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Création d’une nouvelle agence de recherche sur les maladies infectieuses émergentes

@Unplash : population confinée lors de la 1ère vague de covid-19 en France 

C’est officiel. Annoncée conjointement par la Ministre de la Recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation et par le Ministre de la Santé et des solidarités, une nouvelle agence de recherche sur les maladies infectieuses émergentes verra le jour, au sein de l’Inserm, au début du mois de janvier 2021.

Combinant l’expertise scientifique et la réactivité du consortium Inserm-REACTing avec l’expérience et la capacité opérationnelle de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS, la nouvelle agence sera dédiée à la coordination et au financement de la recherche scientifique sur les maladies infectieuses émergentes, sur le sida, les infections sexuellement transmissibles et sur les hépatites virales.

Cette nouvelle agence décidée par l’État, et placée au sein de l’Inserm, constitue un élan d’importance pour nos capacités de réponses scientifiques à l’épidémie actuelle de Covid-19, et accroît notre préparation aux prochaines maladies émergentes qui pourraient survenir. Notre recherche s’en voit renforcée et je me réjouis que dès le début d’année 2021 l’agence soit en capacité de piloter les premiers projets en matières de recherche sur les maladies infectieuses émergentes. C’est une arme de plus au service de la science biomédicale, et donc de la santé de toutes et tous”. déclare Gilles Bloch, Pdg de l’Inserm

Retrouvez l’intégralité du communiqué de presse ici

14 projets de rénovation immobilière de l’Inserm bénéficieront de France Relance, pour un montant de près de 8 M€

Neurocentre magendie

Fort d’une mobilisation de l’ensemble des collaborateurs et de la volonté publique, dans le cadre du plan France Relance, d’améliorer la qualité environnementale des bâtiments de recherche, l’Inserm recevra le financement de 14 projets prioritaires.

Entre autres projets validés, l’Institut de Neurosciences de Montpellier va bénéficier d’une réfection complète de ses installations de traitement d’air. L’Institut François Magendie à Bordeaux connaitra une véritable optimisation de ses installations thermiques. A Lyon, les unités de recherche implantées sur plusieurs sites bénéficieront d’une gestion technique de bâtiment optimisée et de campagnes de rénovation des dispositifs d’éclairage.

Ces quatorze projets participent tous à une baisse rapide des consommations d’électricité et de chauffage, à une baisse significative des émissions de gaz à effets de serre associés, tout en contribuant à améliorer le confort des occupants.

« C’est un élan très porteur pour l’Inserm qui est rendu possible par ces financements conséquents, et je m’en réjouis ; et ce sur tout le territoire car les projets qui seront financés se déploieront dans plusieurs régions. Au-delà de l’amélioration de la qualité environnementale des bâtiments, ce sont de nouvelles possibilités qui s’ouvrent pour l’ensemble des collaborateurs, des équipes et bien sûr, des projets scientifiques concernés. Cette impulsion nous apporte un atout de plus, au service de notre ambition commune, celle de la Science pour la santé. » indique Gilles Bloch, Président-directeur général de l’Inserm.

Progression du moustique-tigre en France

Aedes albopictus©Fotalia

Absents jusqu’en 2004 en France métropolitaine, les moustiques-tigres représenteront un « risque sanitaire majeur » au cours des prochaines décennies sur le territoire, selon le rapport de la commission d’enquête présenté début août à l’Assemblée Nationale. Cette commission a été lancée fin 2019 dans le but d’enquêter sur les politiques publiques à mener dans l’Hexagone contre la propagation des moustiques Aedes albopictus ou moustiques-tigres. Les femelles peuvent transmettre une trentaine de virus parmi lesquels la dengue, le chikungunya, la fièvre jaune, le Zika. Ce rapport propose de mettre en place « un plan régional de prévention contre le développement des gîtes larvaires » afin de limiter la propagation des moustiques-tigres.

L’expansion du moustique-tigre trouve ses origines dans le développement des échanges internationaux. Il s’est répandu dans tout le sud de l’Europe, suivant les grands axes routiers, avant de remonter vers le nord via le couloir rhodanien.

La dengue est une infection virale transmise entre humains par l’intermédiaire d’un moustique infecté.  Elle est le plus souvent bénigne, mais des formes sévères et imprévisibles surviennent dans environ 1% des cas, plus souvent chez les jeunes enfants. Plus de 55% de la population mondiale est aujourd’hui exposée au virus de la dengue. En raison de la circulation croissante du moustique vecteur de la maladie dans les régions tempérées, l’Europe n’est plus épargnée par le risque d’épidémie.

Covid-19: transmission par voie aérienne

© Manuel Lardizabal on Unsplash

Des chercheurs internationaux, dont des chercheurs Inserm, appellent à reconnaitre le potentiel de propagation aérienne du Covid-19 dans une lettre publiée le 6 juillet 2020 dans la revue Clinical Infectious Diseases.

Selon eux, il existe un potentiel important d’exposition aux virus par inhalation dans des gouttelettes respiratoires microscopiques. Ils préconisent l’utilisation de mesures préventives pour atténuer cette voie de transmission aéroportée.

Des études menées par les signataires de cet article et d’autres scientifiques semblent démontrer que les virus sont libérés lors de l’expiration, de la parole et de la toux en microgouttelettes suffisamment petites pour rester en l’air et présenter un risque d’exposition à des distances supérieures à 1 ou 2 m d’une personne infectée.

Une étude fait le lien entre exposition des enfants aux écrans et troubles du langage

boy and girl standing in front of laptop

Une étude à laquelle l’Inserm a participé et relayée dans le BEH a montré que les enfants qui étaient exposés aux écrans le matin avant l’école, et qui discutaient rarement ou jamais du contenu de ces écrans avec leurs parents, étaient environ six fois plus à risque de développer des troubles primaires du langage que les enfants qui n’avaient aucune de ces deux caractéristiques.

Des études de cohorte prenant en compte ces deux variables significatives pourraient être intéressantes.

L’exposition aux écrans chez les jeunes enfants est un problème de santé publique et les professionnels de santé de la petite enfance ont un rôle important à jouer dans la prévention en informant les parents sur les risques encourus.

Lire l’article du BEH en intégralité.

Diarrhées aiguës : activité forte en augmentation en France

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Les médecins du réseau Sentinelles de l’Inserm surveillent le nombre de cas de diarrhées aiguës vus en consultation.

Concernant la surveillance clinique : en France métropolitaine, la semaine dernière (2020s01), le taux d’incidence des cas de diarrhées  aiguës vus en consultation de médecine générale a été estimé à 326 cas pour 100 000 habitants, en augmentation par rapport à la semaine précédente.

Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en régions Nouvelle-Aquitaine (462), Grand-Est (426) et Pays de la Loire (415).

Concernant les cas rapportés, la semaine dernière, l’âge médian était de 36 ans (de 2 mois à 100 ans), les hommes représentaient 49% des cas. Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité : le pourcentage d’hospitalisation a été estimé à 0,3%.

Diarrhées aiguës : activité forte en augmentation en France

 

 

Les médecins du réseau Sentinelles de l’Inserm surveillent le nombre de cas de diarrhées aiguës vus en consultation.

Concernant la surveillance clinique : en France métropolitaine, la semaine dernière (2019s52), le taux d’incidence des cas de diarrhées  aiguës vus en consultation de médecine générale a été estimé à 289 cas pour 100 000 habitants, en augmentation par rapport à la semaine précédente.

Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en régions Grand-Est (656 cas pour 100 000 habitants), Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.

Concernant les cas rapportés, la semaine dernière, l’âge médian était de 34 ans (de 1 mois à 95 ans), les hommes représentaient 48% des cas. Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité : le pourcentage d’hospitalisation a été estimé à 0,7%.

L’Inserm vous souhaite de joyeuses fêtes!

L'Inserm vous présente ses meilleurs voeux pour l'année 2020

Découvrez une nouvelle année de recherches en images​

Reprise de la campagne de vaccination contre la grippe

Photo by Hyttalo Souza on Unsplash

 

D’après la Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF), plus d’un million de personnes en France s’étaient déjà faites vaccinées contre la grippe au 1er novembre 2019, deux semaines après le lancement de la campagne annuelle. Avec le réseau Sentinelles et le projet Grippenet, l’Inserm participe activement à la surveillance des apparitions de symptômes grippaux sur le territoire français.

Entamée le 15 octobre, la campagne de vaccination contre la grippe 2019 continue de s’étendre, les pharmaciens dénombrant déjà plus d’un million de doses administrées au 1er novembre sur les 4 millions de doses délivrées. Dans notre dossier d’information sur la grippe, nous rappelons que c’est 2 à 8 millions de personnes qui sont touchées chaque année par le virus de la grippe, également appelé Influenzavirus.

Fatigue, fièvre, toux, « nez qui coule » : si les symptômes sont en apparence similaires à ceux d’un rhume ou d’une rhinopharyngite, la grippe est plus éprouvante que les autres pathologies fréquentes de l’hiver. Mutant chaque année, l’Influenzavirus peut même s’avérer mortel, notamment pour les enfants, les personnes âgées et les personnes fragiles, faisant en moyenne 5000 morts chaque année.

 

Sous haute surveillance à l’échelle mondiale, l’épidémie annuelle de grippe l’est aussi en France, sous la coordination de Santé publique France. C’est dans cet objectif que, depuis 1984, l’Inserm participe à la tenue du réseau Sentinelles, en partenariat avec la faculté de médecine de la Sorbonne. Plus de 1400 médecins généralistes et pédiatres libéraux, tous volontaires et répartis sur le territoire métropolitain, fournissent les données de leurs consultations afin d’établir un bilan statistique et géographique des tendances épidémiologiques. Les indicateurs ainsi fournis permettent d’évaluer l’incidence de nombreuses pathologies de manière hebdomadaire. On sait ainsi que les symptômes grippaux sont encore légers en cette fin de mois de novembre, même si certaines tendances se démarquent dans les Cévennes, dans l’Artois et dans le bocage mayennais.

Par ailleurs, les chercheurs et les professionnels de Santé peuvent aussi se reposer sur les données de surveillance fournis par le projet Grippenet. Mis en place en 2012 par le réseau Sentinelles, c’est un projet de surveillance épidémiologique permettant à tout le monde de participer en ligne, anonymement, en renseignant les symptômes dont ils pourraient souffrir d’une semaine sur l’autre. Cela permet aux chercheurs de l’Inserm et de Sorbonne Université de suivre l’évolution d’individus pouvant monter des symptômes grippaux sans pour autant avoir été consulter un médecin généraliste.

Bruno Lina, chercheur Inserm au Centre international de recherche en infectiologie (CIRI) de Lyon déclarait pour notre dossier que « [les] outils de lutte actuels ne suffisent pas à éliminer le problème de santé lié à la grippe. Nous avons un vrai besoin de connaissances dans tous les domaines ». Le réseau Sentinelles, avec l’appui du projet Grippenet, sont des outils importants pour les chercheurs désireux d’enrichir les connaissances épidémiologiques sur l’Influenzavirus et, entre autres, d’améliorer les mesures de prévention et l’efficacité des vaccins contre la grippe.

sentiweb.fr

Évolution de la mortalité en France de 2000 à 2016

Photo by Kev Seto on Unsplash

 

Le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Inserm publie cette semaine, dans le  bulletin épidémiologique (BEH), un bilan de l’évolution des causes de mortalité en France depuis 2000. Permettant de distinguer les récentes évolutions des causes médicales de mortalité dans la population française, ce bulletin nous rappelle que près d’un tiers des décès sont causés par des cancers et un quart par des maladies cardio-vasculaires.

Le responsable du CépiDc et directeur de recherche à l’Inserm, Grégoire Rey, nous éclaire sur ces données et les enjeux qu’elles reflètent.

Dans la lignée des statistiques antérieures à 2000, le taux de mortalité est dans l’ensemble en baisse. Cependant, bien qu’il y ait à peu près autant de décès masculins que féminins, les hommes meurent plus que les femmes à âge égal et donc, en moyenne, plus jeunes. Ce déséquilibre, appelé sex ratio, est au désavantage des hommes dans la majorité des causes de décès. En 2016, il est de 1.7 pour l’ensemble des morts comptabilisés, mais grimpe à 3.3 pour les accidents de transport, à 3 pour les maladies chroniques du foie et même à 4.6 pour les tumeurs des voies aérodigestives supérieures (VADS). Cela veut dire par exemple que, parallèlement au recul important des décès causés par le virus du sida entre 2000 et 2016, il y a eu en 2016 3.8 fois plus de victimes masculines que féminines. Pour Grégoire Rey, les ratios élevés s’observent souvent pour des causes de mortalité impliquant des comportements à risque, que l’on retrouverait davantage chez les hommes, et pourraient donc expliquer une grande partie de ce décalage statistique.

Avec un taux de mortalité de respectivement 29 et 24.2%, les deux premières causes pathologiques de décès en France sont les tumeurs et les maladies cardio-vasculaires. Avec une population vieillissante et davantage sédentaire que par le passé, la France a vu le nombre de pathologies cardio-vasculaires augmenter, surtout chez les adultes d’âge moyen. Mais derrière cette augmentation corrélée aux évolutions sociodémographiques du pays, le taux de mortalité lié à des maladies cardio-vasculaires est en forte diminution pour les deux sexes, une baisse qui se poursuit depuis plusieurs décennies. Alors que celles-ci sont en Europe la première cause de décès en 2016, ce sont les tumeurs qui emportent le plus de personnes en France.

Bien que les décès causés par un cancer soient plus importants en effectifs qu’avant 2000, le taux est lui aussi en baisse par rapport au nombre de décès totaux. Ce qui n’empêche pas certains types de tumeurs d’inquiéter les épidémiologistes, ne sachant pas encore donner d’explications à leur présence accrue dans les données. Alors que chez les hommes les cancers de la prostate, colorectaux et des voies respiratoires sont continuellement en baisse dans les tableaux, le regain de prévalence de certaines tumeurs est inquiétant. C’est le cas des cancers du cerveau et du pancréas, que l’on retrouve en hausse dans l’ensemble de la population et des classes d’âge et pour lesquels les explications de causalité ne sont pas encore suffisantes, compliquant pour l’instant le pilotage de nouvelles campagnes publiques de prévention.

Malheureusement, il est très difficile de prédire l’avenir des causes de mortalité à partir de ces données. Souvent médiatisées pour la part non négligeable de décès liés aux cas de démence, les maladies neurodégénératives comme les syndromes d’Alzheimer et de Parkinson connaissent une évolution en dents de scie qu’il est encore difficile d’expliquer pour les épidémiologistes, celle-ci n’étant pas corrélée au vieillissement de la population depuis quelques décennies. Il en va de même pour les suicides. Si la médiatisation des suicides adolescents et professionnels est forte, le phénomène touche en réalité bien plus des personnes âgées, voire très âgées, et recule progressivement avec les années.

A la lecture des statistiques et de leur évolution, Grégoire Rey, confirme qu’il est tout de même raisonnable de penser qu’à l’avenir certaines causes de mortalité vont se faire plus rares. Ce sera le cas du cancer des poumons chez la femme, dont la prévalence encore élevée est due à un effet de retardement du tabagisme féminin dans la seconde moitié du XXème siècle, une consommation qui a depuis atteint un plateau et devrait diminuer comme chez les hommes. Même constat de la part de l’épidémiologiste de l’Inserm vis-à-vis du nombre de décès causés par les accidents de la route et le sida, une baisse de taux respectivement liée à une amélioration de la politique de prévention et aux progrès thérapeutiques majeurs ces dernières années.

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