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Communiqués et dossiers de presse

Prix Inserm 2011 : La persévérance à l’honneur

18 Nov 2011 | Par INSERM (Salle de presse) | Institutionnel et évènementiel

Pour la douzième année consécutive, la cérémonie des Prix de l’Inserm récompensera, le 6 décembre prochain au Collège de France, sept chercheurs et ingénieurs de recherche. Zoom sur les lauréats du Grand Prix, du Prix international et du Prix d’honneur.

Alain Prochiantz, Grand Prix : Un chercheur intuitif et acharné

Copyright Inserm, P.Latron - Alain Prochiantz, Grand Prix Inserm 2011

© Inserm, P.Latron – Alain Prochiantz, Grand Prix Inserm 2011

Le lauréat de la plus haute distinction décernée par l’Inserm est un authentique érudit. Titulaire de la chaire « Processus morphogénétiques » du Collège de France, le neurobiologiste Alain Prochiantz a en effet toujours nourri ses réflexions et ses recherches de la lecture des auteurs classiques de la biologie, de celle aussi de nombreux philosophes et écrivains. L’écriture, en particulier de pièces de théâtre avec le metteur en scène Jean-François Peyret, est aussi pour lui une véritable source d’inspiration (cf. encadré).

En 1991, alors directeur de recherche au CNRS, il émet l’hypothèse que la forme des neurones du cerveau est régulée génétiquement par l’action d’ « homéoprotéines » (1) ces mêmes protéines qui déterminent l’ensemble du plan d’organisation d’un être vivant. Une expérience révèle alors des résultats inattendus : ces protéines sont capables de migrer d’une cellule vers une autre qui traduit alors directement cette information en décisions touchant sa physiologie ou son développement. Il faudra quinze ans à Alain Prochiantz pour démontrer in vivo la réalité de cette voie de signalisation inédite. Des recherches qui ont des conséquences en physiopathologie et sont à l’origine du fructueux champ pharmaceutique des vecteurs peptidiques, sortes de véhicules facilitant le transport d’agents thérapeutiques à l’intérieur des cellules.

Alain Prochiantz, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, membre de l’Académie des sciences depuis 2003, étudie désormais les fonctions de ces homéoprotéines et de leur transfert : guidage axonal, régionalisation du système nerveux, plasticité du cortex cérébral, protection contre la dégénérescence neuronale ou étiologie des maladies neurologiques et psychiatriques.
Tenace et toujours exigeant, Alain Prochiantz est l’homme des chemins inexplorés.

Un spectacle de Jean François Peyret et Alain Prochiantz

« Ex vivo/In vitro » : du 17 novembre au 17 décembre au théâtre de la Colline.
Qu’est-ce qu’engendrer, être engendré, d’où viennent les enfants ? Les nouvelles méthodes de procréation relancent les questions qui n’ont jamais lâché l’humanité. Après /Tournant autour de Galilée/ et /Les Variations Darwin,/ Jean-François Peyret et Alain Prochiantz continuent de croiser avec ludisme et humour l’imaginaire du théâtre et celui de la science, et reprennent la question « naître ou ne pas naître », là où ils l’avaient laissée.
Extrait du site http://www.colline.fr/fr/spectacle/ex-vivo-vitro

Susan Gasser, Prix International : Le goût de l’abstraction

Inserm, P. Latron - Susan Gasser, Prix International Inserm 2011

© Inserm, P. Latron – Susan Gasser, Prix International Inserm 2011

Originaire d’une petite ville des Etats-Unis, Susan Gasser est convaincue qu’il faut traduire le monde en langue mathématique. La biologiste décrypte les mouvements intracellulaires à partir d’outils statistiques et informatiques innovants. En 2001, son équipe parvient à filmer par microscopie à haute résolution le mouvement des gènes dans le noyau d’une cellule de levure. Une première ! Ces résultats et l’étude du lien entre les lésions et les erreurs de positionnement chromosomique aident à mieux comprendre le vieillissement et le cancer.

Susan Gasser est très attachée à l’Europe et à la France, qu’elle a découverte étudiante lors d’un séjour décisif près de Nice : c’est là qu’elle a décidé de devenir biologiste. Après un doctorat à l’Université de Chicago, elle suit, en 1979, son futur mari en Suisse. Elle y mène une impressionnante carrière : directrice d’un laboratoire de biologie à l’Institut suisse de recherche expérimentale sur le cancer (ISREC), professeur à l’Université de Genève, puis, en 2004, directrice du prestigieux Institut Friedrich Miescher de Bâle. Ses recherches actuelles portent principalement sur la dynamique de réparation de l’ADN et sur les processus épigénétiques (2) impliqués dans la différenciation cellulaire.

Ethel Moustacchi, Prix d’honneur : Une aventurière engagée

Copyright Inserm, P. Latron - Ethel Moustacchi, Prix d’honneur Inserm 2011

© Inserm, P. Latron – Ethel Moustacchi, Prix d’honneur Inserm 2011

Jusqu’en 1985, Ethel Moustacchi analyse, sur des levures, les mécanismes biologiques de lésion et de réparation de l’ADN. Elle s’intéresse aux cellules humaines en culture. Elle fait ainsi des découvertes majeures sur les facteurs génotoxicologiques qui prédisposent au cancer. Elle consacre plus de dix ans à l’anémie de Fanconi (3) et lance l’alerte qui permettra de réduire fortement l’usage des psoralènes – des génotoxiques – en dermatologie et dans les crèmes à bronzer. Aujourd’hui conseillère scientifique pour le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, elle milite pour le développement de la recherche sur les effets sanitaires des faibles doses de rayonnements ionisants sur les travailleurs du nucléaire et les professionnels de santé.

Quatre autres chercheurs et ingénieurs de recherche ont été honorés : Pierre Léopold (4) (Prix Recherche) pour ses travaux fondamentaux sur le système drosophile ; Geneviève de Saint Basile (5) (Prix Recherche), dont les découvertes sur le système immunitaire relient recherche clinique et fondamentale ; Frédéric Fiore (6) (Prix Innovation), responsable technique d’une plate-forme originale de création de souris OGM ; Claude Delpuech (7) (Prix Innovation), qui conduit le département de magnétoencéphalographie du CERMEP (8) à Lyon.

Notes :
(1) Homéoprotéines : facteurs de transcription qui régulent l’expression de gènes impliqués dans la morphogenèse.
(2) Processus épigénétiques : processus par lesquels l’environnement et l’histoire individuelle influent sur l’expression des gènes.
(3) Anémie de Fanconi : maladie génétique rare touchant la moelle osseuse qui ne parvient plus à produire suffisamment de cellules sanguines.
(4) UMR6543 Institut de signalisation, biologie du développement et cancer, Université Nice Sophia-Antipolis
(5) Unité 768 Inserm/Paris 5, Développement normal et pathologique du système immunitaire, hôpital Necker-Enfants malades
(6) Unité 631 Inserm/Aix-Marseille 2, Plateforme KO-KI Booster, Centre immunologique Marseille-Luminy (CIML)
(7) Unité 1028 Inserm/Lyon 1-Claude-Bernard, Centre de recherche en neurosciences de Lyon
(8) Centre d’étude et de recherche multimodal et pluridisciplinaire en imagerie du vivant

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Priscille Rivière Tél. : 01 44 23 60 97 Photos : www.serimedis.fr
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