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Respirez…inhalez…courez

Le Salbutamol est classiquement utilisé pour le traitement de l’asthme. Son administration via l’inhalation permet la stimulation des récepteurs bêta-2 des parois bronchiques, provoquant la dilatation des bronches et donc une meilleure capacité respiratoire.

Son utilisation en tant que produit dopant est actuellement débattue. Une équipe de l’Inserm dirigée par Samuel Vergès (Unité Inserm 1042 « Hypoxie et physiopathologies cardiovasculaires et respiratoires) a voulu savoir si son inhalation pouvait augmenter la contractilité de certains muscles périphériques, réduire la fatigue et améliorer la récupération après un exercice chez des athlètes d’endurance.

Onze athlètes non-asthmatiques présentant de hautes capacités d’endurance ont été recrutés pour comparer en double-aveugle deux niveaux de dose de salbutamol (200 et 800 µg) administrés par inhalation contre un placebo avant un test d’effort des muscles de la jambe.

Les athlètes ont ensuite exécuté un protocole d’exercice progressif consistant en des paliers de 10 contractions intermittentes de leurs muscles quadriceps à intensité croissante. Au départ il leur était demandé de contracter leurs muscles à environ 20 % de leur capacité maximale puis d’augmenter la force de contraction de 10% en 10% jusqu’à l’épuisement (Le sujet n’est plus capable de produire le niveau de force qui lui est demandé)

Les réponses mécaniques et électromyographiques à des stimulations magnétiques du nerf fémoral ont été enregistrées pendant et après les contractions musculaires volontaires. Ces enregistrements permettaient d’évaluer la fatigue neuromusculaire après chaque palier d’effort puis après 10 minutes et 30 minutes de récupération.

D’après les résultats obtenus par les chercheurs de l’Inserm, les réponses musculaires n’ont pas été modifiées avec l’inhalation de salbutamol.

Toutefois, le nombre total de contractions effectuées avant d’atteindre l’épuisement musculaire était significativement augmenté avec le Salbutamol.

(72 contractions en moyenne avec le placebo contre 78 avec 200 µg et 82 contractions avec 800 µg).

Pour les chercheurs, si les réponses musculaires n’ont pas changé, les doses inhalées supra-thérapeutiques (c’est-à-dire au-delà des doses thérapeutiques prévues par le médecin) de ß2-agonists ont augmenté l’endurance des muscles quadriceps pendant un effort progressif et pourraient avoir un effet ergogénique (dopant) chez l’athlète. De nouvelles études sont nécessaires pour clarifier les mécanismes sous-jacents.

photo coureur sport

©fotolia

HTAP : découverte d’un marqueur génétique associé à une augmentation de risque

©N.Caillat-Vigneron/Serimedis

Un marqueur génétique localisé sur le chromosome 18, serait associé à un doublement du risque d’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). Un gène à proximité de ce marqueur est suspect d’être responsable d’une augmentation du risque de la maladie, selon une étude académique (lettre) publiée dans Nature Genetics* le 17 mars 2013.


L’HTAP est une maladie rare et sévère qui touche spécifiquement les petites artères du poumon et entraîne une défaillance cardiaque grave. Cette maladie touche préférentiellement la femme jeune et survient sans explication dans 50% des cas. En dehors des mutations identifiées principalement dans les formes familiales de la maladie, les autres facteurs de prédisposition génétique sont encore méconnus.

Ce résultat a été obtenu à l’issue d’un travail conduit par trois équipes françaises et qui a nécessité des collaborations en Europe et aux Etats-Unis. En étudiant des patients atteints d’HTAP pris en charge par les pneumologues du centre national de référence de l’HTAP de l’hôpital Bicêtre (équipe des Prs Gérald Simonneau et Marc Humbert, AP-HP, UMRS 999, Université Paris-Sud, INSERM, DHU-TORINO), les généticiens (équipe du Pr Florent Soubrier, UMRS 956) et biostatisticiens (équipe du Dr David Tregouët, UMRS 937) de l’hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP, Université Pierre et Marie Curie, IHU-ICAN) ont mis en œuvre une analyse génétique portant sur plusieurs centaines de cas et de sujets contrôles. L’analyse a fait appel aux techniques de puces à ADN permettant d’étudier simultanément des centaines de milliers de marqueurs génétiques répartis sur tout le génome.

Grâce à la collaboration internationale, ces chercheurs ont pu démontrer l’existence d’un marqueur génétique localisé sur le chromosome 18 dont la présence chez un individu multiplie par 2 son risque d’HTAP.

Ce marqueur est situé à proximité d’un gène qui pourrait, d’après les travaux préliminaires de ces chercheurs, participer à un système de régulation vasculaire non encore décrit.

NanoAthero : la nanomédecine pour traiter les maladies cardiovasculaires

Seize partenaires de 10 pays européens s’unissent en créant le consortium NanoAthero (Nanomedicine for Atherosclerosis), dans le but de développer et d’étudier la faisabilité clinique de la nanomédecine pour le diagnostic et le traitement ciblés de l’athérosclérose. Coordonné par l’Inserm, le projet vient d’obtenir un financement de la Commission Européenne, à hauteur de 10 millions d’euros pour une durée de 5 ans.
Les 16 partenaires seront réunis à Graz, en Autriche, les 06 et 07 mars, pour le lancement du projet NanoAthero.

Vers une application de la nanomédecine aux maladies cardio-vasculaires

L’athérosclérose se caractérise par le dépôt d’une plaque de graisses sur la paroi des artères, pouvant bloquer la circulation sanguine et entraînant par la suite sa lésion. La plaque peut aussi se rompre provoquant la formation soudaine d’un caillot de sang. L’athérosclérose peut provoquer une crise cardiaque si elle bloque complètement les artères du cœur, ou un accident vasculaire cérébral si elle touche celles du cerveau.

Les facteurs de risque des maladies de la paroi artérielle sont : le taux important de cholestérol ou triglycérides, le diabète, le tabac et l’hypertension, ce qui les rend responsables de la majorité des décès des pays développés1. Les stratégies actuelles de lutte contre les conséquences de l’athérosclérose sont orientées soit vers la promotion d’un style de vie sain2 et le traitement pharmacologique des facteurs de risque, soit vers des stratégies d’intervention tardive telles que l’implantation de dispositifs médicaux3, ou la thrombolyse (désagréger par médicament les caillots), etc… Toutefois, le traitement thrombolytique nécessiterait encore des améliorations afin d’accroître son efficacité et réduire ses effets secondaires (i.e. hémorragie intracrânienne).

« Malgré ces dispositifs thérapeutiques, l’incidence des événements cliniques reste très élevée1. Cela montre qu’il existe des besoins en diagnostic et en thérapeutique4 »

explique Didier Letourneur, directeur de recherche à l’Inserm U698 et coordinateur du projet NanoAthero.

Alors qu’en cancérologie, la thérapie basée sur des nanoparticules est de plus en plus fréquente en clinique, aucun système spécifique à base de nanoparticules n’a encore été approuvé pour une utilisation diagnostique ou thérapeutique dans la maladie cardiovasculaire. En effet, l’intégration d’un système de transport, d’un revêtement furtif, d’une modalité de ciblage et d’une molécule active dans un même nanosystème (dit nanosystème de troisième génération) n’a pas encore été évaluée cliniquement dans le domaine de l’athérosclérose5.

NanoAthero : 16 partenaires en marche vers des essais cliniques

Bio-ingénierie cardiovasculaire

© Inserm

Plusieurs partenaires de NanoAthero ont breveté et fourni des preuves de l’efficacité de différents nanotransporteurs et ligands pour une utilisation dans des thérapies ciblées. Ces progrès récents ont des implications importantes pour le développement de nouveaux outils de diagnostic moléculaire et thérapeutique. De l’avis du consortium NanoAthero, les nanovecteurs proposés pour véhiculer des composés permettant la visualisation de plaques « vulnérables » ainsi que pour délivrer des agents thérapeutiques pour stabiliser les plaques6,7 sont prêts et aptes à être transférés en clinique.

Cependant, l’élaboration de systèmes nanoparticulaires ciblant, efficaces, sûrs et innovants est un processus complexe en plusieurs étapes. Il y a un besoin croissant pour sélectionner et/ou identifier des matériaux appropriés, des revêtements de surface, et des ligands de ciblage avec des propriétés novatrices8. Les agents (petites molécules, mais aussi des macromolécules comme les protéines et les acides nucléiques) à charger dans les nanovecteurs varient considérablement par leurs propriétés physico-chimiques et il demeure un défi majeur de pouvoir équilibrer les dimensions nanométriques de la particule avec les types et les quantités d’agents qui sont cliniquement nécessaires. Une bonne caractérisation structurale et physico-chimique (concernant la taille, la charge de surface, la forme, la stabilité) est nécessaire pour garantir des effets reproductibles in vivo.

NanoAthero vise à transférer des systèmes de nanodélivrance validés précliniquement vers des études cliniques de preuve de concept. Le consortium propose une mise à jour des connaissances en pathologie athérothrombotique, y compris la définition des cibles cellulaires et moléculaires. NanoAthero dispose ainsi des savoir-faire en termes de conception des nanosystèmes, validations précliniques et cliniques, toxicologie, production et développements industriels.

NanoAthero

Les 16 partenaires de 10 pays :
Inserm, France
Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, France
Inserm – Transfert Sa, France
Academisch Medisch Centrum Universiteit Van Amsterdam, Pays Bas
Medizinische Universität Graz Meduni Graz, Autriche
Syddansk Universitet, Danemark
Universitätsklinikum Erlangen, Allemagne
Universiteit Twente, Pays Bas
Max-Planck Gesellschaft zur Förderung der Wissenschaften e.V., Allemagne
Commissariat à l’Energie Atomique et Aux Energies Alternatives, France
Europaïsche Stiftung Für Klinische Nanomedizin, Suisse
Winzsoft Ltd, Israël
Nanopet Pharma Gmbh, Allemagne
Semmelweis Egyetem, Hongrie
Bracco Imaging SpA, Italie
Edinethics Limited, Royaume Uni

Références :

1. Wayne R, Katherine, F, Gary, F, et al. Heart disease and Stroke statistics-2007 update. Circulation. 2007;115:e69-e171.
2. Kahn R, Robertson RM, Smith R, Eddy D. The impact of prevention on reducing the burden of cardiovascular disease. Circulation. 2008;118(5):576-585.
3. Miloro P, Sinibaldi E, Menciassi A, Dario P. Removing vascular obstructions: a challenge, yet an opportunity for interventional microdevices. Biomed Microdevices. 2012:PMID: 22331446.
4. Klink A, Hyafil F, Rudd J, Faries P, Fuster V, Mallat Z, Meilhac O, Mulder WJ, Michel JB, Ramirez F, Storm G, Thompson R, Turnbull IC, Egido J, Martin-Ventura JL, Zaragoza C, Letourneur D, Fayad ZA. Diagnostic and therapeutic strategies for small abdominal aortic aneurysms. Nat Rev Cardiol. 2011;8(6):338-347.
5. Lobatto ME, Fuster V, Fayad ZA, Mulder WJ. Perspectives and opportunities for nanomedicine in the management of atherosclerosis. Nat Rev Drug Discov. 2011;10(11):835-852.
6. Lammers T, Aime S, Hennink WE, Storm G, Kiessling F. Theranostic nanomedicine. Acc Chem Res. 2011;44(10):1029-1038.
7. Lewis DR, Kamisoglu K, York AW, Moghe PV. Polymer-based therapeutics: nanoassemblies and nanoparticles for management of atherosclerosis. Wiley Interdiscip Rev Nanomed Nanobiotechnol. 2011;3(4):400-420.
8. Wei S, Wang Q, Zhu J, Sun L, Lin H, Guo Z. Multifunctional composite core-shell nanoparticles. Nanoscale. 2011;3(11):4474-4502. 

La surcharge pondérale : facteur de risque d’un second cancer

La surcharge pondérale (surpoids et obésité) touche actuellement près d’un adulte français sur deux. Elle est associée à une augmentation du risque de plusieurs cancers primaires dont le cancer du sein après la ménopause.

Des chercheurs d’une Unité mixte de recherche Inra, Inserm, Cnam, Université Paris 13 et faisant partie du réseau NACRe1 ont réalisé pour la première fois, en collaboration avec une équipe de l’Imperial College à Londres, une revue systématique et méta-analyse des résultats des études prospectives sur les relations entre surcharge pondérale et risque de seconds cancers après un cancer du sein.

Leurs résultats montrent que l’obésité présente lors du diagnostic d’un premier cancer du sein augmente le risque de développer un second cancer, localisé dans l’autre sein ou le même, dans l’endomètre ou le côlon-rectum. Ces résultats confirment l’importance des politiques de prévention visant à réduire la prévalence du surpoids et de l’obésité.

1Réseau NACRe (Réseau National Alimentation Cancer Recherche)

© Inserm/T.Depardieu via Serimedis. Image obtenue en tomovélographie. Scanner à ultrasons.

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