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Communiqués et dossiers de presse

Impact Santé : l’Inserm lance quatre projets de rupture pour la recherche en santé

07 Nov 2024 | Par Inserm (Salle de presse) | Institutionnel et évènementiel

© AdobeStock

Détecter en amont les recherches qui pourraient générer des innovations de rupture et à fort impact et apporter un soutien décisif aux équipes qui s’en emparent : c’est là l’objectif du programme Impact Santé porté par l’Inserm. Financé par France 2030, il est doté de 30 millions d’euros pour sa première année. Quatre premiers projets à même de transformer les pratiques médicales et d’améliorer la santé humaine ont été sélectionnés par l’Inserm dans des domaines aussi variés que l’immunologie, la sécurité alimentaire, les neurosciences et la physiologie respiratoire.

La recherche à risque en santé recouvre l’ensemble des recherches fondamentales ou appliquées qui pourraient générer des ruptures stratégiques pour la France, dans les décennies à venir, qu’elles soient conceptuelles, technologiques ou méthodologiques.

C’est dans ce cadre qu’a été lancé, le 2 mai 2024, le programme Impact Santé, coordonné par l’Inserm, en lien avec l’ensemble des acteurs de la recherche biomédicale. L’Institut présente aujourd’hui les quatre premiers projets sélectionnés.

EvoCure : l’évolution au service de l’immunologie (3 millions d’euros)

Le projet EvoCure est dirigé par Enzo Poirier, chercheur Inserm au sein de l’unité Immunité et cancer (Inserm/Institut Curie). Il étudie la conservation et la diversification au cours de l’évolution de certaines protéines immunitaires entre les espèces, allant de la bactérie à l’humain. En effet, certaines protéines immunitaires présentes chez les bactéries se retrouvent aujourd’hui encore dans les organismes eucaryotes[1], et jouent chez eux un rôle immunitaire. Grâce à l’analyse du système immunitaire bactérien couplé aux technologies de pointe en génomique, l’objectif d’EvoCure, est de découvrir de nouvelles protéines immunitaires chez les eucaryotes – et en particulier chez l’humain – afin d’identifier de nouvelles opportunités thérapeutiques.

FoodContact : évaluer la toxicité potentielle des emballages alimentaires (3 millions d’euros)

Le projet FoodContact est dirigé par Mathilde Touvier, directrice de recherche Inserm au sein du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques (Cress-Eren, Inserm/INRAE/Université Sorbonne Paris Nord/Université Paris-Cité). Il s’intéresse à l’impact sur la santé humaine de plus de 12 000 composés chimiques contenus dans les emballages alimentaires et susceptibles d’entrer en contact avec les aliments. Grâce aux données de la cohorte française NutriNet-Santé (qui comprend plus de 179 000 participants), couplées à des analyses toxicologiques et physiologiques, le projet a pour objectif d’identifier les substances, de les quantifier dans les aliments et d’examiner leur potentielle toxicité et les liens avec les risques de maladies chroniques des consommateurs. Les résultats de ces évaluations approfondies pourraient jouer un rôle dans l’évolution de la réglementation sur les emballages.

Nautilus : vers une médecine du cerveau moins invasive et personnalisée (3 millions d’euros)

Le projet Nautilus est dirigé par Viktor Jirsa, directeur de recherche CNRS à l’Institut de neurosciences des systèmes (Inserm/Aix-Marseille Université). Il se structure autour du développement d’une plateforme technologique capable de générer un double (ou jumeau) numérique du cerveau des patients atteints de maladies cérébrales, afin d’évaluer sa réponse à un traitement par électrostimulation localisée (aujourd’hui utilisée pour traiter l’épilepsie, la dépression, ou encore la maladie de Parkinson). L’objectif est de pouvoir prédire la réaction spécifique du cerveau de chaque patient, d’ajuster finement l’intervention et de limiter au maximum les actes chirurgicaux invasifs. Cet outil innovant pourrait ainsi révolutionner le traitement des maladies cérébrales en permettant une intervention à visée thérapeutique personnalisée, de haute précision et non invasive.

Contrôle volontaire de la respiration : un nouveau réseau neuronal à découvrir (150 000 euros)

Le projet « Contrôle volontaire de la respiration : plongée dans l’apnée » est dirigé par Clément Menuet, chercheur Inserm à l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée (Inserm/Aix-Marseille Université). Ce projet dit « d’exploration » porte sur l’identification des neurones impliqués dans le contrôle volontaire de la respiration, seule fonction physiologique vitale que l’on peut contrôler volontairement. En s’intéressant aux réseaux neuronaux qui interviennent notamment dans le contexte d’apnée volontaire, le projet ambitionne de mettre en évidence de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles pour le traitement des troubles respiratoires et/ou neurologiques.

« Avec le programme Impact Santé, l’Inserm place la recherche à risque parmi ses enjeux stratégiques et renforce sa capacité d’amorcer et d’impulser de nouvelles recherches, déclare le Pr Didier Samuel, président-directeur général de l’Inserm. Ce programme traduit un changement de paradigme pour l’Institut dans la façon de sélectionner, de financer et d’accompagner des projets de recherche innovants, mais aussi de détecter, au fil de l’eau, de nouveaux projets à fort potentiel et de rupture. L’ouverture d’Impact Santé à l’ensemble de la communauté de la recherche biomédicale renforce en outre le rôle de l’Inserm dans sa mission de coordination nationale au service de la santé de toutes et tous. »

 

[1] Les eucaryotes représentent un domaine du vivant qui regroupe tous les organismes dont la ou les cellules sont caractérisées par la présence d’un noyau : animaux, champignons et plantes.

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