Quel que soit l’âge, les chutes étaient la cause principale des accidents selon l’étude AVICOU © photo Robert Collins sur Unsplash
Les accidents de la vie courante regroupent les accidents domestiques, de sports et de loisirs, ceux qui surviennent à l’école et lors de tout autre moment de la vie privée. Ils sont la première cause de décès chez les enfants de 1 à 4 ans, et la deuxième cause de décès chez les 5 à 14 ans. La plupart de ces accidents étant évitables, il est essentiel de disposer de données détaillées et actualisées sur leurs caractéristiques afin de mieux cibler les actions de prévention. A cette fin, la Direction générale de la santé a diligenté une étude – l’étude AVICOU – auprès des équipes Inserm et Sorbonne Université du réseau Sentinelles.
Cette étude, menée de mai 2022 à juin 2023 auprès d’un échantillon de 162 médecins généralistes et de 31 pédiatres libéraux répartis sur l’ensemble du territoire hexagonal, estime à plus de 550 000 le nombre annuel de consultations en médecine de ville liées à un accident de la vie courante chez les enfants de moins de 15 ans (médecins généralistes : environ 476 000 ; pédiatres : environ 77 000). Les trois-quarts des cas ne consultaient pas les services d’urgences.
Elle souligne que les circonstances de survenue des accidents suivent les grandes étapes de la vie des enfants. Ainsi, les accidents survenaient le plus souvent à domicile chez les moins de 10 ans, lors d’activités sportives ou de loisirs à l’extérieur chez les 10 ans et plus.
Quel que soit l’âge, les chutes étaient la cause principale des accidents : le mobilier était le plus souvent impliqué chez les moins de 5 ans ; chez les plus de 5 ans, les chutes étaient souvent spontanées (lors de jeux en trébuchant). Environ 80% des consultations pour accidents de la vie courante chez les enfants de moins de 15 ans nécessitaient une prescription (médicaments, soins, inaptitude au sport, absence scolaire).
Cette étude confirme que la prévention des accidents de la vie courante, dont sont victimes les enfants, représente un enjeu de santé publique. Cet enjeu est notamment pris en compte dans la feuille de route 2024-2030 sur la pédiatrie et la santé de l’enfant.
Elle prévoit en particulier de renforcer la prévention des accidents de la vie courante des enfants âgés de 1 à 4 ans. Dans ce cadre, des actions de sensibilisation et de communication seront déployées auprès du grand public, avec des messages de prévention spécifiques selon les âges.
Enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC) : enquête de Santé publique France sur le nombre et les caractéristiques des accidents de la vie courante donnant lieu à un recours aux soins d’urgence en milieu hospitalier.
Analyse des données du Centre d’épidémiologie des causes de décès (CépiDC) : données statistiques de mortalité issues de la base nationale des causes médicales de décès à partir des certificats de décès.
Étude des données d’expositions accidentelles à des toxiques chez les enfants : analyse de l’Anses à partir de données de plusieurs sources de recours aux soins entre 2014 et 2020.
Site 1000-premiers-jours.fr avec une rubrique sur les conseils pour éviter les accidents domestiques des enfants.
Jeu sérieux (serious game) « Zéro Accident : Un Jeu d’Enfant ! » : expérience immersive destinée à renforcer les compétences du grand public sur la prévention des accidents des enfants de moins de 5 ans. Le jeu est disponible en ligne et via l’application « 1000 premiers jours ».
Pour en savoir plus : le site de Santé publique France sur les accidents de la vie courante.
Le réseau Sentinelles, composé de 1300 médecins généralistes et d’une centaine de pédiatres, est un réseau de surveillance et de recherche en soins primaires en France hexagonale (Iplesp – Inserm/Sorbonne Université) qui travaille en étroite collaboration avec Santé publique France.
Étude AVICOU : Épidémiologie des accidents de la vie courante chez les enfants de moins de 15 ans vus en consultation de médecine générale et de pédiatrie en France hexagonale, 2022-2023
Réseau Sentinelles, Institut Pierre Louis d’Épidémiologie et de Santé Publique (IPLESP, UMR-S1136 Inserm/Sorbonne Université), Ministère des solidarités et de la santé.