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Investissements d’avenir : L’Inserm et le CNRS impliqués dans l’ensemble des projets retenus « infrastructures nationales en biologie et santé » et « démonstrateurs préindustriels en biotechnologie »

Le ministère de l’Enseignement supérieur de la recherche et le Commissariat général à l’investissement viennent de rendre public les lauréats des appels à projets « Infrastructures nationales de recherche en biologie et santé » et « démonstrateurs préindustriels en biotechnologie » visant à doter la France de grandes infrastructures de recherche d’envergure nationale et très compétitives au plan international. Ces infrastructures sont pourvues d’une enveloppe globale de 220 millions d’euros. Le CNRS et l’Inserm sont impliqués dans les 11 projets retenus. Quatre d’entre eux sont portés par l’Inserm et quatre par le CNRS. Ce résultat confirme le rôle de coordination nationale des organismes de recherche dans les grands projets d’infrastructure.

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Ce programme vise à financer des infrastructures d’envergure nationale et du meilleur niveau scientifique actuel. Les infrastructures sélectionnées fourniront à long terme des services et des moyens de recherche à l’ensemble de la recherche française en Biologie et Santé. Les projets retenus sont également destinés à faire émerger une bio-économie basée sur la connaissance du vivant et sur de nouvelles valorisations des ressources biologiques renouvelables.

Les quatre projets portés par l’Inserm

  • Projet BIOBANQUES : une infrastructure nationale de ressources biologiques

Consulter le site internet Biobanques

Ce projet sera financé à hauteur de 17 millions d’euros.
Porté par Georges Dagher (coordinateur adjoint pôle de recherche clinique – ISP – responsable des infrastructures de recherche clinique – coordination des centres de ressources biologiques et des centres d’investigations cliniques), ce projet a reçu le soutien de plusieurs acteurs privés et institutionnels.

  • Projet F- CRIN : une plateforme nationale d’infrastructure de recherche clinique

Ce projet sera financé à hauteur de 18 millions d’euros.
Il sera porté par Olivier Rascol (CHU Toulouse, coordinateur du Réseau National des CIC) et Claire Lévy Marchal (coordinatrice du Pôle de Recherche Clinique de l’Inserm, ITMO santé publique)
Norbert Ifrah (CHU Angers, président du CNCR – comité national de coordination de la recherche)

  • Projet HIDDEN : une infrastructure de recherche dédiée aux maladies hautement infectieuses

Ce projet sera financé à hauteur de 9 millions d’euros.
Il sera porté par M. Hervé Raoul (directeur du laboratoire P4 Jean Mérieux de l’Inserm).

  • Projet PGT Inserm-Généthon: un consortium préindustriel des vecteurs de thérapie génique

Ce projet sera financé à hauteur de 20 millions d’euros.
Il sera porté par Philippe Moullier (Unité Inserm 649 – vecteurs viraux et transfert de gènes in vivo)

Les quatre projets portés par le CNRS

  • France-BioImaging

Infrastructure pour la bio imagerie cellulaire photonique et électronique dédiée à l’innovation, à la formation et au transfert de technologie – coordonné par le CNRS (26 millions d’euros).
Il sera porté par Maïté Coppey de l’Institut Jacques Monod (CNRS/Université Paris Diderot)

  • FRISBI

Infrastructure française pour la Biologie Structurale Intégrée – coordonné par le CNRS (32 millions d’euros). Il sera porté par Bruno Klaholz de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Inserm/Université de Strasbourg)

  • PHENOMIN

Infrastructure Nationale en PHENO-Génomique – coordonné par le CNRS (27 millions d’euros). Il sera porté par Yann Hérault de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Inserm/Université de Strasbourg)

  • ProFI

Infrastructure Française de protéomique – coordonné par le CNRS (15 millions d’euros). Il sera porté par Jérôme Garin de l’Institut de Recherches en Technologies et Sciences pour le Vivant (Inserm/CNRS/CEA/Université de Grenoble/INRA)

Les trois autres projets où le CNRS et l’Inserm sont associés

  • France Génomique

projet porté par le CEA avec le CNRS, l’INRA et l’Inserm (60 millions d’euros)

  • Projet EMBRC-France

Centre Nationale de Ressources Biologiques Marines – projet porté par l’université Pierre et Marie Curie (16 millions d’euros) avec le CNRS

  • Projet TWB (démonstrateur préindustriel en biotechnologie)

Centre de Biotechnologies Blanches de Toulouse – projet porté par l’INRA (20 millions d’euros)

Nouveau : l’Inserm lance les communiqués-vidéos

Le service de presse de l’Inserm innove et lance une série de vidéos qui accompagne les principales publications scientifiques internationales de ses équipes. Lors de la diffusion de certains de ses communiqués de presse, l’Inserm propose désormais de courtes vidéos, qui illustrent les meilleurs résultats issus de ses laboratoires le jour même de leur parution. Dans un esprit communautaire et volontairement tourné vers le Web 2.0, ces vidéos sont accessibles sur les sites de partage. Qui mieux que le chercheur peut partager son enthousiasme et sa passion pour ses travaux ?

Si dans la plupart des cas, la présence localisée du méningocoque dans la gorge est sans aucune conséquence, elle peut accidentellement conduire à une méningite ou un choc sceptique. La gravité de ces deux dernières infections pousse les chercheurs du monde entier à mieux comprendre le mode de fonctionnement de cette bactérie, qui, dès lors qu’elle quitte son lieu de prédilection (la gorge) devient extrêmement dangereuse. L’équipe Avenir dirigée par Guillaume Duménil au sein de l’unité mixte de recherche Inserm 970, Université Paris Descartes « Paris centre de recherche cardiovasculaire » vient d’identifier comment cette bactérie se dissémine et quitte la gorge pour passer dans la circulation sanguine. Ces travaux ont été publiés le 11 février 2011 dans la revue Science.

Retrouvez l’ensemble des vidéos dans l’espace multimedia ou sur la chaine You Tube Inserm vidéo

Lancement de la première collaboration internationale sur la génétique de la maladie d’Alzheimer.

Un consortium mondial vise à découvrir et cartographier les gènes de la maladie
Un groupe de chercheurs de différents pays annonce aujourd’hui le lancement de l’International Genomics of Alzheimer’s Project (IGAP, Projet international de génomique de l’Alzheimer), une collaboration mise en place pour découvrir et cartographier l’ensemble des gènes de susceptibilité à la maladie d’Alzheimer. Les travaux de recherche menés dans le cadre de cette collaboration internationale auront lieu essentiellement au sein d’universités européennes et nord-américaines. Ils associeront les connaissances, le personnel et les ressources de quatre consortiums les plus en pointe dans la recherche sur la génétique de la maladie d’Alzheimer.

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© Fotolia

Ces quatre groupes sont :

L’European Alzheimer’s Disease Initiative (EADI, initiative européenne pour la maladie d’Alzheimer) en France, dirigée par Philippe Amouyel, docteur en médecine et chercheur, Directeur de l’Unité mixte de recherche Inserm-Institut Pasteur de Lille-Université de Lille 2 « Santé publique et épidémiologie moléculaire des maladies liées au vieillissement ».

L’Alzheimer’s Disease Genetics Consortium (ADGC, consortium de génétique pour la maladie d’Alzheimer) aux Etats-Unis, dirigé par Gerard Schellenberg, chercheur, à la faculté de médecine de l’Université de Pennsylvanie.

Le Genetic and Environmental Risk in Alzheimer’s Disease (GERAD, risque génétique et environnemental dans la maladie d’Alzheimer) au Royaume-Uni, dirigé par Julie Williams, chercheuse, à l’Université de Cardiff.

Le Cohorts for Heart and Aging Research in Genomic Epidemiology (CHARGE, cohortes pour le cœur et le vieillissement en épidémiologie génomique), dirigé par Sudha Seshadri, docteur en médecine, à l’Université de Boston.

« Ces travaux sont extrêmement importants, parce qu’ils font progresser notre capacité à détecter et traiter la maladie d’Alzheimer », déclare le Dr. Amouyel. « L’identification des gènes qui contribuent au risque de survenue d’une maladie Alzheimer et qui influencent la progression de cette maladie nous aidera à découvrir les causes de la maladie, à identifier des protéines et d’autres nouvelles cibles pour le développement de médicaments et à proposer des méthodes de dépistage génétique des personnes qui présentent le plus de risque de développer un Alzheimer, lorsque des mesures préventives seront disponibles », annonce le Dr. Schellenberg.

Chaque consortium travaille actuellement avec plusieurs milliers de participants – à la fois des personnes souffrant de maladie d’Alzheimer et des personnes non atteintes par la maladie – mais les scientifiques des quatre groupes ont abouti à la conclusion que ce n’est qu’ensemble qu’ils pourront réunir suffisamment de participants afin accélérer la découverte de l’ensemble des gènes impliqués dans la maladie. La création de l’IGAP permet donc de rassembler une base de données partagée par l’ensemble de ces chercheurs, qui inclut les données génétiques de plus de 40 000 personnes.

Les docteurs Amouyel, Schellenberg, Seshadri et Williams s’enthousiasment de cette collaboration qui regroupe, pour la première fois, les meilleures équipes de recherche en génomique du monde travaillant sur la maladie d’Alzheimer. Ils espèrent tous vivement que cette collaboration fera beaucoup progresser les connaissances sur la maladie d’Alzheimer. « Travailler ensemble à cette échelle nous fait gagner des années dans notre compréhension de cette terrible maladie et dans le développement de nouveaux traitements », confie le Dr. Williams.

La constitution de l’IGAP est soutenue par l’Alzheimer’s Association (www.alz.org) et la Fondation Plan Alzheimer (www.fondation-alzheimer.org). « Nous sommes heureux de financer ce projet, qui réunira des groupes de recherche bien établis et très estimés dans le monde entier, afin de permettre un partage et une analyse sans précédent des données génomique sur la maladie d’Alzheimer », affirment William Thies, chercheur, médecin chef et conseiller scientifique en chef de l’Alzheimer’s Association, et Philippe Lagayette, président de la Fondation Plan Alzheimer en France.

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative, progressive et fatale, contre laquelle il n’existe à ce jour ni méthode de prévention ni traitement satisfaisants. Les médicaments disponibles ne réduisent que marginalement la gravité de la maladie, ce qui laisse à ce jour cette maladie sans solution durable. La maladie d’Alzheimer progresse, sur une période de plusieurs années, jusqu’à l’invalidité totale et au décès.

Dans le World Alzheimer Report 2010 (Rapport mondial sur la maladie d’Alzheimer de 2010, http://www.alz.co.uk/research/worldreport/), l’association Alzheimer’s Disease International estime que 35,6 millions de personnes dans le monde sont affectées par cette maladie et que ce chiffre atteindra 65,7 millions en 2030 et 115,4 millions en 2050. Selon ce rapport, le coût total de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées dans le monde est estimé à 450 milliards d’euros en 2010.

Dans le World Alzheimer Report 2010 (Rapport mondial sur la maladie d’Alzheimer de 2010, http://www.alz.co.uk/research/worldreport/), l’association Alzheimer’s Disease International estime que 35,6 millions de personnes dans le monde sont affectées par cette maladie et que ce chiffre atteindra 65,7 millions en 2030 et 115,4 millions en 2050. Selon ce rapport, le coût total de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées dans le monde est estimé à 450 milliards d’euros en 2010.

« La hausse fulgurante de la prévalence et du coût de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées constitue un risque économique et sanitaire mondial, insiste le Dr. Schellenberg. Cela motive encore davantage les collaborations innovantes, comme ce projet international sur le génome, qui cherche à accélérer les découvertes ».

« Notre première tâche sera de rassembler toutes les données existantes des différents groupes afin de pouvoir les analyser en commun, annonce le Dr. Amouyel. L‘étape suivante consistera à inclure de nouvelles analyses sur des sujets qui ne font pas encore partie de ces études, afin d’augmenter les effectifs mondiaux et à accroître ainsi notre capacité à détecter de nouveaux gènes. »

L’International Genomics of Alzheimer’s Project (IGAP)
L’objectif principal de l’IGAP est de comprendre les déterminants de la susceptibilité génétique à la maladie d’Alzheimer. Dans ce but, l’IGAP cherchera à identifier tous les gènes qui contribuent au risque de développer cette maladie. Les chercheurs de l’IGAP auront accès aux données génétiques combinées d’un très grand nombre de malades d’Alzheimer et pourront les comparer aux données génétiques d’un au moins aussi grand nombre de personnes âgées non affectées par la maladie d’Alzheimer. Au cours de la phase initiale du projet, plus de 20 000 malades d’Alzheimer et environ 20 000 sujets âgés en bonne santé seront ainsi comparés. Au fil des travaux, 10 000 malades d’Alzheimer et le même nombre de sujets âgés en bonne santé viendront s’ajouter à l’étude. Les sujets de ces études sont issus de différents sites de recherche sur la maladie d’Alzheimer en Europe, aux Etats-Unis et au Canada. Les résultats des études de l’IGAP seront présentés lors de congrès scientifiques et dans des publications au fur et à mesure de leur développement.
Les experts de l’IGAP prévoient de présenter leurs premiers résultats lors de la conférence internationale sur la maladie d’Alzheimer (International Conference on Alzheimer’s Disease (AAICAD)) de l’Alzheimer’s Association qui aura lieu pour la première fois à Paris du 16 au 21 juillet 2011, à la porte de Versailles.

L’EADI est soutenu par la Fondation Plan Alzheimer, l’Institut Pasteur de Lille et l’Inserm. L’ADGC est soutenu par le National Institute on Aging (institut national américain du vieillissement) et le National Institute of Health (NIH, ministère de la Santé américain). Le GERAD est soutenu par le Medical Research Council (conseil pour la recherche médicale britannique). Le CHARGE est soutenu par le NIH, Erasmus University et d’autres acteurs.

L’Inserm impliqué dans les 10 cohortes financées par les investissements d’avenir

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient de rendre publique la liste des projets de cohorte retenus dans le cadre des investissements d’avenir. L’Inserm est impliqué dans les 10 projets retenus. A l’issue d’une sélection importante (10 projets retenus sur 44), l’Inserm sera porteur de projets de 4 grandes cohortes et associé aux 6 autres.

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient de rendre publique la liste des projets de cohorte retenus dans le cadre des investissements d’avenir. L’Inserm est impliqué dans les 10 projets retenus. A l’issue d’une sélection importante (10 projets retenus sur 44), l’Inserm sera porteur de projets de 4 grandes cohortes et associé aux 6 autres.

Ces résultats correspondent à la volonté de l’Inserm de développer la recherche translationnelle. André Syrota, Président Directeur Général de l’Inserm tient à souligner : « la très grande qualité de la sélection réalisée par des experts internationaux de haut rang ». Cette sélection confirme, pour André Syrota, « la volonté de l’Inserm de s’inscrire dans une recherche multidisciplinaire qui doit favoriser notamment la recherche épidémiologique et clinique. Du fait du niveau de sélection, d’autres projets, certainement de qualité, n’ont peut-être pas été retenus. »

Les études menées par les chercheurs de l’Inserm consisteront à suivre de larges populations pour mieux comprendre l’impact des facteurs environnementaux sur le cancer, l’état de santé des étudiants, les maladies psychiatriques ou encore certaines maladies rares.

Cohorte COBLance : 2000 patients atteints de cancer de la vessie

Le cancer de la vessie touche très majoritairement les hommes. Avec plus de 10 000 nouveaux cas diagnostiqués en 2008 et plus 4 800 décès enregistrés il reste un des cancers les plus difficiles à traiter. La cohorte COBLance permettra de suivre pendant 9 ans 2000 patients atteints de cancer de la vessie chez lesquels des données épidémiologiques, économiques, urologiques, pathologiques et de biologie moléculaire seront recueillies. L’objectif majeur : identifier les molécules biologiques qui pourraient prédire l’évolution de la maladie.

Ce projet sera financé à hauteur de 2,059 millions d’euros.
Il sera porté par Simone Benhamou, directrice de recherche Inserm. Unité U946 « Variabilité génétique et maladies humaines »

E4N : suivre les enfants et petits enfants de plus de 100 000 femmes

La cohorte E4N a pour objectif l’étude de l’environnement familial et génétique de la descendance des femmes recrutées dans une première cohorte baptisée E3N (100 000 femmes suivies depuis 20 ans).

E4N évaluera l’impact sur l’état de santé à l’âge adulte de l’exposition à certains facteurs environnementaux au début de la vie.

Au niveau des femmes adultes, l’étude portera sur l’influence du traitement hormonal de la ménopause, l’influence des habitudes alimentaires et du style de vie sur le risque de développer des maladies dont les cancers.

Ce projet sera financé à hauteur de 7 948 200 €.
Il est porté par Françoise Clavel-Chapelon, directrice de recherche Inserm et responsable de l’équipe « nutrition, hormones, et sante des femmes » au sein de l’unité Inserm 1018.

CRCNA UMR 892Centre de Recherche en Cancérologie Nantes-Angers

© Inserm, P. Latron

HOPE-EPI : mieux connaitre et mieux traiter les cancers de l’enfant

En 2010, 17 000 données relatives aux cancers de l’enfant ont été recensées. Ce projet permettra, en mutualisant les efforts de collecte de données et de validation d’informations, d’identifier les risques environnementaux et les risques génétiques liés au cancer de l’enfant. La disparité des traitements sera identifiée ainsi que les effets secondaires à court et à long terme.

Ce projet sera financé à hauteur de 5 582 300 €.
Il est porté par Jacqueline Clavel, directrice de recherche Inserm, responsable de l’équipe « épidémiologie environnementale des cancers » au sein de l’unité Inserm 1018

RADICO : Fédérer les 250 000 personnes incluses dans les cohortes de patients atteints de maladies rares

On estime aujourd’hui qu’il existe 6000 maladies rares en France. Elles touchent 3 millions de personnes. Le projet RADICO est une fédération des cohortes de patients atteints de maladies rares dont les activités seront centralisées à l’hôpital Trousseau. Cette cohorte permettra la sélection de données pour les études épidémiologiques et permettra d’assurer l’émergence des programmes de recherche. Cette cohorte est fondamentale pour l’identification de gènes et de mécanismes à l’origine de nombreuses maladies humaines. Elle est également indispensable pour le développement d’essais thérapeutiques. Les découvertes issues de ce projet pourront également avoir d’autres retombées et contribuer à l’amélioration du traitement de maladies plus fréquentes.

Ce projet sera financé à hauteur de 10 072 118 €.
Il est porté par Serge Amselem, directeur de l’Unité inserm 933 « physiopathologie des maladies génétiques d’expression pédiatrique »

Ville européenne des Sciences

© Inserm, E. Begouen

30 000 jeunes adultes étudiés à la loupe : le projet I-Share

Mené en partenariat avec le PRES de Bordeaux, Cette cohorte est destinée à explorer les facteurs de risque des maladies chez 30 000 étudiants suivis au moins 10 ans. Peu d’informations sont disponibles sur l’état de santé des jeunes adultes, en dépit de risques spécifiques (troubles de l’humeur et suicide, conduites à risque et accidents, exposition à l’alcool et aux drogues).

Il est aussi important de comprendre comment les expositions de cette période d’âge influencent des maladies auxquelles ils seront confrontés dans leur futur. Le projet i-SHARE permettra d’explorer l’impact des facteurs de risque et des comportements sur des paramètres aussi variés que la morbidité immédiate ou à long terme, ou le succès et le devenir professionnel des étudiants.

Ce projet sera financé à hauteur de 8 911 664 €.
Il est porté par Christophe Tzourio, directeur de recherche Inserm. Unité 708 « Neuroépidémiologie »

30 000 patients atteints de sclérose en plaque : cohorte OFSEP

L’Inserm, l’université Claude Bernard Lyon 1 et les Hospices civils de Lyon piloteront conjointement cette cohorte comportant plus de 30 000 patients.

Le projet OFSEP permettra d’enrichir cette cohorte déjà existante de données biologiques, d’imagerie, et de données socioéconomiques. Il vise aussi à développer, au sein de cette cohorte générique, des cohortes plus ciblées.

A terme, les chercheurs espèrent améliorer la prise en charge et le développement de nouvelles thérapies de la sclérose en plaques.

Ce projet sera financé à hauteur de 10 341 968 €.
Il est porté par Christian Confavreux. Unité Inserm 842 « Neuro-oncologie et neuro-inflammation »

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Processus de démyélinisation dans la SEP  © Inserm, F. Koulikoff

CANTO : quelle toxicité des traitements du cancer du sein ?

Menée conjointement par l’Institut Gustave Roussy et l’Inserm, en forte coopération avec la Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer, cette cohorte a pour objectif l’étude des toxicités chroniques des traitements anticancéreux chez 20 000 patientes atteintes d’un cancer du sein.

Malgré leur efficacité indiscutable, ces traitements présentent une toxicité chronique qui va toucher plus de 30000 patientes par an. La description de l’incidence, des caractéristiques cliniques et biologiques et des conséquences à long terme des toxicités chroniques seront recensées. L’impact psychologique du développement de ces toxicités chez les patientes sera analysé.

Ce projet sera financé à hauteur de 13 870 288 €.
Le projet CANTO est porté par Fabrice André directeur de l’unité de recherche U981 « Biomarqueurs prédicteurs et nouvelles stratégies moléculaires en thérapeutique anticancéreuse » et cancérologue à l’Institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR, Villejuif).

Psy-COH : Les maladies mentales un des grands défis de santé publique

Porté par la Fondation FondaMental dont l’Inserm est un des membres fondateur, le projet Psy-COH va suivre 10 ans une cohorte de 2000 patients jeunes, atteints de 3 maladies psychiatriques majeures : schizophrénie, psychose maniacodépressive (« trouble bipolaire »), ou le syndrome d’Asperger. La recherche portera sur les molécules dont la présence apporte des indications sur certaines caractéristiques, en particulier génétiques de la maladie sur les facteurs de risque, la stratégie diagnostique, et le coût de chacune de ces maladies (économie de la santé). Le projet Psy-CHO permettra d’améliorer le diagnostic, la prise en charge et le traitement des maladies psychiatriques chroniques.

Ce projet sera financé à hauteur de 1 955 053 €.
Il est porté par Marion Leboyer. Unité Inserm 955 – Institut Mondor de Recherche biomédicale (IMRB)

CKD- Rein : Les maladies rénales enfin sur le devant de la scène

Pilotée par l’Université Paris-Sud, cette cohorte de patients porteurs d’une maladie chronique du rein est destinée à explorer les causes de l’apparition d’une insuffisance rénale, en étudiant en particulier les facteurs sociaux, environnementaux, comportementaux, génétiques et les biomarqueurs (caractéristiques biologiques spécifiques) prédictifs de l’évolution de la maladie, et d’observer la survenue des diverses complications des maladies rénales.

Ce projet sera financé à hauteur de 4 088 460 €.
Il est porté par Bénédicte Stengel, directrice de recherche Inserm au sein de l’équipe « épidémiologie de l’obésité, du diabète et de la maladie rénale chronique : approche vie entière, déterminants nutritionnels précoces » de l’unité Inserm 1018.

Lignée cellulaire HEK-293. rein

Lignée cellulaire HEK-293 (Human Embryonic Kidney), issue de tissu épithélial humain du rein, observé en microscopie confocale  © Inserm, O. Trassard

Cryostem : mieux comprendre la maladie du greffon contre l’hôte

Coordonné par Régis Peffault de Latour en partenariat avec la Société Française de Greffe de Moelle et de Thérapie Cellulaire (SFGM-TC), Cryostem a pour objectif de mieux caractériser la maladie du greffon contre l’hôte. Le projet a pour but de constituer une collection exhaustive de prélèvements biologiques (cellules, ADN, plasma) de patients greffés à partir de cellules souches hématopoïétiques, afin de mieux comprendre les facteurs génétiques et moléculaires de la maladie du greffon contre l’hôte responsable d’un taux encore inacceptable de morbidité et de mortalité après allogreffe. L’objectif à terme est de pouvoir diminuer les complications liées aux greffes de cellules souches hématopoïétiques dans les cancers du sang, et ainsi d’en augmenter le succès. La maladie du greffon contre l’hôte touche plus de 30 % des 1500 greffés par an en France.

Ce projet sera financé à hauteur de 3 430 000 €.

Il est porté par Régis Peffault de Latour, chercheur au sein de l’Unité Inserm 728 « Gvh et gvl : physiopathologie chez l’homme et chez l’animal, incidence et rôle thérapeutique »

Coups d’élan pour la Recherche française – La Fondation Bettencourt Schueller récompense 4 laboratoires prestigieux de l’Inserm

Madame Liliane Bettencourt, Présidente de la Fondation Bettencourt Schueller, a remis, mardi 25 janvier à l’Institut de France, en présence d’éminents représentants de la communauté scientifiques française, les Prix de la 11e édition des Coups d’élan pour la Recherche française.

Ces prix sont attribués chaque année à des laboratoires français de recherche renommés pour la qualité de leurs équipes et le caractère prometteur de leurs recherches afin de leur permettre d’optimiser leurs infrastructures (locaux, matériel) et de bénéficier d’une aide ponctuelle au fonctionnement.

Au total, à ce jour, 34 laboratoires (soit près de 1000 chercheurs) ont déjà bénéficié des Coups d’élan pour la Recherche française de la Fondation Bettencourt Schueller.

Institut de France

© S. Compoint

Cette année, la Fondation Bettencourt Schueller a décidé d’attribuer 1 000 000 € à 4 équipes de l’Inserm. Les lauréats sont :

Équipe dirigée par le Pr. François Goffinet, Unité Inserm 953 « Recherche épidémiologique en santé périnatale et santé des femmes et des enfants », Hôpital Cochin-Saint-Vincent de Paul, Paris
L’objectif des recherches du laboratoire de François Goffinet est d’accroître les connaissances nécessaires à une meilleure définition et une meilleure mise en application de pratiques et de politiques efficaces concernant la santé de la femme et de l’enfant dans la période qui entoure la grossesse et l’accouchement. Son équipe évalue les pratiques cliniques et les modes d’organisation des soins et met au point des indicateurs en santé périnatale dans le but de développer les connaissances permettant de définir de nouveaux protocoles de soins ou d’adapter des mesures réglementaires.
L’installation de l’unité dans un nouveau bâtiment de la maternité Port-Royal, soutenue par le Prix Coups d’élan, permettra de regrouper des services cliniques et des équipes de recherche, facilitant ainsi les interactions entre cliniciens et chercheurs dans le domaine de la santé périnatale et maternelle.

Équipe dirigée par le Pr. Michel Haïssaguerre, Unité Inserm 1045, Laboratoire « Electrophysiologie et stimulation cardiaque », Hôpital Haut-Lévêque, Bordeaux
a fonction cardiaque est, dans l’esprit de tous, associée à la contraction du muscle cardiaque. Cette action mécanique n’est cependant possible qu’après l’activation électrique des cellules cardiaques, s’exprimant par l’électrocardiogramme. Près de la moitié des décès d’origine cardiaque sont des dysfonctionnements électriques se traduisant par des morts subites, très largement liées à une arythmie instantanément mortelle (fibrillation ventriculaire), correspondant à une « tornade » électrique. Michel Haïssaguerre a montré que ces tornades électriques sont initiées par les cellules de Purkinje, provenant d’une fraction infime de la masse cardiaque. Ces travaux ont eu un impact considérable dans la compréhension et le traitement des troubles du rythme cardiaque. Le défi majeur reste l’identification des sujets menacés.
Le Prix Coups d’élan permettra à cette équipe de s’installer dans le nouveau Centre de recherche cardio-thoracique situé à Bordeaux.

Équipe dirigée par le Pr. Guido Kroemer, Unité Inserm 872, laboratoire « Apoptose, Cancer et immunité », Centre de Recherche des Cordeliers, Paris
Guido Kroemer s’intéresse aux interactions entre médicament, cellule cancéreuse et système immunitaire, et plus particulièrement aux mécanismes de l’apoptose, processus de mort cellulaire programmée. Ces recherches ont permis de démontrer que la chimiothérapie anticancéreuse est particulièrement efficace lorsqu’elle induit une mort cellulaire immunogénique et déclenche une réponse immunitaire contre le cancer. L’objectif ultime de ce projet de recherche est d’isoler les signaux émis par les cellules tumorales succombant à une mort cellulaire immunogénique et de définir quels médicaments anticancéreux seraient capables de déclencher ce processus apoptotique.
Le Prix Coups d’élan va permettre de rénover des locaux du Centre de Recherche des Cordeliers (Paris) où s’installera le l’équipe de Guido Kroemer, ainsi que d’équiper son laboratoire de matériel pour la culture cellulaire.

Équipe dirigée par le Dr. Julien Marie, Unité Inserm 1052, Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon, laboratoire « TGF-beta et échappement immunitaire », Centre Léon Bérard, Lyon
Parmi les cellules qui composent notre système immunitaire, les lymphocytes T présentent une activité spécifique et accrue contre les cellules cancéreuses et sont ainsi capables de les tuer efficacement in vitro. Cependant, au sein de l’organisme, cette activité antitumorale des lymphocytes T est moins efficace car elle est réprimée par l’action d’une protéine, le TGF-ß, produite par les cellules tumorales. Julien Marie s’intéresse au rôle joué par le TGF-ß dans le contrôle des lymphocytes T et cherche à élucider les mécanismes qui bloquent leur activation au moyen d’approches physiopathologiques nécessitant des investigations à l’échelle de l’organisme.
Le Prix Coups d’élan va permettre à ce laboratoire d’aménager, d’équiper et de mettre aux normes une animalerie pour souris dépourvues de germes pathogènes.

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Coups élan Bettencourt Schueller © S. Compoint

De gauche à droite : Dr. Julien Marie (Lauréat des Prix Coups d’élan 2010), Gabriel de Broglie (Chancelier de l’Institut de France), Pr. Hugues de Thé (Membre du Comité Scientifique de la Fondation Bettencourt Schueller), Pr. François Goffinet (Lauréat des Prix Coups d’élan 2010), Dr. Sebastian Amigorena (Membre du Comité Scientifique de la Fondation Bettencourt Schueller), Liliane Bettencourt (Présidente de la Fondation Bettencourt Schueller), Pr. Guido Kroemer (Lauréat des Prix Coups d’élan 2010), Pr. André Syrota (PDG de l’Inserm), Pr. Pierre Corvol (Président du Comité Scientifique de la Fondation Bettencourt Schueller).

Remise des Prix Inserm le 30 novembre 2010 au Collège de France

Lors de la cérémonie de remise des prix au Collège de France le 30 novembre prochain, le Grand Prix Inserm 2010 sera décerné à Didier Raoult, professeur de microbiologie, spécialiste des maladies infectieuses. Un prix d’Honneur sera attribué à Eliane Gluckman, première à avoir réalisé en 1987 une greffe de sang de cordon ombilical chez un enfant de 6 ans. Le prix International, consacrera la carrière de Denis Duboule (Ecole Polytechnique de Lausanne). Quatre autres prix, dans les catégories Recherche et Innovation, seront également décernés.

Didier RAOULT, Grand Prix Inserm 2010

A 58 ans, Didier Raoult, lauréat du Grand Prix 2010 est consacré pour l’ensemble de sa carrière. Il dirige actuellement l’URMITE (Unité de Recherche en Maladies Infectieuses et Tropicales Emergentes, unité de recherche de l’Université de la Méditerranée, associée au CNRS UMR 6236 et à l’IRD) à Marseille.

Professeur de microbiologie, spécialiste des maladies infectieuses, Didier Raoult découvre en 1992 un virus totalement nouveau qu’il baptise Mimivirus. D’abord assimilé à une bactérie puisqu’il mesure 0,4 micromètre, le chercheur montre que Mimivirus possède toutes les caractéristiques d’un virus…géant.

Cette découverte a ouvert un champ de recherche complètement inexploré. En 2008, Didier Raoult découvrira Spoutnik, le premier virus géant capable d’en infecter un autre pour survivre, puis Marseillevirus en 2009.

Didier Raoult, par ailleurs, reçoit des patients du monde entier dans son centre devenu référence mondiale pour la fièvre Q et les maladies de Whipple(1).

(1) Maladie infectieuse rare due à la bactérie Tropheryma whippelii. Elle se présente comme une maladie digestive ou systémique.

Eliane GLUCKMAN, Prix d’Honneur

Eliane Gluckman est spécialiste de la greffe des cellules souches du sang (cellule souches hématopoïétiques).

Au cours de sa carrière elle a côtoyé les grands de l’hématologie et de l’immunité – externe auprès de Georges Mathé, qui vient de disparaître, interne chez Jean Bernard, accueillie par Jean Dausset -, cette scientifique de l’hôpital Saint-Louis de Paris a su se faire un nom dans la recherche sur la transplantation, mais aussi dans l’étude du cordon ombilical.

C’est dans son service à l’hôpital Saint Louis et sous sa direction qu’a été effectuée la première greffe mondiale de sang de cordon ombilical en 1987.

Denis DUBOULE, Prix International

Spécialiste mondial de la génétique du développement, Denis Duboule est l’un des pionniers de la recherche sur les gènes « HOX » également appelés « gènes architectes » qui préfigurent la mise en place des membres et des organes chez les vertébrés.

Sa découverte des gènes « HOX » a permis le développement d’un domaine de recherche particulièrement actif depuis.

Denis Duboule dirige le projet SystemsHox.ch, commun à l’université de Genève et à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et est membre, en France, de l’Académie des sciences depuis 2005.

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Quatre autres prix, les Prix Recherche et les Prix Innovation seront décernés à :

  • Jamel CHELLY, directeur du laboratoire de génétique et de physiologie des retards mentaux de l’Institut Cochin
  • Naomi TAYLOR, immunologiste à l’Institut de génétique moléculaire de Montpellier
  • Dominique DONNET-KAMEL, responsable des liens entre les associations de malade et l’Inserm
  • Boris MATROT, ingénieur responsable de la plateforme phénopups (qui permet d’étudier de manière non invasive et simultanément les fonctions vitales des souriceaux) au sein de l’Unité Inserm 676 à l’hôpital Robert-Debré

Implantation à Nantes d’une plate-forme de production de médicaments de thérapie innovante destinés à des applications cliniques – Atlantic Bio GMP (ABG)

Inauguration le 15 novembre 2010 – L’Etablissement Français du Sang inaugure à Saint-Herblain, près de Nantes, l’ABG (Atlantic Bio GMP), avec ses partenaires de co-gouvernance l’Inserm, le CHU de Nantes et l’AFM. ABG est une plate-forme de production de médicaments de thérapie innovante. Cette plate-forme qui a l’ambition de devenir un haut lieu des biotechnologies, est l’une des premières plates-formes européennes de statut public. Elle a pour objectif de fournir aux équipes souhaitant initier des essais cliniques de phase I/II des produits fabriqués dans le respect des Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF), c’est-à-dire de garantir leur sécurité et leur qualité dans le but d’être utilisés chez l’homme. L’objectif poursuivi ici est d’obtenir plus rapidement, et à un coût raisonnable, la preuve du concept thérapeutique de nouveaux médicaments de thérapie innovante (MTI).

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© EFS

Les médicaments de thérapie innovante sont une nouvelle classe de produits issus des biotechnologies, ils sont destinés à traiter des patients atteints de pathologies actuellement incurables. Cette classe de médicaments a été définie par le règlement européen 1394 de novembre 2007. Elle regroupe les produits issus de l’ingénierie cellulaire, génique et tissulaire.

Ces MTI sont susceptibles de créer une révolution thérapeutique comparable à celle de la découverte des antibiotiques. Il s’agit ici, non pas de recourir à des substances xénobiotiques, c’est-à-dire étrangères à la vie, mais d’utiliser les propres ressources de l’organisme de manière à engendrer de nouvelles voies thérapeutiques.

L’inauguration d’ABG voit la concrétisation d‘un projet issu d’une volonté, dès janvier 2003, de l’EFS et de l’Inserm, rejoints par l’AFM et le CHU de Nantes qui a notamment mis à disposition le terrain pour la construction, d’offrir à la communauté scientifique et médicale des outils thérapeutiques destinés aux biothérapies.

En matière de financement l’EFS, Nantes Métropole, le Conseil régional de Pays de la Loire, le Conseil général de Loire Atlantique et le FEDER (Union européenne) ont participé à titre d’investissement à hauteur de 5.2 millions d’euros. Les frais de fonctionnement d’ABG seront assurés à hauteur de 1.5 million d’euros par an par l’EFS, l’AFM, l’Inserm et le CHU de Nantes.

Une nouvelle étape dans les relations entre l’Inserm et la CPU

L’Inserm et la CPU (Conférence des présidents d’université) annoncent la signature d’un accord cadre, ce 4 novembre 2010. L’évolution récente du système français de recherche et d’enseignement supérieur conduit l’Inserm et la CPU à convenir de nouvelles modalités de collaboration partagées.

Cet accord marque une nouvelle étape dans les relations entre l’Inserm et la CPU : il s’agit de renforcer le dialogue stratégique au niveau des directions d’établissement afin d’identifier les sujets d’intérêt partagés, les objectifs à réaliser en commun, ainsi que des modalités de mise en œuvre adaptées à ces finalités. « Dans ces conditions, les Unités Mixtes de Recherche (UMR) constituent le vecteur privilégié de cette coopération », indiquent la CPU et l’Inserm. Les contributions à la formation à et par la recherche, la collaboration au sein des écoles doctorales, la politique d’attractivité et les stratégies européennes, internationales et en matière de valorisation structurent elles aussi cet accord.

L’Inserm et la CPU proposent de poursuivre l’organisation de la recherche sous forme d’unités mixtes de recherche (UMR) ou d’autres formations à l’interface des stratégies des établissements partenaires. Ces stratégies s’élaborent au regard de plusieurs critères dont le degré d’excellence de l’unité, l’apport de l’association, la cohérence des dynamiques académiques et socio-économiques des unités à l’échelle régionale et nationale. En particulier, dans le cas des UMR, l’activité, le périmètre et les moyens apportés par les établissements partenaires sont discutés et définis conjointement.

Pour le suivi des partenariats et des politiques de site, l’Inserm et la CPU sont favorables à la mise en place de comités mixtes de suivi avec l’université ou le PRES concerné. La participation à ces comités sera proposée aux autres organismes de recherche membres d’Aviesan impliqués sur le site.

En matière de gestion administrative, l’Inserm et la CPU réaffirment leur engagement dans le principe de la délégation de la gestion administrative et financière des UMR.

La CPU et l’Inserm conviennent de constituer un comité de coordination constitué, pour l’Inserm, de son Président-directeur général, et de ses Directeurs généraux délégué à la stratégie et délégué aux affaires administratives ou financières, ou de leurs représentants, et, pour la CPU, des son président et président de la Commission Recherche ou de leurs représentants, ainsi que de son Délégué Général.

Ce Comité se réunira au moins une fois par an afin de faire le bilan des actions de collaboration engagées et de dégager des perspectives d’évolution.

Pour André Syrota, P-DG de l’Inserm, cet accord-cadre est la clef de voute des relations entre l’Inserm et les universités : il traduit la volonté de l’Institut d’accompagner au plus près les universités dans la réforme d’ensemble du paysage institutionnel de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Pour Lionel Collet, Président de la CPU, cet accord installe les universités et l’Inserm dans une relation de partenariat qui va concourir à la vitalité de la politique scientifique nationale et à sa visibilité internationale, chacun apportant ses atouts propres qui font l’originalité du système français de recherche.

Décès du Professeur Georges Mathé

Le Professeur Georges Mathé est décédé vendredi 15 octobre 2010 à l’âge de 88 ans. Il a fondé en 1964 puis dirigé pendant 20 ans l’institut de cancérologie et d’immunogénétique en associant l’unité de recherche Inserm 50 « cancérologie et immunogénétique » et le laboratoire 189 du CNRS à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif. La recherche médicale perd un de ses piliers qui a ouvert le champ de l’immunothérapie. En 1959, il a réalisé la première greffe de moelle osseuse chez l’homme.

Georges Mathé a marqué l’organisation de la recherche en France en participant à la création de l’Inserm en 1964. Il a également contribué à la création, à Lyon, du Centre international de la recherche sur le cancer (CIRC).

Le Professeur Georges Mathé a consacré sa carrière à la recherche médicale en privilégiant l’immunologie et l’hémato-cancérologie, disciplines qui lui ont valu la reconnaissance de la communauté scientifique internationale. Professeur de cancérologie expérimentale à la faculté de médecine de Paris-Sud de 1966 à 1990, chef du service des maladies sanguines et tumorales de l’hôpital Paul-Brousse de 1980 à 1990, ses travaux de recherche ont donné lieu à la publication de plus de 1000 articles et de nombreux ouvrages. Sa contribution à l’immunothérapie s’est traduite par la réalisation de greffes de moelle osseuse sur 6 physiciens yougoslaves accidentellement irradiés dans une centrale nucléaire. Cette première chez l’homme a initié les greffes sur des patients leucémiques.

Conseiller auprès de Raymond Marcellin, ministre de la Santé publique, Georges Mathé a participé à la création de l’Inserm et à l’élaboration de ses statuts en 1964. Par la suite, il a été de nombreuses fois membre et président des instances scientifiques de l’Inserm. Vice-président du conseil d’administration de 1972 à 1973, il a ensuite présidé la commission scientifique spécialisée de l’Inserm (CSS) « Biologie et pathologie cellulaires, hématologie cellulaire, cancer » de 1974 à 1979.

Au cours de sa carrière, il n’a cessé de recevoir des distinctions de la part de la communauté scientifique. En 1994, il a obtenu le prix Léopold-Griffuel, une récompense prestigieuse en France dans le domaine de la cancérologie. En 2002, il recevait le Prix Medawar de la Société internationale de transplantation pour récompenser le rôle pionnier de ses travaux sur la moelle osseuse. En 2007, pour honorer ses recherches en cancérologie, un centre anticancéreux portant son nom a été inauguré à Belgrade (Serbie).

André Syrota, Président-Directeur Général de l’Inserm, salue « non seulement le scientifique de renom que fut Georges Mathé, mais aussi celui qui a activement contribué au renouveau de la recherche médicale française ».

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Professeur Georges Mathé (à gauche) lors de l’inauguration, du centre anticancéreux qui porte son nom (Belgrade, 2007)

Lorsque les lycéens expérimentent les sciences comme des chercheurs…

Retour sur 6 années d’un programme original conçu par une équipe de chercheurs à destination de lycéens de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Depuis 6 ans des chercheurs en biologie mènent une expérience originale en direction des lycéens. Ils offrent chaque semaine à des classes entières de lycées une plongée de plusieurs jours au cœur de la démarche scientifique dans un laboratoire qui leur est entièrement réservé dans un institut Inserm sur le campus de Marseille-Luminy (Université de la Méditerranée). Ainsi quelque 1 000 lycéens par an réalisent des mini-stages de recherche encadrés par des étudiants en thèse. Le détail de ce programme vient d’être publié dans la revue PloS Biology.

On observe ces dernières années une désertion des filières scientifiques. Il s’agit donc de rendre ces carrières plus attirantes pour les jeunes générations. C’est dans cet esprit que s’inscrit le programme conçu par Constance Hammond, directrice de recherche à l’Inserm. Elle a imaginé une façon de stimuler la curiosité, l’imagination et la créativité des jeunes en leur permettant de pénétrer concrètement au cœur de la recherche scientifique. Les lycéens approchent la recherche par ce qui fait son essence : la construction de savoirs.

Le programme, lancé en 2004, consiste à faire participer tous les élèves d’une classe de lycée en section scientifique à des projets de recherche miniatures, correspondants aux programmes scolaires. La classe est divisée en quatre groupes, chacun encadré par un étudiant en thèse. Première partie : observer, élaborer un projet de recherche (sur un thème pré-défini) : que voulez-vous étudier et comment allez-vous procéder ? Deuxième partie : mettre au point les expériences nécessaires au projet, expérimenter et évaluer les problèmes rencontrés, discuter les résultats. Dernière partie : interpréter et présenter ses travaux qui sont soumis à la critique des autres élèves et de chercheurs. Les ateliers mis en place par Constance Hammond et ses collaborateurs, au sein de l’association « Tous chercheurs », abordent différents domaines de la recherche en biologie tels que l’utilisation des protéines fluorescentes (biologie moléculaire), la réponse à l’infection (immunologie), le développement cérébral et la plasticité (neuroscience), l’étude de la pollution de l’eau (développement durable), le traitement du diabète de type 1 (physiologie).

« Comme dans la ‘vraie’ recherche, les jeunes ne connaissent pas à l’avance les résultats qu’ils vont obtenir », insiste Constance Hammond, qui fut enseignante-chercheuse en neurobiologie pendant 17 ans.

« Il est très étonnant que dans le cursus français des enseignants en sciences, jusqu’au capes et à l’agrégation, les stages en laboratoire ne soient pas obligatoires. De ce fait les enseignants n’ont bien souvent qu’une connaissance théorique de la démarche scientifique. Ils l’imaginent linéaire et rapide, l’expérimentateur trouvant toujours le résultat attendu. Ainsi les expériences réalisées en TP sont souvent de simples vérifications qui n’apprennent pas à réfléchir et ne forment pas à la critique positive en sciences », constate la chercheuse.

L’approche pédagogique est très différente de celle à laquelle sont habitués les élèves de lycée. Les lycéens sont guidés par les jeunes chercheurs encadrants. Il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » résultat établi a l’avance ; si une expérience ne donne pas de résultat interprétable, les élèves sont encouragés à essayer de comprendre pourquoi et à recommencer. Ainsi, les échanges sont libres, les hypothèses de recherche émises et les recherches de protocoles sont juste guidés par le chercheur junior. Il insiste sur la nécessité de vérifier soigneusement ses résultats.

Les professeurs des classes participantes sont aussi parties prenantes : ils sélectionnent à l’avance les sujets qu’ils souhaitent aborder au laboratoire et programment leur cours sur le sujet à la suite de mini-stage de recherche. Les jeunes chercheurs sont formés avant les sessions. Ils acquièrent ainsi une expérience d’enseignement complètement nouvelle.

De tels laboratoires pour lycéens « hors les murs », sur un campus universitaire pourraient être généralisés à d’autres régions de France, estiment Constance Hammond et ses collaborateurs. En effet, la pédagogie associée est applicable à toutes les disciplines scientifiques, mathématiques , physique, et biologie. En centralisant en un seul lieu un équipement performant, identique à celui présent dans les labos de recherche scientifique, ils permettraient d’accueillir de nombreux lycées d’une même région dans des conditions optimales. Les lycéens y bénéficieraient d’un encadrement resserré et de haut niveau. Pour Constance Hammond, « C’est aussi l’opportunité pour les lycéens de visiter une université, et de travailler avec le service universitaire d’information et d’orientation pour affiner leurs choix avant la terminale ».

cp-05-oct-2010

Elèves du Lycée St-Exupéry à Marseille en pleine recherche

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