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Décès du Professeur Georges Mathé

Le Professeur Georges Mathé est décédé vendredi 15 octobre 2010 à l’âge de 88 ans. Il a fondé en 1964 puis dirigé pendant 20 ans l’institut de cancérologie et d’immunogénétique en associant l’unité de recherche Inserm 50 « cancérologie et immunogénétique » et le laboratoire 189 du CNRS à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif. La recherche médicale perd un de ses piliers qui a ouvert le champ de l’immunothérapie. En 1959, il a réalisé la première greffe de moelle osseuse chez l’homme.

Georges Mathé a marqué l’organisation de la recherche en France en participant à la création de l’Inserm en 1964. Il a également contribué à la création, à Lyon, du Centre international de la recherche sur le cancer (CIRC).

Le Professeur Georges Mathé a consacré sa carrière à la recherche médicale en privilégiant l’immunologie et l’hémato-cancérologie, disciplines qui lui ont valu la reconnaissance de la communauté scientifique internationale. Professeur de cancérologie expérimentale à la faculté de médecine de Paris-Sud de 1966 à 1990, chef du service des maladies sanguines et tumorales de l’hôpital Paul-Brousse de 1980 à 1990, ses travaux de recherche ont donné lieu à la publication de plus de 1000 articles et de nombreux ouvrages. Sa contribution à l’immunothérapie s’est traduite par la réalisation de greffes de moelle osseuse sur 6 physiciens yougoslaves accidentellement irradiés dans une centrale nucléaire. Cette première chez l’homme a initié les greffes sur des patients leucémiques.

Conseiller auprès de Raymond Marcellin, ministre de la Santé publique, Georges Mathé a participé à la création de l’Inserm et à l’élaboration de ses statuts en 1964. Par la suite, il a été de nombreuses fois membre et président des instances scientifiques de l’Inserm. Vice-président du conseil d’administration de 1972 à 1973, il a ensuite présidé la commission scientifique spécialisée de l’Inserm (CSS) “Biologie et pathologie cellulaires, hématologie cellulaire, cancer” de 1974 à 1979.

Au cours de sa carrière, il n’a cessé de recevoir des distinctions de la part de la communauté scientifique. En 1994, il a obtenu le prix Léopold-Griffuel, une récompense prestigieuse en France dans le domaine de la cancérologie. En 2002, il recevait le Prix Medawar de la Société internationale de transplantation pour récompenser le rôle pionnier de ses travaux sur la moelle osseuse. En 2007, pour honorer ses recherches en cancérologie, un centre anticancéreux portant son nom a été inauguré à Belgrade (Serbie).

André Syrota, Président-Directeur Général de l’Inserm, salue “non seulement le scientifique de renom que fut Georges Mathé, mais aussi celui qui a activement contribué au renouveau de la recherche médicale française”.

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Professeur Georges Mathé (à gauche) lors de l’inauguration, du centre anticancéreux qui porte son nom (Belgrade, 2007)

Lorsque les lycéens expérimentent les sciences comme des chercheurs…

Retour sur 6 années d’un programme original conçu par une équipe de chercheurs à destination de lycéens de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Depuis 6 ans des chercheurs en biologie mènent une expérience originale en direction des lycéens. Ils offrent chaque semaine à des classes entières de lycées une plongée de plusieurs jours au cœur de la démarche scientifique dans un laboratoire qui leur est entièrement réservé dans un institut Inserm sur le campus de Marseille-Luminy (Université de la Méditerranée). Ainsi quelque 1 000 lycéens par an réalisent des mini-stages de recherche encadrés par des étudiants en thèse. Le détail de ce programme vient d’être publié dans la revue PloS Biology.

On observe ces dernières années une désertion des filières scientifiques. Il s’agit donc de rendre ces carrières plus attirantes pour les jeunes générations. C’est dans cet esprit que s’inscrit le programme conçu par Constance Hammond, directrice de recherche à l’Inserm. Elle a imaginé une façon de stimuler la curiosité, l’imagination et la créativité des jeunes en leur permettant de pénétrer concrètement au cœur de la recherche scientifique. Les lycéens approchent la recherche par ce qui fait son essence : la construction de savoirs.

Le programme, lancé en 2004, consiste à faire participer tous les élèves d’une classe de lycée en section scientifique à des projets de recherche miniatures, correspondants aux programmes scolaires. La classe est divisée en quatre groupes, chacun encadré par un étudiant en thèse. Première partie : observer, élaborer un projet de recherche (sur un thème pré-défini) : que voulez-vous étudier et comment allez-vous procéder ? Deuxième partie : mettre au point les expériences nécessaires au projet, expérimenter et évaluer les problèmes rencontrés, discuter les résultats. Dernière partie : interpréter et présenter ses travaux qui sont soumis à la critique des autres élèves et de chercheurs. Les ateliers mis en place par Constance Hammond et ses collaborateurs, au sein de l’association « Tous chercheurs », abordent différents domaines de la recherche en biologie tels que l’utilisation des protéines fluorescentes (biologie moléculaire), la réponse à l’infection (immunologie), le développement cérébral et la plasticité (neuroscience), l’étude de la pollution de l’eau (développement durable), le traitement du diabète de type 1 (physiologie).

“Comme dans la ‘vraie’ recherche, les jeunes ne connaissent pas à l’avance les résultats qu’ils vont obtenir”, insiste Constance Hammond, qui fut enseignante-chercheuse en neurobiologie pendant 17 ans.

“Il est très étonnant que dans le cursus français des enseignants en sciences, jusqu’au capes et à l’agrégation, les stages en laboratoire ne soient pas obligatoires. De ce fait les enseignants n’ont bien souvent qu’une connaissance théorique de la démarche scientifique. Ils l’imaginent linéaire et rapide, l’expérimentateur trouvant toujours le résultat attendu. Ainsi les expériences réalisées en TP sont souvent de simples vérifications qui n’apprennent pas à réfléchir et ne forment pas à la critique positive en sciences”, constate la chercheuse.

L’approche pédagogique est très différente de celle à laquelle sont habitués les élèves de lycée. Les lycéens sont guidés par les jeunes chercheurs encadrants. Il n’y a pas de “bon” ou de “mauvais” résultat établi a l’avance ; si une expérience ne donne pas de résultat interprétable, les élèves sont encouragés à essayer de comprendre pourquoi et à recommencer. Ainsi, les échanges sont libres, les hypothèses de recherche émises et les recherches de protocoles sont juste guidés par le chercheur junior. Il insiste sur la nécessité de vérifier soigneusement ses résultats.

Les professeurs des classes participantes sont aussi parties prenantes : ils sélectionnent à l’avance les sujets qu’ils souhaitent aborder au laboratoire et programment leur cours sur le sujet à la suite de mini-stage de recherche. Les jeunes chercheurs sont formés avant les sessions. Ils acquièrent ainsi une expérience d’enseignement complètement nouvelle.

De tels laboratoires pour lycéens “hors les murs”, sur un campus universitaire pourraient être généralisés à d’autres régions de France, estiment Constance Hammond et ses collaborateurs. En effet, la pédagogie associée est applicable à toutes les disciplines scientifiques, mathématiques , physique, et biologie. En centralisant en un seul lieu un équipement performant, identique à celui présent dans les labos de recherche scientifique, ils permettraient d’accueillir de nombreux lycées d’une même région dans des conditions optimales. Les lycéens y bénéficieraient d’un encadrement resserré et de haut niveau. Pour Constance Hammond, “C’est aussi l’opportunité pour les lycéens de visiter une université, et de travailler avec le service universitaire d’information et d’orientation pour affiner leurs choix avant la terminale”.

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Elèves du Lycée St-Exupéry à Marseille en pleine recherche

Sciences sur Seine 2010 : conférences Inserm “Vivre en ville : quel impact sur la santé?”

Dans le cadre des manifestations scientifiques de la Ville de Paris labélisées “Sciences sur Seine”, l’Inserm propose le jeudi 23 septembre deux conférences à bord de la péniche « Charleston » en présence de ses chercheurs.

Les nouveaux modes de vie en ville ont-ils une incidence sur la santé des habitants ? Deux conférences permettront de débattre sur ces questions de science et de société :

12h30 à 14h : Le bruit en ville est-il une source de stress ?

Les nuisances sonores occasionnées par le bruit en ville peuvent conduire à des problèmes de santé. Deux experts pour répondre et échanger sur cette question :

  • Fanny Mietlicki, directrice de BruitParif (Paris)
  • Pr Jean Luc Puel, directeur de recherche l’équipe “Oreille Interne” au sein de l’Unité Inserm 583 (Montpellier)

19h à 20h30 : Vivre en ville trouble-t-il notre sommeil ?

L’activité dans la journée est étroitement liée à la qualité du sommeil. Trois experts seront présents pour échanger sur ce sujet :

  • Dr Jean-Pierre Giordanella, directeur de la prévention à la caisse primaire d’assurance maladie (Paris)
  • Dr Joëlle Adrien, neurobiologiste et directeur de recherche de l’Inserm au sein de l’Unité Inserm 975 – Centre de recherche de l’institut du cerveau et de la moelle épinière (CRICM) (Paris)
  • Dr Sylvie Royant-Parolat, psychiatre, responsable du centre d’exploration du sommeil (Garches)

Ensemble pour les sciences de la vie et de la santé : rencontre avec les associations de malades

Une rencontre réussie !
251 personnes ont participé à la rencontre de l’Inserm avec les associations de malades au sein de l’Assemblée nationale le 20 mai dernier.

Les témoignages ont été nombreux et unanimes pour apprécier la qualité des intervenants, l’équilibre du programme, l’intérêt des discussions. Les acteurs politiques, députés et sénateurs, qui ont participé aux débats ont également manifesté leur appui à cette démarche de dialogue entre les associations de malades et la recherche. Madame la Ministre de la santé et des sports a conclu en personne cette journée. Le message principal de la rencontre a bien été entendu : les associations sont de véritables partenaires qui agissent sur tout le continuum de la recherche jusqu’à l’information des malades.

Un site internet pour Aviesan

L’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan) (1) , qui rassemble les grands acteurs en sciences de la vie et de la santé en France, lance son site internet ! Grâce à ce nouvel outil, accédez en quelques clics à l’ensemble des informations concernant Aviesan : Quels sont ses objectifs ? Ses missions ? Ses partenaires ? Autant de questions qui trouvent réponses en parcourant ce site.


La France se situe actuellement autour de la cinquième place mondiale en terme d’excellence de la recherche en sciences de la vie et de la santé. Depuis avril 2009, les principaux acteurs de cette recherche se sont rassemblés pour créer Aviesan (voir le communiqué), une alliance née de la volonté d’accroître encore les performances de la recherche française en favorisant sa cohérence, sa créativité, son excellence et sa visibilité.

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Site internet Aviesan

A travers un site clair et ergonomique, l’internaute peut désormais découvrir ce que représente Aviesan. En page d’accueil, le mouvement du logo et la projection d’un film fédérateur illustrent la volonté des membres de l’alliance de dynamiser la recherche française. Au fil des pages sont exposés missions et objectifs de l’Alliance par le biais de textes et de vidéos. Une rubrique est consacrée aux partenariats industriels conclus par Aviesan.

Les informations relatives à la recherche en sciences de la vie et de la santé, désormais coordonnée au sein de dix Instituts thématiques multi-organismes (ITMO) sont accessibles notamment grâce aux témoignages vidéos des directeurs d’ITMO. De plus, chaque membre de l’alliance dispose d’une page pour se présenter, tout en offrant un lien direct vers son propre site. Avec cet outil, Aviesan accroît sa visibilité auprès du plus grand nombre, en France comme à l’international, grâce à sa version anglaise.

(1) Les membres d’Aviesan sont : CEA, CHU, CNRS, CPU, INRA, INRIA, Inserm, Institut Pasteur et IRD.

Le placenta humain – Un ouvrage de Danièle Evain-Brion et André Malassiné (Editions Lavoisier)

Organe méconnu -car d’accès difficile et sans modèle animal idéal- et complexe, le placenta humain fait appel à de nombreuses connaissances biologiques et offre des spécificités remarquables fascinantes. Il est également au centre de nombreuses pathologies de la grossesse.

Seule monographie en langue française, Le placenta humain, publiée le 7 mai 2010, offre, pour la première fois, une vision globale et actualisée des connaissances tant scientifiques que médicales sur cet organe. Après un bref rappel de l’origine et des diversités de la placentation, les auteurs décrivent son développement et la différenciation de sa composante essentielle: le trophoblaste et ses multiples fonctions. Ces fonctions d’échange, de production hormonale et immunitaires sont indispensables à l’initiation et au déroulement de la grossesse et au développement du foetus. Le rôle protecteur ou non du placenta vis-à-vis du foetus lors d’infection maternelle ou de traitements médicamenteux est développé. Les auteurs détaillent par ailleurs la progression dans les méthodes d’étude de cet organe et les apports en matière de diagnostic prénatal. Ils exposent aussi l’intérêt des cellules souches du placenta dans le domaine de la médecine régénérative. Enfin, le lecteur découvre, dans diverses civilisations, les rituels à la naissance autour de cet organe ambivalent, lien entre l’enfant, la mère et la communauté. Une riche iconographie et des encadrés didactiques facilitent la lecture de cet ouvrage inédit.

Le placenta humain s’adresse à un large public scientifique intéressé par les aspects de la reproduction humaine : chercheurs et étudiants en biologie, en médecine humaine et vétérinaire, gynécologues, sages-femmes, infirmières, pédiatres. Le public averti y trouvera également matière à réflexion.

Les auteurs

Danièle Évain-Brion, docteur en médecine, docteur ès sciences, est pédiatre-praticien attaché Hôpitaux de Paris, spécialisée en endocrinologie pédiatrique particulièrement dans les problèmes croissance de l’enfant. Directeur de recherche de première classe à l’Inserm, directrice d’une unité recherche Inserm associée à l’Université Paris Descartes sur la grossesse normale et pathologique, est responsable de l’unité d’enseignement « de la fécondation à la naissance » du master recherche reproduction, commun aux universités Paris Diderot et Paris Descartes. Elle dirige la fondation de coopération scientifique PremUp (www.premup.org) qui regroupe en un réseau les meilleures équipes de recherche et de soins, capables d’offrir une vision globale de la grossesse et de prématurité. Elle est membre du comité exécutif de l’International Federation of Placenta Association.

André Malassiné, docteur ès sciences, est maître de conférences des universités en physiologie animale. Il a enseigné la physiologie de la reproduction dans diverses institutions universitaires. Membre fondateur en compagnie de P. Kaufmann, C. Sibley et H. Schröder de l’European Placenta Group, groupe pluridisciplinaire de placentologues, il fut pionnier dans l’étude de la placentation et l’endocrinologie comparée avant de s’intéresser à la différenciation et aux fonctions hormonales placenta humain. Membre du comité éditorial de Placenta, journal officiel de l’International Federation of Placenta Association, André Malassiné a coédité l’ouvrage Placental communications : biochemical morphological and cellular aspects (éditions INSERM 1990).

Première initiative conjointe paneuropéenne dans le domaine des maladies neurodégénératives

La première initiative paneuropéenne de programmation conjointe des activités de recherche s’attaque aux maladies neurodégénératives et en particulier à la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs imminents de toute l’Europe sont attendus aujourd’hui à Stockholm pour mettre au point une stratégie de recherche européenne destinée à lutter contre les maladies neurodégénératives comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson.


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© Marie Chupin, Olivier Colliot, Groupe NEMESIS, Institut du Cerveau et de la Moëlle épinière, CRICM, CNRS UMR 7225, Inserm UMR_S 975
L’hippocampe est l’une des régions du cerveau les plus précocement atteintes par la maladie d’Alzheimer. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) permet de visualiser et de délimiter cette structure in vivo.


Il s’agit de la première des initiatives de programmation conjointe de l’Union européenne, dont le but est de relever les “grands défis sociétaux” auxquels l’Union européenne devra faire face dans les années à venir. Pour résoudre ces problèmes, les compétences et les ressources d’un seul pays ne suffisent pas. C’est pourquoi, l’Union européenne espère maximiser son potentiel de lutte contre ces défis communs en réunissant les chercheurs et les données de recherche existantes, et en mettant en commun les outils, techniques et autres ressources entre les Etats membres de manière plus efficace.

Récemment nommée commissaire européenne en charge de la recherche, de l’innovation et de la science, Máire Geoghegan-Quinn déclare : “C’est le premier exemple de programmation conjointe adoptée par l’Union européenne pour relever les ‘grands défis’ sanitaires, sociaux, technologiques et environnementaux communs à toute l’Europe. Grâce à cette initiative de programmation conjointe, les meilleurs chercheurs européens dans le domaine médical travailleront ensemble et mettront en commun leurs ressources pour aider les millions de personnes qui souffrent de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer. En améliorant l’efficacité de la recherche et en évitant les efforts redondants, cette initiative de programmation conjointe améliorera les perspectives de progrès véritables dans la prévention et le traitement de ces maladies. Les leçons tirées de cette initiative serviront ensuite de modèle aux efforts de recherche dans d’autres domaines”.

Les maladies neurodégénératives, en particulier la maladie d’Alzheimer, sont le premier domaine à bénéficier de cette nouvelle approche. Les maladies neurodégénératives sont fortement liées à l’âge et l’Europe connaît un vieillissement rapide de sa population. A l’heure actuelle, les plus de 65 ans représentent 16 % de la population, chiffre qui devrait passer à 25 % en 2030. En 2006, le traitement des maladies neurodégénératives aura coûté environ 72 milliards d’euros aux services de santé européens. Les traitements qui existent actuellement pour les maladies neurodégénératives sont limités et ciblent principalement les symptômes et non la cause. La prise en charge de la maladie d’Alzheimer est particulièrement lourde en raison de son apparition insidieuse, du handicap croissant qu’elle occasionne et de sa durée d’évolution. La maladie dure en moyenne 2 à 10 ans pendant lesquels les patients nécessitent une surveillance et une prise en charge spéciales qui pèsent de manière importante sur les soignants et sur la société en général.

L’ultime objectif de cette initiative de programmation conjointe consacrée à la lutte contre les maladies neurodégénératives est d’accélérer les progrès dans la compréhension des causes de ces maladies invalidantes, afin d’aboutir non seulement à un diagnostic précoce et au développement de nouveaux traitements et moyens de prévention, mais également à la mise en place de structures médicosociales efficaces pour améliorer la qualité de vie des patients et des soignants.



Pour atteindre cet objectif, 24 pays européens volontaires* partageant une vision commune ont décidé de travailler ensemble dans le cadre d’un programme collaboratif de recherche sans précédent visant à aligner leurs compétences scientifiques, leurs points forts dans le domaine médical et leurs approches sociales afin de relever ce défi.

Le professeur Philippe Amouyel, Président du Conseil de la Programmation conjointe sur les maladies neurodégénératives, commente : “Nous partageons tous l’opinion que c’est en regroupant les connaissances, les infrastructures et les financements, ainsi qu’en créant une masse critique avec des approches cohérentes et multidisciplinaires, que nous obtiendrons les meilleurs objectifs et réponses scientifiques. C’est ainsi que nous réussirons. Cette approche permettra d’optimiser l’investissement de la recherche dans les maladies neurodégénératives à travers toute l’Europe.”

L’initiative de programmation conjointe sur les maladies neurodégénératives commencera par :

  • le développement d’un programme de recherche stratégique pour les maladies neurodégénératives englobant la recherche fondamentale, médicale et en sciences humaines et sociales ;
  • la mise en oeuvre du programme en proposant des méthodes novatrices pour regrouper les expertises et les ressources afin de résoudre le problème de la fragmentation et de la duplication des efforts de recherche actuels.

Un conseil scientifique composé de 15 éminents chercheurs d’Europe et d’ailleurs** dans le domaine des maladies neurodégénératives a été formé pour guider l’élaboration du Programme de recherche stratégique et sa mise en oeuvre. Ce conseil scientifique va commencer sa mission dès aujourd’hui.

Le professeur Amouyel ajoute : “C’est une occasion formidable pour l’Europe de prendre l’initiative en s’attaquant à l’un des plus grands défis socioéconomiques auxquels nous devrons faire face à l’avenir. Par rapport à d’autres domaines comme le cancer ou les maladies cardiovasculaires, les maladies neurodégénératives ont toujours reçu un soutien financier moindre malgré leur impact négatif majeur sur la santé. Ce programme va nous permettre de changer cela et d’agir de manière opportune et stratégique pour lutter contre cette maladie. Lors de la réunion prévue aujourd’hui à Stockholm, quinze des plus grands chercheurs d’Europe et d’ailleurs vont réfléchir à une stratégie pour mettre en oeuvre cette approche de recherche coordonnée de façon optimale.”

Pour André Syrota, Président d’Aviesan (Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé), “cette programmation va permettre pour la première fois à tous les pays d’Europe qui le souhaitent de financer, avec leurs crédits nationaux, les recherches sur les maladies neurodégénératives sur la base de l’expertise d’un conseil scientifique unique”.

* Albanie, Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie.

** Le conseil scientifique comprend les professeurs Jesus Avila de Grado (Espagne), Henry Brodaty (Australie), Stefano Cappa (Italie), Jesús de Pedro Cuesta (Espagne), Bruno Dubois (France), Laura Fratiglioni (Suède), Thomas Gasser (Allemagne), John Hardy (Royaume-Uni), Leszek Kaczmarek (Pologne), Martin Knapp (Royaume-Uni), Martin Rossor (Royaume-Uni), Philip Scheltens (Pays-Bas), Bart de Strooper (Belgique), Bengt Winblad (Suède). Un chercheur est encore en cours de sélection dans le domaine des SHS.

L’Alliance Nationale pour les Sciences de la Vie et de la Santé (Aviesan) a été créée en avril 2009. Elle regroupe aujourd’hui 9 acteurs de la recherche française : le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), le CNRS (Centre national de recherche scientifique), l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et automatique), l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), l’Institut Pasteur, l’IRD (Institut de recherche pour le développement), la CPU (Conférence des Présidents d’Université) et la Conférence des directeurs généraux de centres hospitaliers régionaux et universitaires. Aviesan a pour but de développer, au plus haut niveau dans tous les domaines de la recherche en sciences de la vie et de la santé, un continuum allant des recherches fondamentales à leurs applications. Aviesan est organisée en 10 Instituts Thématiques Multi-Organismes, organes fonctionnels de la coordination des recherches, qui ont notamment pour rôle la réalisation d’un état des lieux de la recherche française par grandes thématiques.

Science / Fiction : voyage au coeur du vivant

Il était une fois la science et la fiction, le réel et l’imaginaire. Une rencontre surprenante !

Les 29 tableaux de l’exposition “Science / Fiction : voyage au cœur du vivant” font se croiser, en surimpression, des photographies scientifiques issues de la banque d’images Serimedis de l’Inserm et des gravures anciennes illustrant les romans de Jules Verne (1828-1905). Les photographies scientifiques uti¬lisées recouvrent l’ensemble des thématiques de recherche de l’Inserm : neurosciences, cancer, immunologie, etc.

Labyrinthes mystérieux, pépites brillantes, grottes obscures, spirales imposantes, alphabets codés, … d’où viennent ces images énigmatiques ? Du cœur même du vivant, observé à l’échelle microscopique, et des œuvres de Jules Verne.

Ces photomontages créés par Eric Dehausse, iconographe de l’Inserm, sont réunis dans un grimoire géant posé au sol : le visiteur peut feuilleter ce livre du savoir et du rêve en recomposant lui-même les surimpressions d’images. Les pages s’en échappent, investissant l’espace d’exposition où le public peut se promener le temps d’un voyage ludique et pédagogique.

Sur chaque panneau, des légendes accompagnent ces noces insolites de la fiction et de la connaissance. L’écrivain Bernard Werber, auteur de La Trilogie des fourmis, s’est prêté à l’exercice. Dans un film accompagnant l’exposition, Bernard Werber raconte son expérience d’immersion dans ces tableaux.

“Dans le titre Science/Fiction, voyage au cœur du vivant”, explique-t-il, “il y a : Science, c’est l’endroit où les choses bougent, où cela va faire changer le monde ; Fiction : on n’est pas bloqué par le réel, on peut aller au¬delà de la science. Il faut surprendre car la science est aussi un divertissement, un spectacle”.

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© Inserm Unité 676 / Pascal Dournaud – Hector Servadac, Jules Verne – Musée Jules Verne (Ville de Nantes) – Photomontage : © Inserm / Eric Dehausse

L’UPMC et l’Inserm appliquent le principe de la délégation globale de gestion pour deux unités mixtes de recherche

Jean-Charles Pomerol, président de l’UPMC et André Syrota, président directeur-général de l’Inserm, viennent de signer une convention relative à la délégation globale de gestion pour deux unités mixtes de recherche. Cette convention s’étalera sur la durée du contrat quadriennal de l’UPMC, jusqu’au 31 décembre 2012.

La convention confie à l’une des deux tutelles de ces unités mixtes, l’intégralité de leur gestion, qu’il s’agisse des moyens matériels, financiers et humains, à l’exception de la gestion des personnels titulaires qui restent suivis par l’établissement qui les emploie.

L’UPMC et l’Inserm reçoivent chacun la délégation globale de gestion pour une unité. La délégation globale de gestion est assurée par l’UPMC pour l’unité mixte de recherche Physiopathologie des Maladies du Système Nerveux Central, dirigée par Bruno Giros et l’Inserm pour l’unite mixte de recherche de l’Institut du Fer à Moulin (IFM), dirigée par Jean-Antoine Girault. “Si l’expérience se révèle concluante, elle sera généralisée” commente Jean-Charles Pomerol.

Le rapport vers “un partenariat renouvelé entre organismes de recherche, universités et grandes écoles”, remis par François d’Aubert en avril 2008, avait formulé des propositions afin de simplifier la gestion des unités mixtes de recherche entre université et organismes de recherche dans un souci d’amélioration de la qualité du service rendu à ces unités.

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L’UPMC et l’Inserm appliquent le principe de la délégation globale de gestion pour deux unités mixtes de recherche – © UPMC

Edition 2010 : Le cerveau dans tous ses états – samedi 13 mars

L’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan), la Fédération de la Recherche sur le Cerveau (FRC) et la Société des Neurosciences s’associent pour organiser une rencontre entre chercheurs, associations de malades et grand public.

Maladies neurodégénératives, épilepsie, sclérose en plaques, mais aussi dépression, addiction, schizophrénie ou autisme, les maladies du cerveau sont fréquentes et souvent sévères. Elles restent par ailleurs diverses, tant par leurs manifestations que par leur origine. Chaque année une part croissante de la population mondiale est concernée.

Pour la deuxième année consécutive, cette rencontre se tient le samedi 13 mars, entre la semaine du Neurodon (FRC) et la semaine du Cerveau (Société des neurosciences). Elle vise à attirer l’attention du grand public sur les enjeux de la recherche biomédicale dans le domaine des neurosciences. Cette année, il s’agit en particulier de faire connaître la recherche sur les maladies psychiatriques.

Les diverses manifestations se dérouleront simultanément dans six grandes villes : Bordeaux, Lyon, Montpellier, Paris, Strasbourg et Tours.

De nombreuses animations – marches amicales, ciné-débat, chorale, ateliers pour enfants, fresque géante, jeux interactifs – seront au programme, pour satisfaire les envies de tous. A cette occasion, Aviesan, la FRC et la Société des Neurosciences vont ainsi à la rencontre du public, au coeur des villes, afin de matérialiser ce dialogue et de sensibiliser chacun aux enjeux cruciaux de la recherche sur le cerveau.

Le comité d’organisation de l’opération

Chargée de l’analyse stratégique et de la programmation nationale de la recherche dans le domaine biologique et médical, Aviesan (1), l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé est organisée autour de dix Instituts thématiques multi-organismes (ITMO), comme autant de grands domaines de recherche en sciences de la vie et de la santé.
L’ITMO “Neurosciences, sciences cognitives, neurologie, psychiatrie” a pour mission de favoriser, soutenir et renforcer les recherches dans l’ensemble de ses domaines de compétences, en coordonnant les moyens et en animant une réflexion stratégique et programmatique. Pour 2010, un des axes prioritaires de l’ITMO est la recherche en psychiatrie afin d’aider ce champ de recherche à se structurer efficacement, à se renforcer dans le contexte européen et international, et à établir des partenariats public-privé. Il développe également une politique de dialogue et de partenariat avec les associations de malades afin d’établir une synergie indispensable à l’amélioration de la santé publique.

Depuis 10 ans, la Fédération pour la Recherche sur le Cerveau, FRC, qui rassemble 11 organisations (2) représentant les patients atteints des principales maladies neurologiques, collecte des fonds sous le label du neurodon, attribués ensuite par appels d’offres à des équipes de recherche en neurosciences sur l’ensemble du territoire national. Depuis sa création en 2000 plus de 200 financements ont ainsi été attribués grâce au soutien de donateurs, partenaires et mécènes pour un montant de près de dix millions d’euros.
La FRC organise également une campagne annuelle nationale d’information (du 8 au 14 mars 2010) et des opérations de sensibilisation du public avec le soutien de ses partenaires institutionnels et privés.

Pour sa part, la Société des Neurosciences, membre de la Fédération Européenne des Neurosciences (FENS), est, avec ses 2500 membres dont 600 doctorants, l’une des plus anciennes d’Europe et la plus importante en nombre d’adhérents. Les neurosciences, de la génétique moléculaire à la psychopathologie, se caractérisent par leur diversité. Leur forte dimension translationnelle permet d’accélérer l’application des recherches les plus récentes au bénéfice du grand public et des patients, en synergie étroite avec la Société Française de Neurologie et la FRC. Ainsi, ensembles peuvent-elles aborder les grandes problématiques liées aux pathologies neurologiques et psychiatriques, avec la conviction que les solutions thérapeutiques de demain découleront d’une recherche fondamentale d’excellence. La Société des Neurosciences est le correspondant pour la France de la Semaine du cerveau (du 15 au 20 mars 2010) qui se déroule chaque année à l’échelle internationale.

(1) Aviesan : CEA, CNRS, Conférence des directeurs généraux de CHRU, CPU, INRA, INRIA, IRD, Inserm, Institut Pasteur
(2) FRC : Amadys, Association pour la Recherche sur l’Atrophie Multisystématisée, Association pour la Recherche sur les Tumeurs Cérébrales, France AVC, Fondation Française pour la Recherche sur l’Epilepsie, France Parkinson, France Alzheimer, Huntington France, Association pour la Recherche sur la Sclérose en Plaques Association pour la Recherche sur la Sclérose Latérale Amyotrophique, La Fondation Motrice

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