Les morts soudaines inattendues dans l’épilepsie (SUDEP pour Sudden unexpected death in epilepsy) représentent une des causes les plus fréquentes de décès brutal non accidentel chez l’adulte jeune. L’origine des SUDEP reste méconnue car survenant en général la nuit en l’absence de témoins. Il arrive que les SUDEP surviennent à l’hôpital où les fonctions vitales sont surveillées par des enregistrements. Ce sont ces données que le Prof. Philippe Ryvlin, responsable de l’équipe Inserm “TIGER- recherche translationnelle et intégrative en épilepsie” au centre de recherche en neurosciences de Lyon, a analysé pour mieux comprendre ce phénomène.
L’étude internationale MORTEMUS, dont les résultats sont publiés dans la revue The Lancet Neurology datée du 4 septembre, a permis d’identifier et d’évaluer ces cas rares d’arrêts cardiorespiratoires survenus à l’hôpital dans les unités spécialisées dans l’épilepsie. Au total, 16 cas de SUDEP ont été analysés grâce aux données recueillies auprès de 147 unités localisées en Europe, Israël, Australie et Nouvelle-Zélande entre janvier 2008 et décembre 2009. La majorité des cas de SUDEP étudiés sont survenus la nuit (14 sur 16).
Les résultats montrent que les patients morts de SUDEP présentent la même succession d’événements conduisant à l’arrêt cardiovasculaire. La respiration s’intensifie (18 à 50 mouvements respiratoires par minute) suite à une crise sévère et cette accélération est suivie dans les 3 minutes d’un collapsus cardiorespiratoire soudain, transitoire ou terminal. Lorsqu’il est transitoire, les chercheurs ont observé que le dysfonctionnement survient de nouveau après quelques minutes, conduisant à une apnée terminale suivi dans un second temps d’un arrêt cardiaque.
Par ailleurs, cette étude mets le doigt sur la surveillance sous-optimale des patients admis dans des unités spécialisées d’épileptologie, invitant à renforcer les mesures de sécurité dans ces unités.
“Nos données permettent de lever le voile sur la cause de ces décès et apporte des éléments pour favoriser la prévention de ces morts soudaines, par exemple en améliorant la surveillance des patients dans les unités hospitalières spécialisées, en particulier pendant la nuit”
explique le Prof. Philippe Ryvlin, responsable de l’équipe Inserm.
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