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Mois de prévention et d’information sur l’endométriose

endométriose

© 2019 Flore Avram/Inserm

On estime à 1,5 million le nombre de Françaises qui seraient atteintes d’endométriose. Ce chiffre est sans doute sous-estimé car bien que fréquente, cette maladie gynécologique demeure encore mal repérée. En effet, les connaissances sur l’endométriose par les professionnels de santé restent insuffisantes et les retards de diagnostic importants. A l’Inserm, des équipes de recherche travaillent depuis plusieurs années pour mieux appréhender la maladie et améliorer la vie des patientes touchées par des douleurs souvent invalidantes, causes de fatigue, de dépression, ou d’anxiété. 

En ce mois de mars 2023, avec la semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose (6 au 12 mars 2023) et  la marche mondiale pour l’endométriose qui aura lieu le 25 mars, l’Inserm revient sur cette maladie et sur le nouveau souffle donné à la recherche avec l’annonce d’une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose en 2022, dans laquelle l’Institut s’est vu confier un rôle clé.

 

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie caractérisée par la présence anormale, en dehors de la cavité utérine, de fragments de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus. Ces fragments vont s’implanter et proliférer sur de nombreux organes sous l’effet de stimulations hormonales.  Les principaux symptômes sont des douleurs (douleurs pelviennes notamment, surtout pendant les règles) et, dans certains cas, une infertilité.

Lire le dossier complet sur l’endométriose : https://www.inserm.fr/dossier/endometriose/

 

L’Inserm, un acteur clé de la recherche sur la santé des femmes

Il y a un an, le président de la République a annoncé le lancement de la  Stratégie nationale de lutte contre l’endométriose.

Dans ce contexte, l’Inserm s’est vu confier par ses ministères de tutelle l’élaboration d’un PEPR exploratoire sur la santé des femmes et la santé des couples. Ce programme couvrira non seulement la recherche sur l’endométriose – de la compréhension de ses mécanismes cellulaires à la prise en charge des patientes – mais aussi les domaines de la fertilité, de l’assistance médicale à la procréation et sur les effets de l’exposition in utero aux antiépileptiques (valproate de sodium et autres). Il comprendra en outre la création d’une base de données constituée à partir des six cohortes nationales déjà existantes, pour en savoir plus sur la fréquence, les facteurs de risque et les conséquences de l’endométriose à tous les niveaux de la vie des personnes atteintes et de leur entourage.

Lire le dossier de presse : Stratégie nationale de lutte contre l’endométriose

 

Soucieux de diffuser une information scientifique fiable, factuelle et de qualité, l’Inserm est également mobilisé contre la diffusion de fausses informations qui pourraient circuler sur ce sujet. A ce titre, l’annonce récente d’un test de diagnostic salivaire de l’endométriose a fait l’objet d’un décryptage de notre cellule riposte :

Pour aller plus loin : Lire notre Canal Détox : « Un test salivaire pour diagnostiquer l’endométriose, vraiment ? »

28 février : journée internationale des maladies rares

maladies rares

Une maladie est considérée « rare » dès lors qu’elle ne concerne pas plus d’une personne sur 2000. Si bon nombre des maladies rares sont déjà bien décrites dans la littérature scientifique, des zones d’ombre subsistent. A l’Inserm, plusieurs équipes travaillent quotidiennement pour mieux comprendre les mécanismes impliqués et améliorer le diagnostic et le traitement des personnes touchées par ces maladies aux réalités diverses.

A l’approche de la journée internationale des maladies rares, l’Inserm revient sur trois études qui attestent du dynamisme de la recherche sur ce sujet.

Granulomatose septique chronique : des biomarqueurs pour prédire l’efficacité de la thérapie génique

La granulomatose septique chronique est une maladie génétique rare et grave du système immunitaire.  Elle est causée par une mutation du gène CYBB localisé sur le chromosome X, et touche principalement les garçons. Les patients atteints de cette maladie souffrent d’infections bactériennes et fongiques récurrentes qui peuvent compromettre leur pronostic vital à court terme.

Dans une étude publiée en 2023, des chercheurs et chercheuses ont mis en évidence 51 biomarqueurs qui permettraient de prédire le succès d’une thérapie génique chez des patients atteints.

Mucoviscidose : une nouvelle perspective thérapeutique grâce à des recherches sur un champignon comestible

Une molécule issue d’un champignon comestible pourrait ouvrir des perspectives thérapeutiques pour des patients atteints de mucoviscidose, la maladie génétique rare la plus fréquente.

Une équipe de recherche dirigée par Fabrice Lejeune, chercheur Inserm, a testé les effets de la 2,6-diaminopurine (DAP), l’un des principes actifs contenus dans le champignon Lepista flaccida, dans différents modèles expérimentaux de la maladie.

Les scientifiques ont montré que cette molécule pourrait avoir un intérêt thérapeutique pour les patients atteints de mucoviscidose liée à une mutation particulière, dite mutation non-sens.

Syndromes d’hypercroissance dysharmonieuse : premier et unique traitement autorisé par les autorités américaines

Les syndromes d’hypercroissance dysharmonieuse sont un groupe de maladies génétiques rares qui se caractérisent par le développement d’excroissances déformant certaines parties du corps et responsables de douleurs intenses, de fatigue, de saignements et de divers dysfonctionnements. Les malades souffrent ainsi de handicaps sévères et leur pronostic vital peut être parfois engagé.

Une étude clinique majeure menée par des équipes de l’Inserm, l’AP-HP et l’Université Paris Cité a démontré l’efficacité d’un médicament habituellement utilisé dans le cancer du sein. Il fonctionne en bloquant le gène défaillant responsable de ces syndromes. Les patients traités ont vu leurs lésions régresser et leurs symptômes s’améliorer. Ces résultats importants ont abouti en 2022 à une autorisation de mise sur le marché de ce médicament comme premier et unique traitement de ces maladies, par l’agence américaine du médicament (FDA).

13 février : Journée Internationale de l’épilepsie

© Fotolia

Près de 50 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’épilepsie, ce qui en fait l’un des troubles neurologiques les plus fréquents, en troisième position derrière la migraine et les démences. L’épilepsie est associée à des crises avec convulsions, rigidité musculaire… Mais chaque syndrome épileptique peut se manifester par une grande variété de symptômes et être accompagné de troubles l’humeur, de la cognition, du sommeil… Il n’y a pas une mais des épilepsies.

A l’Inserm, des équipes de recherche sont très actives sur le sujet pour faire avancer les connaissances scientifiques sur l’épilepsie et mieux documenter les mécanismes à l’origine de cette maladie complexe. L’objectif ? améliorer les options de traitement des personnes qui en sont atteintes.

Retour sur deux études publiées récemment, qui attestent du dynamisme de la recherche sur ce sujet.

Ralentir la progression des épilepsies liées aux malformations cérébrales

Dans une étude publiée dans la revue Neurobiology of disease, des chercheurs de l’Inserm au sein de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée (Inmed), se sont intéressés aux anomalies de développement du cortex cérébral, qui conduisent à des épilepsies souvent sévères de l’enfant et de l’adolescent.

Les chercheurs sont parvenus à étudier l’émergence et la progression des crises associées à ce type d’épilepsie dans un modèle animal, grâce à un suivi sur plusieurs mois de l’activité cérébrale par électrocorticographie[1]. Ils ont ensuite pu approfondir leurs découvertes grâce à une approche génétique permettant de supprimer l’activité de certains neurones : leurs résultats ont suggéré que des interventions correctrices ciblées menées précocement pourraient modifier favorablement la progression des épilepsies liées aux malformations cérébrales.

Réduire les crises grâce une stratégie de reprogrammation cellulaire

De nombreuses pathologies du système nerveux central, comme l’épilepsie dite « mésio- temporale »[2], sont associées à une mort de neurones sans que le cerveau ne soit capable de les régénérer. Les cellules gliales présentes dans l’environnement direct des neurones endommagés réagissent en se multipliant, sans que cette réponse gliale ne résolve le problème.

Une équipe de chercheurs associant l’Inserm est parvenue à transformer ces cellules gliales du cerveau en nouveaux neurones dans un modèle de souris atteint d’épilepsie mésio-temporale. Les chercheurs ont pu montrer une réduction de moitié des crises épileptiques dans ces modèles animaux.

Ces résultats publiés dans la revue Cell Stem Cell, suggèrent ainsi le potentiel thérapeutique de cette stratégie de reprogrammation cellulaire pour combattre une pathologie comme l’épilepsie mésio-temporale. Une piste intéressante pour cette maladie alors que 30% des patients qui en sont atteints sont réfractaires aux traitements pharmacologiques actuellement disponibles.

Lire le communiqué de presse : https://presse.inserm.fr/regenerer-les-neurones-perdus-un-pari-reussi-pour-la-recherche/43866/

[1] Enregistrement de l’activité neuronale par l’intermédiaire d’électrodes directement placées sur le cortex cérébral.

[2] Forme la plus fréquente d’épilepsie focale de l’adulte.

Journée mondiale contre le cancer : zoom sur la recherche

Image en superrésolution d’un groupe de cellules T tueuses (vertes et rouges) entourant une cellule cancéreuse (bleue, au centre). © Alex Ritter, Jennifer Lippincott Schwartz and Gillian Griffiths, National Institutes of Health

 

La journée mondiale contre le cancer, qui se tient chaque année le 4 février, est l’occasion de mobiliser médecins, chercheurs et patients pour sensibiliser le public aux principaux enjeux de la lutte contre la maladie. Avec ses partenaires, l’Inserm œuvre pour faire avancer la recherche afin d’améliorer le dépistage et la prise en charge des malades, mais aussi d’identifier de nouvelles pistes thérapeutiques. Zoom sur trois études récemment publiées.

 

  1. Lutter contre les effets délétères d’une chimiothérapie

Le cisplatine est une chimiothérapie indiquée pour lutter contre les tumeurs dans de nombreux cancers. Elle s’accompagne toutefois d’effets secondaires importants : toxicité au niveau des reins, douleurs neuropathiques importantes… Dans une étude parue en novembre 2022 dans  The Journal of Clinical Investigation, une équipe de recherche Inserm à  Lille a identifié un médicament prometteur pour lutter contre ces effets délétères pour les patients.

Déjà autorisée contre la maladie de Parkinson, cette molécule appelée istradefylline pourrait non seulement réduire les effets secondaires de la chimiothérapie mais aussi améliorer ses propriétés anti-tumorales. Ces résultats devront maintenant être consolidés dans le cadre d’un essai clinique.

 

  1. Immunothérapie : identification d’un nouveau biomarqueur

En moins de dix ans, l’immunothérapie a considérablement progressé au point de constituer aujourd’hui une indication thérapeutique dans plus d’une vingtaine de cancers. Cependant, il existe encore des freins. Ces thérapies ne fonctionnent pas encore pour tous les patients. Pour améliorer cette situation, des scientifiques travaillent donc activement à mieux comprendre les mécanismes d’action de l’immunothérapie et les obstacles potentiels.

Une équipe de recherche  Inserm au PARCC (UMR-S 970 Université Paris Cité, Inserm, Hôpital Européen Georges Pompidou – AP-HP) a récemment mis en évidence non seulement l’existence d’un mécanisme qui permet à certaines cellules tumorales dérivées du cancer du rein de survivre à l’action du système immunitaire mais également l’existence d’un biomarqueur soluble dans le sang, CD27, caractéristique de certaines formes de cancer.

Les chercheurs ont notamment montré que la présence de CD27 soluble à des taux élevés dans le sang était associée à une mauvaise réponse des patients à l’immunothérapie. Ces résultats, publiés dans la revue Clinical Cancer Research , ont donné lieu au dépôt de deux brevets.

  1. L’épigénétique éclaire les biais de genre dans la prédisposition à certains cancers

Une nouvelle étude de l’Inserm s’est intéressée au rôle épigénétique d’un ARN non-codant dans le développement de tumeurs agressives, notamment dans le cancer du sein. Publié dans la revue Cell ce travail expliquerait en partie certains des biais de genre dans la prédisposition à certaines pathologies.

Pour rappel, l’épigénétique est une discipline qui étudie les mécanismes intervenant dans la régulation des gènes, essentielle à l’action des cellules et au maintien de leur identité.

 « Cancers : comprendre pour mieux traiter » : le magazine de l’Inserm n°55 est en ligne

Thérapies ciblées, anticorps de nouvelle génération, thérapies cellulaires, vaccins anticancer… Tout cet arsenal thérapeutique qui a déjà révolutionné la lutte contre les cancers, ou va prochainement le faire, a pour point de départ une seule et même origine : une meilleure connaissance des mécanismes moléculaires à l’œuvre au sein des cellules cancéreuses et une compréhension plus fine de leurs interactions avec leur proche environnement. Le dernier magazine de l’Inserm dédié à la lutte contre le cancer, qui retrace ces avancées, est à découvrir ici.

Le Dry January : une pause pour faire le point sur sa consommation d’alcool

Alcool

L’alcool était la 7ème cause de perte d’années de vie en bonne santé dans le monde en 2016, et aussi la première cause d’hospitalisation en France. © Adobe Stock

Au lendemain des fêtes de fin d’année, l’heure est aux bonnes résolutions. Certains se lanceront d’ailleurs dans le « Dry January » ou le défi sans alcool du mois de janvier (« Janvier Sobre ») pour récupérer des excès des derniers jours. L’objectif : faire une pause dans sa consommation et réfléchir à son rapport à l’alcool. D’autant que la consommation d’alcool est un facteur de risque majeur pour la santé : elle est impliquée directement ou indirectement dans la survenue d’une soixantaine de maladies.

En 2021, l’Inserm a publié une expertise collective pour dresser un état des lieux des dommages liés à l’alcool et formuler les pistes de recherche et d’actions visant à les réduire. Les scientifiques se sont notamment intéressés aux bénéfices des périodes « sans alcool » et plus précisément à la campagne de sensibilisation annuelle Dry January qui est originaire du Royaume-Uni

Le choix du mois de janvier semble idéal : les potentiels excès pendant les fêtes et l’envie de « détox » suite à cela, associés aux bonnes résolutions de début d’année, sont autant d’arguments qui motivent les participants à relever le défi.

Selon les experts de l’Inserm, en plus d’être associé à des changements dans la consommation observables jusqu’à 6 mois après le défi, un arrêt de consommation d’alcool pendant un mois permettrait aussi l’amélioration de paramètres physiologiques, cognitifs, de bien-être et de qualité de vie. L’expertise collective de l’Inserm s’est ainsi positionnée en faveur du lancement de campagnes d’arrêt de la consommation, à l’image de l’opération « Dry January », dont les bénéfices (et le faible coût) ont été démontrés.

L’expertise collective de l’Inserm :

Ce document présente la synthèse et les recommandations issues des travaux du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre de la procédure d’expertise collective pour répondre à la demande de la Mildeca et du ministère en charge de la Santé concernant la réduction des dommages associés à la consommation d’alcool, les stratégies de prévention et d’accompagnement.

Ce travail s’appuie essentiellement sur les données issues de la littérature scientifique disponible lors du premier semestre 2020. Près de 3 600 documents ont été rassemblés à partir de l’inter- rogation de différentes bases de données (PubMed, Web of sciences, Scopus, socINDEX, Cairn, Pascal, Francis, Econbizz, JSTOR, OpenEdition Journals, Isidore, Persée).

Consulter le communiqué de presse

Consulter la synthèse de l’expertise collective

Champagne et santé : que dit la science ?

coupes de champagne

À l’approche des fêtes de fin d’année et du défi sans alcool du mois de janvier (« Dry January »), le lien entre santé et consommation de boissons alcoolisées fait l’objet de nombreux articles dans les médias. Et comme chaque année, les effets du champagne – boisson des fêtes par excellence – suscite de l’intérêt.

En général, les études portant sur les associations entre consommation de champagne et santé s’intéressent au rôle des acides phénoliques (dont des flavonoïdes). Ces composés organiques, présents dans les vins et le champagne mais aussi dans des aliments comme le cacao et l’huile d’olive, favoriseraient la santé cardiovasculaire d’après plusieurs études épidémiologiques. Les mécanismes biologiques ne sont pas encore entièrement élucidés, mais ces composés auraient un rôle dans le maintien de l’intégrité des tissus vasculaires (artères, vaisseaux, capillaires) ainsi que des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes.

Des limites méthodologiques importantes ont cependant été rapportées dans plusieurs travaux de recherche sur le sujet, restreignant la portée de leurs résultats. C’est le cas d’une étude parue en 2013 menée à l’université de Reading qui fait régulièrement parler d’elle à l’approche de Noël. En effet, elle suggérerait que le champagne pourrait être bénéfique pour la mémoire et même avoir dans certains cas des effets protecteurs contre des maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer.

Or, la prudence s’impose face à de tels résultats : c’est pourquoi nous avions dédié un Canal Détox au sujet pour revenir sur les aspects les plus problématiques de cette étude mais aussi sur les connaissances scientifiques existantes à propos de l’impact du champagne sur le cerveau.

Retrouvez le texte Canal Détox complet sur notre salle de presse

Infection respiratoire aiguë : données générales du réseau Sentinelles de l’Inserm

réseau sentinelles

Les médecins du réseau Sentinelles de l’Inserm surveillent le nombre de cas d’« infections respiratoires aiguës » IRA[1] (apparition brutale de fièvre ou sensation de fièvre et de signes respiratoires). Les IRA sont dues à différents virus respiratoires dont le SARS-CoV-2 (Covid-19), les virus grippaux et d’autres virus respiratoires comme le VRS, le rhinovirus, ou le métapneumovirus. La surveillance des IRA a pour objectif le suivi des épidémies dues à ces virus.

Concernant la surveillance clinique : En France métropolitaine, la semaine dernière (2022s47), le taux d’incidence des cas d’infection respiratoire aiguë (IRA) vus en consultation (ou en téléconsultation) de médecine générale a été estimé à 328 cas pour 100 000 habitants. Ce taux est en augmentation par rapport à la semaine 2022s46 (données consolidées : 222 [205 ; 239]).

Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Provence-Alpes-Côte d’Azur (719 [550 ; 888]), Bretagne (412 [305 ; 519]) et Nouvelle-Aquitaine (350 [267 ; 433]).

GRIPPE : augmentation de la circulation des virus grippaux.

VRS : poursuite de l’augmentation observée depuis plusieurs semaines.

COVID-19 : le taux d’incidence des cas de Covid-19 présentant des signes respiratoires vus en consultation de médecine générale a été estimé à 57 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [48 ; 66]), ce qui représente 37 772 [31 549 ; 43 995] nouveaux cas de Covid-19 présentant des signes respiratoires ayant consulté un médecin généraliste.
Ce taux est en augmentation par rapport à ceux des dernières semaines (données consolidées pour 2022s46 : 37 [31 ; 42]).

[1] En mars 2020, suite à l’émergence du SARS-CoV-2 (COVID-19), la surveillance des médecins du réseau Sentinelles de l’Inserm a évolué. La surveillance des « syndromes grippaux » (fièvre supérieure à 39°C, d’apparition brutale, accompagnée de myalgies et de signes respiratoires) a été remplacée par celle des « infections respiratoires aiguës » IRA (apparition brutale de fièvre ou sensation de fièvre et de signes respiratoires).

Cette surveillance réalisée en collaboration avec Santé publique France, le Centre National de Référence des infections respiratoires (Institut Pasteur et Hospices civils de Lyon) et l’Université de Corse, permet de suivre l’évolution de la pandémie de COVID-19 et des épidémies dues aux autres virus respiratoires (grippe, virus respiratoire syncytial, rhinovirus et métapneumovirus notamment). Elle s’appuie sur l’observation de patients présentant une IRA vus par un médecin généraliste ou un pédiatre.

1er décembre 2022 : Journée mondiale de lutte contre le sida

Macrophages infectés par le VIH

Macrophages infectés par le VIH : Les protéines virales sont en vert, les microtubules en rouge et les noyaux en bleu. Taille des noyaux : 5µm © Inserm/Institut Curie, R. Gaudin/P. Bernaroch

Jeudi 1er décembre 2022 aura lieu la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Organisée dans de nombreux pays par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1988, cette journée vise à informer et à sensibiliser le grand public quant aux moyens préventifs, au traitement et à la prise en charge du virus d’immunodéficience humaine (VIH) / sida.

On estime à 38,4 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH à la fin de 2021. Très impliqués dans la recherche dans ce domaine, les scientifiques de l’Inserm se sont tout au long de l’année mobilisés afin de trouver de nouvelles stratégies de prévention, de diagnostic et de traitement. Retour sur deux récentes études publiées en 2022, qui témoignent de cette implication.

La prise du traitement du VIH intermittente aussi efficace qu’une prise quotidienne chez les patients traités

Pour améliorer la tolérance des traitements antirétroviraux chez les personnes vivant avec le VIH, des chercheurs et chercheuses de l’ANRS-MIE et de l’Inserm ont étudié la prise d’un traitement quatre jours par semaine au lieu d’une prise quotidienne, en régime d’entretien.

Cette approche innovante a montré que la prise du traitement de façon intermittente était aussi efficace qu’une prise quotidienne chez les patients traités et ce après quasiment un an de suivi chez 636 patients. L’article princeps de cette étude a été publié le 2 février 2022 dans The Lancet HIV.

 

Prévention du VIH : la prise de la prophylaxie pré-exposition à la demande est aussi efficace qu’en prise continue

Une autre étude portée par l’ANRS-MIE, en collaboration avec l’Inserm, est quant à elle venue confirmer qu’une prise de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) à la demande était une alternative aussi efficace et sûre que la PrEP prise quotidiennement en ce qui concerne la prévention du VIH.

Parmi les 3 056 volontaires de l’étude, tous à haut risque d’infection, l’incidence du VIH sous PrEP était faible (1,1 cas pour 1 000 personnes années de suivi) et ne différait pas entre le groupe utilisant la PrEP au quotidien et celui la prenant à la demande.

Peu de données existaient jusqu’alors sur cette modalité de prise de la PrEP : cette étude, qui a duré trois ans, a apporté de nouvelles preuves en faveur de son ajout dans l’offre de prévention du VIH et a conduit l’OMS à l’approuver pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Les résultats sont parus le 27 juin 2022 dans The Lancet HIV.

 

Semaine dédiée au bon usage des antibiotiques : l’Inserm mène des travaux sur l’antibiorésistance

cachets blancs_ antiobiorésistance

© AdobeStock

L’antibiorésistance est responsable de plus de 5500 décès chaque année dans notre pays. Pour lutter contre ce grave problème de santé publique, la France a donc mis en place un programme de recherche ambitieux en créant notamment un programme prioritaire de recherche (2020-2029) piloté par l’Inserm.

Dans les laboratoires, des chercheurs et chercheuses de l’Institut travaillent activement afin de mieux comprendre les mécanismes de l’antibiorésistance et identifier de nouvelles pistes thérapeutiques permettant d’éviter l’usage des antibiotiques.

Le 22 novembre 2022, pendant la semaine dédiée au bon usage des antibiotiques et à l’antibiorésistance, l’Agence Nationale de la recherche (ANR) et l’Inserm organiseront un colloque pour revenir sur les résultats de plusieurs projets soutenus par l’ANR dans ce domaine au cours des dix dernières années. Par ailleurs, les quelques travaux décrits ci-dessous donnent aussi un aperçu de la recherche menée à l’Inserm, depuis la paillasse des laboratoires jusqu’aux lits des patients.

Comment les antibiotiques atteignent leurs cibles bactériennes 

Au sein de l’Unité Membranes et cibles thérapeutiques (MCT – AMU/Inserm/Service de Santé des armées) les chercheurs considèrent qu’afin de lutter efficacement contre l’antibiorésistance, il est indispensable de comprendre comment la molécule atteint une concentration adéquate permettant d’inhiber sa cible dans la bactérie. Dans un récent travail, ils ont contribué à expliquer la résistance de certaines bactéries aux antibiotiques par imperméabilité. Leurs résultats pourraient contribuer à la synthèse rationnelle de nouvelles molécules capables de pénétrer efficacement et rapidement vers la cible intra-bactérienne. Les résultats sont publiés dans Communications Biology.

Pour en savoir plus, contactez le dernier auteur de l’étude :

Jean-Marie Pages

Directeur de recherche Inserm émérite au laboratoire Membranes et cibles thérapeutiques

rf.uma-vinu@SEGAP.eiraM-naeJ

L’initiative « Science à la pelle »

Pour faire avancer plus rapidement la recherche dans le domaine de l’antibiorésistance, des chercheurs de l’Inserm et d’Université Paris Cité ont lancé un grand programme de recherche participative pour trouver de futurs médicaments grâce aux bactéries qui vivent dans les sols.

Les chercheurs ont, tout au long de l’été 2022, invité les citoyens et citoyennes à rejoindre le programme de recherche participative « Science à la pelle ». Durant leurs randonnées estivales, les participants ont prélevé une cuillère à soupe de terre, envoyé l’échantillon aux chercheurs et renseigné sur l’application disponible sur le site web du projet, les coordonnées et une photo du lieu de prélèvement. L’objectif du projet est de trouver, grâce aux bactéries qui vivent dans les sols, des médicaments efficaces contre les maladies infectieuses développant des résistances aux médicaments.

Quelles avancées pour la phagothérapie ?

Les bactériophages, ces virus « tueurs » de bactéries, pourraient constituer une solution afin de lutter contre les pathogènes résistants aux antibiotiques. Cependant, leur développement clinique se heurte à plusieurs obstacles.

Pour lever les freins, des scientifiques de l’Inserm ont collaboré avec d’autres laboratoires de recherche pour développer un modèle permettant de mieux prédire l’efficacité de la phagothérapie. Il pourrait être utilisé pour mettre au point des essais cliniques plus robustes. Les résultats sont publiés dans la revue Cell Reports.

Octobre rose : Mieux comprendre le développement du cancer du sein chez les patientes

Photo d'imagerie en microscopie électronique montrant la transformation des cellules mammaires tumorales dans le cancer du sein

Transformation des cellules mammaires tumorales dans le cancer du sein. Crédits : Xavier Coumoul / Inserm/Université de Paris

 

Comme chaque année, le mois d’octobre est consacré à sensibiliser au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche. Avec plus de 54 000 nouvelles personnes touchées chaque année en France, le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez les femmes. Mieux comprendre le développement de la maladie chez les patientes est un enjeu de taille pour la recherche à l’Inserm, pour en améliorer le diagnostic et optimiser le parcours de soin. Deux publications récentes se sont penchées sur ce sujet.

Un algorithme pour prédire la fatigue sévère dès le diagnostic de cancer du sein

Plus du tiers des femmes traitées pour un cancer du sein déclarent subir une fatigue sévère plusieurs années après le diagnostic. En explorant les données issues de la cohorte CANTO une vaste cohorte de femmes atteintes d’un cancer du sein localisé (stade 1 à 3), des médecins-chercheurs de Gustave Roussy et de l’Inserm ont développé un algorithme prédictif de fatigue sévère qui calcule le score de risque lors du diagnostic de ce cancer.

Il s’agit d’un outil de prévention personnalisée essentiel pour orienter précocement vers des stratégies de prise en charge ciblées.

Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Journal of Clinical Oncology (JCO).

Mieux comprendre la dissémination des cellules cancéreuses

Dans une publication dans la revue Cell, des chercheurs et chercheuses de l’Inserm, du CNRS et de l’Institut Curie, sont parvenus à identifier un des mécanismes à l’œuvre dans la dissémination des cellules cancéreuses des tumeurs mammaires.

Quand les cellules se multiplient et migrent, elles peuvent être comprimées et leur noyau se briser. Ce phénomène entraine des détériorations de leur ADN ce qui facilite la dissémination des cellules cancéreuses. En effet, la compression permet à l’ADN d’entrer en contact avec une enzyme destructrice pour lui, appelée TREX1. La fonction de cette enzyme est normalement de protéger la cellule en détruisant l’ADN des virus qui tenteraient de l’infecter, mais dans ces conditions inhabituelles elle s’attaque à l’ADN de la cellule.

Les scientifiques souhaitent maintenant identifier et tester des molécules qui pourraient bloquer l’activité de cette enzyme.

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