Ces résultats sont publiés dans la revue Neuron le 6 juillet 2016.
Emiliana Borrelli, directrice de recherche Inserm
© Daniel A. Anderson/UCI
Le parkinsonisme est une atteinte des muscles qui ne réagissent plus aux stimuli extérieurs et deviennent rigides. Il s’agit d’un effet secondaire rencontré chez une large majorité de patients traités à l’aide d’antipsychotiques, molécules prescrites dans le cas de troubles psychiatriques. Les chercheurs de l’Unité 904 « Contrôle épigénétique de la plasticité neuronale » (Inserm/Université de Californie) à Irvine (Californie, USA) se sont interrogés sur l’origine de cet effet secondaire et sur la possibilité de bloquer cet effet tout en maintenant l’efficacité du traitement.
Dans cette étude, les chercheurs montrent chez la souris, que les effets secondaires des antipsychotiques seraient dus au blocage du récepteur D2 de la dopamine dans des types de neurones spécialisés du striatum appelés interneurones.
Le contrôle de la motricité repose sur un équilibre entre plusieurs neurotransmetteurs dont la dopamine et l’acétylcholine. Les chercheurs ont constaté in vivo, que le blocage du récepteur D2 (D2R), augmente de manière trop importante les signaux transmis par le neurotransmetteur acétylcholine sur les neurones voisins (voir schéma ci-dessous). Ce déséquilibre, lié à l’afflux d’acétylcholine (ACh; en bleue), entraine des dysfonctionnements moteurs chez le rongeur (catalepsie), qui correspondent au parkinsonisme chez l’humain.
Mécanisme moléculaire induit par les antipsychotiques
© Emiliana Borrelli, Inserm
Chez des souris génétiquement modifiées dépourvues de récepteurs D2, l’équipe de recherche a découvert que l’absence de ces récepteurs dans certaines cellules nerveuses (interneurones cholinergiques) empêche la catalepsie conséquente aux traitements par les antipsychotiques.
Ces résultats ouvrent la voie au développement de nouvelles approches ciblées pour la conception de nouveaux antipsychotiques sans effets secondaires.