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L’été à l’Inserm : des podcasts et une BD pour comprendre la recherche en santé

© Inserm

Alors que l’Inserm fête cette année ses 60 ans, l’Institut souhaite plus que jamais continuer à proposer de nouvelles initiatives pour rendre les sujets scientifiques accessibles au plus grand nombre. Tout au long de l’été, de nouveaux formats seront ainsi diffusés auprès du public, pour permettre à chacun de mieux comprendre le travail de l’Inserm mené au service de la santé de tous.

Dès le 21 juin, l’Inserm vous propose donc de découvrir son initiative inédite : la série de podcasts Les volontaires qui part à la rencontre de celles et ceux qui participent à la recherche en santé dans les laboratoires de l’Institut. Un format attractif qui permet de revenir sur leur rôle précieux en faveur de la recherche.  Puis, à partir de la semaine du 24 juin, retrouvez sur le compte Instagram de l’Inserm une série créative de bande-dessinées qui éclaire les liens étroits entre activité physique et santé, célébrant cet été placé sous le signe des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Au-delà de sa fonction première qui est de mener des avancées scientifiques, le rôle de l’Inserm est aussi d’informer les citoyennes et les citoyens afin qu’ils puissent mieux comprendre la démarche scientifique et être acteurs de leur propre santé. Toutefois, pour mener à bien cette mission, encore faut-il réussir à amorcer un réel dialogue avec le public, en proposant des contenus pertinents, accessibles et sans cesse renouvelés, fondés sur des données scientifiques rigoureuses.

Cet été 2024, l’Inserm vous invite ainsi à découvrir ses nouvelles initiatives visant à mieux partager avec tous les citoyens les avancées de la recherche biomédicale et en santé.

 

Les volontaires : des podcasts pour découvrir celles et ceux qui participent à la recherche en santé de l’Inserm

Le podcast est un format qui séduit de plus en plus d’auditeurs en France. Près de 200 millions de podcasts seraient d’ailleurs écoutés chaque mois dans l’Hexagone ! Face à cet engouement, l’Inserm a donc fait le pari de proposer sa propre série, en mettant à l’honneur un maillon essentiel de la recherche : les volontaires qui participent aux études menées par l’Institut.

La série Les volontaires propose de comprendre le rôle primordial de ces citoyennes et de ces citoyens en les suivant lors des expérimentations et en les accompagnant dans les laboratoires. Suivez Joanna, 8 ans, dans son parcours pour déterminer l’impact de la pollution sur sa santé, Giovanna, militante associative et son combat pour améliorer la prise en charge des personnes transgenres vivant avec le VIH, ou encore Stéphane, 23 ans, et Geneviève, 74 ans, sur le tapis d’entraînement afin de mesurer les effets du vieillissement sur la motricité…

D’une durée de 10 à 15 minutes par épisode, orchestrés par le journaliste scientifique Chandrou Koumar, ces podcasts diffusés à partir du 21 juin 2024 font partie intégrante de la démarche de l’Inserm pour expliquer et valoriser la recherche en santé et fournir une information scientifique de qualité à tous.

Plus d’informations sur le podcast de l’Inserm 

Les épisodes sont notamment disponibles sur Apple PodcastAudibleDeezerSpotify et YouTube.

Des BD sur Instagram pour parler de sport avec les jeunes

Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 vont occuper une grande partie de l’actualité dans les prochaines semaines. Si les liens étroits entre activité physique, sport et santé ne sont aujourd’hui plus à prouver, de nombreuses idées reçues demeurent. Profitant de la notoriété de sa série Canal Détox, l’Inserm s’apprête à publier une série de cinq nouveaux textes qui tenteront de répondre à des questions que se posent fréquemment les internautes :

  • Le sport s’accompagne t-il toujours d’une perte de poids ?
  • Avoir une activité physique pour lutter contre le cancer, vraiment ?
  • Les étirements permettent-ils vraiment d’empêcher les courbatures ?
  • Quel est l’intérêt des protéines pour les sportifs ?
  • Quelles techniques de récupérations privilégier pour récupérer après un effort ?

Et pour toucher un public plus large et plus jeune, l’Inserm s’est associé à l’illustratrice scientifique Flore Avram afin de décliner ensuite ces cinq textes au format BD. Des petites planches illustrées avec humour et finesse, qui seront publiées sur le compte Instagram de l’Inserm, au rythme d’une bande dessinée par semaine, sur les cinq semaines précédant la série d’ouverture des JOP. Rendez-vous le 26 juin pour découvrir le premier épisode !

L’Inserm aux Jeux olympiques et paralympiques 2024

Les Jeux olympiques et paralympiques 2024 à Paris et en France sont l’occasion d’accueillir massivement les spectateurs au sein d’un grand espace festif d’animation et de célébration : le club France. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) a manifesté son intérêt pour tenir et animer un stand au sein de ce club France lors des JOP 2024, auquel l’Inserm est convié à participer.

Du 1e au 4 août 2024 les équipes de recherche dijonnaises du laboratoire Cognition, action et plasticité sensorimotrice (Caps) de l’Inserm présenteront leurs travaux de recherche au travers des animations suivantes :

Le rameur-FES : une technique de réadaptation innovante 

Grâce à une stimulation électrique des muscles des cuisses, le rameur-FES permet à des personnes paraplégiques de ramer !

Testez vos qualités physiques à travers quelques sauts avec l’Optojump !

Force, vitesse, puissance, détente, aérobie, souplesse… les sauts verticaux font partie des tests de terrain les plus utilisés pour déterminer les qualités physiques des muscles du membre inférieur. La mesure du temps de suspension donne l’estimation de la hauteur de saut et la puissance développée.

L’électrostimulation pour se muscler

L’électrostimulation musculaire est une technique efficace utilisée dans le monde médical et sportif. Elle offre de nombreux bénéfices que ce soit pour le sportif ou pour des populations plus fragiles.

27 juin – Journée mondiale du microbiome

Visualisation du microbiote intestinal humain (rouge) au sein de la couche de mucus (verte) située à la surface de l’intestin. © Benoit Chassaing/Institut Cochin

A l’occasion de la journée mondiale du microbiome, l’Inserm vous propose de redécouvrir certains de ses contenus, ainsi que l’actualité du Programme de recherche Systèmes Alimentaires, Microbiomes et Santé, que l’Institut co-pilote avec INRAE.

Les microbiomes sont des écosystèmes dans lesquels cohabitent des microorganismes comme les bactéries, les virus, les parasites et les champignons, qui vivent en symbiose avec leur hôte dans un environnement donné. La constitution et la composition de ces microbiomes est propre à chaque individu et évoluent tout au long de la vie.

On parle de microbiote, lorsque ces micro-organismes cohabitent au même endroit, par exemple dans les intestins, au niveau vaginal ou encore dans la bouche.

Au cours de la dernière décennie, de nombreux travaux de recherche ont montré que l’équilibre du microbiome, et donc du nombre et de la diversité des micro-organismes présents dans notre organisme, était essentiel à la santé des individus. Un déséquilibre (scientifiquement appelé « dysbiose ») peut être à l’origine du développement de maladies chroniques telles que les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), mais aussi d’ obésité, et impliqué dans des troubles neurodégénératifs, neuropsychiatriques et neurocomportementaux.

Des facteurs, tels que l’alimentation, le mode de vie, l’exposition aux polluants… ont   été mentionnés comme des facteurs pouvant être à l’origine des perturbations du microbiome. Cependant, malgré les avancées scientifiques majeures déjà effectuées, il est nécessaire de continuer à explorer le rôle de ces facteurs et les mécanismes associés au vu de la complexité de notre organisme.

A l’Inserm, plusieurs équipes sont mobilisées sur le sujet et tentent de déterminer les facteurs déclenchant la transition d’un microbiome «sain » vers un état « de dysbiose ». La thématique a par ailleurs bénéficié d’un nouveau souffle en 2023, alors que l’Inserm s’est vu confié le co-pilotage du Programme de recherche Systèmes Alimentaires, Microbiomes et Santé, avec INRAE.

Le Programme de recherche Systèmes Alimentaires, Microbiomes et Santé

L’ambition du Programme de recherche est de contribuer à prévenir et traiter les maladies inflammatoires chroniques et tendre vers une médecine personnalisée à travers le tryptique environnement-microbiomes-santé et de concourir à la conception et à l’évaluation des politiques publiques en matière de consommation et comportement alimentaires.

Ce Programme de recherche doté de 58 millions d’euros d’aide de l’Etat français « France 2030 » déployés sur 7 ans, a pour objectif de financer des projets de recherche structurants et pluridisciplinaires pour atteindre un rôle de premier plan au niveau national et international.

Toutes les actualités du programme sont disponibles sur son site internet.

Pour aller plus loin sur le microbiome :

 

 

 

19 juin – journée mondiale de lutte contre la drépanocytose

Globules rouges en forme de faucille (drépanocytose)Globules rouges en forme de faucille (drépanocytose) ©Inserm/Chevance de Boisfleury, Anne-Marie

Première maladie génétique en France et dans le monde, la drépanocytose affecte l’hémoglobine des globules rouges. Cette maladie génétique se manifeste notamment par une anémie, des crises douloureuses et un risque accru d’infections.

Si les traitements actuels ont permis d’augmenter grandement l’espérance de vie des patients affectés, ils restent encore limités. La recherche poursuit donc ses efforts pour les améliorer, voire traiter la maladie à la source, là où naissent les globules rouges.

A l’approche de la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, l’Inserm vous propose de découvrir ou redécouvrir certains contenus publiés au sujet de l’avancée des connaissances sur cette maladie.

19 mai : Journée mondiale des MICI

Intestin dessiné à la craie et entouré de divers aliments© iStock

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (ou MICI) regroupent la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH). Toutes deux se caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, due à une dérégulation du système immunitaire intestinal. Cette inflammation incontrôlée est responsable de lésions tissulaires et de la chronicité de la maladie.

Son origine semble résulter de la combinaison complexe de facteurs environnementaux, associés à une susceptibilité génétique du patient et à la réactivité particulière de son système immunitaire. 

A l’approche de la journée mondiale des MICI, l’Inserm vous propose de consulter une liste de contenus publiés récemment sur ces maladies qui concerneraient plus de 200 000 personnes en France.

  • Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) : Contrôler les symptômes pour retrouver une qualité de vie satisfaisante – Lire le dossier Inserm 
  • Qu’est-ce que les MICI ? Quel lien entre microbiote et MICI ? Quels sont les traitements actuels pour améliorer la qualité de vie des patients ? Quelles sont les recherches en perspective ? Existera-t-il un jour un vaccin ?

Revoir la conférence Inserm « MICI, chronique d’une maladie intestinale » du 29 juin 2021

Journée mondiale de l’asthme, 7 mai 2024

Inhalateur utilisé dans la traitement de l'asthme L’asthme est une maladie respiratoire fréquente qui touche plus de 4 millions de personnes en France. Inhalateur © AdobeStock

L’asthme est une maladie respiratoire fréquente qui touche plus de 4 millions de personnes en France. La compréhension des mécanismes biologiques à son origine est au cœur des travaux de recherche de plusieurs équipes à l’Inserm. Retour sur deux études récentes ainsi que d’autres contenus publiés par l’Inserm sur le sujet.

Asthme : Portraits-robots des personnes à risque

De nombreuses études décrivent des liens entre différents paramètres de l’environnement, de la petite enfance, des habitudes de vie ou encore du cadre social, et le risque de développer de l’asthme. Cependant, on connaît encore mal la façon dont ces différents facteurs interagissent les uns avec les autres. Tout laisse à penser que la combinaison de certains d’entre eux accroît encore davantage le risque de survenue de cette inflammation chronique des bronches.

C’est pourquoi une équipe de scientifiques à l’Institut pour l’avancée des biosciences de Grenoble (équipe épidémiologie environnement appliqué au développement de la santé respiratoire) s’est penchée sur une large base de données relatives à l’environnement et au statut asthmatique de milliers de volontaires.

L’analyse de cet ensemble d’informations et le rapprochement de différents paramètres a permis d’identifier trois profils types d’expositions précoces à risque :

  • avoir été soumis à un tabagisme passif important au cours de la petite enfance, plus que la moyenne, et avoir vécu avec des chiens ;
  • avoir des paramètres de naissance défavorables (naissance prématurée et/ou par césarienne) puis avoir été gardé en crèche en milieu urbain ;
  • appartenir à une fratrie d’au moins 3 enfants et avoir été allaité.

Pour en savoir plus, lire l’actualité sur le site de l’Inserm : https://www.inserm.fr/actualite/asthme-portraits-robots-des-personnes-a-risque/

Nouvelle étape franchie dans le développement d’un vaccin efficace contre l’asthme allergique

Les acariens sont la bête noire des personnes souffrant d’asthme allergique (qui représentent 50 % des cas d’asthme).  A l’heure actuelle, les corticoïdes inhalés sont les médicaments de référence pour contrôler l’asthme. Cependant, dans le cas d’asthme allergique sévère, ce traitement ne suffit pas toujours. Il faut alors avoir recours à des traitements par anticorps monoclonaux thérapeutiques ciblant justement les IgE ou les voies IL-4 et IL-13. Or ces médicaments sont très onéreux et contraignent les patients à effectuer des injections pendant des années, voire tout au long de leur vie.

Une équipe de recherche a donc développé un vaccin qui induit la production d’anticorps qui s’attaquent justement aux cytokines IL-4 et IL-13, et confère une protection durable dans des modèles d’asthme allergique. Les résultats, publiés dans la revue Allergy, ouvrent la voie à l’organisation d’un essai clinique.

Pour aller plus loin sur le sujet :

Un point sur les PFAS

PFASLes PFAS sont présents depuis les années 70 dans de nombreux objets du quotidien, comme des ustensiles de cuisine ou des produits cosmétiques. © unsplash

Les PFAS (pour substances per et polyfluoroalkylées), aussi désignés sous le nom de « polluants éternels », font la une de l’actualité. Ces composés chimiques sont présents dans tous les milieux, tout autour de nous et sont connus pour se décomposer très lentement. Une proposition de loi visant à réduire l’exposition à ces substances est débattue à partir de jeudi 4 avril 2024 à l’Assemblée nationale.

Les PFAS sont des molécules contenant une chaîne – plus ou moins longue – d’atomes de carbone et de fluor. Il existe des milliers de PFAS différents.

Si les PFAS sont présents tout autour de nous, c’est parce qu’ils sont utilisés très largement dans l’industrie en raison de leurs propriétés avantageuses antiadhésives, imperméables et hautement stables chimiquement et thermiquement. Ces substances sont ainsi présentes depuis les années 70 dans de nombreux objets du quotidien, comme des ustensiles de cuisine ou des produits cosmétiques.

La manière dont ces PFAS sont produits et recyclés implique qu’ils sont rejetés et se retrouvent dans les sols, dans l’air et même dans l’eau. La contamination humaine se fait principalement par le biais de l’alimentation ou via l’air que nous respirons.

 

Quels risques pour la santé ?

Au-delà des risques environnementaux, des travaux commencent à alerter sur l’impact des PFAS pour notre santé.

Les PFAS se lient aux protéines, et dans l’organisme ils s’accumulent principalement dans certains tissus comme le sang, le tissu rénal ou hépatique. Les demi-vies de nombreux PFAS sont de plusieurs années chez l’être humain.

Du fait de l’exposition des populations à ces molécules et de leur persistance, qu’en est-il des pathologies associées ? Des études suggèrent que l’exposition aux PFAS pourrait être associée à un risque accru de cancer du rein, des perturbations de la réponse immunitaire et une hausse du taux de cholestérol. D’autres effets comme l’infertilité, des retards de croissance ou encore le diabète, sont évoqués mais doivent être confirmés en menant d’autres études.

Comme il existe des milliers de PFAS et autant de mélanges, dont les mécanismes d’action peuvent varier, il est très difficile de les étudier et de se prononcer avec certitude sur les effets d’un PFAS donné. Chaque personne pourrait avoir un risque différent de développer telle ou telle maladie, selon le mélange et la dose auxquels elle est exposée.

D’autres incertitudes demeurent concernant les doses auxquelles nous sommes exposées. Y a-t-il un seuil jusqu’auquel nous ne risquons rien ? Encore une fois, nous manquons de données. Il semble néanmoins que certaines personnes travaillant notamment dans l’agroalimentaire, dans l’industrie textile ou dans l’électronique, peuvent être amenées à manipuler ces substances, et donc à être plus exposées. Habiter à proximité de sites industriels augmenterait aussi l’exposition. Les femmes enceintes ou les jeunes enfants constituent du fait de processus de détoxication immatures, des populations vulnérables. Il est donc essentiel de continuer à mener de nouvelles études pour pouvoir mieux comprendre les PFAS et leurs mécanismes d’actions afin de mieux guider la décision publique et de limiter au maximum, l’exposition des populations à ces polluants éternels.

25 avril 2024 – Journée mondiale de lutte contre le paludisme

Moustiques anopheles gambiae lors d'un repas sanguin.Anopheles gambiae lors d’un repas sanguin. © Équipe, “Réponse immunitaire chez le moustique anophèle vecteur du paludisme”. Unité de recherche Inserm U963, Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IBMC), Strasbourg.

La journée mondiale de lutte contre le paludisme est organisée tous les ans le 25 avril. Si des progrès ont été faits au cours des dernières décennies pour réduire son incidence ainsi que la mortalité, et pour améliorer la prise en charge, le paludisme touche encore des millions de personnes.
Comme le souligne l’OMS, 247 millions de cas de paludisme ont été rapportés dans le monde en 2021. Le nombre estimé de décès imputables à cette maladie s’est élevé à 619 000 cette année-là.
Pourtant, il s’agit d’une pathologie évitable et dont on peut guérir. Les efforts de recherche fournis par des scientifiques du monde entier, dont des équipes de l’Inserm, contribuent un peu plus chaque jour à améliorer la situation.
Retour sur certains contenus récemment publiés par l’Inserm au sujet de cette maladie.

Paludisme : une maladie parasitaire essentiellement transmise par le moustique

Le paludisme est une maladie parasitaire, transmise par un moustique. Elle se manifeste généralement par des symptômes semblables à ceux de la grippe, mais peut entraîner des complications graves, voire le décès du malade.

Au niveau mondial, la mortalité associée à cette maladie ne se compare qu’à celle due à la tuberculose ou au sida. L’enjeu immédiat est d’élargir l’accès à des traitements efficaces et aux moyens de prévention existants pour les populations qui vivent dans les régions où le paludisme est endémique. Parallèlement, la recherche travaille à la mise au point de nouveaux traitements préventifs, curatifs et/ou de vaccins, qui permettront peut-être, un jour, d’éradiquer la maladie.

Lire le dossier sur le paludisme sur inserm.fr

Paludisme : rigidifier les globules rouges infectés pour stopper la transmission de la maladie

Dans une étude publiée en 2023 dans la revue Nature Communications  une équipe de recherche s’est intéressée aux globules rouges infectés par le parasite du paludisme, et a explicité les mécanismes de filtration du sang par la rate. Elle a identifié deux médicaments susceptibles de décupler l’efficacité de cette filtration. Les globules rouges infectés seraient alors retenus dans la rate pour y être détruits et éliminés, stoppant ainsi la transmission de la maladie.

Paludisme : identification d’une machinerie moléculaire essentielle à la transmission par le moustique

Une équipe de recherche dirigée par Olivier Silvie, et associant des chercheurs et chercheuses de l’Inserm et de Sorbonne Université, a combiné une approche génétique originale à une technique de microscopie électronique tridimensionnelle et a identifié ainsi un complexe de protéines essentiel à la transmission du paludisme (Vidéo à visualiser sur le compte Instagram de l’Inserm). Ce complexe, appelé AMA1-RON, est nécessaire non seulement pour l’invasion des globules rouges, mais aussi pour l’infection des cellules hépatiques et pour la colonisation des glandes salivaires chez le moustique. Ce travail révèle de nouveaux aspects des interactions hôte-parasite au cours du paludisme. Les résultats ouvrent de nouvelles pistes pour le développement de stratégies antipaludiques visant à bloquer la transmission du paludisme. Ils font l’objet d’une publication dans la revue Plos Pathogens.

Pour plus d’infos, lire notre article : https://presse.inserm.fr/breve/paludisme-identification-dune-machinerie-moleculaire-essentielle-a-la-transmission-par-le-moustique/

Pour aller plus loin : consulter le grand angle du numéro 49 du magazine de l’Inserm consacré aux Zoonoses, les maladies infectieuses d’origine animale.

Les effets du changement d’heure sur notre horloge biologique

horloge © Adobe stock

Dans la nuit de samedi 30 à dimanche 31 mars nous passerons de 2 à 3 heures du matin en un claquement de doigts. Ce sera le moment d’accueillir le passage à l’heure d’été. Est-ce aussi anodin qu’il n’y parait ? Quels sont les effets du changement d’heure sur notre santé ?

La littérature scientifique montre que le changement d’heure a bel et bien des effets physiologiques et sanitaires : il impacte notre horloge biologique interne, appelée système circadien, et peut induire des effets néfastes sur notre santé (troubles du sommeil, de la vigilance, accidents du travail et de la route, des dépressions, des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux).

Sur le cycle circadien, lire le dossier sur la chronobiologie : Les 24 heures chrono de l’organisme

L’adaptation de l’organisme à ce décalage horaire que nous lui imposons varie d’un individu à l’autre et peut durer de quelques jours à plusieurs mois. Dans le contexte de ce changement d’heure, les petits enfants et les personnes âgées ont plus de risques de ressentir des effets négatifs, mais c’est aussi le cas des adolescents, des travailleurs de nuit, et de tous ceux souffrant d’un trouble du sommeil, qui auront plus de difficultés pour s’adapter au nouvel horaire.

Selon l’avis des spécialistes, comme le neurobiologiste et chercheur Inserm Claude Gronfier, président de la société française de chronobiologie, le passage à l’heure d’été serait plus compliqué à gérer pour l’organisme que le passage à l’heure d’hiver, compte tenu, d’un côté, de la perte d’une heure de sommeil, et de l’autre, du fait que l’horloge biologique devra être avancée d’une heure.

En moyenne, nos organismes ont tendance à accumuler un retard de 10 minutes sur leur cycle de 24 heures. Avec le changement d’heure, on leur demanderait d’avancer leur rythme d’une heure, ce qui accentuerait les efforts faits par notre corps pour tenter de rattraper son retard. Ce changement serait particulièrement mal vécu par les chronotypes les plus tardifs, c’est à dire les personnes qui enregistrent une moyenne de 30 minutes de retard sur leur cycle de 24 heures. Les effets du passage à l’heure d’été sur notre rythme circadien seraient accentués par le manque général de sommeil de la population française, estimé entre 30 et 90 minutes par jour selon les études (60 minutes selon le baromètre 2022 de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance).

Heure d’été vs heure d’hiver ?

La suppression du changement d’heure saisonnier ayant été votée en 2019, les états membres de l’UE doivent désormais choisir quelle heure définitive adopter.

La grande majorité de la communauté scientifique, recommande que le choix se porte sur le maintien de l’heure d’hiver.

Si on en venait à maintenir l’heure d’été toute l’année, le réveil en hiver et le coucher en été seraient en effet plus difficiles. Le jour le plus court de l’année, le 21 décembre, le soleil se lèverait à Paris à 9 h 41, au lieu de 8 h 41 à l’heure standard (ou « heure d’hiver »), et un lever du soleil très tardif en cette saison hivernale aurait un impact néfaste sur la santé des Français, le réglage de notre horloge biologique se faisant aussi par l’exposition à la lumière. A l’heure du réveil, notre corps a besoin d’une dose importante de lumière pour débuter une nouvelle journée et synchroniser l’horloge biologique. Il serait ainsi privé de cette lumière en hiver avec un lever du jour plus tardif.

En revanche, si l’heure d’hiver était maintenue, le coucher du soleil aurait lieu en moyenne 4 h plus tard en été qu’en hiver, au lieu de 3 h avec le changement d’heure actuel, et induirait un coucher plus précoce et un sommeil plus long qui seraient bénéfiques à notre santé.

Des travaux sur l’importance de l’exposition à la lumière sur le cycle circadien sont menés au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon. L’équipe de recherche a notamment observé que certaines expositions à la lumière, à des moments très précis, ont des effets bénéfiques sur la physiologie du sommeil1 et les fonctions non-visuelles de l’organisme telles que la sécrétion de la mélatonine (hormone contrôlée par l’horloge circadienne et impliquée dans la régulation du sommeil), le réflexe pupillaire, l’activité cérébrale, la température et le système cardiovasculaire, même à des expositions très courtes1,2 et des niveaux très faibles de lumière3.

 

  1. Rahman SA, Wright KP, Kronauer RE, Czeisler CA, Lockley SW, Gronfier C. Characterizing the temporal Dynamics of Melatonin and Cortisol Changes in Response to Nocturnal Light Exposure. Sci Rep 9, 19720 (2019) doi:10.1038/s41598-019-54806-7.
  2. Prayag A, Avouac P, Dumortier D, Gronfier C. Dynamics of non-visual responses in humans: as fast as lightning? Frontiers in Neuroscience, 2019, https://doi.org/10.3389/fnins.2019.00126
  3. Prayag A, Najjar R., Gronfier C. Melatonin suppression is exquisitely sensitive to light and primarily driven by melanopsin in humans. J Pineal Res 2019 Jan 29:e12562. doi: 10.1111/jpi.12562.

 

Semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose

endométriose© 2019 Flore Avram/Inserm

L’endométriose touche entre 1,5 et 2,5 millions de femmes en France, ce qui signifie que près d’une femme sur dix est concernée. Cette maladie est reconnue comme l’une des principales causes d’infertilité. Plusieurs équipes de l’Inserm sont mobilisées depuis des années pour mieux comprendre l’endométriose et la diagnostiquer, afin d’améliorer la vie des patientes touchées.

A l’approche de la semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose (4 au 10 mars 2024), nous vous proposons de revenir sur différents contenus Inserm récemment publiés autour de ce sujet d’actualité. L’occasion aussi de rappeler le rôle clé confié à l’Institut dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre l’endométriose annoncée par l’État en 2022, avec le pilotage d’un programme de recherche dédié à la « santé des femmes, santé des couples ».

 

L’endométriose, c’est quoi ?

L’endométriose est une maladie caractérisée par la présence anormale, en dehors de la cavité utérine, de fragments de tissu semblables à celui de la muqueuse de l’utérus. Ces fragments vont s’implanter et proliférer sur de nombreux organes sous l’effet de stimulations hormonales.  Les principaux symptômes sont des douleurs (douleurs pelviennes notamment, surtout pendant les règles) et, dans certains cas, une infertilité. Les douleurs ressenties sont souvent invalidantes, causes de fatigue, de dépression, ou d’anxiété.

Des contenus Inserm pour aller plus loin et mieux comprendre l’endométriose :

Trois chiffres à retenir sur l’endométriose :

  • 10 % des femmes en âge de procréer touchées par l’endométriose
  • 190 millions de femmes dans le monde dont environ 2 millions en France
  • Il existe 3 types d’endométriose :
    • superficielle,
    • ovarienne,
    • profonde

– lire le dossier Inserm « Endométriose »

– consulter notre article : « Endométriose : les projets de recherche en cours à l’Inserm »

– regarder sur notre chaîne Youtube l’émission Inserm « 30 minutes santé » consacrée à la santé des femmes et à l’endométriose, en présence de Catherine Vidal, membre du comité d’éthique de l’Insem, co-responsable du groupe de réflexion “Genre et recherches en santé” ; Virginie Ringa, épidémiologiste Inserm au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations ; et Yasmine Candau, présidente de EndoFrance, association dédiée à l’endométriose.

– consulter le grand angle du magazine numéro 51 : « Santé gynécologique la fin des tabous »

L’Inserm, un acteur clé de la recherche sur la santé des femmes

Dans le cadre de France 2030, l’Inserm s’est vu confier par l’Etat le pilotage d’un programme de recherche (PEPR) intitulé « santé des femmes, santé des couples ». Ses objectifs principaux sont de faire progresser, d’une part, la recherche dans les domaines de l’infertilité et de l’endométriose et, d’autre part, de structurer davantage la communauté française autour de ces domaines. À cet effet, le programme s’organise autour de deux axes : l’un dédié à l’infertilité ; l’autre, à l’endométriose.

Ce vaste programme comprend en outre la collecte et l’interprétation de données générées à partir des six cohortes nationales déjà existantes, pour en savoir plus sur la fréquence, les facteurs de risque et les conséquences de l’endométriose à tous les niveaux de la vie des personnes atteintes. Les données récoltées mèneront à la plus grande étude épidémiologique sur l’endométriose au monde et la toute première étude de cohortes prospectives basée sur la population dans ce domaine.

 

Découvrez d’autres contenus sur le sujet :

Portrait de Marina Kvaskoff, Prix Inserm science et société-Opecst 2023

Canal Détox : C’est normal d’avoir mal pendant les règles, vraiment ?

29 février : Journée mondiale des maladies rares

Co-marquages de peau de souris exprimant une mutation du gène PIK3CACo-marquages de peau de souris exprimant une mutation du gène PIK3CA. © Marina Firpion/Guillaume Canaud – unité 1151 Inserm

Les maladies rares passent fréquemment sous les radars médiatiques… et même médicaux, si ce n’est peut-être la mucoviscidose ou la myopathie de Duchenne. Et pourtant, on en dénombre plus de 6 000 qui concernent 3 millions de personnes rien que dans notre pays ! Or, ces dix dernières années, des traitements souvent innovants, et pour lesquels la France a été pionnière, ont été développés grâce à l’effort de chercheurs et de médecins, mais aussi d’associations de patients. Néanmoins, des défis restent à relever car la moitié des malades n’a toujours pas de diagnostic précis. En outre, ils ne sont que quelques milliers à être traités alors qu’ils sont plusieurs centaines de millions à en souffrir dans le monde.

L’Inserm consacre le grand angle de son dernier magazine (le numéro 59) aux avancées de la recherche sur les maladies rares.

Le saviez vous ?

  • Les maladies rares concernent entre 18 et 30 millions d’Européens et 263 à 446 millions de personnes dans le monde, soit 3,5 à 5,9 % de la population mondiale
  • Plus de 6 000 maladies rares sont recensées à ce jour, dont environ 72 % sont d’origine génétique et 70 % apparaissent dès l’enfance.
  • Seuls 2 % des maladies rares regroupent…près de 80 % des malades !

Source : Eurordis 

Pour aller plus loin :

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