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Implication de l’Inserm et de ses partenaires de l’alliance Aviesan dans la recherche contre le virus ZIKA

Depuis deux ans, près de 2 millions de personnes ont été contaminées par le virus Zika en Amérique latine et dans les Caraïbes.  Dès la fin de l’année 2015, REACTing et l’Alliance Aviesan se sont immédiatement mobilisés, en particulier l’Inserm, l’Institut Pasteur, l’IRD, l’établissement français du sang et les hôpitaux universitaires associés. Des premiers contacts avec des chercheurs Brésiliens de la Fiocruz ont eu lieu en novembre 2015. A l’occasion du colloque international Zika Summit qui se tient à l’Institut Pasteur les 25 et 26 avril 2016, retour sur les projets de recherche en cours :

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De gauche à droite : Yves Levy Inserm, Marie Paule Kieny OMS, Christian Bréchot Institut Pasteur, Jean-François Delfraissy Reacting,Frédéric Simmard IRD lors de la conférence de presse en marge du colloque international Zika Summit 2016 (c)Inserm

Plusieurs projets de recherche observationnelle et clinique sur le suivi des femmes enceintes symptomatiques, le suivi des enfants avec malformation du système nerveux ou nés de mères infectée, la construction de biothèques de prélèvements et échantillons biologiques, l’évaluation de la pénétration du virus dans les populations et la modélisation mathématique de ses dynamiques ont déjà vu le jour. Les équipes travaillant autour de la neuroscience pour démarrer des projets sur cette thématique de manière concertée, compte tenu le neurotropisme du virus Zika ont aussi été réunies.
De manière plus spécifique, les projets impliquant très fortement les Départements Français d’Amérique concernent :

  • l’analyse des conséquences de l’infection pendant la grossesse d’environ 5 000 femmes enceintes en Guadeloupe, en Guyane et Martinique
  • l’extension de la cohorte CARBO, cohorte de patients souffrant d’infection aiguë à arbovirus
  • l’analyse épidémiologique des cas de microcéphalie et syndrome de Guillain-Barré en Polynésie française (avec une implication forte de l’Institut Pasteur)
  • la recherche sur la contamination par voie sexuelle et la persistance du virus dans le sperme.

En terme de diagnostic, l’objectif est le développement rapide de méthode fiable à échelle individuel et populationnel, en particulier pour la cible des femmes enceintes et des nouveau-nés, prenant en compte la diversité des pathogènes, notamment les arbovirus, qui co-circulent dans les pays où l’épidémie à virus Zika sévit.

 

Fort de ces premiers éléments, l’Inserm et ses partenaires de l’alliance Aviesan ont répondu à un appel d’offres européen. Il s’agit pour les partenaires d’Aviesan :

  • de mobiliser toutes les forces françaises de recherche travaillant sur le domaine, mais aussi d’intégrer l’ensemble des partenaires européens et latino-américains dans une démarche commune
  • de déployer rapidement des recherches innovantes, en particulier sur
    • Zika et le système nerveux,
    • la modélisation du virus et sa conformation dans l’espace,
    • les moyens de contrôle des vecteurs,
    • la dimension socio-économique de la propagation de l’épidémie ;
  • d’inclure des partenaires qui ont déjà travaillé sur fonds européens à des situations similaires, liées à la dengue ou à des infections émergentes.

Déficiences intellectuelles, une expertise collective de l’Inserm

La déficience intellectuelle (DI) fait référence, selon l’Organisation mondiale de la santé et d’autres autorités reconnues, à un déficit de l’intelligence (capacité sensiblement réduite de comprendre une information nouvelle ou complexe et d’apprendre et d’appliquer de nouvelles compétences) ainsi qu’à des limitations du fonctionnement adaptatif[1], ces limitations apparaissant au cours de la période développementale. La déficience intellectuelle est fréquente puisqu’environ 1 à 2 % de la population seraient concernés. L’explosion récente des connaissances, tant sur les causes des DI que sur les processus cognitifs et adaptatifs sous-jacents, permet de mieux appréhender le fonctionnement des personnes avec une déficience intellectuelle et d’envisager des stratégies adaptées d’apprentissages, d’accompagnements et de soutiens.

PhotoCP web déficiences intellectuelles

(c) Fotolia

Dans ce contexte, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a confié à l’Inserm la réalisation d’une expertise collective afin de disposer des connaissances scientifiques récentes issues des recherches internationales et pluridisciplinaires sur la déficience intellectuelle. La démarche d’expertise collective a permis de dresser un bilan des données scientifiques dans les domaines suivants : définition et épidémiologie ; évaluation des compétences et des déficiences de la personne ; accompagnement et soutien durant les principales étapes de la vie.

Un groupe multidisciplinaire de 12 experts, chercheurs et cliniciens, a été constitué en tenant compte de la complémentarité des disciplines scientifiques représentées. L’Inserm a constitué un fonds documentaire de 2 500 références qui ont été soumises à l’analyse critique du groupe d’experts.

Parmi les différents constats de l’expertise, l’évaluation des compétences et des limitations de la personne avec une DI ainsi que des besoins de soutien reste souvent incomplète. Aussi, parmi les recommandations issues de ce travail, les auteurs préconisent de mener une réflexion approfondie quant à l’opportunité de développer des centres de ressources en déficience intellectuelle. Ces structures rassembleraient les compétences nécessaires, sous la forme d’équipes pluridisciplinaires (médecins généralistes, pédiatres, gériatres, spécialistes de la douleur, neurologues, psychiatres, psychologues, infirmiers, éducateurs spécialisés, orthophonistes, assistants sociaux…) pour assurer une évaluation multidimensionnelle des capacités et des limitations d’activité de la personne, d’évaluer ses besoins de soutien afin d’organiser l’accompagnement requis et d’apporter une aide concrète et coordonnée qui pourrait s’inscrire tout au long du parcours de vie de la personne avec une déficience intellectuelle et de sa famille.

Retrouvez l’intégralité du dossier de presse en téléchargement ci-contre.

Déficiences intellectuelles : Principales recommandations

Recommandations d’actions :

  • Inscrire toute action dans le cadre des définitions internationales de la déficience intellectuelle, que ce soit dans les politiques publiques, les pratiques professionnelles et la recherche.
  • Mieux repérer précocement un trouble neurodéveloppemental en favorisant le repérage précoce chez les enfants « tout-venant »et en renforçant le dépistage systématique d’un trouble neurodéveloppemental lors des examens obligatoires.
  • Développer une évaluation multidimensionnelle et individualisée pour un meilleur diagnostic et un accompagnement adapté en améliorant l’évaluation des capacités intellectuelles, en complétant celle-ci par une évaluation des comportements adaptatifs, en évaluant les compétences socio-émotionnelles et les capacités cognitives et langagières. Enfin, en permettant l’accès au diagnostic étiologique génétique.
  • Développer les compétences de la personne présentant une DI tout au long de sa vie en favorisant le développement de la communication et du langage, l’acquisition de la numératie et de la littéracie, et le développement de l’autodétermination.
  • Accompagner le parcours de vie de la personne de la petite enfance à l’âge adulte en faisant la promotion du droit à l’intervention et à l’éducation précoces ainsi qu’à l’accès aux services communs de la petite enfance accessibles à tous. À l’âge adulte, en accompagnant l’accès à l’emploi et à la vie sociale et en favorisant les transitions dans les parcours de vie.
  • Améliorer l’accès aux soins et le diagnostic des pathologies somatiques grâce au dépistage et au suivi régulier des pathologies souvent associées à la DI, en développant le suivi médical de proximité et en améliorant les conditions d’accueil et de soins dans les hôpitaux et cliniques.
  • Créer des « Centres ressources déficience intellectuelle ».Ces structures rassembleraient des équipes pluridisciplinaires pour apporter une aide concrète et coordonnée qui pourrait s’inscrire tout au long du parcours de vie de la personne avec une déficience intellectuelle et de sa famille.
  • Apporter aux familles un soutien gradué, adapté et évolutif en valorisant leurs propres compétences en accompagnant l’annonce du diagnostic, en apportant un soutien adapté et en envisageant la distanciation psychologique entre la personne avec DI devenue adulte et sa famille.
  • Développer et encourager la formation sur la déficience intellectuelle pour tous les professionnels dans une perspective inclusive.

 

Recommandations de recherche :

  • Valider et développer des outils de diagnostic et d’évaluation de la personne
  • Mieux connaître les déficiences intellectuelles et les trajectoires des personnes
  • Mieux comprendre le développement des compétences de la personne avec DI
  • Mieux appréhender les différents aspects d’un accompagnement adapté

Démence : un risque en diminution?

Alors qu’il existe une inquiétude sur l’explosion du nombre de cas de démence chez les personnes âgées dans les prochaines décennies, une nouvelle étude, basée sur les données de l’étude emblématique de Framingham (Framingham Heart Study (FHS)), suggère que le taux d’apparition des nouveaux cas de démence semble diminuer.

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Ces travaux, publiés dans le New England Journal of Medicine, suggèrent que certains cas de démence seraient évitables ou l’âge au début de la maladie pourrait être retardé. Ce résultat devrait encourager les organismes financeurs et la communauté scientifique à mettre en œuvre de nouvelles études pour comprendre davantage les facteurs démographiques, environnementaux et ceux liés au style de vie qui pourraient être à l’origine de cette diminution.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 47,5 millions le nombre de personnes dans le monde atteintes de démences (c’est-à-dire maladie d’Alzheimer et maladies apparentées) et les prévisions pour les futures décennies sont de 75,6 millions en 2030 et à 135,5 millions en 2050. En France, 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer et on estime que 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.

L’étude de Framingham, commencée en 1947, est la plus ancienne étude épidémiologique dans le monde à l’origine de grandes découvertes sur les facteurs de risque cardiovasculaires en particulier. C’est à partir de 1975 que les participants à l’étude FHS ont été surveillés en continu pour diagnostiquer l’apparition d’une détérioration cognitive ou d’une démence. Grâce à un recueil rigoureux et standardisé des données, les chercheurs ont pu diagnostiquer la maladie d’Alzheimer et d’autres démences en utilisant les mêmes critères au cours des trente dernières années. Les données recueillies comprennent les examens réalisés dans l’étude FHS (mesures de paramètres cardiovasculaires, prise de sang…), des entretiens avec des membres de la famille et un examen clinique approfondi des participants chez lesquels un problème neurologique est suspecté par des neurologues ou des neuropsychologues.

 

Les chercheurs ont observé pendant près de 40 ans le taux d’apparition des nouveaux cas démence à tout âge donné et ont tenté d’expliquer pourquoi il avait diminué dans le temps en prenant en compte des facteurs de risque comme les années d’étude, le tabagisme, et les maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension ou l’hypercholestérolémie.

En examinant quatre périodes distinctes (1970-1979, 1980-1989, 1990-1999, 2000-2009), les chercheurs ont découvert un déclin progressif de l’incidence de la démence à tout âge, avec une réduction moyenne de 20 % tous les dix ans depuis le début de la période d’observation. Ce déclin était plus prononcé pour un sous-type de démence dû aux maladies vasculaires, (démences vasculaires, ou post AVC). Au cours de la même période, la part des démences attribuable aux maladies cardiovasculaires a diminué ce qui illustre l’importance d’un traitement efficace des AVC et des mesures de prévention maladies cardiaques. Il est intéressant de noter que le déclin de l’incidence de la démence a été observé uniquement chez des personnes ayant un niveau d’études secondaires et au-delà.

« Actuellement, il n’y a pas de traitement efficace pour prévenir ou guérir la démence ; cependant, notre étude permet d’espérer que certains cas de démence seraient évitables – ou du moins retardés – grâce à une prévention primaire (pour empêcher le début du processus de la maladie) ou secondaire (pour empêcher de progresser vers une démence clairement clinique) », a expliqué, le docteur Sudha Seshadri, professeur de neurologie à la Faculté de Médecine de l’Université de Boston et investigateur principal de l’étude FHS. « Une prévention efficace pourrait réduire au moins en partie l’explosion du nombre de personnes affectées par la maladie dans quelques dizaines d’années », a-t-elle ajouté.

Les travaux à partir de l’étude FHS se sont régulièrement avérés être une source fiable de données. Cependant, les auteurs concèdent que les participants à l’étude FHS sont en très grande majorité d’origine européenne et que de plus amples études sont nécessaires pour généraliser cette découverte à d’autres populations. De plus, les auteurs n’ont pas pu examiner l’impact des modifications du régime alimentaire ou de l’activité physique sur leurs résultats

Malgré ces limitations, « la prévention primaire et secondaire et une meilleure prise en charge des maladies cardiovasculaires/AVC et de leurs facteurs de risque pourraient ouvrir de nouvelles perspectives à la fois dans leur rôle dans l’étiologie des démences et pour revoir à la baisse les projections actuelles quant au poids de la démence dans les prochaines décennies » ajoute Carole Dufouil, directeur de recherche à Bordeaux (France).

En revanche, les auteurs préviennent que cela ne signifie pas que le nombre total de personnes atteintes de démence diminuera dans un avenir proche. En effet, puisque les baby-boomers vieillissent et que les personnes vivent plus longtemps, le poids de la démence continuera à augmenter.

 

Une grande quantité de données recueillies sur de nombreuses années sur les mêmes personnes a été nécessaire pour réaliser l’étude. Elle a été possible grâce à la générosité et au dévouement des participants à la FHS, qui ont donné de leur temps et leurs données. Au centre de la ville de Framingham, une plaque indique « Framingham, la ville qui a changé le cœur de l’Amérique ! ». Elle a été affichée pour le 50ème anniversaire de la FHS en 1998. Désormais, la ville peut revendiquer d’avoir changé la santé cérébrale de l’Amérique également.

L’étude a été possible grâce au travail des générations de chercheurs précédentes, ainsi qu’aux collaborateurs travaillant pour la FHS qui contribuent au recueil des données en cours. Elle a été menée en collaboration entre des chercheurs français de l’Unité Inserm 1219/Ecole de Santé publique de Bordeaux et des chercheurs de la faculté de Médecine de l’Université de Boston.

Le financement pour cette étude a été apporté par le National Heart, Lung and Blood Institute de la Framingham Heart Study (contrat n° N01-HC-25195 et n° HHSN268201500001I) et par des bourses provenant du National Institute of Ageing (AG008122 et AG033193) et du National Institute on Neurological Disorders and Stroke (NS017950).

L’Inserm recrute environ 300 volontaires pour un essai vaccinal contre le virus Ebola

Si la phase aiguë de l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest semble désormais derrière nous, la mobilisation de la recherche est toujours nécessaire pour trouver des mesures préventives contre le virus Ebola. L’ensemble de la communauté scientifique poursuit les mêmes objectifs : éviter qu’une nouvelle épidémie aussi meurtrière que celle de ces deux dernières années voie le jour et protéger toute personne pouvant être exposée au virus.

Dans cette optique, l’Inserm coordonne le projet EBOVAC2 financé par le programme Ebola+ Innovative Medicines Initiative 2 de la Commission Européenne. Le projet a été lancé en réponse à la forte épidémie du virus Ebola pour conduire des essais cliniques de phase 2 afin d’étudier l’efficacité de la réponse immunitaire déclenchée par une stratégie vaccinale préventive et prometteuse « prime-boost ».). En France, des centres de recherche clinique en vaccination sont mobilisés afin de recruter environ 300 volontaires en bonne santé. Le projet est coordonné par l’Inserm et sous la responsabilité scientifique de Rodolphe Thiébaut (Unité Inserm U897).

Pour plus d’informations : www.recherche-vaccinebola.fr


L’objectif d’EBOVAC2 est de déterminer le profil le plus efficace de la stratégie vaccinale pour stimuler le système immunitaire et protéger contre l’infection du virus Ebola. Deux vaccins[1] : seront administrés aux volontaires à quelques semaines d’intervalle l’un de l’autre. Le premier candidat vaccin, appelé « prime » stimule les défenses immunitaires. Le second, appelé « boost » renforce et étend la réponse immunitaire. Plusieurs intervalles d’administration seront étudiés afin de déterminer lequel ou lesquels entrainent le plus de stimulation des défenses immunitaires chez les volontaires. L’écart entre le « prime » et le « boost » sera de 28, 56 ou 84 jours. Cette stratégie présente l’avantage de conférer potentiellement une meilleure immunité et surtout plus durable.

« Les volontaires sont répartis par tirage au sort en 3 groupes selon le schéma d’administration du vaccin. Bien entendu, les participants à cet essai n’ont aucun risque d’être infecté par le virus Ebola. Seules des protéines ou morceaux de protéines fabriqués par synthèse sont utilisés dans les différents vaccins testés : ces protéines ne peuvent en aucun cas entrainer une contamination. Il s’agit du même principe que pour la plupart des autres vaccins existants. » explique Rodolphe Thiébaut, coordinateur du projet EBOVAC2.

Comment s’organise l’essai vaccinal du projet EBOVAC2 ?

Après les résultats préliminaires des essais de phase 1 toujours en cours en Afrique, en Angleterre et aux Etats-Unis, démontrant que la combinaison vaccinale est bien tolérée par l’organisme, la phase 2 du projet de recherche EBOVAC2 a pu commencer. Elle est menée en France et en Angleterre (Université d’Oxford) auprès de 630 volontaires. Il est prévu de recruter également 1188 volontaires dans plusieurs pays d’Afrique dans un second essai de phase 2. La durée de participation de chaque volontaire est de 1 an. Chacun d’entre eux sera examiné et sera suivi personnellement par un médecin de l’étude. Les participants auront entre 9 et 15 visites et recevront soit les vaccins actifs, soit leur placebo. Le participant peut interrompre à tout moment sa participation à l’essai et recevra une indemnisation compensatoire. L’essai vaccinal a reçu les autorisations réglementaires garantissant la sécurité des participants (avis favorable du Comité de Protection des Personnes d’Ile de France III et autorisation de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé).

Quels sont les critères auxquels doivent répondre les volontaires ?

  • Avoir entre 18 et 65 ans.
  • Se situer à proximité d’un des centres participant à l’essai à Paris (75), Créteil (94), Lyon (69), Marseille (13), Rennes (35), Saint Etienne (42), ou Strasbourg (67)
  • Etre en bonne santé
  • Etre affilié ou bénéficiaire d’un régime de sécurité sociale
  • Pour les femmes, ne pas être enceinte, ne pas allaiter, et utiliser une contraception efficace
  • Ne pas participer simultanément à une autre recherche biomédicale et ne pas donner son sang pendant la durée de l’essai

Mise en place d’une campagne de recrutement

Afin de maximiser les chances de succès de cet essai clinique et recruter le nombre de volontaires prévu, l’Inserm déploie des outils de communication pour faire connaitre le projet de recherche, mettre à disposition toutes les explications nécessaires et répondre aux questions des volontaires.

Un site internet www.recherche-vaccinebola.fr

Une campagne d’affichage

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Un numéro vert 0800 156 156 est ouvert dès maintenant. Des personnels formés accueillent les volontaires, répondent à leurs questions et les orientent vers les centres proches de chez eux.

Les organisateurs de l’essai

En tant que coordinateur, l’Inserm collabore pour cet essai de phase 2 avec Crucell Holland, B.V., une des entreprises pharmaceutiques Janssen de Johnson & Johnson, la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM), l’Université d’Oxford, le centre Muraz au Burkina Faso et Inserm Transfert. En décembre 2014, le projet EBOVAC2 a été lancé par l’accord du programme Ebola + Innovative Medicines Initiative 2 de la Commission Européenne, en réponse à l’épidémie du virus Ebola. Le projet EBOVAC2 (contrat n° 115861) a reçu le financement d’Innovative Medicines Initiative 2, et le soutien du programme Horizon2020 pour la recherche et l’innovation de l’Union Européenne et EFPIA (European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations).

Plus d’informations sur www.ebovac2.com

L’Inserm engagé dans la lutte contre le virus Ebola depuis le début

« L’Inserm s’est fortement mobilisé depuis l’alerte lancée par l’OMS fin 2013 » réaffirme Yves Levy, Président-directeur général de l’Inserm.

« Dès le début 2014, des chercheurs de l’Inserm (Laboratoire P4 de Lyon) et de l’Institut Pasteur ont caractérisé la souche du virus Ebola découvert en Guinée et retracé la zone de circulation du virus dans les premiers mois de l’infection. L’Inserm a été promoteur de JIKI, le seul essai thérapeutique évaluant l’efficacité d’un traitement chez des personnes infectées par le virus Ebola en Guinée démarré fin 2014, dont les résultats se sont révélés encourageants. L’Inserm est  copromoteur avec le NIH (National Institutes of Health) de la poursuite de cet essai (JIKIMAP) qui a démarré en Guinée début juillet 2015. »

[1] Ad26.ZEBOV développé par Crucell Holland BV, une des entreprises pharmaceutiques Janssen de Johnson & Johnson et MVA-BN-Filo développé par Bavarian Nordic

La consommation de benzodiazépines est associée à un risque de survenue de démences

Une association entre consommation de benzodiazépines et survenue d’une démence a été observée dans une étude dont les résultats sont publiés dans la revue Alzheimer’s and Dementia et qui a été menée par une équipe de chercheurs de l’Inserm dirigée par Christophe Tzourio (Unité Inserm 897 « Centre de recherche Epidémiologie et biostatistique » à l’Université de Bordeaux). Plus précisément, ce sont surtout les benzodiazépines à demi-vie longue (qui disparaissent de l’organisme en plus de 20 heures) qui sont associées au risque de démence. Dans cette étude, les personnes prenant des benzodiazépines à demi-vie longue ont un risque de démence augmenté de 60%.

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Les benzodiazépines et les psychotropes sont les médicaments les plus consommés en France. On estime que 30% des personnes âgées de 65 et plus en consomment. Ils sont prescrits pour un large spectre de pathologies allant des troubles du sommeil aux symptômes dépressifs en passant par l’anxiété. Depuis qu’ils sont largement utilisés, les chercheurs se penchent sur leurs éventuels effets secondaires dans la mesure où ils interagissent avec des neurotransmetteurs du cerveau. Si de précédentes études avaient déjà suggérées une augmentation du risque de démence consécutive à la prise de psychotropes, beaucoup de questions restaient en suspens. L’une d’entre elles concernait la différence d’effets potentiels des benzodiazépines à demi-vie courte (qui disparaissent de l’organisme en moins de 20 heures) versus celles à demi-vie longue.

Pour essayer d’en savoir plus, les chercheurs de l’Inserm se sont basés sur les données issues de l’étude dites des 3 Cités (Bordeaux, Dijon Montpellier), soit 8240 personnes âgées de plus de 65 ans et suivies depuis plus de 8 ans. 830 nouveaux cas de démence ont été diagnostiqués lors du suivi. Une procédure de dépistage et le diagnostic de chaque cas de démence a été mise en place par un comité d’experts. Par ailleurs, l’enregistrement systématique de tous les médicaments consommés par les participants, à domicile, en confrontant avec les ordonnances a été possible.

« Il y a clairement une différence de signal entre benzodiazépines à durée de vie longue et celles à durée courte. Or les premières ont déjà été identifiées comme dangereuses chez les personnes âgées, notamment en raison du risque de chutes, et nous avons été étonnés de voir qu’elles étaient encore fréquemment consommées.» déclare Christophe Tzourio, neurologue, directeur du centre de recherche Inserm U897 et professeur d’épidémiologie à l’université de Bordeaux.

Les personnes âgées consommant des benzodiazépines de demi-vie longue ont un risque augmenté de 60 % de développer une démence (majoritairement de type de la maladie d’Alzheimer) et ce sans que cela ne soit explicable par d’autres facteurs.


Les auteurs ont fait des analyses statistiques en profondeur permettant d’écarter certains biais et notamment le fait que la prise de benzodiazépines ait été la conséquence de symptômes initiaux de démence.

Il s’agit néanmoins d’une étude observationnelle ne permettant pas d’analyser les mécanismes de cette association. Ceux-ci devraient faire l’objet d’études physiopathologiques, d’imagerie, sur des modèles animaux, etc.

Malgré l’absence de certitude sur le mécanisme « le doute est suffisant pour encourager médecins et patients à trouver des formes alternatives pour les troubles du sommeil des personnes âgées qui sont le motif principal de prescription de ces médicaments : conseils hygiéno-diététiques, produits non médicamenteux, et au maximum les médicaments les moins dangereux comme les benzodiazépines à demi-vie courte. »

« Nos résultats suggèrent au minimum une vigilance renforcée de tous, en particulier des médecins et des autorités de santé, pour éviter cette consommation de benzodiazépines à demi-vie longue chez les personnes âgées. » déclare Christophe Tzourio. « Le signal sur l’ensemble des psychotropes, comprenant les antidépresseurs, est à confirmer par d’autres études mais il amène lui aussi à une inquiétude sur l’ensemble de ces produits et pas uniquement les benzodiazépines. »

Les politiques actuelles n’ont pas réussi à diminuer le nombre des anomalies de fermeture du tube neural en Europe

Chaque année, près de 5000 grossesses en Europe sont concernées par des anomalies de fermeture du tube neural comme le spina bifida et l’anencéphalie (malformations du cerveau et du crâne), avec de graves conséquences pour les nouveau-nés. La prise de compléments alimentaires contenant de l’acide folique (ou vitamine B9) avant et en début de grossesse peut considérablement réduire le risque, mais des études montrent que seule une minorité des femmes le font. Une étude publiée aujourd’hui dans The British Medical Journal et coordonnée par Babak Khoshnood, directeur de recherche Inserm (Unité Inserm 1153 « Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris cité ») conclut à l’absence de diminution des anomalies du tube neural sur une période de 20 ans. Les chercheurs incitent les décideurs à examiner la mise en place d’une politique rendant obligatoire l’ajout d’acide folique dans certains aliments de base comme la farine ou les céréales.

new born baby ©fotolia

La prévalence des anomalies de fermeture du tube neural en Europe n’a pas baissé au cours de ces 20 dernières années, en dépit des recommandations pour la prise d’acide folique destinées aux femmes qui souhaitent avoir un enfant, révèle une étude parue aujourd’hui dans The BMJ.

L’équipe dirigée par Babak Khoshnood, directeur de recherche Inserm, s’est donnée pour objectif d’évaluer l’évolution à long terme du nombre de cas de malformation de fermeture du tube neural en Europe.

Ils ont analysé les données concernant plus de 11 000 cas d’anomalies de 28 registres EUROCAT (Surveillance européenne des anomalies congénitales) qui couvrent environ 12,5 millions de naissances dans 19 pays entre 1991 et 2011. Des modèles mathématiques ont été utilisés pour pouvoir comparer les différences entre les registres. Ils ont constaté que la prévalence totale des anomalies de fermeture du tube neural en 2011 était globalement comparable à celle observée en 1991 (9 pour 10 000 naissances). C’était également le cas pour les deux principaux types d’anomalies, l’anencéphalie et le spina bifida.

Les estimations issues des modèles révèlent une hausse annuelle de 4 % entre 1995 et 1999 et une baisse de 3 % entre 1999 et 2003, puis une stabilisation pour les années suivantes.

Les tendances pour le spina bifida et l’anencéphalie étaient comparables, et aucune baisse substantielle n’a été observée pour ces deux anomalies.

Les auteurs soulignent qu’il s’agit d’une étude observationnelle, aucune explication définitive sur les causes et les effets ne peut donc être établie à partir de ces résultats. Ils affirment toutefois que leurs données permettent de conclure que les « recommandations, la supplémentation volontaire, ou les deux, n’ont pas permis de faire baisser le taux de prévalence des anomalies de fermeture du tube neural ».

Il n’existe en Europe aucun programme pour rendre obligatoire l’ajout d’acide folique dans certains aliments de base comme la farine ou les céréales comme c’est le cas dans de nombreux pays comme les États-Unis et le Canada. Or, des études suggèrent que cette démarche assure un apport suffisant d’acide folique pour diviser la prévalence des anomalies de fermeture du tube neural par deux sans qu’aucun effet secondaire grave n’ait été constaté à ce jour.

D’après les chercheurs, les conclusions de cette nouvelle étude «devraient inciter les autorités européennes compétentes à se pencher de plus près sur la fortification obligatoire».

L’exposition précoce au tabac à l’origine de troubles du comportement chez les enfants

Les chercheurs de l’Inserm et de l’UPMC en collaboration avec les CHU de 6 villes françaises ont analysé les données d’exposition pré et post natales au tabac dans les maisons de 5200 enfants scolarisés en primaire. Ils révèlent que cette exposition est liée au risque de troubles du comportement chez les enfants, en particulier des émotions et des conduites. L’association est plus forte quand l’exposition a lieu à la fois pendant la grossesse et après la naissance. Ces données révèlent le risque associé au tabagisme dans la vie précoce ainsi que ses répercussions comportementales lorsque l’enfant est en âge d’aller à l’école. Ces résultats sont publiés dans la revue Plos One.Fotolia_6636690_XS

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Les conséquences de l’exposition au tabac sont largement documentées. Celle-ci induit de nombreuses maladies dont l’asthme. Cependant, le rôle potentiel de la fumée de tabac ambiante (FTA) est beaucoup moins connu lorsqu’il s’agit de la relier aux problèmes comportementaux chez l’enfant. Dans ce contexte, l’équipe d’Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche Inserm au sein de l’Unité 1136 « Instituit Pierre Louis de santé publique » (Inserm / UPMC) a examiné l’association entre l’exposition à la FTA dans la période pré et post natale et les problèmes de comportement chez les enfants.

« L’exposition à la FTA dans la période postnatale, seule ou en association avec l’exposition pendant la grossesse, augmente le risque de troubles du comportement chez les enfants à l’école primaire », explique Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche Inserm.

Ces données proviennent de l’étude des 6 Villes (voir encadré) ayant ciblé 5221 enfants des écoles primaires. L’exposition prénatale (tabagisme in utero) et postnatale à la fumée du tabac à la maison a été évaluée à l’aide d’un questionnaire standardisé rempli par les parents. Les troubles du comportement ont été évalués par Questionnaire des Forces et Difficultés (The Strengths and Difficulties Questionnaire, SDQ) utilisé pour évaluer le fonctionnement comportemental et l’adaptation psycho-sociale chez les enfants, aussi rempli par les parents.

Plus en détail, l’exposition à la fumée de tabac pendant l’ensemble de la période prénatale plus postnatale (soit 21% des enfants de l’étude) est associée à une augmentation des troubles émotionnels détectés plus tard chez les enfants . Des troubles de la conduite sont également associés à l’exposition à la FTA chez ces enfants. L’association existe également dans le cas d’une exposition prénatale ou postnatale seule mais s’avère moins prononcée.

Ces observations semblent confirmer celles réalisées chez l’animal, à savoir que la nicotine contenue dans la fumée de tabac peut avoir un effet neurotoxique sur le cerveau. Pendant la grossesse, la nicotine de la fumée de tabac stimule les récepteurs acétylcholiniques et est à l’origine d’altérations structurelles du cerveau. Dans les premiers mois de vie, l’exposition à la fumée de tabac engendre un déséquilibre protéinique à l’origine d’une croissance neuronale altérée.

« Nos données indiquent que le tabagisme passif en plus des effets sanitaires bien connus doit être évité aussi en raison des troubles comportementaux de l’enfant qu’il peut provoquer », conclut la chercheuse.

Objectifs spécifiques de l’étude

L’étude International Study of Asthma and Allergies in Childhood (ISAAC) vise à mesurer la fréquence et la sévérité de l’asthme et des maladies allergiques (phase I), en déterminer les facteurs de risque (phase II) et étudier l’évolution de ces maladies (phase III).

Sa partie française a été menée dans 6 grandes villes, choisies pour leurs différentes qualités de l’air (Reims, Créteil, Strasbourg, Clermont Ferrand, Bordeaux, Marseille).

L’étude des 6 villes a inclus initialement 9615 enfants âgés en moyenne de 10 ans répartis dans 401 classes de 108 écoles.

Pour l’analyse de l’exposition à la fumée de tabac ambiante, 5221 enfants ont été inclus dans ce volet de l’étude.

Etude des leucémies de l’enfant à proximité des routes à fort trafic

Résultats du programme GEOCAP 2002-2007

Des chercheurs de l’Inserm du CRESS (Centre de Recherche Epidémiologie et Statistique Paris Sorbonne Cité, Inserm – Université Paris Descartes – Université Paris 13 – Université Paris Diderot – Inra) ont étudié le risque de leucémie aiguë chez l’enfant à proximité des routes à fort trafic. Pour aborder cette question, l’équipe de recherche a pris en compte la totalité des 2 760 cas de leucémie diagnostiqués chez des enfants de moins de 15 ans en France métropolitaine sur la période 2002-2007. Les résultats montrent que la fréquence de nouveaux cas de leucémie de type myéloblastique (418 cas sur les 2760 cas de leucémie) serait plus élevée de 30% chez les enfants dont la résidence se situe à moins de 150 m des routes à grande circulation et qui ont une longueur cumulée dans ce rayon dépassant 260m. En revanche, cette association n’est pas observée pour les leucémies les plus fréquentes de type lymphoblastique (2275 cas). Les chercheurs ont particulièrement étudié le cas de l’île-de-France grâce aux données modélisées par Airparif, chargé de la surveillance de la qualité de l’air francilien.

Ces résultats sont publiés dans la revue American Journal of Epidemiology.

l'air de la ville 3

Les cancers touchent environ 1 700 enfants de moins de 15 ans chaque année en France, pour une population d’un peu plus de 11 millions d’enfants. Leur surveillance est assurée par le Registre National des Hémopathies malignes de l’Enfant depuis 1990 et le Registre National des Tumeurs Solides de l’Enfant depuis 2000. Avec 470 nouveaux cas chaque année, les leucémies (cancers du sang) sont les cancers les plus fréquents chez l’enfant, et ce sont majoritairement des leucémies aiguës lymphoblastiques. La leucémie « myéloblastique » ou « myéloïde » est un autre type de leucémie qui touche les cellules souches myéloïdes notamment à l’origine des globules rouges. La survie à 5 ans après une leucémie dans l’enfance est aujourd’hui de plus de 80 %.

L’objectif général du programme GEOCAP (Étude GEOlocalisée des CAncers Pédiatriques) est d’étudier le rôle des expositions environnementales dans la survenue des cancers de l’enfant de moins de 15 ans.

L’accroissement du risque des leucémies chez les enfants résidant au voisinage des routes à grande circulation fait partie des hypothèses de la communauté scientifique. L’augmentation du risque de leucémie myéloblastique est établie de longue date chez l’adulte dans le cadre d’expositions professionnelles au benzène.

L’équipe EPICEA (Épidémiologie des cancers de l’Enfant et de l’Adolescent) dirigée par Jacqueline Clavel, directrice de recherche Inserm, au sein du CRESS, rapporte les résultats d’une étude sur l’incidence des leucémies chez les enfants résidant à proximité des routes à grande circulation. Il s’agit d’une étude cas-témoins permettant d’évaluer le niveau de l’exposition à un ou plusieurs facteurs de risque. La totalité des 2760 cas de leucémie infantile diagnostiqués en France métropolitaine entre 2002 et 2007 ont été inclus dans l’étude et comparés à un échantillon contemporain de 30 000 enfants témoins représentatifs de la population métropolitaine et constitué en collaboration avec l’INSEE.

« La fréquence des leucémies de type myéloblastique serait plus élevée de 30 % chez les enfants habitant dans un rayon inférieur à 150 mètres des routes à fort trafic et lorsque la longueur cumulée des tronçons routiers dans ce rayon dépasse 260m » explique Jacqueline Clavel, directrice de recherche Inserm.

En revanche, il n’y avait pas d’association entre les leucémies aiguës lymphoblastiques – les plus fréquentes – et la concentration aérienne en dioxyde d’azote, la distance ou la longueur cumulée des routes à fort trafic au voisinage des habitations.

Les chercheurs ont particulièrement étudié le cas de l’île-de-France, la région la plus urbanisée pour laquelle la concentration moyenne annuelle en benzène, principalement issu du trafic routier, a été estimée au voisinage de chaque résidence de l’étude de façon particulièrement précise. Ils ont observé que le risque de leucémie aiguë myéloblastique de l’enfant était doublé chez les enfants franciliens dont l’habitat était le plus exposé au trafic, c’est dire quand simultanément la longueur cumulée des tronçons routiers dans un rayon de 150 m autour de la résidence dépassait 300 m et l’estimation de la concentration moyenne annuelle en benzène au voisinage de la résidence était supérieure à la valeur médiane observée en Ile-de-France (1,3 µg/m3).

En cohérence avec les hypothèses ayant fondé la réalisation de cette étude, l’exposition au benzène liée au trafic automobile pourrait donc être l’une des explications de cette association.

Le programme GEOCAP (Étude GEOlocalisée des CAncers Pédiatriques)

L’objectif général du programme GEOCAP est d’étudier le rôle, dans la survenue des cancers de l’enfant de moins de 15 ans, d’expositions environnementales estimées par géocodage, notamment :

– des lignes à haute tension, à l’origine d’expositions aux champs magnétiques à extrêmement basse fréquence

– du trafic routier, et de la pollution atmosphérique au benzène et aux hydrocarbures polycycliques aromatiques,

– des stations-service, sources d’exposition au benzène,

– des sites nucléaires

– et de certaines installations industrielles.

Il porte également sur d’autres facteurs, notamment les évolutions démographiques et les disparités socioéconomiques des communes d’habitation.

Plus d’informations sur GEOCAP: http://rnce.inserm.fr/geocap.php

Les adresses des enfants inclus dans l’étude ont été géolocalisées à l’aide d’un système d’information géographique fondé sur les données de l’IGN, exploitées en collaboration avec la société Géocible.

Ces travaux ont reçu le soutien financier de l’InVS, l’ANSES, l’ARC, la Fondation Pfizer, l’INCa et de l’ANR.

 

 

Comment évaluer l’efficacité de l’hypnose ?

Si l’hypnose existe depuis des centaines d’années, il reste encore aujourd’hui difficile de juger clairement de son utilité dans le domaine médical. Dans un rapport remis à la Direction Générale de la Santé, les chercheurs de l’Inserm sous la direction de Bruno Falissard ont évalué l’efficacité de cette pratique de médecine complémentaire dans certaines de ses indications (santé des femmes, troubles digestifs, chirurgie, psychiatrie…). Cette étude met en évidence son intérêt thérapeutique lors d’une anesthésie et pour la prise en charge du syndrome du côlon irritable. Elle confirme également que les risques liés à l’hypnose sont particulièrement limités.

Woman using pendulum

©Fotolia


L’hypnose n’est ni un état de vigilance ni un état de sommeil mais un état modifié de conscience. A l’échelle biologique, les effets de l’hypnose ont été confirmés par les techniques d’imagerie modernes. Celles-ci ont mis en évidence des modifications de l’activité de certaines régions cérébrales lors de suggestions chez un sujet sous hypnose.

On distingue plusieurs types d’hypnose selon leur application médicale : l’hypnoanalgésie utilisée comme méthode antalgique, l’hypnosédation qui couple l’hypnose à des produits anesthésiques et enfin l’hypnothérapie à visée psychothérapeutique. En plus de ces pratiques, le rapport s’intéresse aussi à l’EMDR – « Eye Movement Desensitization and Reprocessing » ou technique de désensibilisation et retraitements par mouvements oculaires. Cette approche intégrative faisant intervenir certaines pratiques issues de l’hypnose a été développée pour soigner le syndrome de stress post traumatique.

En France, la pratique de l’hypnose est très hétérogène. Le terme d’hypnothérapeute n’est pas protégé et les formations à l’hypnose sont dispensées autant par les universités (diplômes non reconnus par l’ordre des médecins) que par des associations ou des organismes privés. Elles sont pour certaines réservées aux professionnels de santé alors que d’autres sont ouvertes à un public plus large.

Devant ce paysage hétéroclite, l’étude menée par Bruno Falissard et Juliette Gueguen, Caroline Barry et Christine Hassler (Unité Inserm 1018 « Santé mentale et santé publique ») a tenté d’évaluer l’efficacité de cette thérapie complémentaire dans le traitement de plusieurs pathologies. Dans ce but, les chercheurs ont analysé les résultats de 52 essais cliniques ainsi que ceux de 17 essais concernant l’usage de l’EMDR.

L’hypnose a un intérêt thérapeutique dans le syndrome du côlon irritable

Le syndrome du côlon irritable est caractérisé par des douleurs au ventre, des sensations de ballonnement et des phases de diarrhées ou constipations, altérant la qualité de vie des personnes atteintes. Les études testant l’hypnose pour traiter cette pathologie confirment son potentiel : des séances régulières d’hypnothérapie limitent les symptômes digestifs.

L’hypnose réduit la consommation d’antalgiques et de sédatifs

Les scientifiques se sont intéressés à la pratique de l’hypnosédation pendant des examens de chirurgie et radiologie interventionnelle : extraction de dents de sagesse, biopsies mammaires, interventions transcatheter, interruptions de grossesse … Les critères choisis étaient très variables et concernaient autant les patients (intensité douloureuse, anxiété,  consommation médicamenteuse, effets secondaires indésirables) que l’intervention elle-même (durée, coût). Bien que les études ne permettent pas de statuer sur une majorité de ces critères, les résultats concordent sur la consommation de médicaments antalgiques ou sédatifs. Pendant une opération sous anesthésie locale ou générale, l’action des sédatifs est complétée par l’administration d’antalgiques pour contrôler la douleur. Les études montrent que, grâce à l’hypnose, l’usage de ces médicaments est réduit durant ces interventions.

L’EMDR, une thérapie efficace dans la prise en charge du syndrome stress post-traumatique

Les données actuelles n’assurent pas l’avantage de l’hypnose par rapport aux traitements classiques du syndrome de stress post-traumatique, mais l’EMDR a, elle, fait ses preuves. Les thérapies cognitivo-comportementales centrées sur le traumatisme et l’EMDR seraient même les plus efficaces des psychothérapies dans ce cas. Ces conclusions ne s’appliquent cependant qu’aux adultes, trop peu d’essais ayant évalué les effets sur l’enfant ou l’adolescent.

Les données actuelles sont insuffisantes pour la majorité des autres applications de l’hypnose

Dans certaines pratiques médicales, les études analysées par les scientifiques de l’Inserm n’ont pas permis de conclure à un intérêt de l’hypnose notamment dans :

  • La prise en charge de la douleur pendant l’accouchement
  • La prévention de la dépression post-partum
  • La schizophrénie
  • Le sevrage tabagique
  • Les soins dentaires chez l’adulte et l’enfant

Les données concernant la sécurité de l’hypnose sont rassurantes

L’équipe de Bruno Falissard a également examiné la sécurité de l’hypnose rapportée dans la littérature. De manière rassurante, aucun effet indésirable grave ne paraît attribuable à l’hypnose. D’après les chercheurs, on ne peut pour autant exclure l’existence de tels évènements indésirables mais s’ils existent, leur incidence est relativement faible.

Si cette analyse démontre le réel intérêt des praticiens pour l’hypnose et les techniques dérivées, elle souligne surtout la nécessité de repenser les standards méthodologiques classiques. Elle fait également ressortir le besoin d’un questionnement sur le choix des groupes contrôle et des critères de jugements, et au-delà, du design même des études.


Pour les auteurs, il est également particulièrement important que des études qualitatives analysant le bien être des patients, soient prises en compte pour déterminer ce qu’ils ont vécu subjectivement pendant leur prise en charge.

Au vu de ces conclusions, l’enjeu de l’hypnose se situe aussi au niveau éthico-juridique. Nonobstant les chartes éthiques déjà mises en place à ce jour, la législation en France est toujours vague : l’hypnose peut être proposée autant par des non professionnels de santé comme par le personnel médical. Ainsi, la création d’un système de surveillance semble pertinente pour recueillir les données issues du terrain, mais surtout pour éviter le risque inhérent à tout recours alternatif aux thérapeutiques non conventionnelles : celui de retarder ou d’entraver l’accès à des soins conventionnels qui seraient par ailleurs nécessaires. 

Consulter le rapport complet

Le système d’information nutritionnelle à 5 couleurs est le plus efficace pour les consommateurs

Alors que le Haut conseil de la Santé publique (HCSP) a rendu public lundi 24 août 2015 un avis positif quant à la pertinence du code 5 couleurs pour le public, une équipe de chercheurs (Inserm / Inra / Cnam / Université Paris 13) dirigée par Serge Hercberg, à l’occasion de leur article paru dans le journal Nutrients met en évidence que le système d’information nutritionnelle coloriel à 5 couleurs (5-C) est le plus efficace pour permettre aux consommateurs de reconnaître et comparer la qualité nutritionnelle des aliments y compris dans des populations « à risque » (sujet âgés, bas revenus, faible niveau d’éducation, faible niveau de connaissance en nutrition, personne en surpoids ou obèse)

L’article 5 de la Loi de Santé présentée par Marisol Touraine, Ministre de la Santé et votée au Parlement prévoit « pour faciliter l’information du consommateur et pour l’aider à choisir en toute connaissance de cause, que la déclaration nutritionnelle obligatoire puisse être accompagnée d’une présentation ou d’une expression complémentaire au moyen de graphiques ou symboles sur la face avant des emballages».

Plusieurs systèmes ont été proposés au niveau national et international. De nombreuses sociétés savantes soutiennent en France la mise en place du système d’information nutritionnelle coloriel à 5 couleurs 5-C (vert/jaune/orange/rose fuchsia/rouge). Ce dernier repose sur le calcul d’un score de qualité nutritionnelle (score de la Food Standards Agency-FSA) qui prend en compte plusieurs éléments présents sur l’étiquetage nutritionnel (calories, sucres simples, acides gras saturés, sodium, fibres, protéines et pourcentage de fruits et légumes pour 100g de produit) pour aboutir à un indicateur unique de la qualité nutritionnelle de l’aliment.

Plusieurs études ont déjà contribué à la validation du score FSA en montrant que la qualité nutritionnelle des aliments consommés évalués par le score FSA est associée à la qualité globale de l’alimentation et au statut nutritionnel des individus, et de façon prospective au risque de pathologies. Ces travaux scientifiques renforcent l’intérêt de la mise en place sur la face avant des emballages des aliments du système d’information nutritionnelle coloriel à 5 couleurs (5-C) qui s’appuie sur le score de la FSA, afin d’aider les consommateurs à mieux orienter leurs choix alimentaires. Ce système fait l’objet d’une importante controverse, alimentée entre autres par les différents acteurs économiques, qui mettent en doute son intérêt.

Le travail publié ce jour par l’EREN sous la direction de Pauline Ducrot (Doctorante en Nutrition) et de Sandrine Péneau (Maître de Conférences en Nutrition, Université Paris 13) dans la revue Nutrients compare l’effet de différentes signalétiques nutritionnelles apposées sur la face avant des emballages de divers aliments sur la capacité des consommateurs à bien classer les aliments. L’étude a été réalisée sur un échantillon de 14 230 adultes participant à l’étude NutriNet-Santé. L’impact de 4 systèmes d’information nutritionnelle simplifiés a été testé : le système coloriel 5-C; la coche verte, similaire à celle utilisée dans certains pays scandinaves et aux Pays-Bas; le Traffic Lights Multiples utilisés en Grande Bretagne et les Repères Journaliers Recommandés (ou Apports de Référence) déjà utilisés en France par certains industriels. Une situation sans logo a également été utilisée comme référence.

5 couleurs

Grâce à un questionnaire internet spécifiquement développé pour cette étude, il a été demandé aux participants à l’étude de classer, sur une base relative (« moins bonne », « intermédiaire », « la meilleure » ou « je ne sais pas »), la qualité de nutritionnelle de différentes séries de 3 aliments appartenant à la même catégorie.

Cinq catégories d’aliments ont été testées : produits surgelés à base de poisson, pizzas, produits laitiers, mueslis pour le petit déjeuner et produits apéritifs.

Etiquettes

Exemple (5-C sur les produits surgelés à base de poisson)

De façon aléatoire chaque participant a eu à tester une combinaison de produits alimentaires et de signalétique appartenant aux 5 catégories. Pour cela, 25 différentes versions du questionnaire ont été utilisées. Un design statistique (carré latin) a permis de garantir un nombre égal de participants pour chaque combinaison signalétiques/catégories de produits.

Les résultats de cette étude spécifique sur la compréhension des logos d’information nutritionnelle montrent que :

  • D’une façon générale, les individus « à risque » d’avoir une alimentation de moins bonne qualité nutritionnelle (sujets âgés, bas revenus, faible niveau d’éducation, faible niveau de connaissance en nutrition, personnes en surpoids ou obèse) ont davantage de difficulté à classer les produits alimentaires en fonction de leur qualité nutritionnelle.
  • Les différentes signalétiques d’information nutritionnelle augmentent de façon significative la capacité des individus, y compris ceux à risque, à classer 3 aliments en fonction de leur qualité nutritionnelle, par rapport à une situation sans logo.
  • Les signalétiques d’information nutritionnelle ont plus d’impact que les caractéristiques individuelles (niveau d’éducation, revenu, etc.) pour augmenter la capacité des individus à classer correctement la qualité nutritionnelle des aliments. : les chances de classer correctement les produits sont multipliées au maximum par plus de 12 avec un logo, tandis que les caractéristiques individuelles ne permettent d’accroître les chances que d’un facteur 1.17
  • Parmi les signalétiques testées, le système à 5 couleurs (5-C) est le plus efficace en termes de compréhension. Ses performances sont les meilleures devant celles des Traffic Light, des Repères Nutritionnels Journaliers puis de la coche verte.
  • Le système 5-C a les meilleures performances y compris chez les individus ayant une alimentation plutôt « défavorable » sur le plan nutritionnel et la santé. En particulier, la présence 5-C augmente, de façon très importante (plus de vingt fois par rapport à la situation sans logo), la capacité des individus n’ayant pas de connaissance en nutrition, à classer correctement les produits par rapport à la situation sans logo.

Les résultats de cette étude soulignent l’intérêt des signalétiques d’information nutritionnelle pour aider les consommateurs, et notamment ceux à risque de faire des choix alimentaires plutôt « défavorable » à la santé, à identifier les produits les plus favorables à l’équilibre nutritionnel.

Le logo à 5 couleurs (5-C), s’avère être le mieux compris chez l’ensemble des individus et permettrait donc d’informer efficacement et équitablement les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des produits et donc d’intégrer cette information dans les déterminants de leurs choix alimentaires.

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