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Obésité : la chirurgie corrige le diabète avant même la perte de poids

Chaque année, l’obésité tue 2,8 millions de personnes dans le monde. Face à un poids morbide – et au diabète de type 2 qui en est une conséquence directe – la chirurgie s’impose en dernier recours. Étrangement, chez les patients opérés, le diabète disparait avant et indépendamment de la perte du poids. Des chercheurs de l’Inserm, avec l’aide des médecins de l’hôpital Bichat, AP-HP, révèlent que l’intestin remodelé par l’intervention pourrait être à l’origine de ce meilleur contrôle de la glycémie. Cette étude est parue dans Gastroenterology.

La surcharge pondérale même légère n’est jamais inoffensive. A l’origine de maladies cardiovasculaires, de troubles musculo-articulaires et du développement d’un diabète de type 2, elle peut mener à un décès prématuré.

Lorsque l’excès de poids est tel qu’il menace la santé, il ne reste parfois qu’une solution : la chirurgie bariatrique pour réduire l’appétit du patient. Les interventions les plus couramment proposées sont la gastrectomie en manchon et le bypass gastrique. Quelle que soit la solution choisie, cela implique l’élimination d’une majeure partie de l’estomac. Dans le premier cas, l’estomac est remodelé pour ne former plus qu’un tube. Dans le cas du bypass, le circuit alimentaire est modifié : le chirurgien connecte directement une toute petite poche du haut de l’estomac à l’intestin formant la « branche Y ». Le reste de l’estomac, désormais exclu du trajet des aliments, continue à fournir les enzymes nécessaires à la digestion. Celles-ci rejoignent le circuit des aliments plus bas dans le tube digestif.

Curieusement, si les patients maigrissent rapidement dans les mois qui suivent l’opération, les médecins ont remarqué une nette amélioration de leur diabète de type 2, pratiquement dès leur sortie de l’hôpital. Comment expliquer ce phénomène ? Pour les chercheurs de l’Inserm, la réponse est claire : la chirurgie n’a pas qu’un simple effet sur la prise alimentaire mais modifie également le métabolisme de l’intestin.

Afin de confirmer leur hypothèse, les scientifiques ont reproduit les deux techniques chez un modèle de rat obèse.

A la suite du bypass, la branche Y des rongeurs grossit remarquablement car les cellules qui la constituent prolifèrent anormalement. De plus ces cellules exposent à leur surface un type de transporteur du glucose inhabituel pour l’intestin Ces observations sont retrouvées chez les patients opérés au sein de l’hôpital Bichat. Les personnes atteintes de diabète de type 2 sécrètent de l’insuline mais leurs organes ne lui répondent plus. Le taux du sucre dans le sang n’est plus contrôlé et reste anormalement élevé après chaque repas ce qui endommage les tissus.

« Nous avons marqué le glucose pour suivre son trajet. Après la chirurgie, l’intestin nouvellement remodelé du patient, comme celui du rat, se met à consommer des quantités très importantes de glucose, explique Maude Le Gall, chargée de recherche Inserm. Il détourne le glucose alimentaire et sanguin pour sa propre consommation. Ce phénomène, qui se met en place au bout d’à peine quelques jours, pourrait contribuer à l’amélioration rapide de la glycémie et la disparition du diabète. »

La gastrectomie, un mécanisme différent pour un résultat similaire

L’opération par gastrectomie, quant à elle, n’influe pas sur la taille de l’intestin mais agit aussi sur son fonctionnement cellulaire. L’absorption du glucose alimentaire par les cellules intestinales devient moins importante. En revanche, le nombre de cellules sécrétant le peptide GLP-1 augmente considérablement, alors que sa production est habituellement défaillante chez les personnes obèses. Celui-ci agit sur le pancréas pour augmenter sa production d’insuline. En conséquence, le contrôle de la glycémie en réponse à l’ingestion de nutriments est plus rapide.

« Ces résultats sont la preuve que la gastrectomie en manchon et le bypass gastrique, alors qu’ils ont des effets très semblables, sur le diabète n’impliquent pas les mêmes mécanismes, ajoute Maude Le Gall. En même temps, ils révèlent le rôle de l’intestin en tant qu’acteur majeur du contrôle de la glycémie »

Si plus d’études sont nécessaires pour comprendre ces processus, cette découverte profile l’espoir de nouvelles alternatives pour traiter le diabète de type 2 sans passer par la chirurgie.illustrationobesitefinalsanspicto_fr

Sources radioactives découvertes à l’Université de Bordeaux

L’Inserm est très attentif à l’incident de niveau 2 déclaré le 21 octobre 2015 par l’ASN dans un laboratoire mixte Inserm/université de Bordeaux.

L’Inserm note que l’université mettra en place les mesures demandées par l’ASN et relevant de sa responsabilité en tant que propriétaire des locaux. L’Inserm apportera tout son soutien à l’université.

Concernant l’Inserm, deux salariés exposés ont été examinés par le service de médecine de prévention. Les examens médicaux ont conduit au maintien en activité des personnes concernées qui feront l’objet d’un suivi régulier.

Une première étape dans la personnalisation de la prise en charge des AVC

L’équipe de Didier Leys et Régis Bordet (UMR-S 1171, Université de Lille, Inserm, CHU de Lille) vient d’identifier un biomarqueur permettant de prédire le risque de complications hémorragiques d’un traitement par thrombolyse après un Accident Vasculaire Cérébral (AVC). Ce nouveau marqueur pourrait guider la décision médicale dans les cas difficiles, en particulier chez les patients sévères et ainsi tenter de prévenir le risque hémorragique de la thrombolyse.

© Inserm, F. Koulikoff


Lors d’un AVC, l’utilisation de la thrombolyse sert à désagréger le caillot qui obstrue une artère cérébrale. Cette technique est considérée, depuis quinze ans, comme un progrès majeur dans la prise en charge de la pathologie. Cependant, ce traitement doit être utilisé dans les 4h30 suivant le début de l’accident, sous peine de voir le bénéfice de la désobstruction annulé par la survenue d’hémorragies intracérébrales. Cette balance bénéfice/risque limite donc son utilisation puisqu’on estime actuellement, que seuls 15 % des patients sont éligibles au traitement. Pourtant la réalité clinique suggère que d’autres patients pourraient également en bénéficier sans risque hémorragique, même administré plus tardivement. Encore faut-il être en capacité de prédire, grâce à un marqueur et face à un patient donné, le risque de complication hémorragique.

La recherche d’un marqueur prédictif…

L’équipe des Professeurs Leys et Bordet, associant neurologues et pharmacologues médicaux*, a fait l’hypothèse que l’inflammation consécutive à l’AVC, en particulier l’interaction entre des cellules du système immunitaire et la paroi vasculaire, pouvait contribuer au risque de complication hémorragique. Après avoir montré chez l’animal le rôle des polynucléaires neutrophiles, un type cellulaire des acteurs de l’immunité, dans l’effet hémorragique cérébral de la thrombolyse, l’équipe a testé l’hypothèse auprès de 846 patients, rassemblant une cohorte de patients lillois et une cohorte de patients finlandais.

Les résultats cliniques, qui ont été publiés la semaine dernière dans la revue Neurology montrent qu’une concentration élevée de polynucléaires neutrophiles est associée à un risque accru de survenue d’hémorragies intracérébrales après la thrombolyse et à un moins bon pronostic à trois mois. En affinant les résultats, l’équipe de chercheurs lillois a identifié que le rapport entre ces neutrophiles et un autre type de globules blancs, les lymphocytes est encore plus prédictif : un rapport supérieur à 4,8 est associé à un risque quatre fois plus important.

Cette découverte devrait permettre de lancer une étude clinique afin de tester l’extension de la fenêtre thérapeutique chez les patients ayant un rapport en faveur d’un moindre risque, conduisant à une prise en charge personnalisée guidée par un marqueur biologique simple et fait en routine à l’admission du patient.

La compréhension des mécanismes en jeu ouvre également des pistes pour prévenir le risque hémorragique de la thrombolyse en modulant la cascade inflammatoire déjà sur le marché.

Cancer de l’ovaire : une piste prometteuse pour traiter les formes les plus agressives par une thérapie ciblée

Grâce aux travaux menés à l’Institut Curie par  l’équipe de Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche Inserm, il est désormais envisageable d’identifier, parmi les femmes atteintes de cancer de l’ovaire agressif, celles qui pourraient bénéficier d’une thérapie ciblée prometteuse.inserm_5619

Métastase tumorale dans l’ovaire © Inserm/Evrard, Gilles.

L’équipe Stress et Cancer (Inserm/Institut Curie, labélisée Ligue Nationale contre le Cancer) dirigée par  Fatima Mechta-Grigoriou (photo, droite) vient de franchir une étape importante en vue d’identifier les femmes atteintes de forme agressive de cancer de l’ovaire susceptibles de bénéficier d’une thérapie ciblée, un inhibiteur de MEK.

Trouver le talon d’Achille des cellules tumorales ovariennes

Or BRAF active la voie de signalisation MEK[1] impliquée dans le développement des tumeurs ovariennes de bas grade. Les inhibiteurs de MEK ont donc été proposés comme une solution thérapeutique possible pour ces cancers.« 75 % des cancers de l’ovaire sont de haut grade, soit très agressifs. Le profil des mutations diffère entre les tumeurs de bas et de haut grade, explique Virginie Mieulet (photo, gauche), post-doctorante et co-auteure de ce travail. Si l’on prend l’exemple des altérations des oncogènes KRAS/BRAF, elles sont présentes dans     70 % des tumeurs peu agressives et seulement dans 1% des tumeurs agressives. »

Fatima Mechta-Grigoriou et son équipe montrent que la prescription des inhibiteurs de MEK pourrait s’étendre aux tumeurs de haut grade. Car bien qu’il n’y ait pas de mutations de KRAS/BRAF, la voie MEK est activée dans 50 % des tumeurs ovariennes de haut grade. Pourquoi ? « En raison de l’accumulation de MAP3K8, explique la chercheuse. Cette protéine contrôle la progression tumorale en régulant le cycle cellulaire et l’invasion tumorale, et, à ce titre, elle joue un rôle clé dans la genèse des cancers de l’ovaire. »

« La protéine MAP3K8 pourrait servir de biomarqueur pour identifier les patientes susceptibles de bénéficier d’une thérapie par inhibiteur de MEK, ajoute Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche Inserm. D’autant plus que sa détection peut être réalisée assez simplement à partir d’une coupe histologique par nos collègues médecins pathologistes qui nous ont par ailleurs beaucoup aidés dans ce travail. »

Alors que des essais cliniques sont déjà en cours pour évaluer les inhibiteurs de MEK dans les cancers de l’ovaire de bas grade, tout semble concourir à montrer l’intérêt de développer un essai clinique chez les femmes atteintes de cancer de l’ovaire de haut grade surexprimant MAP3K8 pour évaluer l’efficacité de cette thérapie ciblée, en plus des chimiothérapies classiques.

Le cancer de l’ovaire touche près de 4 600 femmes chaque année en France. Une tumeur ovarienne peut se développer de manière indolente assez longtemps et par conséquent atteindre un volume important avant de provoquer des symptômes qui incitent à consulter. Cela explique que ce cancer est souvent diagnostiqué à un stade avancé. Il est responsable de 3 150 décès par an. Le traitement repose principalement sur une combinaison de chirurgie et de chimiothérapie). Le choix entre les différentes options thérapeutiques est fonction de la morphologie des cellules tumorales, de leur taux de prolifération, de l’extension de la maladie… L’analyse du profil moléculaire des tumeurs pourraient bientôt participer à cette décision et améliorer leur prise en charge. Chez la plupart des femmes atteintes de tumeur ovarienne, la combinaison des chimiothérapies (sels de platine-taxanes) fait preuve d’efficacité. Toutefois dès qu’une rechute est diagnostiquée, aucun traitement réellement efficace n’existe à ce jour.
[1] Compte-tenu du rôle clé de la voie de signalisation MEK dans la cancérogenèse, son activation est observée dans 30% des cancers, les inhibiteurs de MEK constituent une voie thérapeutique prometteuse. Des essais cliniques sont actuellement en cours dans plusieurs localisations tumorales (mélanome de la peau, tumeurs intestinales, cancer de la thyroïde…).

L’Inserm partenaire de la journée mondiale contre les rhumatismes : « Ensemble Contre les Rhumatismes! »

Le 12 octobre 2015, à l’occasion de la Journée Mondiale des Rhumatismes (World Arthritis Day), une Journée de Recherche et d’Information « Ensemble contre les Rhumatismes » se tiendra à l’Espace Charenton à Paris sous le haut patronage de Monsieur François Hollande, Président de la République.

Orthopde

©Fotolia

Les rhumatismes et les maladies musculo-squelettiques affectent 24 % de la population européenne et sont la première cause de handicap après 40 ans. La recherche est donc plus que jamais l’enjeu majeur de cette journée. Dans de nombreux pays, cette journée sera l’occasion pour les chercheurs, les patients et les journalistes de faire le point sur les innovations technologiques et les nouvelles approches scientifiques qui vont permettre une meilleure prise en charge de ces maladies.

À Paris, dans le 12e arrondissement, l’Espace Charenton (de 8h30 à 17h00) accueillera des chercheurs qui présenteront leurs travaux les plus récents, mais aussi des patients pour qui des sessions d’échange et d’information sont prévues. Ils pourront ainsi s’informer directement à la source, auprès des chercheurs et des rhumatologues présents.

Ouvert à tous, le moment fort de la mi-journée sera le débat « Comment réduire la mortalité et la morbidité des rhumatismes ? » animé par Mathieu Vidard, journaliste sur France Inter.

Parmi les interventions lors de cette journée :

Bruno Bonaz, Unité Inserm 836  » Grenoble institut des neurosciences » présentera une session sur la possibilité d’utiliser la neurostimulation vagale, qui a déjà fait ses preuves dans la maladie de Crohn, dans la polyarthrite rhumatoïde.

Claudia Montero-Menei, Unité Inserm 1066  » micro et nanomédecines biomimétiques, présentera ses recherches sur des micro-transporteurs pour réparer les tissus musculaires et squelettiques

Pascal Richette, unité Inserm 1132  » Biologie de l’os et du cartilage : régulations et ciblages thérapeutiques » interviendra sur la goutte et les maladies métaboliques qui lui sont associée.

Enfin, Karine Louati répondra à la question « Rhumatismes : pourquoi provoquent-ils de la fatigue ?

Pour vous informer, vous inscrire gratuitement et consulter le programme, visitez le site : http://ecr-2015.sciencesconf.org/

Cette manifestation nationale est soutenue par L’Inserm, AVIESAN (Alliance nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé), la Société́ Française de Rhumatologie, la Fondation Arthritis Courtin (1ère fondation privée destinée à soutenir la recherche sur les rhumatismes en France), la SOFMER (Société́ Française de Médecine et de Réadaptation), le CRI (Club Rhumatismes et Inflammation), le GRIO (Groupe de Recherche et d’Information sur les Ostéoporoses), ainsi que de nombreuses associations de malades.

La mission associations recherche & société de l’inserm a contribué à l’élaboration de cette journée

Pour développer le dialogue et le partenariat entre les chercheurs et les associations, l’Inserm a mis en place un double dispositif qui fonctionne depuis 2004 : une instance de réflexion, le Groupe de Réflexion avec les Associations de Malades (Gram), et une structure opérationnelle, la Mission Associations Recherche & Société.
Pour suivre les nouveaux programmes, comme les séminaires de formation, les rencontres débats thématisés, les journées portes ouvertes des laboratoires, … ou les dispositifs facilitant le rapprochement des chercheurs et des associations, consultez le site : http://www.inserm.fr/associations-de-malades

 

Diagnostic rapide d’Ebola : le test eZYSCREEN® fait ses preuves sur le terrain.

Annoncé fin 2014 en phase finale de recherche et développement, le test de diagnostic rapide de la maladie à virus Ebola, développé par le CEA, avec l’appui du laboratoire de haute sécurité biologique P4 Inserm Jean Mérieux (Lyon), a fait l’objet durant plusieurs mois d’une évaluation sur le terrain, notamment en Guinée. Cette évaluation permet aujourd’hui le marquage CE du test qui conduit à autoriser son utilisation comme outil de diagnostic. Le test eZYSCREEN® permettra ainsi de renforcer les moyens de lutte disponibles, en particulier par la détection des cas sporadiques résiduels chez des patients symptomatiques ou par identification post-mortem.

Le test de diagnostic rapide d’Ebola, développé dans l’urgence de la crise sanitaire de 2014 et 2015 par une équipe de la Direction des Sciences du Vivant (DSV) du CEA, avec l’appui du laboratoire de haute sécurité biologique P4 Inserm Jean Mérieux (Lyon), permet de diagnostiquer la maladie en 15 minutes maximum à partir de quelques gouttes de sang ou de sérum. Un accord a été établi avec la société Vedalab (Alençon) qui en assure la fabrication.

Ce test de terrain, simple d’emploi, ne nécessite pas, contrairement aux tests de laboratoire, d’appareillage sophistiqué ni même d’électricité et il peut être réalisé par du personnel non spécialisé. La lecture du résultat est directe et visuelle. Un stockage de 8 mois et demi à 30°C et un stockage de 14 jours à 45°C n’ont pas altéré ses performances, ce qui a prouvé sa grande robustesse et sa stabilité.

Le test eZYSCREEN a été évalué en conditions réelles, notamment dans les Centres de Traitement Ebola de Coyah et de Forécariah en Guinée (Croix Rouge Française), une partie des analyses ayant également été conduite à l’Hôpital National de Donka (Conakry, Guinée). Ces études se sont terminées en août 2015.

Le test rapide présente une excellente spécificité éliminant quasiment tout risque de résultat faussement positif et une sensibilité adaptée au concept d’emploi visé, à savoir identifier très rapidement in situ le maximum de cas possibles dans une perspective de prévention des épidémies.

Ces résultats ont permis le marquage CE du test Ebola eZYSCREEN®, indispensable à son utilisation lors des cas sporadiques qui continuent de se déclarer en Guinée et en Sierra Leone. L’objectif est de pouvoir éviter le déclenchement d’une nouvelle flambée épidémique de grande ampleur.

Des discussions sont en cours entre le CEA et des industriels du diagnostic afin de permettre la distribution du test la plus large possible.

Le Laboratoire Innovations technologiques pour la Détection et le Diagnostic (Li2D/DSV) du centre CEA de Marcoule vient de recevoir, pour l’ensemble de ce travail, le Prix de l’Innovation Technologique des Trophées de la résilience sociétale 2015 attribué par le Haut Comité Français pour la Défense Civile.

Marquage CE

Le marquage « CE » a été créé dans le cadre de la législation européenne. Il matérialise la conformité d’un produit aux exigences communautaires incombant au fabricant du produit. Il doit être apposé avant qu’un produit ne soit mis sur le marché européen.

En ce qui concerne les tests de diagnostic rapide de la maladie à virus Ebola eZYSCREEN®, leur conformité à la directive européenne 98/79/CE relative aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro

Le prix international 2008 de l’Inserm, prix Nobel de chimie 2015

L’Inserm se félicite d’avoir attribué son prix International dès 2008 à Tomas Lindahl aujourd’hui récompensé par le prix Nobel de Chimie 2015.

Le prix Nobel de chimie a été décerné mercredi au Suédois Tomas Lindahl, à l’Américain Paul Modrich et au Turco-américain Aziz Sancar dont les travaux sur le rôle des cellules dans la réparation d’un ADN dégradé trouvent des applications dans les traitements contre le cancer.

Ces trois chercheurs qui ont étudié « la boîte à outils des cellules » sont récompensés pour « leur étude de la réparation de l’ADN » endommagé par exemple par les rayonnements ultra-violets, a motivé le jury suédois.

Dès 2008, l’Inserm récompensait Tomas Lindahl ancien directeur des Clare Hall Laboratories au Cancer Research UK. Dans cet établissement britannique, Tomas et son équipe dressent un panorama des mécanismes de réparation de la molécule qui lui permettent de « se défendre » contre les éléments carcinogènes. Ils ont notamment montré que la molécule d’ADN est plus fragile que ce que l’on pensait. Tomas Lindahl a mis en évidence l’action de l’ADN-glycosylase, impliquée dans la première phase du processus de réparation dit « base excision repair », en éliminant la base azotée de l’ADN sur sa partie altérée, laissant ainsi libre une structure sucre/phosphate qui, reconnue par une enzyme spécifique, peut ensuite être réparé.

Ils ont aussi découvert une autre forme de réparation de l’ADN, celle qui utilise les enzymes AlkB et autres ADN di-oxygénases pour supprimer les résidus d’alkylation.

Les recherches de son groupe sont également tournées vers la problématique, plus médicale, de savoir pourquoi les cellules de certains patients deviennent résistantes à la chimio- ou à la radiothérapie.

En 2008, il déclarait « C’est toujours un honneur d’être reconnu par ses pairs. Quand j’ai reçu la lettre de l’Inserm m’annonçant cette nouvelle, j’étais ravi d’être distingué par mes collègues français. »

Yves Levy, Président-directeur général de l’Inserm, se félicite « qu’un des lauréats des prix Inserm soit aujourd’hui récompensé par la plus haute distinction scientifique internationale. Les mécanismes de réparation de l’ADN sont aujourd’hui une des bases de la recherche en science de la vie et de la santé ».

L’Inserm remettra son grand Prix 2015 ainsi que son prix international le 8 décembre prochain lors d’une cérémonie au collège de France.

L’un des mécanismes de réparation de l’ADN expliqué en vidéo

Signature d’un accord de recherche franco-japonais

A l’occasion de la visite du Premier Ministre, M. Valls et du lancement de l’année de l’innovation France-Japon, l’Inserm signe un partenariat de recherche contre le virus Ebola avec St. Luke’s International University.

En présence des premiers Ministres français Manuel Valls et japonais Shinzō Abe, du ministre de l’économie Emmanuel Macron et du secrétaire d’état à la recherche Thierry Mandon ; l’Inserm et St. Luke’s International University viennent de signer un accord de recherche contre le virus Ebola.

Cet accord concerne le développement de la molécule antivirale Favipiravir dans le traitement de l’infection par Ebola. Cette molécule antivirale, initialement développée par le laboratoire Toyama du groupe Fujifilm a été évaluée par l’Inserm dans un accord de partenariat avec la firme japonaise et les autorités guinéennes lors de l’épidémie récente par Ebola en Guinée. Les résultats prometteurs ont conduit les autorités guinéennes à permettre l’accès des malades atteints d’Ebola à ce traitement.

Afin de poursuivre les recherches sur cette molécule dans la perspective de mise au point d’un traitement, l’Inserm et St. Luke’s International University, désignée comme opérateur par les autorités japonaises concernées, ont conclu un accord tourné principalement autour de la recherche préclinique. Le montant total alloué dans le cadre de cette collaboration s’élève à environ 1M€ pour la partie japonaise et consiste à financer la recherche conduite par l’Inserm notamment dans son laboratoire de haute sécurité Inserm/Jean Mérieux de Lyon.

Suite aux déclarations conjointes des Premiers Ministres français et japonais, les Pr Yves Lévy, Président Directeur général de l’Inserm, et Pr Tsuguya Fukui, président St. Luke’s International University se sont félicités de cette collaboration franco-japonaise

M. Lévy a déclaré : « L’accord qui vient d’être signé permettra à l’Inserm de progresser encore davantage dans la lutte contre Ebola en évaluant la dose de Favipiravir optimale pour une protection élargie des populations menacées par le virus. C’est un apport essentiel pour la recherche d’excellence sur Ebola réalisée au sein des laboratoires de l’Inserm »

Diagnostic médical : la palpation du cerveau bientôt possible ?

S’il est bien une technique d’exploration du corps humain que le médecin pratique lors de tout examen médical pour poser un diagnostic ou prescrire des examens complémentaires, c’est la palpation. Le cerveau présente toutefois la particularité d’être impossible à palper sans une intervention très invasive (ouverture de la boite crânienne) réservée à de rares cas. En s’inspirant de la sismologie, des chercheurs de l’Inserm sous la direction de Stéfan Catheline (Unité Inserm 1032 «Applications des ultrasons à la thérapie») viennent de mettre au point une méthode d’imagerie non invasive du cerveau par IRM qui donne les mêmes indications que la palpation physique. A terme, elle pourrait servir pour le diagnostic précoce des tumeurs cérébrales ou de la maladie d’Alzheimer. Ces travaux sont publiés dans PNAS.

De nombreuses pathologies impliquent des changements structurels des tissus qui se traduisent par une modification de leurs propriétés mécaniques telle l’élasticité. Grâce à la sensibilité de ses mains et à sa connaissance fine du corps, un médecin peut, par un examen dit de palpation, évaluer la taille et la dureté d’une tumeur, la présence de ganglions inflammés, ou encore la taille et la position d’un fœtus chez la femme enceinte par exemple.

Cette palpation est complétée ou remplacée par des techniques modernes qui  transmettent au médecin une indication de l’élasticité d’un tissu biologique. Elles reposent sur la génération et la détection d’ondes dont la vitesse de propagation à travers l’organisme diffère selon la dureté des organes (plus un tissu est dur, moins l’onde se propage vite et inversement). Toutefois, cette méthode ne peut pas s’appliquer au cerveau qui, doublement protégé par la boite crânienne et le liquide céphalorachidien, est difficilement accessible aux ondes provenant de l’extérieur. Impossible donc de palper directement ou indirectement le cerveau, ce qui complique grandement le travail des neurochirurgiens. Par contre, ce dernier est le siège de vibrations naturelles créées par la pulsation du sang dans les artères et la circulation du liquide céphalorachidien. Il restait un défi de taille jusqu’alors non relevé : pouvoir capter ce champ complexe d’ondes de cisaillement naturelles et le traduire sur un écran informatique.

Dans cet article, les chercheurs de l’Inserm ont réussi, via l’IRM, à détecter les ondes de cisaillements cérébrales naturelles en employant des techniques de calcul empruntées aux sismologues et connues sous le nom de « corrélation de bruit ». Ils ont ainsi pu dresser des images d’élasticité du cerveau.

«Si on arrive à ce que cette méthode soit développée en clinique, ce serait à la fois un confort pour le patient et le médecin car aujourd’hui faire vibrer le cerveau est assez pénible. Bien entendu, cette méthode sera complémentaire à celles déjà existantes et l’avenir est à un diagnostic médical multimodal» déclare Stéfan Catheline, directeur de recherche Inserm principal auteur de ce travail.

 «La maladie d’Alzheimer, l’épilepsie, la sclérose en plaques, l’hydrocéphalie impliquent des changements dans la dureté des tissus cérébraux. Cette nouvelle technique pourrait les détecter et être utilisée pour éviter des biopsies cérébrales. »

Cette méthode de palpation du cerveau pourrait connaître d’autres domaines d’application comme l’analyse de l’évolution des processus neurodégénératifs, l’impact d’une lésion traumatique ou tumorale, la réponse à un traitement…Photorecadree

©Inserm/Stéfan Catheline

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