Des programmes de prévention des traumatismes, et ceci dès l’enfance/adolescence:
    • Rédiger des manuels scolaires (collèges et lycées, matière Sciences de la Vie et de la Terre) expliquant le fonctionnement physiologique de l’appareil locomoteur et les facteurs de risque environnementaux des principales maladies ostéoarticulaires, permettant d’intégrer la notion de “Capital ostéoarticulaire”
    • Former des entraîneurs sportifs aux conséquences ostéoarticulaires des traumatismes (échauffements ciblés, renforcement musculaire pour stabilisation des articulations, interruption sportive adaptée en cas de traumatisme, etc.)
  • Une prévention des chutes chez la personne âgée responsables de fracture chez des patients ayant une ostéoporose.

 

Une journée pour en parler

Chaque année a lieu le 12 octobre la journée mondiale sur les rhumatismes, le World Arthritis Day (WAD). C’est à l’occasion de cette journée que L’Inserm, Aviesan (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé), la Fondation Arthritis et la Société française de Rhumatologie (SFR), 3 acteurs majeurs qui financent la recherche en rhumatologie en France, se sont associées pour organiser la journée
ECR 2016 (Ensemble Contre les Rhumatismes). Son but sera de communiquer d’une seule voix auprès du public et des responsables politiques sur l’importance de soutenir la recherche sur les rhumatismes.

Elle se déroulera au pavillon Daunou de 10h à 16h sous forme de tables rondes diffusées en direct sur le web et dans 2 villes en France.

Chaque thème de la journée « ECR 2016 » sera successivement présenté par un chercheur et par un représentant d’une association de patients et suivi d’un débat permettant un échange de points de vue entre chercheurs, médecins et patients.

Le programme a été préparé en très étroite collaboration avec les associations de patients qui ont été invitées à une première réunion à l’Inserm pour proposer et sélectionner des thèmes et des intervenants qui répondent à leurs besoins.

Pour plus d’informations : www.ensemblecontrelesrhumatismes.org

Email : gro.semsitamuhrselertnocelbmesne@ofni

gro.semsitamuhrselertnocelbmesne@muabnerebsicnarf

 

[1] Les Rhumatismes regroupent l’ensemble des maladies de l’appareil locomoteur (os / cartilages / muscles / tendons / ligaments)

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