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Adolescents aujourd’hui, adultes demain

Pour sa 9ème édition, le Forum Adolescences organisé par la Fondation Pfizer et ses deux partenaires, le Ministère de l’Education nationale et l’Inserm, explore la riche thématique des passages de l’enfance à l’adolescence et de l’adolescence vers l’âge adulte. Quels rites de passage ou moments initiatiques les adolescents traversent-ils pour devenir adulte ? Ont-ils évolué ? Quelle vision la jeune génération a-t-elle de la vie d’adulte ?

Les résultats de l’étude Ipsos Santé / Fondation Pfizer¹ « Regards croisés des adolescents, des adultes et des séniors » révèlent que pour 51% des adolescents et 67% des adultes, la sexualité et plus généralement les changements du corps sont les principaux marqueurs de l’adolescence. L’âge adulte est, quant à lui, synonyme de responsabilités pour 70% des jeunes et 74% des aînés.

Après cinq mois de préparation dans 33 lycées de 12 académies – Amiens, Caen, Corse, Lille, Limoges, Lyon, Nantes, Orléans-Tours, Poitiers, Strasbourg, Toulouse et Versailles – les lycéens débattront d’égal à égal avec les experts présents au Forum national le 10 avril 2013, à Paris. « J’attends avec hâte de voir à nouveau ces jeunes prendre la parole et défendre leur point de vue devant des experts de renom sans trembler et avec une certaine audace » s’enthousiasme Philippe Jeammet, psychanalyste et Président de la Fondation Pfizer.

adolescents université

©fotolia

Devenir et être adolescent : passer du rêve à la réalité

L’adolescence, une période sans borne ? Adolescents et adultes s’accordent sur l’âge d’entrée dans l’adolescence autour de 13-14 ans. En revanche, l’âge de sortie fait débat : les jeunes le placent à 19,9 ans alors que leurs aînés le fixent à 21,3 ans. Pour seulement 32% des adolescents et 15% des adultes, la majorité civile est un marqueur de la fin de cette période de transition.

Quels sont les identifiants de l’adolescence ? La sexualité est le principal marqueur pour 1 adolescent sur 2 et pour 2 adultes sur 3. « L’adolescent découvre la puissance sexuelle de son corps. Il découvre que la sexualité n’est pas adulte, n’est pas pour lui une vaine promesse, ni une rêverie » explique Olivier Douville, psychanalyste et anthropologue.

Les résultats de l’étude Ipsos Santé / Fondation Pfizer¹ révèlent, qu’outre la sexualité et les changements du corps, l’adolescence est une période d’ouverture aux autres, au champ des possibles mais également une période d’ambivalence faite de liberté (pour 45% des adolescents), de projets (42%), d’expériences (39%), de difficultés (38%), contraintes (38%) et problèmes (36%).

« Les choix réalisés par les adolescents interrogés révèlent le flou et la complexité qu’est l’adolescence pour eux. On constate également que les marqueurs employés par les jeunes caractérisent essentiellement l’autonomie » analyse Laïla Idtaleb, Directrice Ipsos Santé. « A contrario, chez les adultes, les items qualifiant l’adolescence sont beaucoup plus clairs, avisés, marqueurs de difficultés et de problèmes avec la sexualité comme référent à chaque fois ». En effet, les aînés associent essentiellement la sexualité des plus jeunes aux notions de difficultés (35%), de problèmes (35%) et de risques (29%).

L’adolescence, l’ouverture aux premières expériences et l’accès à l’autonomie

Les jeunes ont conscience que l’adolescence est jalonnée de plusieurs premières fois. Parmi les plus fréquentes, ils citent :
le premier téléphone portable à 89%
le premier baiser à 72%
la première cigarette à 34%
la première relation sexuelle à 30%
la première cuite à 28%
le premier joint à 15%

Certaines de ces expériences vécues pour la plupart entre 14 et 15 ans[1] auraient des vertus initiatiques voire intégratrices pour certains adolescents. Respectivement 39% et 29% des jeunes indiquent effectivement que consommer de la drogue et boire de l’alcool¹ sont des passages conseillés aux adolescents par d’autres adolescents.

L’adolescence marque également l’éloignement des parents et la remise en question de leur autorité. Cette quête d’autonomie se fait plus ou moins en douceur. 20% des adolescents, 23% des adultes et 36% des seniors associent l’adolescence à la « rébellion ». « Etre adolescent et négocier l’entrée dans l’âge adulte est difficile pour tous les jeunes. Certains le vivent plus mal que d’autres et sont dans la confrontation voire la rupture complète. Ces adolescents en difficulté sont aussi le miroir de ce que nous sommes et des évolutions de la société en général. L’expression de la difficulté bouge d’une génération à l’autre mais la cause reste la même » explique Catherine Sultan, magistrat, Vice-Présidente du TGI de Créteil et Présidente du Tribunal pour enfant de Créteil.

 

Devenir et être adulte : une étape de la vie propre à chaque individu

Les responsabilités (70% des adolescents et 74% des adultes), l’indépendance financière (respectivement 66% et 58%) et l’autonomie (42% et 39%) sont les trois piliers de l’âge adulte évoqués par les jeunes comme leurs aînés. Ce besoin de liberté, d’autonomie et d’affranchissement de l’autorité parentale explique que 29% des adolescents attendent avec hâte leur passage à l’âge adulte. Cependant, devenir adulte est majoritairement perçu par les adolescents comme un passage obligé (54% des adolescents). Enfin, près d’1 jeune sur 5 angoisse à l’idée de devenir adulte, surtout ceux qui manifestent des signes de mal-être (42% d’entre eux).

«S’ils baignent dans une ambiance pessimiste – leurs proches adultes tenant un discours relativement négatif – les adolescents peuvent être influencés. Les jeunes arrivent généralement à prendre du recul mais parfois pas tant que cela, et ils finissent par sélectionner et renforcer cette vision défaitiste » analyse le Professeur Philippe Jeammet. « Cependant, c’est une génération plus ouverte sur le monde, davantage dans les échanges, ce qui lui permet d’avoir une vision plus nuancée et moins manichéenne. Les adolescents font preuve d’un pragmatisme et d’un réalisme surprenant.»

Des rites «  institutionnalisés » qui disparaissent, des moments de passage plus individuels

Si 3 adolescents sur 4 estiment avoir des moments de passage à l’âge adulte peu différents ou comparables à ceux de leurs parents, 64% considèrent qu’ils sont très différents de ceux de leurs grands-parents. Ce hiatus générationnel s’observe en effet dans les résultats de l’étude Ipsos Santé / Fondation Pfizer¹. La jeune génération met en avant comme moments clés de l’âge adulte le départ du domicile familial (70%), le premier travail (64%) et la parentalité (61%). A ce triptyque logement/travail/parentalité répond celui des séniors, pour lesquels les principaux rites de passage à l’âge adulte sont le mariage / PACS (69%), le premier travail (69%) et le service militaire (69%). Les marqueurs du passage à l’âge adulte sont davantage individualisés chez les jeunes que chez les séniors, où ils sont plus institutionnels.

« L’entrée dans l’âge adulte n’est plus un rite mais un seuil. Le rite de passage est un dispositif culturel très sophistiqué et collectif ; le seuil est un infléchissement marqué par deux étapes : l’entrée dans la vie professionnelle stable et l’entrée dans la vie de famille autonome » explique le philosophe Pierre-Henri Tavoillot. « Chaque individu détermine ses seuils. Ce sera à chaque fois une expérience particulière, comme la naissance du premier enfant, le premier bulletin de paie, un séjour à l’étranger… C’est toujours une expérience individuelle.»

83% des adolescents plébiscitent l’accompagnement de leurs aînés pour devenir adulte (92% des adultes en ont conscience). « Les adolescents sont en attente d’autorité vis-à-vis des adultes qui sont un miroir de références, mais cette autorité ne doit pas leur être imposée » affirme le Professeur Philippe Jeammet. « Les jeunes ont besoin des adultes pour qu’ils les informent sur l’avenir, leur montrent des perspectives, les aident à découvrir leur potentialité. »

Focus sur le baromètre Bien-être Ipsos Santé / Fondation Pfizer¹

Des adultes plus conscients du bien-être des adolescents

 Malgré un contexte socio-économique difficile, les adolescents se portent toujours bien :

  • 71% se sentent bien à l’école¹ (comme en janvier 2012*)
  • 69% des ados sont satisfaits de ce qui leur arrive¹ (contre 73%*)
  • 47% disent se sentir souvent sous pression¹ (contre 49%*)
  •    25% se sentent mal dans leur peau¹ (comme en janvier 2012*).

La surprise vient cette année des adultes qui affichent un moindre pessimisme sur le moral des jeunes, notamment ceux qui sont en contact avec des adolescents. En effet,

  • 65% des aînés estiment que les ados sont souvent sous pression¹ (versus 74% en janvier 2012*) contre 47% des ados¹
  • 62% pensent que les ados sont souvent mal dans leur peau¹ (versus 74% en janvier 2012*) contre 1 ado sur 4¹.

« Cette meilleure perception du bien-être des jeunes par les aînés peut trouver plusieurs explications : les adultes ont certainement évolué et comprennent mieux les attentes des adolescents ; le traitement plus nuancé des ados par les médias peut également avoir influencé l’opinion des adultes. Enfin, la saisonnalité peut avoir joué un rôle : nous avons en effet effectué cette étude à une période plus proche de la rentrée scolaire, où les répondants sont généralement plus optimistes » explique Laïla Idtaleb, Directrice Ipsos Santé.


[1] Réflexion qualitative Ipsos santé / Fondation Pfizer réalisée auprès de 650 adolescents dans 33 lycées de 12 Académies volontaires – de décembre 2012 à février 2013.

Le système immunitaire de la mère protège-t-il le fœtus de l’infection congénitale par le cytomégalovirus ?

L’infection par le cytomegalovirus (CMV), un virus de la famille des herpesviridae, passe généralement inaperçue chez un individu sain, mais chez la femme enceinte elle peut être délétère pour le fœtus. Au sein de l’équipe « Immunité, gestation, thérapie » dirigée par Philippe Le Bouteiller, directeur de recherche à l’Inserm, Nabila Jabrane-Ferrat, chargée de recherche au CNRS au Centre de physiopathologie de Toulouse Purpan (unité Inserm / université Toulouse III – Paul Sabatier / CNRS), a démontré que certaines cellules immunitaires de la mère présentes à l’interface fœto-maternelle seraient capables d’enrayer l’infection pour protéger le fœtus. Ces travaux, ont été publiés dans la revue Plos Pathogens le 04 avril 2013.

La grossesse induit des modifications majeures au niveau de l’utérus qui sont nécessaires aux besoins du fœtus. Suite à l’implantation de l’œuf fécondé, la paroi de l’utérus (l’endomètre) est massivement infiltrée par une population spécifique de cellules immunitaires appelées cellules Natural Killer déciduales d’origine maternelle (dNK).

Les fonctions de ces cellules immunes sont finement régulées durant la grossesse. Dans l’endomètre elles n’ont pas de fonction tueuse mais une fonction protectrice pour la bonne implantation de l’embryon. Les dNK libèrent des facteurs solubles qui aident l’embryon à s’implanter dans le tissu maternel. Elles contribuent aux échanges entre la mère et le fœtus et sont en contact direct avec le placenta. En fournissant un microenvironnement enrichi, les dNK sont donc des acteurs clés de la grossesse.

Les auteurs de l’étude publiée ce mois-ci se sont demandé si ces cellules « armées pour tuer » pouvaient réveiller leur instinct grégaire en cas d’attaque d’un agent pathogène. Pour cela, ils ont étudié l’action des dNK en cas d’infection de la mère par le CMV pendant la grossesse.

L’infection congénitale par le CMV est un problème majeur de santé publique qui touche 0,2 à 0,5% des nouveau-nés en France et une cause reconnue de mortalité fœtale. La contamination par le CMV se fait par contact étroit avec des malades ou des porteurs sains. Les femmes enceintes doivent donc respecter les règles d’hygiène classiques pour éviter l’infection durant leur grossesse, le risque de contamination fœtale étant d’environ 30 à 50 %.

Le CMV ne déclenche aucun signe clinique chez l’adulte sain, en revanche il est dangereux pour le fœtus si sa mère est infectée. Le virus va passer dans la circulation sanguine de la mère, puis traverser la barrière placentaire et infecter les cellules du fœtus, provoquant de graves séquelles, voire la mort du fœtus. L’infection congénitale par le CMV est associée à un défaut du développement du placenta et du remodelage des artères utérines, détectable à l’échographie.

Les chercheurs ont pu observer des changements phénotypiques et fonctionnels des cellules dNK maternelles. De plus, l’analyse des tissus provenant d’interruptions de grossesse dues au CMV a montré que les cellules dNK sont capables de migrer sur le site même de l’infection dans le placenta.

Contre toute attente, les chercheurs ont donc constaté que les cellules dNK deviennent cytotoxiques afin de tuer les cellules infectées et contrôler l’infection.

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© N. Jabrane-Ferrat / Inserm. En rouge et vert les cellules NK qui essayent de se frayer un chemin vers la cellule infectée (bleu et vert).

Ces résultats suggèrent que les cellules dNK pourraient protéger le fœtus contre l’infection maternelle par le CMV et ouvrent de nouvelles voies pour l’élaboration de traitements. La prochaine étape sera de trouver comment déclencher de façon massive l’action cytotoxique des dNK face au virus.

La santé de 30.000 étudiants suivis pendant 10 ans

L’étude i-Share (Internet-based Students HeAlth Research Entreprise), unique au monde, a comme objectif de suivre l’état de santé de 30.000 étudiants pendant 10 ans. Elle procurera de précieuses informations sur l’état de santé des étudiants, permettant un meilleur pilotage du système de santé sur cette population. I-Share est portée par l’ Inserm,  avec l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et l’Université de Bordeaux. Pour réussir à rassembler le panel d’étudiants, les universités de Bordeaux et de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines mettent en place une campagne de recrutement qui s’appuiera i-Share s’appuiera sur des outils d’ores et déjà utilisés par ces jeunes : site internet, application mobile, réseaux sociaux… Elle servira également de plateforme pour des projets de recherche biomédicale et pour tester des stratégies de prévention.

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 L’étude i-Share, un investissement d’avenir

La France compte plus de deux millions d’étudiants. Cette population est exposée à des pathologies susceptibles d’entraîner des complications graves, comme la dépression et le risque suicidaire, ou de perturber leur vie quotidienne et leurs études, à l’instar de la migraine. Les comportements durant cette période peuvent engendrer des conséquences immédiates (accidents liés à l’alcoolisation massive), mais également avoir un impact à plus long terme sur les maladies chroniques (cancers, maladies cardiovasculaires).

La stratégie la plus pertinente pour étudier les problèmes de santé des étudiants et y apporter des réponses est de mettre en place et de suivre une cohorte de grande taille. C’est le but principal de l’étude i-Share qui est l’un des projets lauréats du programme « Investissements d’avenir ».

L’étude i-Share vise à suivre l’état de santé de 30.000 jeunes adultes pendant 10 ans. Elle est destinée à explorer les facteurs de risque des maladies chez cette population pour laquelle peu d’informations sont disponibles.

Le projet cible surtout quatre grands axes pathologiques : migraine, santé mentale, infections, comportements à risque et accidents.

En fournissant des données précises sur la fréquence et les conséquences de certaines maladies et infections, l’alimentation, la consommation de médicaments, i-Share va aider à combler le manque de données concernant les jeunes adultes, et fournira une photographie de l’état de santé et du bien-être des étudiants.

L’étude permettra aussi de tester des stratégies de prévention ou de prise en charge pour aider à la planification en santé publique. Enfin, cette grande cohorte épidémiologique servira de plateforme pour étudier les déterminants et les mécanismes de maladies, ceci à travers des collaborations avec les autres champs disciplinaires de la recherche biomédicale.

Pour un recrutement efficace, des outils adaptés aux étudiants

o    I-share.fr, un site d’information sur l’étude

Pour recruter et maintenir le lien avec les 30.000 étudiants, le site i-Share.fr a été lancé mi-Février 2013. Le questionnaire sur le site i-Share.fr, sur la santé, les habitudes de vie et l’environnement social et familial, constitue la première étape de l’inscription à la cohorte. i-Share.fr centralise, également, l’ensemble des informations sur la cohorte : nature et déroulement de l’étude, ses objectifs, ses thématiques de recherche… Le contenu sera enrichi d’articles d’informations mais aussi de photos et de vidéos.

o    Un développement sur les réseaux sociaux

Une large place est faite aux échanges, ressentis, expériences autour du thème de la santé. Les participants seront également sollicités pour des événements, des concours et, d’une façon générale, pour se retrouver sur le fil Twitter ou la page Facebook de la cohorte et faire vivre la communauté i-Share.

o    Les étudiants-relais

Munis d’une tablette tactile, ces étudiants-relais vont à la rencontre des étudiants afin de leur présenter les missions de la cohorte i-Share et de les encourager à participer à cette étude.

Une collaboration scientifique

i-Share.fr sera également l’espace où seront publiés les résultats de l’étude au fur et à mesure de son avancement. La description des données et la façon d’y accéder pour des chercheurs extérieurs permettra de favoriser les collaborations autour de i-Share, qui est une étude ouverte.

La gouvernance de i-Share est assurée par des chercheurs et universitaires de haut niveau. Tous ont l’expérience des cohortes de grande taille. Plusieurs d’entre eux sont classés dans le top 1% des chercheurs au niveau mondial concernant les citations de leurs travaux. Leurs équipes de recherche sont reconnues comme excellentes (grade A/A+) par l’Agence d’évaluation de la recherche (AERES).

Les enfants de la cohorte Elfe fêtent déjà leur deuxième anniversaire !

Ils représentent 1 enfant sur 50 parmi les naissances de 2011

Les bébés Elfe sont nés entre avril et décembre 2011. Le deuxième anniversaire des premiers bébés, en ce début avril, est l’occasion pour les équipes de l’étude d’établir un bilan d’étape et de présenter les prochaines échéances. Les premiers résultats seront communiqués en 2014. Cette étude pilotée par l’Ined, l’Inserm et en partenariat avec l’EFS, nécessite des moyens importants, une méthodologie rigoureuse avec pour conséquence un échéancier assez long depuis la collecte des données jusqu’à la publication des résultats par les scientifiques. Elle requiert aussi la mobilisation, pendant 20 ans, de toutes les familles qui ont été convaincues de l’intérêt de cette recherche.

En 2013, avec le concours des parents et des médecins : recueil de données sur les deux premières années de vie 

2 dispositifs sont prévus à cet effet :

  • Une interview téléphonique des parents sera réalisée à l’occasion des 2 ans de l’enfant. Elle portera notamment sur le mode de vie des familles, l’environnement de l’enfant, son mode de garde, son alimentation et sa santé. Quelques questions sur les jeux et certaines activités de l’enfant, son langage ou encore son sommeil seront également posées.
  • Un questionnaire sera remis par les parents au médecin traitant de l’enfant (généraliste ou pédiatre) lors de la consultation médicale du 24e mois. Il permettra de recueillir des informations plus techniques sur la croissance, les vaccinations, les motifs d’hospitalisation, le développement psychomoteur, etc. Les médecins ainsi mobilisés sont acteurs à part entière de l’étude et bénéficieront des résultats produits.

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Quand les enfants auront 3 ans, des enquêteurs les rencontreront pour la première fois à leur domicile (pour une partie de la cohorte). Ce rendez-vous sera l’occasion de réaliser un recueil d’urines et de cheveux et un premier jeu d’association d’images sur ordinateur qui renseignera les chercheurs sur le développement cognitif des enfants. Des mesures environnementales sont également prévues dans certains foyers.

En 2014, sur la base des travaux scientifiques : communication des premiers résultats

Avant de mettre à disposition des chercheurs les données recueillies au cours des différentes enquêtes, des contrôles rigoureux de la qualité des données ont été effectués. Dans le courant du premier semestre 2013, les données collectées dans la cohorte Elfe seront mises à la disposition des équipes de recherche contributives du projet, puis accessibles dans un deuxième temps à l’ensemble de la communauté scientifique. Les premiers résultats pourront être communiqués en 2014.

Les analyses de ces résultats permettront notamment :

  • L’évaluation des niveaux d’exposition des mères pendant la grossesse et des nouveau-nés à divers polluants de l’environnement (et leur impact sur la croissance intra-utérine et le risque de prématurité ou de complication à la naissance)
  • La description des modes d’allaitement et les facteurs socio-culturels et institutionnels qui influencent l’initiation et l’arrêt de l’allaitement au sein
  • L’étude de l’impact des variations de poids et des régimes avant la grossesse sur le risque de retard de croissance intra-utérin
  • La description des pratiques des parents concernant les soins corporels apportés à l’enfant (bain, change, portage, etc.), notamment en fonction du sexe de l’enfant

Les familles de l’étude Elfe : acteurs incontournables de la recherche

  • Les enfants Elfe représentent 1 enfant sur 50 parmi les naissances de 2011. Leurs parents ont accepté en maternité le principe d’un entretien initial puis d’un suivi régulier : interviews téléphoniques essentiellement, mais aussi questionnaires sur l’alimentation par courrier ou Internet, mise en place de capteurs à poussières à leur domicile, recueils biologiques non invasifs… La qualité des données recueillies dans Elfe est excellente. A titre d’exemple, à l’âge de 2 mois, la vaccination BCG est connue de 98 % des parents et le carnet de santé est disponible 9 fois sur 10 lors des entretiens téléphoniques pour répondre aux questions sur la croissance de l’enfant.
  • Une diminution de l’effectif actif dans Elfe est toutefois prévisible comme le montre l’expérience des différentes cohortes internationales. Cette diminution tient actuellement à la difficulté de joindre certains parents en raison de déménagements et/ou de changements de coordonnées. A ce jour, la participation des parents enquêtables (c’est-à-dire qui ont pu être contactés) lors du recueil à deux mois puis à 1 an est de l’ordre de 90 %. Un taux à conserver sur une durée de 20 ans…

Pour aller plus loin et notamment découvrir les thématiques de recherche plus en détail : www.elfe-france.fr

A propos de l’étude Elfe

L’étude Elfe mobilise un grand nombre de chercheurs français appartenant à diverses disciplines scientifiques. Pilotée par l’Institut national d’études démographiques (Ined), l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), en partenariat avec l’Établissement Français du Sang (EFS), l’étude Elfe est soutenue par les ministères chargés de la Recherche, du Développement durable, de la Santé et du Travail, et par des institutions publiques : Institut de Veille Sanitaire (InVS), Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf) et Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L’étude Elfe bénéficie d’une aide de l’Etat gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du programme « Investissements d’avenir » portant la référence ANR-11-EQPX-0038.

Produire de nouveaux neurones en toutes circonstances : un défi à portée de souris…

Améliorer la production de neurones chez les personnes âgées présentant un déclin cognitif est un défi majeur face à une société vieillissante et l’émergence de pathologies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs de l’Inserm et du CEA viennent de montrer que le blocage pharmacologique de la molécule TGFβ améliore la production de nouveaux neurones dans un modèle de souris. Ces résultats encouragent le développement de thérapies ciblées qui permettraient d’améliorer la production de neurones pour pallier le déclin cognitif chez les personnes âgées et de limiter les lésions cérébrales causées par la radiothérapie.

Ces travaux sont publiés dans la revue EMBO Molecular Medicine.

Neurone en orange entouré d'astrocytes en vert orangé, les noyaux sont bleus

©L Simonneau/Inserm

De nouveaux neurones se forment régulièrement dans le cerveau adulte afin de garantir le maintien de l’ensemble de nos capacités cognitives. Cette neurogenèse peut être altérée dans différentes situations et en particulier :
-au cours du vieillissement,
-après traitement d’une tumeur cérébrale par radiothérapie. (L’irradiation de certaines zones du cerveau est effectivement un traitement adjuvant central pour les tumeurs cérébrales adultes et pédiatriques.)

D’après certaines études, la diminution de notre capital « neurones » contribuerait à un déclin cognitif irréversible. Chez la souris par exemple, les chercheurs ont rapporté que l’exposition du cerveau à radiations de l’ordre de 15 Gy[1]  est accompagnée d’une perturbation de la mémoire olfactive et d’une diminution de la neurogenèse. ll en est de même au cours du vieillissement où une diminution de la neurogenèse serait associée à une perte de certaines facultés cognitives. Chez les patients subissant une radiothérapie consécutive à l’élimination d’une tumeur cérébrale, on observe les mêmes phénomènes.

Les chercheurs étudient comment préserver ce « capital neurones ». Pour cela, ils ont tenté de savoir quels étaient les acteurs responsables de l’altération de la neurogenèse.

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, leurs premières observations montrent que ni les fortes doses d’irradiation, ni le  vieillissement, ne font disparaître complètement  les cellules souches neurales capables de reformer des neurones (à l’origine donc de la neurogenèse). Celles qui survivent restent localisées dans une petite zone particulière du cerveau (la zone sous-ventriculaire).Toutefois, elles semblent ne pas pouvoir fonctionner correctement.

Des expériences complémentaires ont permis de constater que dans les deux situations, irradiation et vieillissement, des niveaux élevés de la cytokine[2] TGFβ, provoquent la dormance des cellules souches, augmentent leur susceptibilité à l’apoptose et diminuent le nombre de nouveaux neurones.

« Notre étude conclut que, bien que la neurogenèse diminue pendant le vieillissement et après une irradiation à forte dose, beaucoup de cellules souches ont survécu pendant plusieurs mois en conservant leurs caractéristiques « souche » explique Marc-André Mouthon, l’un des principaux auteurs, avec Jose Pineda et François Boussin.

La seconde partie de ce travail a permis de montrer que le blocage pharmacologique de TGFβ restaure la production de nouveaux neurones chez des souris irradiées ou âgées.

Pour les chercheurs, ces résultats encouragent le développement de thérapies ciblées pour bloquer le TGFβ afin de limiter les lésions cérébrales causées par la radiothérapie ou améliorer la production de neurones chez les personnes âgées présentant un déclin cognitif.

[1] La dose reçue par la matière vivante en radiothérapie se mesure en gray (Gy) : 1Gy correspond à un transfert d’énergie de 1 joule à 1 kilogramme de matière.

[2] Molécule synthétisée par les cellules du système immunitaire, essentielle à la communication des cellules.


Hervé Chneiweiss à la tête du comité d’Ethique de l’Inserm

Directeur de recherche au CNRS, Hervé Chneiweiss, vient d’être nommé à la présidence du comité d’Ethique de l’Inserm. Le comité d’éthique pour la recherche médicale et en santé de l’Inserm a été mis en place en 2000 avec pour vocation d’être un acteur à part entière dans le dialogue entre la communauté scientifique et médicale de l’Inserm et la société. Il succède à Jean-Claude Ameisen, président du comité consultatif national d’éthique (CCNE).

Hervé Chneiweiss

Copyright : Pierre Malaval

Hervé Chneiweiss, docteur en médecine et en sciences, neurologue et neurobiologiste, a toujours associé à son travail clinique et scientifique les questions éthiques que posent les progrès de la recherche. De 2000 à 2002, il a été conseiller technique pour les sciences du vivant et la bioéthique auprès du ministre de la recherche. Il a été membre du comité d’éthique de l’Inserm depuis 2003 et a contribué à de nombreux articles publiés dans des revues scientifiques internationales et des ouvrages sur la bioéthique.

Il assurera la présidence du comité d’éthique qui a pour objectifs de conduire et développer la réflexion sur les aspects éthiques associés aux pratiques de la recherche biomédicale, d’ anticiper, par un travail de veille et de conseil, les conditions de mise en œuvre de recherches innovantes et les modalités de leur accompagnement éthique notamment du point de vue de leurs impacts et conséquences, de sensibiliser et de former au questionnement éthique, et d’être un acteur à part entière dans le dialogue entre la communauté scientifique et médicale de l’Inserm et la société.

« Nous aurons la belle mission de créer les conditions d’une sensibilisation et d’une concertation continues en éthique au sein de l’Inserm et contribuer aux interfaces avec les décideurs et la société »

 se réjouit Hervé Chneiweiss.

« L’Inserm, peut-être davantage que d’autres institutions, a l’absolue nécessité d’être capable de répondre aux questions d’ordre éthique que peuvent se poser tant les chercheurs que l’ensemble de nos concitoyens. Je me réjouis qu’Hervé Chneiweiss ait accepté cette mission complexe, on sait combien ses réflexions ont enrichi les questionnements éthiques. »

 souligne André Syrota, Président-Directeur Général de l’Inserm.

Hervé Chneiweiss anime également l’équipe de recherche « Plasticité Gliale et tumeurs cérébrales » et est directeur du laboratoire Neurosciences Paris-Seine (Inserm/CNRS/UPMC) au sein du nouvel Institut de Biologie Paris-Seine (regroupement des laboratoires de biologie du campus Jussieu).

Ses travaux portent sur la biologie d’une population particulière de cellules du système nerveux, les astrocytes. Les astrocytes constituent la moitié des cellules cérébrales et remplissent de nombreuses fonctions depuis la mise en place de l’architecture du cerveau jusqu’au fonctionnement à chaque instant des communications entre neurones. Son équipe étudie plus particulièrement les mécanismes liant l’astrocyte à la genèse et au développement des tumeurs cérébrales. La caractérisation au sein de tumeurs cérébrales de cellules aux caractères « souches » pourrait permettre de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques anticancéreuses.

Rédacteur en chef depuis 2006 de la revue Médecine/Sciences, Hervé Chneiweiss est par ailleurs membre du Conseil scientifique de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST), membre du Conseil scientifique de la Fondation pour la recherche médicale (FRM) et de l’Institut des Sciences Biologiques du CNRS.

Il est également l’auteur de Bioéthique : Avis de tempêtes (avec Jean-Yves Nau, Alvik, 2003), Neuroscience et Neuroéthique : des cerveaux libres et heureux (Alvik 2006) et L’homme réparé (Plon 2012).

AgedBrainSYSBIO, une initiative de recherche contre les maladies neurodégénératives

Un groupe européen de laboratoires universitaires et de scientifiques travaillant pour des PME industrielles s’apprête à combiner la biologie des systèmes intégrés & la génomique comparative afin d’étudier le vieillissement du cerveau humain et/ou les pathologies les plus fréquemment liées à l’âge. Une attention toute spéciale sera portée à la maladie d’Alzheimer, avec pour but d’identifier et de valider de nouvelles cibles moléculaires et de nouveaux biomarqueurs. Ce programme de recherche de quatre ans est coordonné à l’Inserm par le professeur Michel Simonneau.

Le projet AgedBrainSYSBIO sur la biologie des systèmes des protéines synaptiques et du vieillissement a été officiellement lancé le 18 mars à Paris. AgedBrainSYSBIO est un projet de recherche collaboratif européen financé par la Commission européenne au sein du programme Health Work du 7e programme cadre. Ce consortium pluridisciplinaire réunit 14 équipes de recherche universitaire et de l’industrie de renommée internationale travaillant en Belgique, en Estonie, en France, en Allemagne, en Israël, au Royaume-Uni et en Suisse.

Le vieillissement est sans conteste un processus complexe car il affecte la détérioration de la plupart des aspects de notre vie. Le déclin cognitif est en passe de devenir l’un des principaux problèmes de santé publique liés au vieillissement :  près de 50 % des adultes de plus de 85 ans souffrent de la maladie d’Alzheimer, qui représente le type de démence le plus fréquent.

Neurone humain en culture

©E Eugène/Inserm

Comme d’autres autres maladies neurodégénératives chroniques, la maladie d’Alzheimer évolue lentement et progressivement. Toutefois, s’ajoute pour les personnes qui en souffrent une perte constante de contact avec les autres en raison des pertes de mémoire, des difficultés à s’orienter, de la perte des capacités de langage, de parole et de jugement et de la dépression qu’elle engendre – entre autres nombreux symptômes.

En 2013, d’après les estimations, plus de 24 millions de personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer. 4,6 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, soit un nouveau cas toutes les 7 secondes. Cette maladie constitue donc bien l’un des principaux problèmes de santé publique aujourd’hui, en termes de coûts tout autant qu’en termes d’étiologie, de guérison et de prise en charge. Pour répondre à ces questions, le financement pour la recherche par la Commission européenne est crucial en l’absence actuelle de médicaments curatifs.

Au cours des dernières années, les études d’association pangénomiques (GWAS, Genome-Wide Association Studies) ont joué un rôle important dans l’identification de gènes responsables du risque génétique associé à la maladie d’Alzheimer. Ces approches, qui se fondent sur la comparaison génétique de grandes cohortes de patients et de personnes âgées non malades, et auxquelles trois partenaires universitaires ont participé (Inserm U894, Institut Pasteur de Lille, Université d’Anvers), ont été largement financées par l’Europe.

De plus, de nouveaux ensembles de données ont été construits et ont apporté des informations de pointe sur les interactions protéine-protéine, leur localisation dans le neurones humains. Dans un autre domaine, de nouveaux modèles (drosophile et souris) ont aussi été produits . Enfin, l’analyse de gènes dont l’évolution est accélérée chez les êtres humains ouvre une voie intéressante pour la recherche. Toutefois, jusqu’à présent, malgré l’importance des données disponibles et des modèles in vitro et in vivo existants, ces approches n’ont pas été traduites en succès cliniques.

Le projet AgedBrainSYSBIO s’appuiera sur ce vaste ensemble de données, les croisera avec d’autres bases de données à grande échelle sur le vieillissement et intègrera tous ces savoir-faire, ces technologies et ces résultats. Grâce à l’implication de quatre PME européennes, les résultats de ce programme devraient se traduire rapidement en études précliniques.

Le projet AgedBrainSYSBIO rassemble 14 équipes de recherche universitaires et issues de l’industrie  Ces scientifiques partageront leurs résultats et leur savoir-faire sur :

– la découverte de gènes de la maladie d’Alzheimer d’apparition tardive grâce aux études GWAS,
– la génomique fonctionnelle comparative dans les modèles de souris et de drosophile,
– les approches transgéniques chez la souris, concernant la recherche sur les cellules souches pluripotentes humaines induites (hiPSC)

. Les PME européennes participant au projet apporteront leur expertise complémentaire. QURETEC (Estonie) sera un partenaire capital pour les solutions de gestion des données et les analyses  bioinformatiques. HYBRIGENICS (France) est un leader mondial du domaine de la protéomique comparative et des analyses d’interactions protéine-protéine. GENEBRIDGES (Allemagne) commercialise de nouvelles stratégies de modification de l’ADN dans les cellules de mammifère.  ReMYND (Belgique) est un leader dans le domaine du développement de traitements de modification du repliement incorrect des protéines contre la maladie d’Alzheimer.

L’une des premières étapes du projet consistera à identifier les interactions menant au développement du phénotype au cours du vieillissement normal et en cas de pathologies. Ces travaux permettront en fin de compte la validation de nouvelles cibles pour des médicaments et de nouveaux marqueurs, avec pour objectif la prévention et la guérison des problèmes cognitifs liés au vieillissement.

Pour Michel Simonneau, professeur à l’École Normale Supérieure de Cachan et coordinateur de cet effort « ce projet ambitieux intègre les nombreuses initiatives européennes, comme JPND[1], ainsi que des programmes de recherche nationaux traitant du problème sociétal que posent les maladies neurodégénératives. Ce projet reçoit l’aide décisive de 4 petites et moyennes entreprises (PME), ce qui nous permettra d’obtenir des solutions potentielles pour la guérison et la prévention de ces maladies fréquentes liées à l’âge. Les liens établis entre l’université et l’industrie constituent la force motrice de ce programme de recherche et nous espérons qu’ils seront à terme bénéfiques à tous. »

Le consortium AgedBrainSYSBIO est coordonné par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm, professeur Michel Simonneau) et rassemble des scientifiques de renommée internationale spécialisés dans la biologie des systèmes de la synapse et quatre petites et moyennes entreprises (PME) ayant un rôle clé dans le projet. Les PME impliquées assureront la traduction des résultats du projet en application clinique.

[1] JPND, EU Joint Programme – Neurodegenerative Disease Research (programme conjoint européen – recherche sur les maladies neurodégénératives), voir http://www.neurodegenerationresearch.eu

Caractérisation des cellules immunitaires capables de contrôler l’infection au VIH

Comment chez certains patients infectés par le VIH des cellules immunitaires parviennent-elles à contrôler l’infection ? Victor Appay, directeur de recherche Inserm  (Unité mixte de recherche Inserm 945 « Immunité et infection » / Université Pierre et Marie Curie / Hôpital Pitié-Salpêtrière (AP-HP)) et ses collaborateurs sont parvenus à identifier les caractéristiques moléculaires de certains lymphocytes T qui ont la spécificité de détecter et de contrôler le VIH ainsi que ses versions mutantes. Leurs travaux publiés le 21 mars 2013 dans la revue Immunity ont reçu le soutien de l’ANRS (Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites).


Aujourd’hui, selon l’OMS 34 millions  de personnes sont infectées par le VIH, seulement 1,3 million de malades des pays pauvres bénéficient de traitements et 6 800 personnes par jour sont nouvellement infectées par le VIH.

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)  s’attaque aux cellules du système immunitaire et les détruit ou les rend inefficaces. Le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) est le dernier stade de l’infection à VIH. Il peut se déclarer au bout de 10 à 15 ans

La dangerosité d’un virus réside beaucoup dans sa faculté à développer des stratégies multiples pour échapper à la surveillance du système immunitaire.

Le VIH n’échappe pas à la règle. On sait que le VIH mute et s’adapte en fonction de chaque individu et de son complexe majeur d’histocompatibilité (CMH).

L’exemple du VIH représente bien la capacité d’un agent pathogène à évoluer et à devenir mutant en créant ce qu’on appelle un nouveau variant, pour échapper à l’immunité de son hôte.

Cependant dans certains cas, le système immunitaire a la capacité de réagir pour contrôler ces pathogènes mutants.

La base moléculaire de ce processus n’était jusque-là pas encore bien établie. C’est ce que les chercheurs sont parvenus à élucider. Leur travail permet de mieux comprendre le mécanisme d’adaptation mutuelle entre le système immunitaire et le VIH.

Pour mieux appréhender le mode d’action du VIH, Victor Appay directeur de recherche à l’Inserm ont étudié  les cellules de patients chez qui la réponse immunitaire s’est montrée efficace face au virus et à ses variants. Ces patients, tous issus de la cohorte ANRS Primo, sont suivis depuis le diagnostic de primo-infection par le VIH. L’étude détaillée a porté plus précisément sur  la réponse provoquée par les lymphocytes T CD8+ de ces patients infectés par le VIH et chez qui ces cellules étaient exceptionnellement préservées et fonctionnelles.

En d’autres termes, ces cellules sont parvenues non seulement à contrôler et diminuer la réplication du VIH mais également de ses variants, ce qui n’est pas le cas chez des patients qui développent la maladie.

Cette réponse immunitaire protectrice est possible grâce au recrutement de lymphocytes T CD8+ particuliers, appelés « cross réactifs ». Ils possèdent à leur surface un récepteur dont la structure leur confère la capacité particulière de reconnaître aussi bien le virus non muté que ses variants mutés. Cette découverte offre le premier éclairage aussi précis du contrôle du VIH par certains lymphocytes T CD8+.

Cette étude met en évidence la complexité des forces et mécanismes qui conduisent à l’évolution du virus et à l’adaptation du système immunitaire au cours de l’infection par le VIH.

Une meilleure compréhension des déterminants immunologiques à la base d’un contrôle de la réplication du VIH, est essentielle pour le développement de vaccins efficaces. En effet, le choix des immunogènes et adjuvants dans le développement de vaccins contre le VIH devrait être rationalisé afin d’induire des lymphocytes T CD8+ ayant une forte capacité de reconnaissance pour les formes sauvages et mutées du virus.

Cellule infectée (située en arrière plan) par le virus HIV responsable du SIDA en train de fusionner avec une cellule non infectée qui le devient alors.

©JC.Chermann/Inserm

1en collaboration avec ses collègues de l’Université de Cardiff (Royaume-Uni), de l’Université Kumamoto (Japon) et de l’Université de Monash (Australie) et avec le soutien de l’ANRS

Nouveau portail web sur la recherche européenne en santé

Le projet CommHERE, financé par l’UE, lance Horizonhealth.eu

Le portail web Horizon Health (www.horizonhealth.eu) est lancé officiellement aujourd’hui par le Professeur Anne Glover, Conseillère scientifique en chef de la Commission européenne, en présence des représentants de la communication des principales institutions de la recherche en Europe. Le portail web Horizon Health vise à devenir une source en ligne d’informations précises, récentes et attirantes concernant la recherche sur la santé financée par l’UE, à destination des journalistes et des citoyens d’Europe.

« Si les résultats de recherche ne sont pas diffusés, c’est comme si la recherche n’avait pas été menée », a déclaré le Professeur Anne Glover. « La Commission européenne soutient tous les projets de recherche visionnaires et de pointe dont la teneur doit être diffusée auprès des citoyens européens. Le portail web mis en place par le projet CommHERE fera date en permettant la diffusion de résultats de recherche majeurs dans le domaine de la santé au niveau européen ».

Des études montrent que les citoyens européens souhaitent être mieux informés sur les progrès de la science et de la médecine, et ce directement par les chercheurs [Eurobaromètre 2010].

Le portail web Horizon Health aidera à mettre en place ce dialogue en présentant les scientifiques de premier plan et leurs projets d’une manière attractive et accessible et en fournissant des images traduisant l’intérêt et la fascination, moteurs des équipes de recherche.

Des options et des fonctionnalités supplémentaires – vidéos, illustrations et webinaires – seront ajoutées au portail au fil du temps, pour permettre une interaction directe et un niveau d’explication plus approfondi.

« Le lancement de HorizonHealth.eu est un grand pas en avant pour le projet CommHERE », a précisé le Dr Ulla Bredberg du Karolinska Institutet (Stockholm), qui coordonne le projet. « Nous passons d’un travail au niveau local avec les institutions partenaires de CommHERE, pour nous ouvrir à tous les projets de recherche sur la santé dans l’UE et convier les chercheurs impliqués à participer à notre réseau de communication ».

Le projet CommHERE est l’un des premiers projets de communication à bénéficier d’un financement de l’EU dans le cadre du 7e Programme Cadre sur la santé. Il a pour objectif d’améliorer la diffusion des résultats des projets de recherche sur la santé financés par l’UE, principalement à destination des média et du grand public, dans l’Europe toute entière mais aussi au-delà.

Visitez dès à présent les pages des projets coordonnés par l’Inserm :

REBORNE, Régénération des défauts osseux utilisant de nouvelles approches d’ingénierie biomédicale.

METACARDIS, Metagénomique dans les maladies cardiométaboliques,

FIGHT-MG, Combattre la Myasthénie Grave

L’Inserm est le premier porteur de projets européens « Santé » avec 28 projets coordonnés par l’institut dans le cadre PC7.

Créé en 1964, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et du ministère de la Santé.

Ses chercheurs ont pour vocation l’étude de toutes les maladies, des plus fréquentes aux plus rares, à travers leurs travaux de recherches biologiques, médicales et en santé des populations.

Avec un budget 2011 de 905 M€, l’Inserm soutient quelque 300 laboratoires répartis sur le territoire français. L’ensemble des équipes regroupe près de 13 000 chercheurs, ingénieurs, techniciens, gestionnaires…

L’Inserm est membre de l’Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé, fondée en avril 2009 avec le CNRS, le CEA, l’Inra, l’Inria, l’IRD, l’Institut Pasteur, la Conférence des Présidents d’Université (CPU) et la Conférence des directeurs généraux de centres hospitaliers régionaux et universitaires. Cette alliance s’inscrit dans la politique de réforme du système de recherche visant à mieux coordonner le rôle des différents acteurs et à renforcer la position de la recherche française dans ce secteur par une programmation concertée.

site horizonhealth

En transmettant des signaux, une protéine joue un rôle clé lors de l’entrée du VHC dans les cellules

L’équipe du Professeur Thomas Baumert (Unité Inserm 1110, Université de Strasbourg, France) identifie les signaux qui permettent l’entrée du virus de l’hépatite C (VHC) dans les cellules du foie. En montrant que ces signaux jouent également un rôle important pour l’entrée d’autres virus, tels que le virus de la grippe, les chercheurs ouvrent la voie à une possible nouvelle classe thérapeutique. Ces travaux, financés par l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), l’Union Européenne et l’Agence nationale de la recherche (Laboratoire d’excellence HepSys et IHU Strasbourg), sont publiés dans «Cell Host & Microbe» du 13 Mars 2013.

 Marquages sur foie de souris humanisée: ce sont des souris imunodéficientes et hépatodéficientes auxquelles on a gréffé des hépatocytes, cellules de foie, humain. 4 à 8 semaines plus tard, elles sont infectées par le virus de l'hépatite C

© E Robinet/Inserm

Avec plus de 170 millions de personnes infectées de par le monde (soit 3% de la population mondiale), le virus de l’hépatite C (VHC) est une cause majeure d’hépatite chronique qui peut évoluer en cirrhose et en cancer du foie. Les médicaments actuels, en dépit de remarquables progrès, ne permettent pas de guérir tous les patients et, à ce jour, il n’existe pas de vaccin préventif.

Le développement de nouveaux médicaments reste donc toujours un enjeu important. L’étude de l’entrée du virus dans les cellules du foie est, de ce point de vue, d’un grand intérêt.

Plusieurs facteurs impliqués dans l’entrée du VHC dans les cellules du foie sont connus : les récepteurs CD81, scavenger receptor class B type I (SR-BI), claudin-1 (CLDN1) et occludin (OCLN), ainsi que des co-facteurs, tels le récepteur du facteur de croissance épidermal (EGFR), le récepteur de l’éphrine A2 (EphA2) et le transporteur du cholestérol Niemann Pick C1L1 (NPC1L1). Les mécanismes sous-jacents restent néanmoins à élucider.

L’étude publiée dans Cell Host & Microbe par le laboratoire de Thomas Baumert (Unité Inserm 1110, Université de Strasbourg)1, révèle que le VHC profite de signaux transmis par l’EGFR, pour pénétrer dans la cellule du foie.

Laetitia Zona, Joachim Lupberger ainsi que leurs collaborateurs démontrent que ces voies de signalisation, et plus particulièrement la protéine HRas, permettent l’assemblage, à la surface des cellules du foie, des différents facteurs nécessaires à l’entrée virale. En inhibant HRas, non seulement ils empêchent l’entrée du VHC mais également celle d’autres virus, tels que le virus de la grippe. Etant donné que l’activation des voies de signalisation joue un rôle important dans le développement de cancers, l’impact de cette observation sur la progression de l’hépatite C en cancer du foie doit maintenant faire l’objet de recherches additionnelles.

L’identification de nouveaux facteurs et mécanismes d’entrée du VHC est utile pour comprendre les processus du développement de l’hépatite C et de ses complications.

Cette recherche fondamentale permet également d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles contre l’hépatite C ainsi que contre d’autres infections virales.

1en collaboration avec les Unités Inserm U785 à Villejuif, U1068 à Marseille et U758 à Lyon, de l’IGBMC de Strasbourg, l’Université de Birmingham et des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et de Bâle, avec le soutien de
l’ ANRS, l’Union Européenne et l’ANR

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