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Brèves

Un vaccin contre l’asthme efficace chez la souris

11 Mai 2021 | Par Inserm (Salle de presse) | Immunologie, hématologie, pneumologie

coupes de poumon de souris dans un modèle d'asthme

Visualisation au microscope de coupes de poumon de souris dans un modèle d’asthme avec une coloration à l’acide périodique et Schiff montrant une forte production de mucus (violet foncé) et un infiltrat de globules blancs autour des bronches dans le groupe contrôle (gauche) mais pas dans le groupe vacciné (droite). © Dr Eva Conde

Les équipes Inserm dirigées par Laurent Reber (Infinity, Toulouse) et Pierre Bruhns (Immunité Humorale, Institut Pasteur, Paris) et l’entreprise française NEOVACS ont mis au point un vaccin qui pourrait induire une protection à long-terme contre l’asthme allergique, réduisant la sévérité des symptômes de la maladie et améliorant ainsi significativement la qualité de vie des malades. Leurs travaux menés chez l’animal font l’objet d’une publication dans la revue Nature Communications.

L’asthme est une maladie chronique qui touche environ 4 millions de personnes en France et 340 millions dans le monde. L’asthme allergique se caractérise par une inflammation des bronches et une gêne respiratoire provoquée par l’inhalation d’allergènes, le plus souvent des acariens. Cette exposition aux acariens et autres allergènes entraine la production d’anticorps appelés immunoglobulines E (IgE) et des cytokines de type 2 (comme les interleukines IL-4 et IL-13) dans les voies aériennes. Cela entraine alors une cascade de réactions aboutissant à une hyperréactivité des voies respiratoires, une surproduction de mucus et une éosinophilie (taux trop élevé de globules blancs appelés éosinophiles dans les voies aériennes).

Les corticoïdes inhalés sont les médicaments de référence pour contrôler l’asthme. Cependant, dans le cas d’asthme sévère, ce traitement ne suffit pas. Il faut alors avoir recours à des traitements par anticorps monoclonaux thérapeutiques ciblant justement les IgE où les voies IL-4 et IL-13, qui sont très onéreux et contraignent les patients à effectuer des injections pendant des années, voire tout au long de leur vie.

Pour pallier ce problème, les chercheurs de l’Inserm, de l’Institut Pasteur et l’entreprise NEOVACS ont mis au point un vaccin conjugué, appelé kinoïde, en couplant les cytokines recombinantes IL-4 et IL-13 avec une protéine porteuse appelée CRM197 (forme mutée non pathogène de la toxine diphtérique, utilisée dans de nombreux vaccins conjugués).

Les résultats précliniques (dans des modèles animaux) démontrent que ce vaccin induit une production durable d’anticorps dirigés spécifiquement contre l’IL-4 et l’IL-13. En effet, six semaines après la première injection du vaccin conjugué, 90 % des souris présentaient des fort taux d’anticorps. Plus d’un an après la primo-immunisation, 60 % d’entre elles avaient encore des anticorps capables de neutraliser l’activité de l’IL-4 et l’IL-13.

Les chercheurs ont aussi montré un effet sur les symptômes de l’asthme : ce vaccin était capable de fortement diminuer les taux d’IgE, l’éosinophilie, la production de mucus et l’hyperréactivité des voies respiratoires dans un modèle d’asthme allergique aux acariens.

Cette étude suggère donc l’efficacité à la fois prophylactique et thérapeutique du vaccin dans ce modèle d’asthme et aucun effet indésirable n’a été observé chez l’animal.

Les travaux de l’équipe de recherche doivent désormais faire l’objet d’un essai clinique.

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Contacts
Contact Chercheur

Laurent Reber

Unité Inserm 1291 Infinity, 5051 CNRS, Université Toulouse 3 – Institut Toulousain des Maladies Infectieuses et Inflammatoires

ynherag.erore@vafrez.se

Contact Presse

cerffr@vafrez.se

Sources

Nature Communications

DOI : 10.1038/s41467-021-22834-5

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