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Fête de la science 2013 : rendez-vous du 17 au 19 octobre 2013 pour « Sciences au Carré(e) »

Rendez-vous du 17 au 19 octobre 2013 Place Carrée au Forum des Halles pour « Sciences au Carré(e) »

Un événement au coeur de Paris, grand public, gratuit et innovant, proposé par 14 organismes de recherche français1 pour éveiller la curiosité scientifique !

logo fete de la science 2013

Hors les murs traditionnels de la recherche, « Sciences au Carré(e) » sera l’un des événements parisiens phares proposés pendant la Fête de la Science 2013. Réunissant, pour la deuxième année consécutive, une centaine de scientifiques de quatorze organismes de recherche, « Sciences au Carré(e) » témoigne de leur volonté de se fédérer pour promouvoir auprès du grand public la science et les défis que la recherche vise à relever au quotidien. Énergie, environnement, espace, santé… Des thématiques de recherches très diverses seront ainsi abordées au travers de nombreuses animations grand public pour une approche ludique des sciences.

Au programme :

  • Un dispositif de réalité augmentée pour une immersion totale dans des scènes 3D
  • De nombreux scientifiques expliqueront simplement comment la science contribue à relever les défis sociétaux d’aujourd’hui et de demain
  • De grandes personnalités du monde scientifique à rencontrer lors de rendez-vous quotidiens
  • Des « objets mystères » à découvrir chaque jour
  • Des animations ludo-pédagogiques pour petits et grands
  • Un espace « carré des blogueurs » et le hashtag #SciO2 : tous connectés !
  • Des « speed dating » sur les métiers de la science pour les lycéens

CONSULTER LE PROGRAMME COMPLET DE L’ÉVÉNEMENT

Première découverte d’une voie d’adaptation et de préservation du rein dans les maladies rénales chroniques

Pour la première fois, l’équipe de Fabiola Terzi de l’unité mixte de recherche « Centre de Recherche Croissance et Signalisation » (Inserm, Université Paris Descartes) ont mis en évidence le rôle crucial joué par l’enzyme AKT2 dans l’adaptation des reins aux maladies rénales chroniques. L’activation de cette enzyme est déterminante dans l’évolution de la maladie vers une insuffisance rénale terminale ou non. De plus, cette étude permet de comprendre les mécanismes responsables des effets délétères de l’immunosuppresseur le plus utilisé dans la prévention du rejet de greffedu rein. Les chercheurs proposent une nouvelle stratégie thérapeutique pour de ce médicament afin d’en supprimer la toxicité. Cette étude a été publiée dansNature Medicine.

Les maladies rénales chroniques touchent 10% de la population ce qui en fait un enjeu majeur de santé publique. Elles se caractérisent par la dégradation progressive de la fonction des reins. Les reins ont plusieurs fonctions essentielles à l’équilibre de l’organisme : l’élimination des déchets toxiques dans les urines, le contrôle de l’équilibre hydrique et minéral, la sécrétion d’hormones, d’enzymes et de vitamines. Ces fonctions sont assurées par les unités fonctionnelles du rein, les néphrons. Les maladies rénales chroniques entrainent progressivement la réduction du nombre de néphrons fonctionnels. Dans un premier temps, les néphrons indemnes assurent le travail des néphrons lésés, limitant ainsi l’impact de ces lésions sur l’organisme. Dans les glomérules du rein, qui filtrent le plasma sanguin, cette adaptation est capitale mais les mécanismes moléculaires qui la sous-tendent sont mal connus.

Une première voie moléculaire d’adaptation des podocytes au stress des maladies rénales

Fabiola Terzi et son équipe « Mécanismes et stratégies thérapeutiques des néphropathies chroniques » (Inserm U845, Université Paris Descartes) ont montré que l’activation de la kinase AKT2 joue un rôle essentiel dans la protection des glomérules, et en particulier des cellules spécialisées de ces structures appelées podocytes, lors d’une maladie rénale chronique. L’inactivation de ce gène chez les souris entraine une aggravation des lésions et de la protéinurie, c’est-à-dire de la présence de protéines dans l’urine.

« Nous avions d’abord observé une augmentation de l’expression rénale des protéines AKT lors de la progression des lésions, plus particulièrement dans les podocytes. Notre analyse a mis en évidence une expression préférentielle d’une forme particulière de cette enzyme, appelée AKT2, dans cette région des néphrons, explique Fabiola Terzi. Cette enzyme est essentielle dans l’adaptation des néphrons à la maladie rénale chronique puisque l’inactivation du gène Akt2 abolit la voie AKT, ce qui entraine des dégradations multiples au niveau des néphrons. »

Vers une application thérapeutique chez l’Homme

Les chercheurs ont vérifié leurs résultats sur une cohorte de patients transplantés rénaux traités ou non par un inhibiteur de mTOR, un immunosuppresseur largement utilisé dans la prévention du rejet de greffe du rein. Ce médicament prévient l’activation de l’enzyme AKT2. Comme chez la souris, les scientifiques ont constaté la présence d’AKT2 dans les podocytes des patients qui ne sont pas traités par ce médicament lorsque le rein greffé fonctionne moins bien. Par contre, ils ont montré que la survenue d’une protéinurie s’accompagne d’une inhibition de la voie AKT dans les podocytes chez les patients sous traitement par inhibiteur de mTOR. Ces observations suggèrent que les inhibiteurs de mTOR ont un effet délétère sur les podocytes en bloquant l’activation d’AKT2.

En analysant le taux d’activation d’AKT2 dans les podocytes de patients atteints de maladies rénales chroniques, les médecins pourraient identifier ceux dont la fonction des reins risque de se dégrader rapidement et adapter leur traitement en conséquence. De plus, il serait possible de limiter l’utilisation des inhibiteurs de mTOR aux patients ne présentant pas d’activation d’AKT2 et ainsi réduire les effets délétères de ce médicament. Enfin, la découverte de l’implication d’AKT2 dans l’adaptation et la protection des reins ouvre la voie à de nouvelles recherches permettant de maintenir les fonctions des néphrons et de prolonger la survie des reins.

Prochaines conférences « Santé en questions » proposées par l’Inserm et Universcience

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© Inserm / A.Séville , F.Koulikoff

Jeudi 17 octobre de 19h à 20h30 – Troubles du sommeil : l’insomnie met la santé en veille
Un duplex entre :  La Cité des sciences et de l’industrie, Paris
et Sem-Numerica, Montbéliard

Le sommeil est indispensable au développement, à la maturité cérébrale et permet d’être en bonne santé. C’est un enjeu majeur pour la recherche scientifique. L’insomnie touche 20 à 30% de la population française. Que sait-on aujourd’hui sur ce trouble du sommeil très répandu en France? Problèmes de vigilance, d’apprentissage et de surpoids, comment prévenir des conséquences graves pour la santé?

  • Joëlle Adrien

Directeur de recherche à l’Inserm
Faculté de Médecine Pitié-Salpétrière – Paris.
Rédacteur en chef de la revue « Médecine du Sommeil » – Elsevier Masson
rf.cmpu@neirda.elleoj
01 40 77 97 13/15 // 06 72 73 11 74

  • Isabelle Guy

Praticien hospitalier,  responsable de l’unité sommeil au Centre hospitalier de Belfort Montbéliard.
rf.mbhc@yugi
03 84 98 51 23 / 06 64 94 73 96

Jeudi 28 novembre de 19h à 20h30 – Diabète : des thérapies d’avenir
Un duplex entre :   La Cité des sciences et de l’industrie, Paris
et le Centre international de conférences de Météo France, Toulouse

Plus de 3 millions de français sont diabétiques. De type I ou II, le nombre de malades est en constante augmentation depuis 2000. Ces diabètes sont caractérisés par une hyperglycémie, taux de glucose élevé.   De nombreux organes sont touchés : les yeux, le système nerveux, les reins, le cœur et les vaisseaux… Quels sont les facteurs environnementaux impliqués ? Quelles thérapies innovantes pour lutter contre ces diabètes ? Et quelle prise en charge des malades ?

  • Pascal Ferré

Directeur de l’équipe Inserm « Pathologies métaboliques et nutritionnelles: obésité et diabète » au sein de l’Unité Inserm 872 « Centre de Recherches des Cordeliers » à Paris. Professeur à la faculté de médecine de l’Université Pierre et Marie Curie.
rf.ueissuj.crc@erref.lacsap
01 44 27 25 32 / 06 86 90 66 29

  • Rémy Burcelin

Directeur de recherche Inserm,  responsable de l’équipe Inserm « Facteurs de risques intestinaux, diabète et Dyslipidémie » au sein de l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires (Unité Inserm 1048 / université Toulouse III – Paul Sabatier), à l’hôpital de Rangueil à Toulouse
Coordinateur du projet européen FLORINASH (Rôle de la microflore Professeur, intestinale dans les maladies chroniques du foie : http://www.florinash.org/ rf.mresni@nilecrub.ymer
05 61 32 56 14 / 06 31 48 62 48

Jeudi 12 décembre de 19h à 20h30 – Greffe : un combat pour donner et recevoir

La loi de bioéthique, révisée en 2011, fait du don d’organes une priorité nationale. En France, cette même année, 10% des greffes de rein ont été réalisées grâce à un don du vivant. Les maladies chroniques et le vieillissement de la population augmentent  les besoins en transplantation et les temps d’attente. Comment faire face à la diminution du nombre de donneurs en France ? Comment prévenir les risques de rejet et limiter les complications éventuelles?

Plus d’informations à venir sur le blog de Santé en questions

Les conférences du cycle « Santé en questions » s’inscrivent dans le cadre d’un accord général de partenariat signé par l’Inserm et Universcience en partenariat avec
baseline santé en questions

Les mouvements des gènes observés in vivo

Certaines régions de l’ADN sont très mobiles et participent ainsi au contrôle de l’expression génétique par leurs mouvements dynamiques. L’équipe de Maria‐Elena Torres‐Padilla, directrice de recherche Inserm, à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (Inserm/CNRS/Université de Strasbourg) vient de développer une méthode permettant d’observer l’organisation et les mouvements du génome dans le temps et l’espace. Les chercheurs sont parvenus à marquer puis suivre des gènes parentaux au cours de divisions cellulaires. Cette nouvelle méthode constitue un atout majeur pour comprendre les processus qui en découlent pour la régulation des gènes.
Ces résultats sont publiés le 6 octobre 2013 sur le site de revue Nature Structural & Molecular Biology.

Dans le noyau cellulaire, l’ADN est très dynamique et change de configuration spatiale, comme c’est le cas lors du processus de division cellulaire. Il est déjà connu que la configuration spatiale de l’ADN, détermine si les gènes sont actifs ou inactifs, c’est-à-dire accessibles ou non en vue de leur expression. Dans cette étude, les chercheurs ont souhaité comprendre davantage la dynamique de la position du génome au sein du noyau pour une meilleure compréhension globale du génome et de l’expression de ses gènes.

Visualiser les mouvements des gènes grâce à la « méthode TGV »
Découvertes chez les bactéries, les protéines TALE sont des protéines de liaison à l’ADN «artificielles», capables de cibler une séquence d’ADN spécifique au sein d’une cellule. Utilisée depuis 2009, cette technologie était jusqu’alors appliquée avec des nucléases, enzymes capables de couper avec précision un ADN cible. Le travail mené par l’équipe de Maria-Elena Torres-Padilla a consisté en l’utilisation de la technologie TALE pour marquer une séquence du génome et visualiser son mouvement in vivo. Les chercheurs sont en effet parvenus à fusionner une protéine fluorescente verte, la mClover, à une protéine TALE, permettant ainsi d’observer la localisation de séquences d’ADN spécifiques au sein même du noyau de cellules vivantes. Cette méthode appelée TGV (TALE‐mediated Genome Vizualisation) a montré les résultats espérés et a permis de suivre l’ADN cible marqué en temps réel.

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Figure 1. La protéine fluorescente (GFP) est fixée à une protéine TALE, elle-même fixée à la séquence d’ADN. © Yusuke Miyanari

Observer le devenir des gènes mâles et femelles après la fécondation

Toutes les cellules de l’organisme contiennent deux lots complets de chromosomes, l’un provenant de la mère, l’autre du père.

« Nous avons marqué spécifiquement les chromosomes provenant du père ou de la mère, et avec la technologie TGV et avons suivi leur localisation au fil des différentes divisions cellulaires. » explique Maria-Elena Torres-Padilla, directrice de recherche Inserm et principale auteur de l’étude.

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Figure 2. Les gènes du père sont marqués avec une protéine fluorescente rouge (RFP) tandis que ceux de la mère sont marqués avec une protéine fluorescente verte (GFP), ce qui permet d’observer en temps réel le positionnement des gènes mâles et femelles pendant la division © Yusuke Miyanari 

« Nos observations ouvrent d’importantes perspectives pour répondre à des questions dans des champs de recherches variés tels que le cycle cellulaire et les dynamiques de l’ADN, l’étude approfondie de l’expression des gènes parentaux, notamment pour découvrir s’ils se comportent et sont exprimés de la même façon ou non. » conclut Maria-ElenaTorres-Padilla.

Etre déprimé n’expose pas à un risque de cancer accru

L’impact de la dépression sur la survenue d’un cancer a longtemps été suspecté sans pour autant qu’aucune étude ne vienne confirmer ou infirmer cette hypothèse de manière certaine. Ces liens ont été explorés par Cédric Lemogne dans l’équipe de Marie Zins (Unité mixte de recherche 1018 « Centre de recherche en Épidémiologie et santé des populations» Inserm, AP-HP, Université Versailles Saint-Quentin) sur 14 203 personnes suivies entre 1994 et 2009 parmi lesquelles 1119 ont développé un cancer diagnostiqué par un médecin. Toutes les absences pour dépression certifiées par des médecins ont été collectées ainsi que plusieurs questionnaires mesurant l’humeur dépressive. Les résultats à paraitre dans The American Journal of Epidemiology ne montrent aucune association significative entre le fait d’avoir connu des symptômes dépressifs au cours de sa vie et la survenue ultérieure d’un cancer.

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© Fotolia

L’augmentation toujours plus importante du nombre de cancers en France préoccupe à la fois les personnels de santé, les patients et leurs familles. Alors que le monde de la recherche n’a pas encore résolu toutes les énigmes du fonctionnement du cancer, certaines personnes attribuent parfois l’apparition d’un cancer à une histoire personnelle douloureuse. « Les idées reçues ont parfois la vie dure » explique Cédric Lemogne, psychiatre à l’Hôpital Européen Georges Pompidou (AP-HP) dans l’unité du Pr. Consoli (Université Paris Descartes) et principal auteur d’une nouvelle étude sur les liens entre ces deux pathologies. 

« Dès Hippocrate et les débuts de la médecine, on associait déjà la présence de « bile noire », qui a donné le terme mélancolie, au développement des tumeurs malignes. Aujourd’hui, certains arguments circulent sur le fait que la dépression pourrait être un facteur de risque de cancer. »

Ils sont étayés par plusieurs études scientifiques mais concrètement, aucune des méta-analyses existantes n’a jamais réussi à affirmer ou infirmer ces hypothèses.

Les chercheurs de l’Inserm ont donc exploré ces liens en menant l’étude épidémiologique la plus solide possible. De ce point de vue, il était important de disposer, sur une cohorte assez grande, de données valides à la fois concernant l’apparition d’un cancer (cas de cancer validés, dates de diagnostic précises, données d’incidence et non de mortalité) et sur les évènements dépressifs.

L’ensemble des données médicales de 14 203 personnes participant depuis 1989 à la cohorte GAZEL des anciens employés d’EDF-GDF ont été recueillies de 1994 à 2009. La survenue d’évènements dépressifs a été mesurée d’après les réponses apportées par les participants à un questionnaire spécifique tous les 3 ans pendant 15 ans et par les diagnostics de dépression faits par des médecins à l’occasion d’un arrêt de travail entre 1989 et 1993.

Sur la base de tous ces éléments, aucune association significative n’a été retrouvée entre la survenue d’une dépression et la survenue ultérieure des 5 types de cancer suivis dans cette étude (prostate, sein, côlon, cancer associé au tabac, et cancer des organes lymphoïdes ou hématopoïétiques). Etre déprimé n’expose donc pas à un risque accru de cancer.

En revanche, l’annonce d’un cancer peut susciter des symptômes dépressifs. Au-delà des résultats de cette étude, les chercheurs soulignent qu’il est nécessaire de rassurer les patients. « Combien de fois peut-on entendre l’entourage leur dire « il faut te battre, être fort pour vaincre le cancer ». Comme s’il était anormal voire dangereux de se sentir abattu. Je crois que les patients ne doivent pas s’inquiéter s’ils se sentent déprimés. Ce qui est important, c’est de bien suivre tous les traitements : contre le cancer d’une part et contre la dépression d’autre part ».

Pour aller plus loin

Même si elles ne sont pas responsables de la survenue d’un cancer, les maladies mentales sont toutefois associées à un risque plus important de mortalité par cancer. Les personnes en situation dépressive pourraient avoir tendance à négliger leur santé ou avoir du mal à être prises au sérieux. Si cela aboutit à un retard au diagnostic, ces personnes pourraient, à risque égal, arriver trop tard dans la prise en charge d’un cancer. Dans l’avenir, il sera aussi important de redéfinir l’accompagnement médical des personnes souffrant de troubles mentaux.

Ces travaux ont bénéficié du soutien de l’Institut de Recherche en santé publique et de la fondation d’entreprise du groupe Pasteur Mutualité.

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