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Le 28 Mai a lieu la journée internationale d’action pour la santé des femmes. L’occasion pour l’Inserm de revenir sur la spécificité du genre féminin dans le domaine de la santé et sur les recherches qui y sont associées.
L’endométriose est une maladie gynécologique fréquente qui concerne une femme sur dix. Le traitement le plus indiqué est la prise d’un contraceptif hormonal en continu, qui va permettre de bloquer les fonctions ovariennes et de réduire les douleurs liées à cette pathologie. Ce traitement médicamenteux, comme pour un usage contraceptif traditionnel, doit être adapté au cas de chaque patiente.
L’endométriose est souvent associée à une moins bonne fertilité chez la femme. Dans le cas où la patiente désire une grossesse et que celle-ci ne survient pas de manière naturelle, elle peut bénéficier d’une aide médicale à la procréation (AMP ou PMA). Une opération chirurgicale des lésions d’endométriose n’est indiquée que lorsque ces deux techniques se révèlent inefficaces. D’autant que cette opération est très invalidante et n’agit pas sur les origines de la pathologie, de sorte que la maladie et les douleurs associés peuvent revenir à moyen ou long terme.
Il ne faut pas oublier qu’avant d’envisager un traitement, la maladie doit d’abord être diagnostiquée. En France, l’endométriose met en moyenne entre 7 et 10 ans à l’être.
Retrouvez ici le point de l’Inserm sur les recherches liées à l’endométriose.
Le choc toxique lié à l’usage des tampons a souvent fait parler de lui dans les médias. Ce ne serait pas la composition des tampons, mais plutôt leur mésusage qui serait en cause. Dans une étude parue en juin 2020 menée par le Pr Gérard Lina, les chercheurs ont identifié trois comportements à éviter : le fait de porter un tampon pendant plus de 6 heures (contrairement aux 8h recommandées), de le porter pendant la nuit, et de ne pas suivre correctement les instructions sur la notice.
Par ailleurs, il est recommandé de privilégier les tampons en coton de fibres de cellulose.
Retrouvez tous les conseils dans la vidéo pédagogique de l’Inserm
Une étude menée par Samira Fafi-Kremer de l’Inserm et Olivier Schwartz de l’Institut Pasteur a montré que les taux d’anticorps développés par les femmes dans les mois qui suivaient une infection au SARS-CoV-2 étaient plus stable que celui des hommes.
Cela s’explique notamment par le fait qu’une grande partie des gènes de l’immunité se situent sur le chromosome X, que les femmes ont en deux exemplaires. Cette découverte implique que la stratégie vaccinale pourrait être différente pour les hommes et les femmes. Globalement, les femmes ont une réponse immunitaire plus importante que celle des hommes, ce qui leur permet d’être moins sensibles aux maladies infectieuses et d’être plus réceptives aux vaccins. Mais cela les rend aussi plus vulnérables aux maladies auto-immunes.
Des chercheurs de l’Inserm et de l’ANRS ont observé chez des patients en phase aiguë de l’infection que les femmes avaient une charge virale moins importante. Cela s’explique par deux phénomènes génétiques : d’une part, le récepteur TLR7 (chargé de l’envoi de sentinelles immunitaires) se situe au niveau du chromosome X, que les femmes ont en deux exemplaires contrairement aux hommes. D’autre part, cette immunité est renforcée chez certaines femmes porteuses de l’allèle T en deux exemplaires, qui ont une charge virale nettement moins importante par rapport aux femmes non porteuses de l’allèle T.
Au niveau social, les femmes sont aussi confrontées à des inégalités qui rejaillissent sur la santé physique et psychique.
Il arrive fréquemment qu’une sensation de douleur ou d’oppression dans la poitrine chez les femmes soient associées à des facteurs psychologiques comme le stress ou l’anxiété. Pourtant, il s’agit d’un des principaux symptômes de l’infarctus du myocarde, trop souvent sous-diagnostiqué chez les femmes. Ainsi, selon l’Inserm, 56% des femmes meurent d’un infarctus contre 46% seulement chez les hommes. Cet écart peut s’expliquer notamment par la représentation sociale que nous avons de l’infarctus : on le considère encore comme une maladie masculine, incarnée par un homme d’âge mûr stressé au travail. De plus, les symptômes de l’infarctus chez les hommes sont souvent considérés comme les symptômes de références, alors qu’ils se manifestent parfois différemment chez les femmes.
Visionnez la vidéo de l’Inserm sur les clichés liés aux maladies cardiovasculaires
La chercheuse Inserm Séverine Sabia et l’équipe EpiAgeing du Centre de recherche épidémiologique et statistiques ont observé que les femmes nées dans les années 40 et 50 développaient plus fréquemment des formes de démence. Ce phénomène pourrait en partie s’expliquer par les inégalités d’accès à l’éducation entre les hommes et les femmes jusqu’à cette période. Au contraire, au cours des dernières générations, certaines capacités cognitives des femmes se sont améliorées, en lien avec un meilleur accès aux études supérieures.
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En France, 2 femmes sur 100 subissent des violences pendant leur grossesse. En s’appuyant sur les données recueillies lors de l’Enquête Nationale Périnatale de 2016, les chercheurs de l’équipe EPOPé (Inserm et Université de Paris) ont identifié des facteurs sociaux qui favoriseraient les cas d’abus et de violences : la fréquence des violences est notamment plus élevée pour les femmes vivant dans les ménages aux revenus moins élevé. Ils ont également montré que 62% des femmes enceintes ayant subi des violences ont été en situation de détresse psychologique contre 24% pour les autres femmes. Du côté des nouveau-nés, un lien a été établi entre violences et naissances nécessitant le transfert de l’enfant en soin intensifs.
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Depuis plusieurs années, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm articulent la question du genre à celle de la santé. Cette démarche s’incarne notamment à travers le groupe “Genre et recherche en Santé” du Comité d’éthique de l’Inserm , coordonné par Catherine Vidal et Jennifer Merchant.