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Repositionnement de médicaments contre la grippe : un essai clinique de phase 2 pour FLUNEXT

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L’équipe VirPath du CIRI (Centre International de Recherche en Infectiologie, Unité Inserm 1111 – UMR 5308 CNRS – ENS Lyon – UCBL1), en collaboration avec le laboratoire du Dr Guy Boivin (chaire de recherche du Canada sur les virus émergents, Centre de Recherche en Infectiologie du Centre Hospitalier Universitaire de Québec et de l’Université Laval), a développé et validé une stratégie innovante qui consiste à identifier et exploiter directement des échantillons infectieux prélevés cliniquement, afin de sélectionner et d’utiliser des médicaments déjà commercialisés pour soigner d’autres virus (on parle alors de « repositionnement de médicaments »). Ce programme a été financé par l’Inserm, la DGOS, l’Agence National de la Recherche, la Région Auvergne Rhône-Alpes, l’Université Claude Bernard et l’Université Laval.

Cette démarche originale et accélérée du patient au laboratoire et du laboratoire au patient est particulièrement bien adaptée aux infections respiratoires aigües, car elle permet l’identification et la validation rapide de nouvelles générations d’antiviraux plus efficaces et traitant un plus grand spectre de maladies. En outre, les avantages règlementaires et financiers de la stratégie de repositionnement de médicaments sont évidents par rapport au processus long et très coûteux du développement classique de nouvelles molécules. La plateforme de « Drug Discovery » de l’équipe a déjà démontré son potentiel (trois brevets internationaux qui protègent huit médicaments repositionnés) avec l’identification du diltiazem (Tildiem®) – initialement utilisé pour des pathologies cardiaques – comme anti-infectieux pour les virus de la grippe.

Sur la base de ces résultats, un essai clinique de phase 2 piloté par Manuel Rosa-Calatrava, chercheur Inserm et Julien Poissy (Unité Inserm 995 « Centre international de recherche sur l’inflammation de Lille ») du CHU Lille, a démarré en janvier 2018. Cet essai national vise à évaluer les effets du diltiazem en combinaison avec un antiviral, l’oseltamivir (Tamiflu®), dans le traitement des infections grippales sévères. L’essai FLUNEXT vise à inclure 300 patients dans dix services de réanimation, sur deux périodes d’épidémie, pour des résultats attendus en 2019.

La validation de cette stratégie et les résultats déjà obtenus ont conduit à la création de la startup Signia Therapeutics. Désormais, le programme de recherche du laboratoire va s’étendre à d’autres pathogènes respiratoires tels que le virus syncytial respiratoire et le métapneumovirus, responsables d’infections respiratoires sévères chez les jeunes enfants et les personnes âgées.

Pour en savoir plus sur l’équipe VirPath et le CIRI :

Le site du laboratoire VirPath

Le site du CIRI

D’où vient l’intelligence sociale humaine ?

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Chez l’Homme, la « théorie de l’esprit » est la capacité qui permet de comprendre les états mentaux des autres : ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent, ce qu’ils veulent, ce qu’ils aiment…. Elle joue un rôle majeur dans les interactions sociales humaines.

Mais quelle est l’origine évolutive de cette compétence ? Quel type de pression de sélection a finalement abouti à en munir l’espèce humaine ?

Pour apporter des éléments de réponse, Jean Daunizeau, chercheur à l’Inserm au sein de l’ICM,  Shelly Masi (Muséum National d’Histoire Naturelle, MNHN) et ses collaborateurs ont tout d’abord développé une mesure du niveau de sophistication de la théorie de l’esprit, basée sur l’analyse du comportement dans des jeux interactifs simples. Après avoir validé cette méthode chez l’Homme, ils l’ont utilisé pour comparer le niveau de sophistication de la théorie de l’esprit chez sept espèces de primates non humains, depuis les lémuriens jusqu’aux grands singes (gorilles, orang-outan et chimpanzés).

Leur étude fournie pour la première fois des données  sur les origines de l’intelligence sociale humaine. En particulier, les résultats de l’étude vont à l’encontre de l’hypothèse généralement admise, qui stipule que la théorie de l’esprit s’est développée en réponse aux problèmes posés par la complexité du groupe social dans lequel évolue l’animal.

Il semblerait plutôt que l’évolution de la théorie de l’esprit soit principalement déterminée par des facteurs neurobiologiques limitants comme la taille du cerveau.

Enfin, les chercheurs ont identifié une grande différence, un « gap » évolutif, entre les capacités de théorie de l’esprit des grands singes et celles des humains. Ces travaux sont publiés dans Plos Computational Biology

Surconsommation médicamenteuse des femmes enceintes en France

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La grossesse est une période sensible notamment durant les premiers mois. Il est ainsi fortement recommandé à une femme enceinte de limiter sa consommation de médicaments, dont certains ont encore des effets mal-connus. Cependant, une récente étude menée par des chercheurs Inserm de l’Unité 1181 « Biostatistique, Biomathématique, Pharmacoépidémiologie et Maladies Infectieuses », révèle que les Françaises sont parmi les plus grandes consommatrices de médicaments à travers le monde et se voient prescrire en moyenne, près d’une dizaine de médicaments durant leur grossesse. Ce taux est resté constant durant la période analysée (2011-2014).

Ces travaux mettent également en évidence que chez les 28 500 femmes étudiées, parmi les médicaments recommandés, la consommation des spécialités antianémiques surpasse largement la prévalence de l’anémie (72,5% pour 25% environ). Entre 2011 et 2014, la consommation des vitamines B9 et D, elles aussi recommandées, a augmenté de 10% tandis que le pourcentage de femmes vaccinées contre la grippe n’a augmenté que de 1%. Plus préoccupant, l’exposition à des médicaments fœtotoxiques (altérant la croissance ou le fonctionnement des organes fœtaux) ou tératogènes (entraînant des malformations), bien que faible est quant à elle encore trop élevée.

Enfin, selon les chercheurs : « la situation des femmes en milieu défavorisé est davantage inquiétante de par leur consommation en médicaments plus élevée que la moyenne et d’une prescription plus faible en vitamines. ».

Ces travaux font l’objet d’une publication dans la revue Pharmacoepidemiology and Drug Safety.

Les bénéfices de la vente d’antibiotiques à l’unité

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Entre novembre 2014 et novembre 2015, une étude menée par l’Inserm (Unité 912 SESSTIM – Sciences Economiques & Sociales de la Santé et Traitement de l’Information Médicale), l’Université Aix-Marseille, l’IRD, le CNRS et l’Observatoire Régional de la Santé PACA, a permis l’expérimentation de la délivrance à l’unité de certains antibiotiques à travers quatre régions en France. Sur 100 pharmacies volontaires, 75 pharmacies, tirées au sort, ont été choisies pour proposer une délivrance à l’unité de leur traitement, aux patients se présentant avec une ordonnance indiquant un ou plusieurs des 14 antibiotiques concernés. Les résultats de cette expérimentation, publiés dans PLos ONE le 19 septembre 2017, sont les suivants :

  • Acceptabilité de la délivrance à l’unité des antibiotiques (DAU) : 80% des patients s’étant présentés avec une ordonnance de traitement antibiotique concerné par l’expérimentation ont accepté la délivrance à l’unité.
  • Impact sur les volumes de médicaments dispensés : un déconditionnement a été nécessaire pour 60% des patients exposés à la délivrance à l’unité. Le mode de délivrance à l’unité permet une réduction d’environ 10% du volume de comprimés délivrés par rapport à une vente traditionnelle.
  • Bon usage des traitements : Le mode de délivrance à l’unité permet d’éviter le problème des comprimés non-correctement recyclés (c’est le cas pour 13% des prescriptions antibiotiques observées dans l’étude). Enfin, la délivrance à l’unité des antibiotiques est associée à une amélioration du suivi de la prescription par le patient, d’après une mesure ‘d’observance’ basée sur le nombre résiduel de pilules non consommées à l’issue du traitement.

Un biais de confirmation à l’origine de notre entêtement ?

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La façon dont les gens prennent des décisions semble être parfois irréfléchie, voire même totalement irrationnelle. Une explication de ce comportement est que l’humain a tendance à préférer les informations qui confirment ses croyances et à occulter celles qui entrent en contradiction avec ces dernières, un phénomène appelé le biais de confirmation.

Dans de récents travaux publiés dans la revue PLoS Computational Biology, une équipe de chercheurs dirigée par Stefano Palminteri et Sarah-Jayne Blakemore, a testé 20 sujets à travers un test où il fallait faire un choix entre deux symboles rapportant chacun un nombre de points différents. Le but étant d’avoir le plus grand nombre de points possible. Les résultats de cette étude montent que les participants ont de meilleurs gains lorsque leur choix est suivi d’un retour d’expérience. De plus, c’est d’autant plus efficace lorsque le retour d’expérience est positif (« votre choix est le meilleur ») que lorsqu’il est négatif (« vous auriez gagné plus si vous aviez fait un choix différent »). Ce biais de confirmation freine la capacité des sujets à s’adapter au changement à tel point que le nombre total de points gagnés par les sujets les plus biaisés en était affecté. En conclusion, les gens prennent préférentiellement en compte les informations qui confirment leur choix par rapport à celles qui rentrent en contradiction avec celui-ci.

Selon Stefano Palminteri : « Ces résultats peuvent expliquer pourquoi les gens conservent de fausses croyances ou encore persistent dans des comportements à risque en termes de santé, en dépit d’informations évidentes et contradictoires. D’un autre côté, ce biais pourrait aussi permettre de maintenir une motivation et une estime de soi chez certaines personnes. ». Mieux connaitre les biais dans notre apprentissage pourrait nous permettre d’apprendre plus efficacement et d’être plus vigilant quant à notre penchant naturel à tirer des conclusions hâtives.

Arthrose et maladie métabolique : cible thérapeutique commune ?

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L’arthrose est une maladie invalidante aux diverses étiologies, dont la plus récemment décrite est le syndrome métabolique (SMet). Pour la première fois, des chercheurs du laboratoire de recherche « Ingénierie moléculaire et physiopathologie articulaire » (Cnrs/Université de Lorraine) et du laboratoire « Défaillances cardiovasculaires  aiguë et chronique » (Inserm/Université de Lorraine) à Nancy, ont décrit le développement spontané de ce type d’arthropathie dégénérative dans un modèle murin de SMet. Hervé Kempf, Anne Pizard, chercheurs Inserm, et leurs collaborateurs, ont ainsi caractérisé l’existence de lésions arthrosiques de l’articulation tibio-fémorale en présence de désordres métaboliques.

Ce nouveau modèle expérimental d’arthrose métabolique a également permis de démontrer qu’un traitement chronique avec un antagoniste du récepteur des minéralocorticoïdes (ARM), déjà utilisé dans l’insuffisance cardiaque et proposé plus efficace chez les patients obèses, améliore les atteintes articulaires.

Ces travaux font l’objet d’une lettre dans la revue Annals of the Rheumatic Diseases.

Pour les chercheurs, « ces résultats permettent de proposer les ARM comme nouvelle indication thérapeutique potentielle dans l’arthrose métabolique », une hypothèse qu’ils comptent rapidement tester dans une étude clinique.

Ces travaux ont fait l’objet d’un dépôt de demande de brevet par Inserm transfert

SEP : Anticiper les poussées grâce à l’IRM

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune et inflammatoire du système nerveux central. Elle touche généralement des personnes jeunes, chez qui elle est la première cause de handicap moteur non-traumatique. Les handicaps surviennent chez les patients soit de manière progressive, soit sous la forme de poussées entrecoupées de périodes de rémission.

A l’heure actuelle, l’imagerie IRM est largement utilisée pour le diagnostic et le suivi des patients atteints de sclérose en plaques. Cependant, il n’existe pas d’outil d’imagerie pouvant prédire l’apparition des poussées.

La sclérose en plaques et due, au moins en partie, au passage de cellules inflammatoires (lymphocytes notamment) dans le cerveau et la moelle épinière à travers la paroi des vaisseaux. Pour pouvoir traverser, les cellules se fixent à des molécules d’adhésion présentes à la surface de vaisseaux sanguins.

Les chercheurs de l’équipe « SpPrIng » dirigée par Fabian Docagne au sein de l’unité Inserm U1237 de Caen, ont développé une méthode d’IRM qui permet de suivre dans l’espace et dans le temps l’évolution de la maladie chez des souris présentant un modèle de sclérose en plaques. Pour cela, ils ont utilisé un outil constitué de billes de fer détectables par IRM se fixant sur les molécules d’adhésion.

Dans cette étude, publiée dans la revue PNAS, les auteurs montrent que cet outil d’IRM révèle le passage des cellules inflammatoires et permet ainsi de prédire la survenue d’une poussée chez les souris asymptomatiques et les rémissions chez des souris malades.

Cette technique pourrait à l’avenir être adaptée chez l’homme pour améliorer le pronostic et le suivi de la maladie chez les patients atteints de sclérose en plaques.

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Sur cette image, on visualise en noir les billes de fer qui sont entrées dans la moelle épinière révélant ainsi une inflammation

Cette étude a bénéficié du soutien de l’ARSEP

Paludisme : avancée dans la compréhension des mécanismes d’entrée du parasite dans les cellules du foie.

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Modèle 3D d’une protéine de Plasmodium impliquée dans l’entrée dans les cellules du foie. ©O. Silvie

Le paludisme reste une cause majeure de mortalité dans le monde, notamment en Afrique. La maladie est due à un parasite du genre Plasmodium transmis à l’homme par un moustique. Au cours des premières heures d’infection, le parasite injecté par le moustique, migre de la peau jusqu’au foie, où il se multiplie avant d’infecter les globules rouges dans le sang.

Jusqu’à présent, les mécanismes d’entrée du parasite dans les cellules du foie étaient mal connus. En utilisant des modèles de culture cellulaire, l’équipe d’Olivier Silvie, chercheur Inserm (Centre d’Immunologie et des Maladies Infectieuses, Paris) a montré que les deux espèces responsables de paludisme chez l’homme, Plasmodium falciparum et Plasmodium vivax, utilisent des voies d’entrée distinctes pour infecter les cellules du foie.

À l’aide d’approches génétiques dans un modèle murin, les chercheurs ont identifié une protéine clef du parasite qui détermine la voie d’entrée utilisée. Ce travail, fruit d’une collaboration entre des équipes de l’Inserm et d’Universités de Paris, Strasbourg, et Oxford-Mahidol, révèle de nouveaux aspects des interactions hôte-parasite.

Ces résultats ouvrent de nouvelles pistes pour le développement de stratégies antipaludiques visant à bloquer les étapes précoces de l’infection.

Dépression et risque cardiovasculaire : quand la lutte des classes s’en mêle…

Classes sociales

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La dépression n’est pas seulement l’une des maladies les plus invalidantes au niveau mondial, elle est également associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, notamment de maladie coronarienne (angine de poitrine et infarctus du myocarde).

Selon une étude de l’Inserm menée chez 10 000 personnes suivies pendant plus de 20 ans, ce risque serait deux fois plus important si la dépression survient chez un employé ou un ouvrier que si elle survient chez un cadre. Ces données sont issues de la cohorte française Gazel, constituée des anciens employés de l’ex-EDF-GDF, et ont été analysées par une équipe multi-disciplinaire associant psychiatres, épidémiologistes et cardiologues.Les symptômes dépressifs ont été mesurés en 1993 puis chaque événement cardiaque survenu pendant le suivi a été soigneusement validé par un comité d’experts.

Cette étude montre que le risque cardiaque associé à la dépression est d’autant plus élevé que la position socio-professionnelle est basse. Elle montre également que ce risque n’est pas expliqué par les comportements de santé comme le tabagisme ou l’exercice physique, ce qui suggère que la dépression pourrait avoir un impact direct sur la santé cardiovasculaire.

Reste à comprendre pourquoi ces mécanismes seraient plus présents chez les employés et ouvriers que chez les cadres. Une plus grande réactivité au stress en cas de rang social perçu faible, comme illustrée par certaines études en neurosciences, constitue une piste plausible. Quoi qu’il en soit, ces résultats invitent à prêter particulièrement attention à la santé cardiovasculaire des personnes déprimées, d’autant plus qu’elles cumulent d’autres difficultés psycho-sociales.

Mesurer la matière grise pour prédire la sortie du coma

VisAGeS : Vision, Action et Gestion de l'Information en Santé

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Prédire la sortie du coma suite à un arrêt cardiaque reste à ce jour, une interrogation à laquelle les médecins n’ont pas de réponse exacte. L’évaluation de l’éventuel réveil est effectuée essentiellement à l’aide d’examens cliniques répétés et de l’enregistrement de l’activité électrique cérébrale des patients hospitalisés en réanimation. Des chercheurs de l’Inserm (Unité Inserm 1214 Toulouse NeuroImaging Center), menés par Stein Silva, ont récemment mis au point une méthode utilisant l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et pouvant prédire la sortie du coma. Les résultats sont parus ce mois-ci dans Critical Care Medicine.

Le coma est un état de conscience sévère durant lequel un patient ne réagit à aucune stimulation, même douloureuse. Les causes responsables de cet état sont nombreuses. La suppression transitoire de la perfusion (ischémie) ou des apports en oxygène (anoxie), nécessaires au fonctionnement cérébral, peuvent également entrainer une altération de la conscience : cette situation observée en cas d’arrêt cardiaque, est une des premières causes des comas en France et dans le monde. Dans ce cas, l’interruption du flux sanguin induit par le dysfonctionnement cardiaque est à l’origine d’une agression massive et globale de l’ensemble des tissus cérébraux : la substance grise, comprenant l’ensemble des corps des cellules nerveuses cérébrales, les neurones, et la substance blanche, formée à partir des fibres nerveuses issues de ces neurones. Dans le cadre de cette étude, l’équipe de chercheurs menée par Stein Silva, a exploré l’idée suivante : l’arrêt cardiaque a-t-il un impact sur la structure cérébrale ? Si oui, le potentiel de récupération neurologique à partir du coma est-il lié à l’importance et l’étendue de cet impact ?

Afin d’étudier cette hypothèse, les chercheurs ont mesuré puis comparé grâce à l’IRM, le volume de la substance grise chez des patients dans le coma suite à un arrêt cardiaque ainsi que chez des sujets sains. Cette mesure a été faite à la fois au niveau de la substance grise situé dans le cortex cérébral et  au niveau des structures situées plus en profondeur dans le cerveau, dites sous-corticales, quelques jours après l’arrêt cardiaque. Les résultats montrent qu’une quantification précise du volume de matière grise au niveau du cerveau permet de mettre en évidence une atrophie cérébrale globale et précoce chez ces patients. 

Mais surtout, ces données indiquent que l’importance de cette atrophie, mesurée quelques jours après la survenue de l’arrêt cardiaque, est bien associée au potentiel de récupération neurologique des patients, évaluée un an après le début du coma. Plus cette atrophie est importante, moins le patient a de chance d’évoluer favorablement.

Enfin, plus en détail, ce travail est en faveur de l’existence des régions cérébrales clés, dont l’intégrité anatomique semble associée aux capacités d’élaboration des processus conscients.

Au total, ces résultats apportent des éléments nouveaux à la compréhension des mécanismes biologiques nécessaires à création et au maintien de la conscience chez l’homme. Selon Stein Sliva : « ce travail ouvre des nouvelles pistes pour l’évaluation du pronostic de ces patients et permet d’envisager des thérapeutiques innovantes, centrées sur la protection et la modulation spécifique de certaines structures cérébrales impliquées dans l’émergence de la conscience après un arrêt cardiaque ».

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