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Un point sur les PFAS

PFASLes PFAS sont présents depuis les années 70 dans de nombreux objets du quotidien, comme des ustensiles de cuisine ou des produits cosmétiques. © unsplash

Les PFAS (pour substances per et polyfluoroalkylées), aussi désignés sous le nom de « polluants éternels », font la une de l’actualité. Ces composés chimiques sont présents dans tous les milieux, tout autour de nous et sont connus pour se décomposer très lentement. Une proposition de loi visant à réduire l’exposition à ces substances est débattue à partir de jeudi 4 avril 2024 à l’Assemblée nationale.

Les PFAS sont des molécules contenant une chaîne – plus ou moins longue – d’atomes de carbone et de fluor. Il existe des milliers de PFAS différents.

Si les PFAS sont présents tout autour de nous, c’est parce qu’ils sont utilisés très largement dans l’industrie en raison de leurs propriétés avantageuses antiadhésives, imperméables et hautement stables chimiquement et thermiquement. Ces substances sont ainsi présentes depuis les années 70 dans de nombreux objets du quotidien, comme des ustensiles de cuisine ou des produits cosmétiques.

La manière dont ces PFAS sont produits et recyclés implique qu’ils sont rejetés et se retrouvent dans les sols, dans l’air et même dans l’eau. La contamination humaine se fait principalement par le biais de l’alimentation ou via l’air que nous respirons.

 

Quels risques pour la santé ?

Au-delà des risques environnementaux, des travaux commencent à alerter sur l’impact des PFAS pour notre santé.

Les PFAS se lient aux protéines, et dans l’organisme ils s’accumulent principalement dans certains tissus comme le sang, le tissu rénal ou hépatique. Les demi-vies de nombreux PFAS sont de plusieurs années chez l’être humain.

Du fait de l’exposition des populations à ces molécules et de leur persistance, qu’en est-il des pathologies associées ? Des études suggèrent que l’exposition aux PFAS pourrait être associée à un risque accru de cancer du rein, des perturbations de la réponse immunitaire et une hausse du taux de cholestérol. D’autres effets comme l’infertilité, des retards de croissance ou encore le diabète, sont évoqués mais doivent être confirmés en menant d’autres études.

Comme il existe des milliers de PFAS et autant de mélanges, dont les mécanismes d’action peuvent varier, il est très difficile de les étudier et de se prononcer avec certitude sur les effets d’un PFAS donné. Chaque personne pourrait avoir un risque différent de développer telle ou telle maladie, selon le mélange et la dose auxquels elle est exposée.

D’autres incertitudes demeurent concernant les doses auxquelles nous sommes exposées. Y a-t-il un seuil jusqu’auquel nous ne risquons rien ? Encore une fois, nous manquons de données. Il semble néanmoins que certaines personnes travaillant notamment dans l’agroalimentaire, dans l’industrie textile ou dans l’électronique, peuvent être amenées à manipuler ces substances, et donc à être plus exposées. Habiter à proximité de sites industriels augmenterait aussi l’exposition. Les femmes enceintes ou les jeunes enfants constituent du fait de processus de détoxication immatures, des populations vulnérables. Il est donc essentiel de continuer à mener de nouvelles études pour pouvoir mieux comprendre les PFAS et leurs mécanismes d’actions afin de mieux guider la décision publique et de limiter au maximum, l’exposition des populations à ces polluants éternels.

25 avril 2024 – Journée mondiale de lutte contre le paludisme

Moustiques anopheles gambiae lors d'un repas sanguin.Anopheles gambiae lors d’un repas sanguin. © Équipe, « Réponse immunitaire chez le moustique anophèle vecteur du paludisme ». Unité de recherche Inserm U963, Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IBMC), Strasbourg.

La journée mondiale de lutte contre le paludisme est organisée tous les ans le 25 avril. Si des progrès ont été faits au cours des dernières décennies pour réduire son incidence ainsi que la mortalité, et pour améliorer la prise en charge, le paludisme touche encore des millions de personnes.
Comme le souligne l’OMS, 247 millions de cas de paludisme ont été rapportés dans le monde en 2021. Le nombre estimé de décès imputables à cette maladie s’est élevé à 619 000 cette année-là.
Pourtant, il s’agit d’une pathologie évitable et dont on peut guérir. Les efforts de recherche fournis par des scientifiques du monde entier, dont des équipes de l’Inserm, contribuent un peu plus chaque jour à améliorer la situation.
Retour sur certains contenus récemment publiés par l’Inserm au sujet de cette maladie.

Paludisme : une maladie parasitaire essentiellement transmise par le moustique

Le paludisme est une maladie parasitaire, transmise par un moustique. Elle se manifeste généralement par des symptômes semblables à ceux de la grippe, mais peut entraîner des complications graves, voire le décès du malade.

Au niveau mondial, la mortalité associée à cette maladie ne se compare qu’à celle due à la tuberculose ou au sida. L’enjeu immédiat est d’élargir l’accès à des traitements efficaces et aux moyens de prévention existants pour les populations qui vivent dans les régions où le paludisme est endémique. Parallèlement, la recherche travaille à la mise au point de nouveaux traitements préventifs, curatifs et/ou de vaccins, qui permettront peut-être, un jour, d’éradiquer la maladie.

Lire le dossier sur le paludisme sur inserm.fr

Paludisme : rigidifier les globules rouges infectés pour stopper la transmission de la maladie

Dans une étude publiée en 2023 dans la revue Nature Communications  une équipe de recherche s’est intéressée aux globules rouges infectés par le parasite du paludisme, et a explicité les mécanismes de filtration du sang par la rate. Elle a identifié deux médicaments susceptibles de décupler l’efficacité de cette filtration. Les globules rouges infectés seraient alors retenus dans la rate pour y être détruits et éliminés, stoppant ainsi la transmission de la maladie.

Paludisme : identification d’une machinerie moléculaire essentielle à la transmission par le moustique

Une équipe de recherche dirigée par Olivier Silvie, et associant des chercheurs et chercheuses de l’Inserm et de Sorbonne Université, a combiné une approche génétique originale à une technique de microscopie électronique tridimensionnelle et a identifié ainsi un complexe de protéines essentiel à la transmission du paludisme (Vidéo à visualiser sur le compte Instagram de l’Inserm). Ce complexe, appelé AMA1-RON, est nécessaire non seulement pour l’invasion des globules rouges, mais aussi pour l’infection des cellules hépatiques et pour la colonisation des glandes salivaires chez le moustique. Ce travail révèle de nouveaux aspects des interactions hôte-parasite au cours du paludisme. Les résultats ouvrent de nouvelles pistes pour le développement de stratégies antipaludiques visant à bloquer la transmission du paludisme. Ils font l’objet d’une publication dans la revue Plos Pathogens.

Pour plus d’infos, lire notre article : https://presse.inserm.fr/breve/paludisme-identification-dune-machinerie-moleculaire-essentielle-a-la-transmission-par-le-moustique/

Pour aller plus loin : consulter le grand angle du numéro 49 du magazine de l’Inserm consacré aux Zoonoses, les maladies infectieuses d’origine animale.

Les effets du changement d’heure sur notre horloge biologique

horloge © Adobe stock

Dans la nuit de samedi 30 à dimanche 31 mars nous passerons de 2 à 3 heures du matin en un claquement de doigts. Ce sera le moment d’accueillir le passage à l’heure d’été. Est-ce aussi anodin qu’il n’y parait ? Quels sont les effets du changement d’heure sur notre santé ?

La littérature scientifique montre que le changement d’heure a bel et bien des effets physiologiques et sanitaires : il impacte notre horloge biologique interne, appelée système circadien, et peut induire des effets néfastes sur notre santé (troubles du sommeil, de la vigilance, accidents du travail et de la route, des dépressions, des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux).

Sur le cycle circadien, lire le dossier sur la chronobiologie : Les 24 heures chrono de l’organisme

L’adaptation de l’organisme à ce décalage horaire que nous lui imposons varie d’un individu à l’autre et peut durer de quelques jours à plusieurs mois. Dans le contexte de ce changement d’heure, les petits enfants et les personnes âgées ont plus de risques de ressentir des effets négatifs, mais c’est aussi le cas des adolescents, des travailleurs de nuit, et de tous ceux souffrant d’un trouble du sommeil, qui auront plus de difficultés pour s’adapter au nouvel horaire.

Selon l’avis des spécialistes, comme le neurobiologiste et chercheur Inserm Claude Gronfier, président de la société française de chronobiologie, le passage à l’heure d’été serait plus compliqué à gérer pour l’organisme que le passage à l’heure d’hiver, compte tenu, d’un côté, de la perte d’une heure de sommeil, et de l’autre, du fait que l’horloge biologique devra être avancée d’une heure.

En moyenne, nos organismes ont tendance à accumuler un retard de 10 minutes sur leur cycle de 24 heures. Avec le changement d’heure, on leur demanderait d’avancer leur rythme d’une heure, ce qui accentuerait les efforts faits par notre corps pour tenter de rattraper son retard. Ce changement serait particulièrement mal vécu par les chronotypes les plus tardifs, c’est à dire les personnes qui enregistrent une moyenne de 30 minutes de retard sur leur cycle de 24 heures. Les effets du passage à l’heure d’été sur notre rythme circadien seraient accentués par le manque général de sommeil de la population française, estimé entre 30 et 90 minutes par jour selon les études (60 minutes selon le baromètre 2022 de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance).

Heure d’été vs heure d’hiver ?

La suppression du changement d’heure saisonnier ayant été votée en 2019, les états membres de l’UE doivent désormais choisir quelle heure définitive adopter.

La grande majorité de la communauté scientifique, recommande que le choix se porte sur le maintien de l’heure d’hiver.

Si on en venait à maintenir l’heure d’été toute l’année, le réveil en hiver et le coucher en été seraient en effet plus difficiles. Le jour le plus court de l’année, le 21 décembre, le soleil se lèverait à Paris à 9 h 41, au lieu de 8 h 41 à l’heure standard (ou « heure d’hiver »), et un lever du soleil très tardif en cette saison hivernale aurait un impact néfaste sur la santé des Français, le réglage de notre horloge biologique se faisant aussi par l’exposition à la lumière. A l’heure du réveil, notre corps a besoin d’une dose importante de lumière pour débuter une nouvelle journée et synchroniser l’horloge biologique. Il serait ainsi privé de cette lumière en hiver avec un lever du jour plus tardif.

En revanche, si l’heure d’hiver était maintenue, le coucher du soleil aurait lieu en moyenne 4 h plus tard en été qu’en hiver, au lieu de 3 h avec le changement d’heure actuel, et induirait un coucher plus précoce et un sommeil plus long qui seraient bénéfiques à notre santé.

Des travaux sur l’importance de l’exposition à la lumière sur le cycle circadien sont menés au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon. L’équipe de recherche a notamment observé que certaines expositions à la lumière, à des moments très précis, ont des effets bénéfiques sur la physiologie du sommeil1 et les fonctions non-visuelles de l’organisme telles que la sécrétion de la mélatonine (hormone contrôlée par l’horloge circadienne et impliquée dans la régulation du sommeil), le réflexe pupillaire, l’activité cérébrale, la température et le système cardiovasculaire, même à des expositions très courtes1,2 et des niveaux très faibles de lumière3.

 

  1. Rahman SA, Wright KP, Kronauer RE, Czeisler CA, Lockley SW, Gronfier C. Characterizing the temporal Dynamics of Melatonin and Cortisol Changes in Response to Nocturnal Light Exposure. Sci Rep 9, 19720 (2019) doi:10.1038/s41598-019-54806-7.
  2. Prayag A, Avouac P, Dumortier D, Gronfier C. Dynamics of non-visual responses in humans: as fast as lightning? Frontiers in Neuroscience, 2019, https://doi.org/10.3389/fnins.2019.00126
  3. Prayag A, Najjar R., Gronfier C. Melatonin suppression is exquisitely sensitive to light and primarily driven by melanopsin in humans. J Pineal Res 2019 Jan 29:e12562. doi: 10.1111/jpi.12562.

 

Semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose

endométriose© 2019 Flore Avram/Inserm

L’endométriose touche entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France, ce qui signifie que près d’une femme sur dix est concernée. Cette maladie est reconnue comme l’une des principales causes d’infertilité. Plusieurs équipes de l’Inserm sont mobilisées depuis des années pour mieux comprendre l’endométriose et la diagnostiquer, afin d’améliorer la vie des patientes touchées.

A l’approche de la semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose (4 au 10 mars 2024), nous vous proposons de revenir sur différents contenus Inserm récemment publiés autour de ce sujet d’actualité. L’occasion aussi de rappeler le rôle clé confié à l’Institut dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose annoncée par l’État en 2022, avec le pilotage d’un programme de recherche dédié à la « santé des femmes, santé des couples ».

 

L’endométriose, c’est quoi ?

L’endométriose est une maladie caractérisée par la présence anormale, en dehors de la cavité utérine, de fragments de tissu semblables à celui de la muqueuse de l’utérus. Ces fragments vont s’implanter et proliférer sur de nombreux organes sous l’effet de stimulations hormonales.  Les principaux symptômes sont des douleurs (douleurs pelviennes notamment, surtout pendant les règles) et, dans certains cas, une infertilité. Les douleurs ressenties sont souvent invalidantes, causes de fatigue, de dépression, ou d’anxiété.

Des contenus Inserm pour aller plus loin et mieux comprendre l’endométriose :

Trois chiffres à retenir sur l’endométriose :

  • 10 % des femmes en âge de procréer touchées par l’endométriose
  • 190 millions de femmes dans le monde dont environ 2 millions en France
  • Il existe 3 types d’endométriose :
    • superficielle,
    • ovarienne,
    • profonde

– lire le dossier Inserm « Endométriose »

– consulter notre article : « Endométriose : les projets de recherche en cours à l’Inserm »

– regarder sur notre chaîne Youtube l’émission Inserm « 30 minutes santé » consacrée à la santé des femmes et à l’endométriose, en présence de Catherine Vidal, membre du comité d’éthique de l’Insem, co-responsable du groupe de réflexion « Genre et recherches en santé » ; Virginie Ringa, épidémiologiste Inserm au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations ; et Yasmine Candau, présidente de EndoFrance, association dédiée à l’endométriose.

– consulter le grand angle du magazine numéro 51 : « Santé gynécologique la fin des tabous »

L’Inserm, un acteur clé de la recherche sur la santé des femmes

Dans le cadre de France 2030, l’Inserm s’est vu confier par l’Etat le pilotage d’un programme de recherche (PEPR) intitulé « santé des femmes, santé des couples ». Ses objectifs principaux sont de faire progresser, d’une part, la recherche dans les domaines de l’infertilité et de l’endométriose et, d’autre part, de structurer davantage la communauté française autour de ces domaines. À cet effet, le programme s’organise autour de deux axes : l’un dédié à l’infertilité ; l’autre, à l’endométriose.

Ce vaste programme comprend en outre la collecte et l’interprétation de données générées à partir des six cohortes nationales déjà existantes, pour en savoir plus sur la fréquence, les facteurs de risque et les conséquences de l’endométriose à tous les niveaux de la vie des personnes atteintes. Les données récoltées mèneront à la plus grande étude épidémiologique sur l’endométriose au monde et la toute première étude de cohortes prospectives basée sur la population dans ce domaine.

 

Découvrez d’autres contenus sur le sujet :

Portrait de Marina Kvaskoff, Prix Inserm science et société-Opecst 2023

Canal Détox : C’est normal d’avoir mal pendant les règles, vraiment ?

29 février : Journée mondiale des maladies rares

Co-marquages de peau de souris exprimant une mutation du gène PIK3CACo-marquages de peau de souris exprimant une mutation du gène PIK3CA. © Marina Firpion/Guillaume Canaud – unité 1151 Inserm

Les maladies rares passent fréquemment sous les radars médiatiques… et même médicaux, si ce n’est peut-être la mucoviscidose ou la myopathie de Duchenne. Et pourtant, on en dénombre plus de 6 000 qui concernent 3 millions de personnes rien que dans notre pays ! Or, ces dix dernières années, des traitements souvent innovants, et pour lesquels la France a été pionnière, ont été développés grâce à l’effort de chercheurs et de médecins, mais aussi d’associations de patients. Néanmoins, des défis restent à relever car la moitié des malades n’a toujours pas de diagnostic précis. En outre, ils ne sont que quelques milliers à être traités alors qu’ils sont plusieurs centaines de millions à en souffrir dans le monde.

L’Inserm consacre le grand angle de son dernier magazine (le numéro 59) aux avancées de la recherche sur les maladies rares.

Le saviez vous ?

  • Les maladies rares concernent entre 18 et 30 millions d’Européens et 263 à 446 millions de personnes dans le monde, soit 3,5 à 5,9 % de la population mondiale
  • Plus de 6 000 maladies rares sont recensées à ce jour, dont environ 72 % sont d’origine génétique et 70 % apparaissent dès l’enfance.
  • Seuls 2 % des maladies rares regroupent…près de 80 % des malades !

Source : Eurordis 

Pour aller plus loin :

Journée mondiale contre le cancer : la recherche avance à l’Inserm

Cellule cancéreuse réalisée en 3DCellule cancéreuse réalisée en 3D © Fotalia

A l’approche de la journée mondiale de lutte contre le cancer le 4 février, nous vous proposons de revenir en quelques points sur plusieurs études publiées en 2023. Elles témoignent de la mobilisation de la recherche à l’Inserm pour mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre dans ces maladies et ainsi pouvoir trouver de nouvelles pistes thérapeutiques pour vaincre le cancer.

 

Immunothérapies des cancers du sang : mise en évidence de la destruction à distance des cellules cancéreuses

Les stratégies d’immunothérapie visent à utiliser le système immunitaire du patient pour que ses propres cellules détruisent les cellules cancéreuses. Le traitement par cellules CAR-T est l’une de ces immunothérapies cellulaires efficaces pour le traitement des cancers du sang. Les cancers du sang touchent chaque année environ 35 000 personnes en France et on dénombre 1,24 million de cas dans le monde. En étudiant de près certaines cellules immunitaires, les lymphocytes T CD4, générées dans le cadre de cette thérapie, des chercheuses et chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm, en collaboration avec des cliniciens de l’AP-HP ont découvert leur capacité à neutraliser des cellules tumorales à distance grâce à la production d’interféron gamma (interféron-γ).

Cette étude nourrit de nouveaux espoirs pour les patients atteints de cancers du sang ayant une réponse non complète à la thérapie par cellules CAR-T et pour les cancers sensibles à l’interféron-γ. Ces résultats ont été publiés le 29 mai 2023 dans la revue Nature Cancer.

 

Découverte d’un système de réparation de l’ADN inédit, un nouvel espoir pour le traitement des cancers du sein et de l’ovaire

Près de la moitié des cancers du sein et de l’ovaire sont liés à la défaillance de systèmes biologiques qui réparent les cassures de l’ADN. Des chercheurs et chercheuses de l’Institut Curie et de l’Inserm dévoilent un mécanisme de réparation de l’ADN jusque-là inconnu impliquant une protéine appelée PolꝊ, capable d’agir pendant la division cellulaire. Publiés dans Nature, le 6 septembre 2023, leurs résultats ouvrent la voie au développement de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement des cancers, en particulier du sein et de l’ovaire.

 

Leucémie myéloïde aiguë : la synténine, une arme anticancer ?

La synténine est une protéine cellulaire qui facilite la communication entre les cellules. Selon plusieurs travaux, une concentration élevée de cette protéine favorise l’agressivité de nombreuses tumeurs, d’où l’idée de développer des molécules pour bloquer sa production. Or, la synténine produite par les cellules saines qui entourent la tumeur aurait en fait plutôt… un effet antitumoral. C’est ce que concluent des scientifiques à l’Inserm, après plusieurs expériences sur des cellules en culture et chez des souris atteintes de leucémie myéloïde aiguë, un cancer du sang au mauvaus pronostic. Il est apparu que les cellules leucémiques réduisaient la production de synténine par les cellules environnantes. Cela, par le biais d’une petite molécule, miR-155, qui est un microARN, à savoir un petit ARN qui inhibe l’expression de certains gènes. Les résultats de cette étude sont publiés dans EMBO Molecular Medicine.

Article complet à retrouver dans le magazine de l’Inserm numéro 59. p.9.

🎧 Écouter « Recherche sur les cancers : vers une nouvelle ère ? », un épisode de l’émission La Science, CQFD (France Culture), conçu en partenariat avec le Magazine de l’Inserm

Lire grand angle du magazine numéro 55 : « Cancer mieux : mieux comprendre pour mieux traiter » : https://www.inserm.fr/magazine/inserm-le-magazine-n55/

« Dry January » : un mois pour faire le point sur sa consommation d’alcool

Alcool

En 2021, l’Inserm a publié une expertise collective pour dresser un état des lieux des dommages liés à l’alcool. Crédits :Unsplash

Au lendemain des fêtes de fin d’année, l’heure est aux bonnes résolutions. Certains se lancent d’ailleurs dans le « Dry January » ou le défi sans alcool du mois de janvier (« le défi de janvier »). L’objectif : faire une pause dans sa consommation et réfléchir à son rapport à l’alcool. D’autant que la science est formelle : la consommation d’alcool est un facteur de risque majeur pour la santé. Elle est impliquée directement ou indirectement dans la survenue d’une soixantaine de maladies.

En 2021, l’Inserm a publié une expertise collective pour dresser un état des lieux des dommages liés à l’alcool et formuler les pistes de recherche et d’actions visant à les réduire. Les scientifiques se sont notamment intéressés aux bénéfices des périodes « sans alcool » et plus précisément à la campagne de sensibilisation annuelle Dry January qui est originaire du Royaume-Uni

Le choix du mois de janvier semble idéal : les potentiels excès pendant les fêtes et l’envie de « détox » suite à cette période, associés aux bonnes résolutions du début d’année, sont autant d’arguments qui motivent les participants à relever le défi.

Selon les experts de l’Inserm, en plus d’être associé à des changements dans la consommation, observables jusqu’à 6 mois après le défi, un arrêt de consommation d’alcool pendant un mois permettrait aussi l’amélioration de paramètres physiologiques, cognitifs, de bien-être et de qualité de vie. L’expertise collective de l’Inserm s’est ainsi positionnée en faveur du lancement de campagnes d’arrêt de la consommation, à l’image de l’opération « Dry January », dont les bénéfices (et le faible coût) ont été démontrés.

 

L’expertise collective de l’Inserm :

Ce document présente la synthèse et les recommandations issues des travaux du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre de la procédure d’expertise collective pour répondre à la demande de la Mildeca et du ministère en charge de la Santé concernant la réduction des dommages associés à la consommation d’alcool, les stratégies de prévention et d’accompagnement.

Ce travail s’appuie essentiellement sur les données issues de la littérature scientifique disponible lors du premier semestre 2020. Près de 3 600 documents ont été rassemblés à partir de l’inter- rogation de différentes bases de données (PubMed, Web of sciences, Scopus, socINDEX, Cairn, Pascal, Francis, Econbizz, JSTOR, OpenEdition Journals, Isidore, Persée).

Consulter le communiqué de presse

Consulter la synthèse de l’expertise collective

Cures détox, champagne et chocolats… à l’approche de Noël, l’Inserm revient sur certaines idées reçues

deux coupes de champagne© AdobeStock

Les fêtes de fin d’année sont bien souvent l’occasion pour certains magazines et comptes sur les réseaux sociaux de diffuser des conseils « santé » … parfois mal avisés. Entre injonctions contradictoires (« il faut faire des cures détox » ou « venez déguster les meilleurs chocolats de Noël ») et anecdotes fantaisistes (« buvez du champagne pour une meilleure santé cérébrale »), les idées fausses en santé persistent. L’Inserm vous propose de redécouvrir quelques articles de la série Canal Détox, afin de démystifier certaines fausses infos !

 

Une cure détox pour être au top après les fêtes, vraiment ?

Entre Noël, le jour de l’an et les repas à répétition, les fêtes de fin d’année sont une période intense pour notre organisme. Celui-ci carbure à plein régime et produit, nous dit-on, une multitude de « toxines ». Selon certains articles publiés sur internet, il existerait mille et une astuces pour débarrasser notre organisme de toutes ces « toxines » ou déchets que l’on aurait accumulé. Mais peut-on vraiment compter sur des aliments miracles pour nous décrasser ? Les tisanes de millepertuis fonctionnent-elles pour éliminer les « toxines » de notre organisme ? Et jeûner quelques jours après un excès permet-il réellement de remettre les compteurs à zéro ? Faites le point sur ces questions dans notre Canal Détox dédié au sujet.

https://presse.inserm.fr/canal-detox/une-cure-de-detox-pour-etre-au-top-apres-les-fetes-vraiment/

 

Boire du champagne, c’est bon pour le cerveau ?

De nombreux articles se penchent sur les effets à long terme sur l’organisme d’une consommation élevée de boissons alcoolisées. Certains sujets sont aussi consacrés à la consommation de boissons festives, comme le champagne, sur la santé cardiovasculaire et neurologique. Une étude datant de 2013 est d’ailleurs souvent largement relayée au moment de Noël pour suggérer que le champagne aurait des effets bénéfiques sur le cerveau… mais cette publication comprend de nombreuses limites méthodologiques qui permettent de remettre en question les résultats. Découvrez lesquelles, dans notre Canal Détox sur le sujet.

https://presse.inserm.fr/canal-detox/des-effets-benefiques-du-champagne-sur-le-cerveau-vraiment/

 

Tout savoir sur les éventuels bienfaits du chocolat

Les Français, qui sont parmi les 6 plus gros consommateurs de chocolat au monde, avec 3 millions de tablettes avalées chaque jour… entre autres. Au moment des fêtes, cette douceur se retrouve aussi bien dans les calendriers de l’Avent que sur la table du réveillon.

Si on se fie à tout ce qu’on lit, le chocolat est bourré de vertus : anti-stress, antivieillissement, anti-déprime et même anti-cheveux blancs ! Mais qu’en est-il réellement ? Le chocolat est-il une arme efficace pour lutter contre le stress ? Le chocolat noir est-il meilleur que le chocolat au lait ? Et fait-il vraiment grossir ? Canal Détox coupe court aux fausses infos dans une vidéo à consulter ici :

https://presse.inserm.fr/canal-detox/le-chocolat-cest-bon-pour-la-sante-vraiment/

Téléthon 2023, les avancées de l’Inserm sur les maladies rares

Co-marquages de peau de souris exprimant une mutation du gène PIK3CACo-marquages de peau de souris exprimant une mutation du gène PIK3CA. © Marina Firpion/Guillaume Canaud – unité 1151 Inserm

Le Téléthon 2023 se déroulera les 8 et 9 décembre prochains. Cette campagne désormais bien connue des Français permet de remettre sur le devant de la scène les maladies rares avec comme objectif de faire bénéficier des soins de qualité aux malades, de disposer d’un accompagnement adapté, d’obtenir des solutions concrètes pour faire face à ces maladies et ce, en soutenant activement la recherche.

Une maladie est considérée « rare » dès lors qu’elle ne concerne pas plus d’une personne sur 2000. Ces maladies, pour la plupart d’origine génétique, sont souvent invalidantes et ont pendant longtemps été mal connues.

A l’Inserm, plusieurs équipes travaillent quotidiennement pour mieux comprendre les mécanismes impliqués dans ces maladies et améliorer le diagnostic et le traitement des personnes touchées. Retour sur trois avancées de la recherche qui ont marqué cette année 2023.

 

Myopathie myotubulaire : l’efficacité rapportée d’un essai de thérapie génique

Une étude publiée le 15 novembre 2023 dans The Lancet Neurology rapporte l’efficacité d’un essai de thérapie génétique sur les fonctions respiratoire et motrice d’enfants atteints de myopathie myotubulaire, une maladie extrêmement sévère (cf. encadré ci-dessous).

Dans le cadre d’un essai clinique, et après l’administration par voie intraveineuse du traitement de thérapie génique, 16 enfants sur les 24 traités étaient capables de respirer sans assistance, 20 étaient capables de tenir assis, 12 de tenir debout et 8 de marcher sans soutien.

Cette thérapie génique a été conçue à l’initiative de l’équipe d’Ana Buj-Bello, directrice de recherche à l’Inserm et responsable de l’équipe « Maladies neuromusculaires et thérapie génique » à Généthon.

La myopathie myotubulaire est une maladie génétique rare qui touche un garçon sur 50 000, et se caractérise par une faiblesse musculaire extrême et une insuffisance respiratoire sévère. 50% des enfants qui en sont atteints décèdent avant l’âge de 18 mois, 75% avant l’âge de 10 ans.

 

Myohyperplasie hémifaciale : des scientifiques français identifient pour la première fois les causes de cette maladie

Des chercheurs et chercheuses ont identifié la cause génétique de la myohyperplasie hémifaciale, une maladie rare impliquant exclusivement les muscles du visage. En effet, une mutation gain-de-fonction du gène PIK3CA a été retrouvée dans les muscles du visage de patients atteints par cette maladie.

Cette découverte a permis à l’équipe de recherche d’obtenir l’autorisation de tester auprès de 5 patients le traitement par l’alpelisib, un inhibiteur approuvé de PIK3CA.

Ce médicament a permis de prévenir et réduire l’hypertrophie musculaire chez tous les patients, associée à une symétrisation progressive du visage.

Ces résultats publiés dans la revue JEM permettent d’avoir enfin une explication génétique pour les patients présentant une myohyperplasie hémifaciale, de comprendre les mécanismes de la maladie et d’entrevoir une perspective thérapeutique enfin efficace.

 

Granulomatose septique chronique : des bio-marqueurs pour prédire l’efficacité de la thérapie génique

Une équipe de recherche Inserm à l’Institut Imagine a mis en évidence 51 biomarqueurs qui permettraient de prédire le succès d’une thérapie génique chez des patients atteints de granulomatose septique chronique, une maladie rare et grave du système immunitaire. Cette méthode a pour objectif de proposer des traitements anti-inflammatoires, en amont de la thérapie génique, afin d’augmenter le taux de succès.

Les résultats de cette étude, menée dans le cadre d’un essai clinique ont été publiés le 26 janvier 2023 dans Cell Report Medicine.

La granulomatose septique chronique est une maladie génétique causée par une mutation du gène CYBB localisé sur le chromosome X, et touchant principalement les garçons. Celle-ci engendre un dysfonctionnement d’une sous unité protéique qui empêche les « neutrophiles » – une classe de globules blancs constituant la première ligne de défense contre les infections bactériennes – de produire les molécules nécessaires à la destruction des agents infectieux. Par conséquence les patients atteints de cette maladie souffrent d’infections bactériennes et fongiques récurrentes qui peuvent compromettre leur pronostic vital à court terme.

Autres contenus :

Registres Maladies rares et collections de données sur les maladies rares en France – Mars 2022 

C’est quoi les maladies rares ?

Journée mondiale de lutte contre le sida

Fragments anticorps du bNAb EPCT112Fragments anticorps du bNAb EPCT112 découvert à l’Institut Pasteur par l’équipe d’Hugo Mouquet (bleu), formant ici un complexe avec la protéine d’enveloppe du VIH-1 (Env) (en jaune et orange) © Institut Pasteur

Vendredi 1er décembre 2023 aura lieu la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Organisée dans de nombreux pays par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1988, cette journée vise à informer et à sensibiliser le grand public à propos des moyens préventifs, des traitements disponibles et de la prise en charge du virus d’immunodéficience humaine (VIH) / sida.

On estime à 39 millions le nombre de personnes vivant dans le monde avec le VIH à la fin de 2022. Très impliqués dans la recherche autour de cette maladie, les scientifiques de l’Inserm se sont mobilisés, tout au long de l’année, afin d’identifier de nouvelles stratégies de prévention, de diagnostic et de traitement. Retour sur de récentes études publiées en 2023, qui témoignent de cette implication.

Rémission de l’infection par le VIH-1 : découverte d’anticorps neutralisants à large spectre impliqués dans le contrôle du virus

Certains individus porteurs du VIH-1 ayant bénéficié d’un traitement antirétroviral précoce pendant plusieurs années ont la capacité de contrôler le virus sur le long terme après l’arrêt du traitement. Cependant, les mécanismes permettant ce contrôle post-traitement ne sont pas entièrement élucidés. Pour la première fois, une équipe composée de chercheuses et chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et de l’AP-HP, avec le soutien de l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes, a investigué et mis en évidence l’implication d’anticorps neutralisants, y compris ceux dits « à large spectre », dans ce contrôle du virus.

Un essai clinique qui intègre l’utilisation d’anticorps neutralisants à large spectre devrait être initié en France prochainement.

VIH : Quand la cellule est prise à son propre piège !

Le VIH dispose d’un arsenal de stratégies terriblement efficaces pour échapper à notre système immunitaire. Une équipe de recherche Inserm a découvert que le virus était capable de se servir d’un mécanisme propre aux cellules cibles pour se propager. Les scientifiques se sont intéressés plus précisément à BST2, une molécule cruciale dont le rôle est d’empêcher la propagation du virus, et ils ont caractérisé un nouveau rouage utilisé par le VIH pour l’éliminer.

Un article à retrouver dans le magazine de l’Inserm n°57 et sur le site de l’Inserm

On en sait plus sur la structure du virus

Si les travaux sur le VIH ont permis au cours des années d’en savoir beaucoup plus sur la structure du virus, il reste encore des questions en suspens. On sait par exemple que l’enveloppe lipidique du VIH est enrichie en sphingomyéline et en cholestérol issus de la membrane plasmique des cellules hôtes, mais le mécanisme moléculaire de cet enrichissement n’est pas bien compris. Dans une nouvelle étude publiée dans Nature Communications, Toshihide Kobayashi, directeur de recherche Inserm, et ses collègues ont montré à l’aide de techniques avancées de microscopie que la liaison d’une protéine virale appelée Gag aux membranes plasmiques contribue à restreindre la mobilité, à agrandir et à fusionner les domaines lipidiques de l’hôte-sphingomyéline et riches en cholestérol. Les résultats soulèvent la possibilité de cibler les lipides des cellules hôtes pour attaquer le VIH.

Le travail de l’ANRS | MIE
À l’Inserm, la recherche sur les maladies infectieuses, comme le VIH, est coordonnée par son agence dédiée : l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes (ANRS | MIE). Créée le 1er janvier 2021, celle-ci est née de la fusion de deux structures : l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) et le consortium d’équipes et de laboratoires multidisciplinaires REACTing.
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