Illustration: ©Flore Avram
La cérémonie annuelle des Prix Inserm distinguera, le mardi 11 décembre prochain au Collège de France, neuf chercheurs et ingénieurs dont les réalisations contribuent à l’excellence scientifique de l’Institut, au service de la science pour la santé.
“En honorant ses talents, l’Inserm entend montrer la diversité et la richesse des métiers qui font la recherche biomédicale, ainsi que la créativité et la passion des femmes et des hommes qui l’animent au quotidien “, salue Claire Giry, directrice générale et chargée par intérim des fonctions de présidente de l’Inserm.
Le Grand Prix Inserm 2018 sera décerné à Alain Tedgui pour ses travaux sur l’identification du rôle du système immunitaire dans l’athérosclérose. Deux essais cliniques directement issus de ces travaux sont aujourd’hui en cours.
D’abord intéressé par les mathématiques appliquées, Alain Tedgui, directeur de recherche Inserm, se passionne très tôt dans sa carrière pour l’athérosclérose, l’une des causes principales des maladies cardiovasculaires. Il mettra notamment en évidence ses dimensions inflammatoire et immunitaire.L’athérosclérose, cette pathologie cardiovasculaire qui résulte de l’accumulation de cholestérol dans les parois artérielles, susceptible de conduire à un infarctus du myocarde, serait-elle une maladie auto-immune ? Le chercheur, qui dirige le Paris-Centre de Recherche Cardiovasculaire, au sein de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, a consacré l’ensemble de sa carrière à ce sujet, brisant au passage plusieurs dogmes médicaux et scientifiques.
Cette année exceptionnellement l’Inserm a décidé de décerner un Prix Spécial pour mettre en lumière une découverte majeure faite à l’Inserm en amont des travaux récompensés par le Prix Nobel de médecine de physiologie 2018. Pierre Golstein au Centre d’immunologie de Marseille-Luminy, est récompensé par ce Prix Spécial pour avoir été le premier à identifier la protéine CTLA-4, aujourd’hui ciblée dans certaines stratégies d’immunothérapie du cancer.
L’Inserm souhaite également récompenser les carrières de chercheurs étrangers, carrières qui s’inscrivent dans la longue tradition de coopérations de l’Institut. Cette année, Elisabetta Dejana est ainsi récompensée par le Prix International. Cette spécialiste de la paroi vasculaire a en effet un parcours européen particulièrement riche entre l’Italie, la France et la Suède. Elle profite de ces expériences pour défendre l’égalité des carrières entre femmes et hommes.
Depuis 2004, le Prix d’Honneur témoigne de la carrière d’une personnalité scientifique éminente. C’est le cas de celle d’Antoine Triller, qui a consacré la sienne à la compréhension des bases cellulaires et moléculaires de la communication neuronale. Il a joué un rôle majeur dans l’évolution de la recherche en neurosciences, en particulier en créant l’Institut de biologie de l’École normale supérieure dans lequel il a toujours eu à cœur de favoriser l’indépendance et le dynamisme des équipes.
Depuis 2013, l’Inserm a la volonté de récompenser les efforts de valorisation de la recherche et sa capacité à être véritablement en dialogue avec les attentes de la société et des questions des citoyens quant à leur santé. L’Institut a ainsi créé, en partenariat avec l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, le Prix Opecst-Inserm. Robert Barouki en est lauréat cette année, lui qui a toujours souhaité, au-delà de son travail de recherche sur l’exposome, éclairer les décisions de santé publique.
Les Prix Recherche distinguent des chercheurs, enseignants-chercheurs et cliniciens-chercheurs, dont les travaux ont particulièrement marqué le champ de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et thérapeutique et de la recherche en santé publique. Nathalie Vergnolle a ainsi travaillé à la constitution progressive de l’Institut de recherche sur la santé digestive qu’elle dirige aujourd’hui à Toulouse et qui forme une structure spécialisée dans cette thématique dont la pluridisciplinarité est unique en France. De son côté, Ana-Maria Lennon-Duménil est une pionnière dans la compréhension de l’activation du système immunitaire avec la perspective de progrès en immunothérapie contre le cancer.
La recherche ce sont aussi les ingénieurs, techniciens ou administratifs qui l’accompagnent : les Prix Innovation leur sont dédiés. Ahmed Abbas, responsable de la gestion des médicaments radioactifs à la plateforme Cyceron à Caen, participe au développement de ces produits en collaboration avec des chercheurs. Nelly Pirot, en charge de la plateforme du Réseau d’histologie expérimentale de l’Institut de recherche en cancérologie de Montpellier, en pilote tout le processus technique. Elle contribue ainsi à la réduction de l’utilisation des animaux à des fins de recherche, une préoccupation essentielle à l’Inserm.