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Un patient bénéficie d’un larynx artificiel depuis 18 mois

U1121 "Biomatériaux et Bioingénierie"

© Inserm/Delapierre, Patrick

En 2013, des chercheurs de l’Inserm et médecins des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg annonçaient avoir réussi à mettre au point un larynx artificiel. Depuis leur 1ère implantation il y 5 ans chez des patients dont l’état de santé avait nécessité l’ablation du larynx, ils ont optimisé l’implant et leur technique chirurgicale.

Aujourd’hui, ils présentent le cas d’un patient qui porte l’implant depuis 18 mois, une prouesse lui permettant de respirer par la bouche et le nez, de retrouver la voix et l’olfaction et de se passer de l’orifice de trachéotomie.

Dans le cas de cancers sévères du larynx, les médecins peuvent décider de pratiquer une laryngectomie totale. Le patient a alors besoin d’une trachéotomie afin de pouvoir respirer correctement par un orifice créé au niveau du cou. Cette intervention n’est pas sans conséquence pour le patient puisque sa qualité de vie en est affectée notamment par la perte de la voix et de l’olfaction. Une longue rééducation permet au patient d’utiliser la voix œsophagienne mais cette technique est éprouvante.

Christian Debry, chercheur à l’Unité Inserm 1121 « Biomatériaux et Bioingénierie » et chef du service ORL et chirurgie cervico-faciale au CHU de Strasbourg Hautepierre et ses collaborateurs se sont attachés à développer pour ces patients un larynx artificiel[1]. 6 patients ont été implantés à ce jour depuis 2012 mais n’ont pu conserver l’implant en raison de leur état de santé fragile. L’an dernier, les chercheurs de l’Inserm ont optimisé les traitements de surface des implants en développant un film antimicrobien pour éviter son rejet.

« Le patient de 56 ans bénéficie de l’implant optimisé depuis plus de 18 mois. Aujourd’hui, il a retrouvé sa voix et son olfaction, supprimées par l’opération. Il est capable de se passer complétement de l’utilisation de l’orifice de trachéotomie pendant de longues périodes de jour comme de nuit. C’est la première fois qu’un tel concept fait sa preuve. Il persiste encore des troubles de la déglutition mais nous avons franchi une première étape représentant un gain réel en termes de confort et de qualité de vie pour ces patients. Nous avons pour ambition de leur redonner à terme la capacité de se nourrir normalement et qu’ils retrouvent leur socialité lors des moments de repas. Les perspectives d’évolution de cette prothèse restent considérables. » souligne Christian Debry.

[1] avec la société Protip Medical

Le virus Zika infecte la rétine humaine

Deux équipes de l’Inserm associant l’Unité 1058  » Pathogenèse et contrôle des infections chroniques » ((Inserm/Université de Montpellier/EFS) et l’Unité 1051  » Institut des Neurosciences de Montpellier « , viennent de démontrer que le virus Zika peut infecter l’’épithélium pigmentaire de la rétine humaine et serait ainsi potentiellement capable de provoquer des atteintes rétiniennes. Cette étude est publiée dans Journal of Virology.

L’infection par le virus Zika peut se traduire par plusieurs type de symptômes, en particulier des atteintes neurologiques de type syndrome de Guillain-Barré chez l’adulte et des microcéphalies chez le nouveau-né et le nourrisson. Cependant, plusieurs études suggèrent que l’œil pourrait être une des cibles privilégiées du virus et des atteintes oculaires ont été récemment décrites chez des personnes infectées.

Deux équipes Inserm viennent de démontrer pour la première fois que l’épithélium pigmentaire de la rétine humaine est permissif à l’infection par le virus Zika. En utilisant un modèle de l’épithélium pigmentaire rétinien humain dérivé de cellules souches pluripotentes induites, ces équipes ont pu montrer que le virus se réplique de manière très efficace dans ce type cellulaire. De plus, l’infection perturbe l’intégrité de l’épithélium, ce qui pourrait avoir des conséquences importantes chez les individus infectés, aussi bien au niveau de la fonction visuelle qu’au niveau de la dissémination du virus.

Cette étude souligne donc l’intérêt primordial de mieux caractériser les atteintes oculaires observées chez certains individus ayant souffert d’une infection par le virus Zika.

zika

L’intégrité de l’épithélium pigmentaire rétinien est affectée suite à l’infection par le virus Zika.

Photo de microscopie à fluorescence montrant des défauts d’adhésion cellulaire dans un épithélium infecté. Les jonctions cellulaires (marquage  vert) sont perturbées quand les cellules sont infectées par Zika (marquage  magenta). Les noyaux sont visualisés en bleu. La barre d’échelle correspond à 10 mm.

Olfaction, ces neurones qui ont du nez

Grâce aux récepteurs de notre nez, nous sommes en mesure d’identifier des milliers d’odeurs. Mais de nombreuses zones d’ombres persistent concernant les mécanismes en œuvre dans la transmission de l’information au cerveau. Les travaux menés par Alexander Fleischmann et ses collègues de l’Unité 1050 « Centre interdisciplinaire de recherche en biologie » (Collège de France/CNRS/Inserm) apportent une meilleure compréhension des réseaux neuronaux activés dans la perception d’une odeur.

Le numéro 32 du Magazine Science&Santé consacre un article à cette découverte.

visuel

Attentats du 13/11: une forte empreinte chez les jeunes

Un an après les attentats du 13 novembre, l’enquête « Conditions de vie et Aspirations » du CRÉDOC, dans le cadre du programme 13 novembre initié par l’Inserm, le CNRS et héSam Université, rend compte de l’empreinte forte des attentats sur la population française, en particulier chez les jeunes.

Un échantillon de 2000 personnes représentatif de la population française a répondu à une série de questions telles que « Pouvez-vous citer les actes terroristes commis dans le monde ou en France qui vous ont le plus marqué depuis l’an 2000? ; quelles sont les principales conséquences des attentats du 13 novembre 2015? « .

On apprend de cette enquête notamment que:

80% des français se disent marqués par les attentats du 13 novembre 2015 alors même que les trois quart n’ont aucun lien personnel avec les victimes ou les lieux concernés.
65% des 18-24 ans et 63% des 25-39 ans manifestent un sentiment de peur exacerbé, contre 54% de leurs aînés
L’existence de tensions culturelles et religieuses au sein de la société est la raison la plus souvent invoquée pour expliquer les attentats et pour près de 40% de la population, ce sont des actes inexplicables.
26% des Français ont un lien personnel avec les événements (victime, témoin, fréquentation des lieux) et 25% estiment qu’on parle trop du 13 novembre.

Note : les entretiens ont été menés avant les attentats de Nice le 14 juillet et de Saint-Etienne du Rouvray le 26 juillet 2016.

Exposition « La Science a du gout » à bord du Train saveurs & santé

Découvrons comment bien manger pour mieux vivre !

Une exposition ludique, gourmande et interactive autour du plaisir de manger, de l’équilibre alimentaire et de la santé. Rencontrez nos scientifiques, apprenez en jouant et laissez-vos sens vous guider à travers les ateliers !

Le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, l’INRA et l’Inserm vous proposent cette exposition qui vous fera partir à la découverte de vos sens. Accompagné d’Hector, un récepteur gustatif, vous appréhenderez les  mécanismes du goût à travers de nombreux jeux et animations.

Dans ce parcours de la bouche au cerveau, vous découvrirez les formidables processus biologique à l’œuvre lorsque vous mangez mais également les dernières avancées scientifiques dans les domaines de la nutrition et de la santé.

Inauguration le 4 octobre à 16h en Gare de Lyon (voie M), Paris

Exposition du 04 au 23 octobre 2016, à travers 15 villes étapes en France

Retrouvez le programme sur le site de l’Inserm

ERC Starting Grants 2016: l’Inserm leader en sciences de la vie

Scientist using microscope

(c) Fotolia

Avec 5 chercheurs Inserm lauréats de l’appel à projets Starting Grants 2016 du Conseil Européen de la Recherche (ERC) en sciences de la vie et 4 bourses attribuées à des chercheurs travaillant dans ses unités mixtes de recherche, l’Inserm s’affirme comme institution leader de la recherche biomédicale européenne. Dans le domaine des sciences du vivant, la France se place deuxième juste derrière l’Allemagne.

 

Les bourses ERC Starting Grants sont délivrées chaque année par le Conseil Européen de la Recherche. Elles s’adressent aux jeunes chercheurs excellents avec 2 à 7 ans d’expérience dans une structure de recherche européenne après leur PhD. Cette année, ce sont 99 projets qui ont été sélectionnés par l’ERC dans le domaine des sciences du vivant dont 9 pilotés par des chercheurs ou enseignants-chercheurs travaillant à l’Inserm.

Le financement, qui peut atteindre 1.5 millions d’euros par bourse (485 millions au total pour les 325 lauréats de cet appel à projets) sera versé sur une durée allant jusqu’à 5 ans. Il permettra aux jeunes chercheurs de construire leur équipe en recrutant des post doctorants et des doctorants pour mener leur projet de recherche.

« J’adresse mes félicitations à l’ensemble des lauréats de l’appel à projets ERC « Starting Grants » 2016. Ils incarnent l’excellence de la recherche à l’Inserm et la nouvelle génération de chercheurs que notre politique vise à encourager, souligne Yves Lévy, Président-directeur général de l’Inserm. Dans leur sillage, j’invite les chercheurs à soumettre leurs idées pour le prochain appel à projets ERC « Starting Grant » 2017 qui sera clôturé le 18 octobre prochain ».

Les lauréats Inserm :
Amélie Bonnefond
Mathilde Bonnefond
Nabila Bouatia-Naji
Léon Kautz
Timothy Wai
Les lauréats travaillant dans des structures mixtes de l’Inserm :
Hubert Cochet (Université de Bordeaux)
Luc Friboulet (Institut Gustave Roussy)
Harry Sokol (UPMC)
Adam Williamson (Aix Marseille Université)

Seniors : une étude pour évaluer les effets de la méditation sur leur bien-être et leur santé mentale

couple doing yoga

(c) Fotolia

D’ici 2050, le nombre des personnes âgées de plus de 60 ans devrait doubler selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé, passant ainsi de 65 millions à 2 milliards. Les seniors représenteraient alors 22% de la population mondiale en 2050.[1] Dans ce contexte, prévenir et favoriser le « bien-vieillir » constitue un enjeu prioritaire pour nos sociétés.

 

C’est pour tenter de répondre à cette problématique que le programme de recherche Silver Santé Study a été lancé en janvier 2016. Ce projet européen, coordonné par Gaël Chételat à l’Inserm de Caen, vise à évaluer l’impact de la méditation sur le bien-être et la santé mentale des personnes âgées.

Un premier essai clinique sera mené dans quatre pays pour étudier les effets de la méditation chez des patients présentant un risque important de développer la maladie d’Alzheimer. Un second essai sera quant à lui mené uniquement à Caen auprès de deux groupes :

Un groupe de méditants experts de plus de 65 ans et ayant plus de 10 000 heures de pratique, afin de déterminer les mécanismes d’action par lesquels la méditation pourrait prévenir le vieillissement,

Un groupe de personnes âgées de plus de 65 ans, n’ayant pas de déficit cognitif. 126 participants seront suivis pendant 18 mois, répartis au hasard en trois groupes : le premier suivra un programme de méditation développé dans le cadre du projet et adapté à cette population, le second, un apprentissage de l’anglais, et le troisième groupe n’aura aucune intervention. Des examens réalisés en amont de l’étude et après les 18 mois de suivi permettront d’évaluer les effets des deux interventions mentales. Les premiers résultats de l’étude seront connus fin 2019.

Dans le cadre de ce projet de recherche, l’Inserm recherche des volontaires âgés de plus de 65 ans, basés à Caen et alentours. Des conférences d’informations se tiendront le 8 octobre, le 22 octobre et le 5 novembre 2016 au PFRS à Caen, et un formulaire de participation est disponible à l’adresse https://silversantestudy.fr/Pour toute question, vous pouvez contacter l’équipe de Gaël Chételat, directrice de recherche Inserm, coordinatrice de l’étude à rf.norecyc@ydutsetnasrevlis.

[1] Source : OMS

La narcolepsie-cataplexie, une maladie du sommeil, aurait une origine auto-immune

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La narcolepsie-cataplexie est un trouble du sommeil rare et grave caractérisé par une somnolence diurne excessive et la perte soudaine de tonus musculaire. Elle est due à la perte d’une population neuronale dite orexinergique, localisée dans l’hypothalamus latéral. Ces  neurones secrètent un neurotransmetteur, l’orexine, qui stimule l’appétit et l’état d’éveil. L’étiologie de la maladie reste méconnue bien que les facteurs génétiques et environnementaux associés à la narcolepsie ainsi que les données sérologiques, convergent vers une probable origine auto-immune.

Afin d’étudier l’étiologie auto-immune potentielle, des chercheurs de l’Inserm à l’Unité 1043 « Centre de Physiopathologie de Toulouse-Purpan » (Inserm/Université de Toulouse/CNRS) ont développé un modèle de souris simulant la narcolepsie. Ainsi, ils ont généré des souris exprimant un auto-antigène, l’hémagglutinine (HA) spécifiquement dans les neurones orexinergiques (appelé Orex-HA). Des cellules T effectrices spécifiques de cet auto-antigène leurs ont été injectées.

Les cellules T CD4 infiltrent l’hypothalamus et déclenchent une inflammation locale mais ne provoquent pas la destruction des neurones orexinergiques, contrairement aux cellules T cytotoxiques CD8. Cette perte neuronale entraîne chez ces souris une cataplexie et des troubles du sommeil, mimant une narcolepsie humaine.

 

« Ces résultats suggèrent que l’immunothérapie pourrait être utilisée dans le traitement de la narcolepsie-cataplexie et identifie une cible cellulaire potentielle à cette stratégie thérapeutique » conclut Roland Liblau qui a mené ces travaux.

Bio-ingénierie : Vaisseaux marins

Pour remplacer les petits vaisseaux sanguins défectueux, les chercheurs visent à fabriquer des matériaux de substitution flexibles et malléables. A l’unité Inserm 1148, l’équipe de Didier Letourneur s’est inspirée de la composition des algues pour concevoir des vaisseaux à base de polysaccharides.

S&S vaisseaux marins

Lire l’intégralité de l’article du magazine Science & Santé N°31 (avril/mai 2016)

Ces vaisseaux synthétiques ont été greffés avec succès chez le rat.

« À trois mois, trois quarts des vaisseaux que nous avons greffés à la place de l’aorte abdominale sont fonctionnels », précise Cédric Chauvierre, physico-chimiste au laboratoire.

Obésité génétique rare : les résultats prometteurs d’un essai clinique

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L’obésité à carence en POMC (pro-opiomélanocortine) est une maladie orpheline qui a été décrite chez 50 patients à ce jour, bien qu’on estime qu’elle touche entre 100 à 500 personnes dans le monde. Alors qu’il n’existe actuellement aucun traitement spécifique, une publication du NEJM rapporte les résultats prometteurs d’un essai clinique de phase 2 qui a conduit à une perte de poids considérable chez les patientes. L’étude réunit des équipes cliniques de l’Hôpital de la Charité à Berlin et de l’Hôpital de la Pitié-Salpétrière (ICAN Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (APHP) ), Inserm, Université Pierre et Marie Curie, et une société américaine.

 

La POMC est une hormone agissant dans le cerveau pour réguler la faim et le poids. Un déficit chez les personnes atteintes entraine dès la petite enfance une obésité sévère associée à des anomalies endocriniennes (déficit en cortisol et en hormones sexuelles), des cheveux roux et une peau très claire.

Dans cette étude, deux patientes ont été traitées à la setmelanotide, un puissant agoniste du récepteur de mélanocortines MC4R impliqué dans la voie sur laquelle agit la POMC. Avec ce traitement (une injection par jour), la première patiente a perdu 51 kg en 42 semaines et la deuxième 20 kg en 12 semaines. Les niveaux d’insuline très élevés avant le traitement ont considérablement diminué, et les cliniciens ont observé une réduction de la faim, provoquant un grand soulagement chez les patientes.

 

La setmelanotide apparait ainsi comme une thérapie efficace pour diminuer le poids et restaurer un appétit normal chez les personnes atteintes d’un déficit en POMC. Alors que ces patientes poursuivent aujourd’hui leur traitement, les investigateurs prévoient des essais cliniques utilisant la setmelanotide dans le traitement d’autres troubles génétiques associées à l’obésité, comme le syndrome de Prader Willi lié à une activité réduite de la POMC et les anomalies du récepteur de la leptine.

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